La tuberculose appelée autre fois la « phtisie » galopante qui était soignée dans le sanatorium, est une maladie à déclaration obligatoire. Aujourd’hui, elle demeure un problème majeur de sante publique [1]. Elle est l’une des causes infectieuses de mortalité et de morbidité importante observée dans les pays en développement, cela s’explique en partie par une fréquence élevée de la coïnfection par le VIH. En effet parmi les 40 millions de décès causés par les maladies infectieuses survenant chaque année dans le monde, la tuberculose apparait au 5ème rang avec 3 millions de décès [2]. Il a été démontré que ce sont les sujets atteints de tuberculose dite à frottis positif qui sont les vrais sujets contagieux. Ces malades infectent 10 à 20 fois plus de personnes dans leur entourage que ne le font les autres malades [3]. L’histoire de la tuberculose nous apprend que 100 malades contagieux contaminent 1000 personnes en deux ans et parmi ces 1000 sujet contaminés ,100 deviendront à leur tour contagieux .Non traités, 50 d’entre vont mourir de leur tuberculose,15 vont guérir et 35 deviendront des cas de tuberculose chronique capable d’ infecter à leur tour leur environnement[4].Au Mali selon le rapport d’activités 2012 du programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) , 5602 cas de tuberculose toutes formes confondues ont été notifié contre 5573 cas en 2011 soit une augmentation de 29 cas. Les tranches d’âge les plus touchés sont de 15-24 ;25-34 ;35-44.Parmi les 3633 TPM+ nouveau cas ; 2804(77%) ont été traités avec succès, 300 cas de décès ont été constaté soit 8% ; 286(8%) cas ont abandonné le traitement et 111 malade ont fait un échec de traitement soit 3% et un enregistrement de 310 cas de retraitement de TPM+ . Avec un taux de détection national de 55% le Mali n’a pas atteint le seuil fixé par l’OMS (70%). Seul le district de Bamako a dépassé le seuil de l’OMS 165% .
GENERALITES
Définition
La tuberculose est une maladie résultant des effets pathogènes sur l’organisme due au bacille tuberculeux qui appartient au genre mycobactérie .
Histoire : Mycobactérium tuberculosis est une bactérie présente dans la population humaine depuis l’antiquité puisque des fragments de la colonne vertébrale des momies égyptiennes de 2400 av.J.C. présentèrent des signes pathologiques d’exposition à l’infection tuberculeuse. Le terme phtisie apparaît d’abord dans la littérature grecque. Autour de 460 av. J.C., Hippocrate avait identifié la phtisie comme la maladie la plus répandue des temps et remarqua qu’elle était presque toujours mortelle. Les descriptions pathologiques et anatomiques exactes de la maladie ont commencé à apparaître au 17ème siècle. Dans son opéra Médical de 1679, Sylvius fut le premier à identifier les tubercules comme un changement cohérent et caractéristiques des poumons et d’autres parties des patients contaminés. Il avait également décrit leur progression aux abcès et aux cavités. Les premières références concernant la nature infectieuse de la maladie apparaissaient dans la littérature médicale italienne du 17ème siècle. Manget avait décrit les dispositifs pathologiques de la tuberculose militaire en 1702. En 1720, Benjamin Marten, Médecin anglais était le premier dans la publication a NEW THEORY OF COMSUMPTION à conjecturer que la tuberculose pourrait être provoquée par « les créatures vivantes très petites, » qui une fois gagné un équilibre dans le corps, pourraient produire de lésions et des symptômes de la maladie. Il a énoncé, ailleurs : « il peut être donc très probable que se situer habituellement dans le même lit avec un patient contaminé, en mangeant et buvant constamment avec lui, ou en conversant très fréquemment, une personne saine peut être contaminée ».
Il ajouta qu’une légère conversation avec les patients contaminés n’est rarement ou jamais suffisante pour être infecté. L’introduction du sanatorium avait fourni la première vraie étape de lutte contre la tuberculose. Hermann Brehmer, un étudiant en botanique souffrant de tuberculose, a été chargé par son Médecin de chercher un climat plus sain. Il avait voyagé aux montagnes de l’Himalaya où il pourrait poursuivre des études botaniques tout en essayant de se débarrasser de la maladie. Il était retourné à la maison guérie et avait commencé à étudier la médecine. En 1854, il avait présenté sa dissertation doctorale intitulé, « Tuberculosisis a curable disease ». A la même année, il avait établi un établissement à Gorbersdorf où, au milieu des arbres de sapin, et avec la bonne nutrition, des patients ont été exposés sur leurs balcons à l’air frais continu. Cette installation était devenue le modèle pour le développement des sanatoriums, une arme puissante dans la bataille contre un adversaire insidieux. En 1865, le médecin militaire français Jean-Antoine Villemin avait démontré que la tuberculose pouvait passer des humains aux bétails et des bétails aux lapins. Sur la base de cette évidence révolutionnaire, il avait postulé un microorganisme spécifique comme cause de la maladie. En 1882, Robert Koch avait découvert une technique de coloration qui lui avait permis de voir le Mycobactérium tuberculosis. Ce qui avait émerveillé le monde n’était pas tellement la brillance scientifique de la découverte de Koch, mais la certitude d’accompagnement que maintenant le combat contre l’ennemi le plus mortel de l’humanité pourrait vraiment commencer. Améliorer les conditions sociales, sanitaires et assurer la nutrition proportionnée étaient tout ce qui pourrait être fait pour renforcer les défenses du corps contre le bacille de la tuberculose. Dans les sanatoriums, ils isolèrent le malade, source d’infection de la population générale, alors que le repos imposé, ainsi qu’un régime approprié et la vie bien réglée d’hôpital aidaient les processus curatifs. L’insufflation d’air dans la cavité pleurale des malades atteints de tuberculose en vue de réaliser une meilleure cicatrisation des lésions a été introduite en 1888 par l’Italien Carlo Forlanini. Une avancée significative fut observée en 1895 avec la découverte du rayon X par Wilhelm Konrad Von Röntgen. Un autre développement important a été fourni par le bactériologiste français Calmette, qui, ainsi que Guérin, ont employé des milieux de cultures spécifiques pour abaisser la virulence de Mycobactérium bovis, créant ainsi la base du vaccin BCG(Bacille de Calmette et Guérin) qui pris leur nom dont l’utilisation est aujourd’hui universelle. Au milieu de la deuxième guerre mondiale, était venue la percé finale ; le plus grand défi qui avait menacé l’humanité pour des milliers d’années pouvait être relevé : la chimiothérapie .
Epidémiologie
La tuberculose est un fléau mondial en progression. L’épidémie du SIDA et l’émergence des bacilles multi résistants aux antibiotiques contribuent à aggraver l’impact de la tuberculose, considérée par l’OMS comme responsable d’une épidémie mondiale de plus en plus dangereuse, et comme une urgence sanitaire au niveau planétaire [10]. L’OMS estime qu’entre 2000 et 2020, près d’un milliard de personnes seront nouvellement infectées et que 200 millions d’entre elles développeront la maladie, dont 35 millions mourront de tuberculose si aucune amélioration n’est portée dans le contrôle de cette infection [11]. Selon l’OMS en 2004 le nombre de nouveau cas dans le monde était environ 9 millions dont moins de la moitié était officiellement déclarée, occasionnant 1,7 million de décès [10]. Près de 3 millions des cas annuels de tuberculose sont recensés dans le sud-est Asiatique. Plus de 250.000 des cas annuels surviennent en Europe de l’Est. En France on compte quelques 6000 nouveaux cas par an et 700 décès chaque année, l’Ile de France étant 2 à 4 fois plus touchée en termes d’incidence que le reste du pays [12]. L’incidence de la maladie était de 18/100.000 en 2004 [8]. L’Afrique subsaharienne qui représente en 2002 11% de la population mondiale a notifié cette même année 24% des cas de tuberculose toutes formes et 26% des cas de tuberculose pulmonaire contagieuse. L’incidence estimée de la tuberculose contagieuse est de 149/100.000 en Afrique subsaharienne, à Madagascar elle atteint 77/100.000. L’OMS estimait que c’était dans la région de l’Asie du Sudest que les cas ont été les plus nombreux en 2004, avec 33% de l’incidence mondiale. Toutefois, le taux estimatif d’incidence par habitant est presque deux fois plus élevé en Afrique subsaharienne qu’en Asie du Sud-est, avec près de 400 cas pour 100 000 habitants. On estimait que 1,7 million de personne étaient mortes de la tuberculose en 2004. Le nombre de décès et le taux de mortalité par habitant étaient les plus élevés dans la région africaine, où le VIH a fait rapidement progresser l’épidémie de tuberculose et accroitre le risque de létalité de cette maladie. En 2004, l’incidence de la tuberculose par habitant était stable ou en diminution dans cinq des six régions de l’OMS, mais progressait à raison de 0,6% par an au niveau mondial, l’exception étant la région africaine, ou l’incidence était encore en augmentation, suivant en cela la propagation du VIH. Toutefois, le nombre de cas notifiés par la région africaine augmente plus lentement chaque année, probablement parce que l’épidémie du VIH dans les pays africains ralentit elle aussi. En Europe orientale, principalement les pays de l’ex union soviétique, l’incidence par habitant a augmenté au cours des années 1990 pour atteindre un pic aux alentours de 2001 et diminue depuis.
Agent pathogène
Les mycobactéries (famille des mycobactériaceae, ordre des actinomycétales) sont des bactéries immobiles, acido-alcoolo-résistantes (BAAR), non sporulées aérobies intra et extracellulaires. Le complexe Mycobactérium tuberculosis est un agent pathogène spécifique de l’homme mais capable d’infecter certaines espèces animales vivant à ses côtés (chien, chat, vache etc.). Il est très sensible à certains agents physiques : chaleur, lumière solaire, rayon X ou ultraviolet (UV). Il résiste bien au froid et à la dessiccation et peut demeurer vivant plusieurs jours dans des produits contaminés tels que des produits d’expectorations. Il est peu sensible à des nombreux agents chimiques tels que Les acides et des bases diluées, en revanche, il est tué rapidement par l’alcool dilué. Mycobactérium tuberculosis à la propriété d’être coloré par la méthode de Ziehl-Neelsen qui met en évidence la richesse en lipide de la paroi. C’est une bactérie à croissance lente, qui ne se développe pas en milieu usuel, le milieu d’isolement classique est celui de Lowenstein Jensen à l’œuf coagulé .
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Table des matières
Introduction
1. Objectif
2. Généralités
2-1-Définition
2-2-Histoire
2-3-Epidémiologie
2-4-Agent pathogène
2-5-Physiopathologie et immunité
2-6-Etude clinique
2.7. Diagnostic bactériologique
2.8. Traitement
2.9. Conséquences du VIH pour la lutte antituberculeuse
2.10. Présentation du programme national de lutte contre la tuberculose (P.N.L.T) du Mali
3. Méthodologie
4. Résultats
5. Discussions
6. Conclusion
7. Recommandations
8. Références
9. Annexes
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