Incidence des déjections animales sur le milieu urbain

Généralités sur l’élevage au Burkina Faso

Définition de concepts

• L’élevage est une pratique du millénaire caractérisée par un ensemble d’activités de domestication, d’entretien et de reproduction d’animaux divers en vue d’exploiter les divers produits à des fins alimentaires, commerciales, socioculturelles, utilitaires, etc.(FAO, 2009)
• Gestion: Toutes opérations relatives à la production, à la collecte, au transport, au traitement, à la valorisation et à l’élimination des déchets solides y compris le contrôle de ces opérations (LUSUNGU, 2008)
• Déjections: résidus ou excréments rejetés par les animaux après une digestion (MEMENTO, 1991) La gestion des déjections est l’ensemble des dispositions permettant la collecte, le transport et l’élimination rationnelle des déjections prenant en compte les considérations d’ordre environnemental, sanitaire, technique et social (attitudes des populations).
• Milieu urbain: Le milieu urbain est défini comme étant l’ensemble formé par une ville et ses banlieues ou commune isolée comptant plus de 2000 habitants (BOUGOUM, 2000).

Le concept d’élevage urbain désigne la production animale (bétail, volaille, poisson, etc.) dans les zones urbaines bâties (production intra-urbaine) et aux alentours (production périurbaine) (MOUGEOT, 1994). L’élevage intra-urbain est la localisation de cette activité d’élevage au sein de la ville. Il est pratiqué par les ménages à l’intérieur des habitations, devant les concessions et même dans la rue.

Importance de l’élevage des ruminants

La consommation moyenne de viande estimée au Burkina Faso est de l’ordre de 11,2 kg/habitant/an contre 42 kg recommandée par la norme nutritionnelle internationale (MRA, 2009). Le secteur de l’élevage contribue pour plus de 18% au produit intérieur brut (PIB) avec des effectifs de ruminants importants estimés en 2009 à 8233845 bovins, 8003164 ovins et 11982987 caprins (MRA, 201Oa). L’élevage constitue une source importante de protéine d’origine animale. Il joue également un rôle de sécurité alimentaire, d’épargne à court terme, de sécurité financière, de diversification des activités et de facteur d’intégration sociale.

Systèmes d’élevage

Le système d’élevage est l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné, les ressources végétales par les animaux en tenant compte de ses objectifs et de ses contraintes (LHOSTE et al., 1993). Il existe trois (03) systèmes d’élevage dans la zone sud-soudanienne du Burkina Faso avec comme critères l’éleveur, la mobilité du troupeau, l’engagement agricole des acteurs. Ces systèmes sont le nomadisme, le système pastoral transhumant, le système sédentaire (BOTONI, 2003). Ce dernier système comprend deux sous-systèmes. On retrouve dans un premier temps le sous-système agro-pastoral; il est le plus important dans la zone sud soudanienne (900 à 1400 mm), fortement agricole dont l’aire couvre 32% du territoire Burkinabé. Dans ce sous-système agro-pastoral, plus de 50% du revenu provient de l’élevage. C’est un élevage de type extensif. On retrouve dans un second temps le sous système périurbain : l’aire de ce sous-système se situe autour des centres urbains.

Elevage urbain

L’élevage urbain est pratiqué sous la forme de l’embouche pour des besoins d’épargne, de plaisir et d’autoconsommation. Cet élevage est une source complémentaire de revenus pour les populations exerçant d’autres fonctions que celui d’éleveur (Commerçants, artisans, fonctionnaires, retraités). Il entraîne certaines activités telles que la commercialisation des fourrages le long de certaines rues. Selon FAURE et LABAZEE (2002) la ville de Bobo-Dioulasso est assez particulière en matière agricole, ils précisent que « cette aire se démarque par des paramètres physiques favorables aussi bien à l’agriculture qu’à l’élevage ». Dans la ville, il y a une concentration d’élevage bovin et de petits ruminants dans les quartiers périphériques compte tenu de la facilité d’accessibilité du pâturage. Les petits ruminants sont souvent commercialisés à l’approche des tètes (Tabaski, nouvel an, baptême) pour une population à majorité musulmane (ZIDA/ BANGRE, 2009).

Elevage urbain selon les textes règlementaires
L’année 1996 a été la période d’adoption de la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina Faso. Elle a été modifiée en 2008 et place la tenue légale de l’activité agricole en ville dans un « flou» car ne l’autorisant pas, mais ne l’acceptant pas officiellement non plus. La RAF apparait comme un frein à la pratique d’élevage en ville. Elle stipule que l’activité d’élevage est réservée aux territoires ruraux et que l’espace urbain doit être caractérisé par des aménagements à vocation urbaine (MAHRH, 2008). Ceci est corroboré par l’article 8 de la RAF qui spécifie que: « L’aménagement du territoire distingue des catégories de zones;
• les zones urbaines destinées essentiellement à l’habitation et aux activités connexes;
• les zones rurales dans lesquelles s’exercent les activités agricoles, forestières, pastorales, piscicoles ». Dans la même logique la loi n° 022-200S/AN portant code de l’hygiène publique au Burkina Faso précise en son article 39 que la pratique de l’élevage en milieu urbain est interdite sauf dans les lieux prévus à cet effet (Ministère de la Santé, 2005) Malgré cette absence de reconnaissance, l’activité d’élevage, loin de s’estomper durant cette dernière décennie, s’est plutôt accrue dans les différents centres urbains (CISSAü, 2011). Une étude menée par l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD) en 2000 a révélé que 21,61 % des emplois dans la ville de Bobo-Dioulasso était assuré par des ménages urbains dans le domaine agricole (production végétale et animale) et cette tendance tend à la hausse.

Types d’élevage en milieu urbain

Selon une étude menée par CENTRES en 1991 à Bobo-Dioulasso, les types d’élevage suivants ont été identifiés:
• l’élevage urbain non commercial, qualifié de «caisse d’épargne». Ce type d’élevage concerne les petits ruminants, les porcs, la volaille et parfois les bovins. Les animaux ne constituent pas une source importante de revenus pour la famille. La conduite des animaux est faite de façon rudimentaire;
• l’élevage urbain non commercial amélioré. Il se caractérise par un investissement non négligeable dans l’alimentation et un suivi sanitaire régulier. C’est un élevage à capital mobilisable à tout moment;
• l’élevage urbain commercial. Dans cet élevage, l’objectif est d’assurer un profit. L’alimentation est bien fournie et le suivi sanitaire est régulier. Les animaux sont destinés à la vente.

Les contraintes de l’élevage urbain 

Les contraintes de l’élevage urbain ont été soulignées par de nombreux auteurs et sont de divers ordres (BARRO, 2000 ; BOUGOUM, 2000). Sur le plan alimentaire, les contraintes sont principalement liées à la disponibilité quantitative, qualitative, au coût d’achat élevé et au manque de sous-produits agro-industriels (SPAI) malgré la présence de la SN-CITEC (Société Nouvelle-Compagnie Industrielle de Transformation des Eléments Comestibles) et des huileries traditionnelles. Les contraintes sanitaires sont dues aux maladies qui surviennent comme celles respiratoires, diarrhéiques, et les ectoparasites. Concernant l’habitat des animaux, il est généralement sommaire. Les animaux sont logés dans des hangars précaires, des case-bergeries, dans la cour sans abris à l’air libre ou attachés à l’entrée de la cour. Les contraintes peuvent être liées au type d’élevage. Par exemple au niveau de l’élevage traditionnel, 3% des troupeaux sont gardés en saison sèche et 75% des troupeaux sont laissés en divagation uniquement le jour et près de 22% de jour comme de nuit, entraînant des pertes dues aux vols et aux mortalités par accidents (FAYB, 1999).

Les conséquences de l’élevage urbain

Les conséquences de l’élevage urbain sont la propagation des germes pathogènes et la pollution de l’environnement urbain. L’élevage urbain pose plusieurs problèmes «environnementaux». La divagation des animaux pose des problèmes de sécurité routière, des problèmes de l’accès aux ressources collectives à visée non productive c’est à dire la destruction des espaces verts urbains destinés à l’embellissement. La pratique de l’élevage urbain entraine la destruction des ligneux à la périphérie par l’action des fournisseurs en fourrages. Ces prélèvements des arbres à la périphérie de la ville se fait de manière anarchique conduisant à une pression sur ces ligneux (FAYB, 1999).

Sur le plan sociologique, l’élevage urbain pose des problèmes de cohabitation (odeurs, bruits), de santé publique du fait de la promiscuité humaine et animale dans des espaces restreints. En milieu urbain, les intrants vétérinaires sont distribués dans un contexte non normalisé, peu soucieux des risques pour la santé publique. Les règles d’utilisation des médicaments, en particulier les délais avant la consommation des produits, sont rarement respectées.

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Table des matières

Introduction Générale
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
1. Généralités sur l’élevage au Burkina Faso
1.1. Définition de concepts
1.2. Importance de l’élevage des ruminants
1.3. Systèmes d’élevage
1.4. Elevage urbain
1.4.1. Elevage urbain selon les textes règlementaires
1.4.2. Types d’élevage en milieu urbain
1.4.3.Les contraintes de l’élevage urbain
1.4.4. Les conséquences de l’élevage urbain
II. Production de déjections animales
II.1. Fumier: intégration agriculture-élevage
II.2. Impacts des déjections animales sur l’environnement urbain
II.2.1. Pollution de l’air
11.2.2. Impact sur la santé
III. Energies renouvelables: le biogaz
111.1. Méthanisation
111.2. Composition du biogaz
111.3. Production de biogaz
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
1. l.AJne d’étude
1.1. Milieu physique et humain
1.2. Activités économiques
1.2.1. Activités agricoles
1.2.2. Autres activités
II. Méthodologie
II.l.Prise de contact avec les acteurs
11.2. Echantillonnage
II.3. Collecte des données sur le terrain
n.4. Dispositif expérimental
11.5. Traitement des données
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION
1. Résultats
1.1. Modes de stockage des déjections animales
1.1.1. Effectifs et modes de conduite des animaux
1.1.2. Types d’habitats
1.1.3. Collecte des déjections
1.1.4. Lieux de stockage des déjections collectées
1.2. Incidence des déjections animales sur le milieu urbain
1.2.1. Quantités potentielles de déjections animales produites
1.2.2. Différentes destinations des déjections
1.2.3. Commercialisation des déjections
1.2.4. Contraintes liées à la gestion des déjections animales
I.3.Transformation des déjections animales
II. Discussion
n.l. Collecte et stockage des déjections animales
Il.2.Incidences des déjections animales
II.3. Transformation des déjections animales: le Biodigesteur mobile
Propositions d’amélioration de la gestion des déjections animales
Conclusion et Recommandations
Bibliographie
Annexes

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