L’Infection urinaire constitue l’infection bactérienne la plus fréquemment rencontrée. Elle occupe en milieu extrahospitalier comme en milieu hospitalier une place importante. En milieu communautaire, elle touche principalement les femmes actives sexuellement mais également les gens de tout âge. En milieu hospitalier, ce sont les personnes âgées et les porteurs de sonde urinaire qui sont les plus concernés. Elle est remarquable du fait des différentes variétés cliniques liées aux différents sites topographiques de l’infection et de concept large, allant d’une infection asymptomatique à une pyélonéphrite avec septicémie.
CONSIDERATIONS THEORIQUES
DEFINITION
L’infection urinaire est l’infection du contenu (l’urine) et du contenant (l’appareil urinaire) normalement stérile. Elle est caractérisée par la présence de bactéries en grand nombre > 10⁵ /ml dans les voies urinaires et/ou dans le parenchyme rénal ou prostatique et qui sont détectées dans les urines. L’Infection Urinaire a habituellement une traduction clinique, mais l’infection asymptomatique est fréquente : on parle de bactériurie asymptomatique.
Il est très important de différencier la contamination des urines qui représente l’importation de bactéries dans une urine normalement stérile :
• soit lors du prélèvement ;
• soit lors du transport ;
• soit lors de la mise en culture.
EPIDEMIOLOGIE
L’infection urinaire est :
• La première cause d’infection bactérienne aigue dans le monde environ 10% de la population consulte par an pour ce motif ;
• La première cause de sepsis à Gram négatif dans les pays développés.
Incidence / prévalence
Les femmes et les sujets âgés sont les plus touchés, environ une femme sur 2 dans sa vie a au moins un épisode d’infection urinaire, une femme sur 4 ont faits des récidives. Un tiers des femmes fait un ou plusieurs épisodes de cystite. La tranche d’âge de 20 à 30 ans est la plus touchée. La cystite aiguë est 50 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme. Chez la femme, l’infection urinaire est notamment très fréquente lorsque débute la vie sexuelle (cystite de la lune de miel).
L’infection est beaucoup plus rare chez l’homme et relativement rare chez l’enfant. Chez l’homme, elle touche surtout l’homme de plus de 60 ans et doit toujours alerter quant à une éventuelle malformation du système urinaire, l’obstacle des voies urinaires : adénome prostatique, lithiase, IST (Infection Sexuellement Transmissible: épididymite, prostatite). Chez les jeunes enfants, on doit rechercher systématiquement une uropathie malformative. La bactériurie, qui est caractérisée par la présence de bactéries dans l’urine sans invasion des muqueuses urinaires, est observée plus fréquemment après la ménopause, chez les diabétiques et chez les hommes présentant hypertrophie de la prostate ; chez les porteurs de sonde urinaire; après une dizaine de jours.
RAPPELS
Rappel anatomique et physiologique
Reins
Ils sont appliqués sur la paroi abdominale postérieure, en arrière du péritoine, l’un à droite, l’autre à gauche de la colonne vertébrale. Leur forme est comparable à celle d’un haricot. Le rein mesure en moyenne 12 cm de longueur et 6 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur. Ils sont irrigués par les artères et les veines rénales. Les voies d’excrétion du rein commencent dans le sinus rénal par les petits calices, qui se réunissent par groupes et forment les grands calices, à leur tour aboutissent à la formation du bassinet.
Uretères
Ce sont des longs conduits qui font suite au bassinet et s’étendent jusqu’à la vessie.
Vessie
La vessie est un réservoir dans lequel l’urine qui s’écoule par les uretères s’accumule et séjourne pendant l’intervalle des mictions.
Chez l’homme, elle est située au-dessus du plancher pelvien et de la prostate, en avant et au-dessus du rectum et des vésicules séminales. Chez la femme, elle est placée au-dessus du plancher pelvien, en avant de l’utérus et du vagin.
Urètre
L’urètre est le canal excréteur de la vessie. Chez l’homme, il est long, commence au col de la vessie et se termine à l’extrémité de la verge. A partir des éléments anatomiques qu’il traverse, on peut le diviser en trois segments :
• l’urètre prostatique ;
• l’urètre membraneux ;
• l’urètre spongieux.
L’urètre mesure, quand la verge est à l’état de flaccidité, 16 cm de longueur environ. Il livre aussi passage au sperme à partir des orifices d’abouchement des canaux éjaculateurs. Chez la femme, il est plus court, s’étend du col de la vessie à la vulve. Sa direction, légèrement oblique en bas et en avant, est très rapprochée de la verticale et à peu près parallèle à celle du vagin placé derrière lui. Il mesure 3 cm de long.
Physiologie
La fonction principale de l’appareil urinaire comme son nom l’indique est l’élaboration d’une urine dont la composition doit être telle que :
• les équilibres hydro électrolytiques et acido-basiques soient respectés ;
• les déchets et les toxiques soient éliminés et l’urine est stérile.
Agent pathogène
Par ordre de fréquence, les germes responsables des infections urinaires sont :
• Escherichia coli : 75- 85% ;
• Proteus mirabilis : 5- 10% ;
• Staphylococcus saprophyticus : 10 – 15% ;
• Klebsiella spp ;
• Saprophyticus ;
• Staphylococcus.epidermidis ;
• Enterococci ;
• Autres coliformes ;
• Pseudomonas ;
• Aeruginosa.
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Table des matières
INTRODUCTION
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
3. RAPPELS
3.1. Rappel anatomique et physiologique
3.1.1. Reins
3.1.2. Uretères
3.1.3. Vessie
3.1.4. Urètre
3.1.5. Physiologie
3.2. Agent pathogène
4. PHYSIOPATHOLOGIE
5. PATHOGENIE
5.1. Facteurs pathogènes
5.2. Facteurs favorisants
5.3. Facteurs de risques
6. CLASSIFICATIONS
6.1. Classification selon sa localisation
6.1.1. . Infection urinaire basse
6.1.2. Infection urinaire haute ou pyélonéphrite
6.2. Classification selon sa sévérité
6.2.1. Infection urinaire simple
6.2.2. Infection urinaire compliquée
6.2.3. Infections urinaires récidivantes ou récurrentes
7. CLINIQUE
7.1. A Tout âge
7.1.1. Signes urinaires témoignant de l’atteinte vésicale
7.1.2. Signes infectieux témoignant d’une atteinte parenchymateuse
7.1.3. Symptômes en faveur d’une pyélonéphrite aigue
7.2. Particularités selon l’âge et le sexe
7.2.1. Infections urinaires de la femme
7.2.2. Infections urinaires chez l’homme
7.2.3. Infections urinaires et terrains particuliers
7.2.4. Infections urinaires chez l’enfant
8. DIAGNOSTIC DE CERTITUDE
8.1. Bandelette Urinaire
8.2. ECBU (examen cytobactériologiques des urines)
8.2.1. Prélèvement d’urine
8.2.2. Conservation des urines
8.2.3. Examens des urines
8.2.4. Examen direct avec coloration de Gram
8.2.5. Culture
8.2.6. Interprétation de l’ECBU
8.2.7. L’antibiogramme
CONCLUSION