Une natation gymnique : 1877-1914
L‘enjeu de la formation en natation est alors un savoir minimal. Comme gymnastique de formation, elle consiste en une série d‘exercices formels, analytiques, progressifs, selon une organisation rationnelle collective à terre, mise en place depuis longtemps par le commandant ARGY (1851). L‘enjeu est d‘abord disciplinaire : Former des individus sains, virils, soumis, dont le pays a besoin économiquement et militairement (ARNAUD, 1991). En tant qu‘application, la natation est davantage utilitaire. A partir d‘un apprentissage plus global de la brasse, en situation aquatique plus ou moins tronquée par l‘aide de moniteur, le savoir est d‘acquérir et d‘élargit à la nage sur le dos et au plongeon simple. Le but est en temps de guerre ou de conflit de pouvoir traverser un ruisseau ou une rivière sans bruit et sans perte humaine.
Une natation sportive : 1962-1986
La rupture culturelle des années soixante provoque massivement une amélioration sportive des programmes au niveau de l‘éducation physique scolaire. En 1967, la natation relève désormais des sports individuels en compagnie de l’athlétisme. (4) En effet, les instructions de 1967 pour le secondaire, de même que celles de 1977 pour le primaire, précisent que « l‘accoutumance au milieu aquatique » sera atteinte à travers des trois objectifs essentiels que sont l‘équilibre, la respiration et la propulsion. Des niveaux successifs issus du monde sportif sont définis : accoutumance, perfectionnement propulsif, initiation à la natation sportive, perfectionnement sportif, spécialisation. La formation se situe donc dans la recherche des éléments constitutifs de la culture sportive de haut niveau. La dimension utilitaire est évacuée, le sauvetage n‘apparaît plus que sous une forme sportive. L‘objet de cette formation découle alors d‘une pratique sociale réduite et spécifique : la natation sportive. Au loin se dessine l‘image du champion dont la technique devient la source et la référence unique du texte.
La Brasse
Description : La Brasse est une nage simultanée où les actions de chacun des deux trains sont alternativement propulsives et offrent des résistances à l’avancement. Son efficacité générale est liée à la réduction de la discontinuité propulsive et donc à la synchronisation des différentes actions locomotrices répondant à des caractéristiques biomécaniques logiques (SANDERS, 1996). Chez le nageur expert, l’augmentation de la vitesse associée au passage de l’épreuve de 200 m à celle de 100 m modifie les rapports amplitude/fréquence. En Brasse spécifiquement, c’est l’augmentation de la fréquence qui explique l’amélioration de la vitesse (Chollet et al. 1996). Mais, à la différence des trois autres nages, elle entraîne une diminution de la distance par cycle (Chollet et al. 1996). Les phases composant un cycle de nage ne sont pas affectées de la même manière au fur et à mesure que la vitesse croit (SANDERS, 1996). La Brasse encore plus que les autres nages est, par le fait des résistances à l’avancement, d‘autant plus soumise aux freinages que sa vitesse est élevée (Kolmogorov et al. 1997). L’augmentation de la vitesse qui peut être soit liée à la réduction de la distance de nage, soit provoquée par un protocole où il est demandé de nager de plus en plus vite, amène donc une diminution de la distance par cycle parce que le temps de glisse est raccourci dans un souci d’optimisation. Malgré les avancées importantes de l‘analyse cinématique sous-marine (CAPPAERT, 1996), l’étude des coordinations ou synchronisations spécifiques fait relativement peu l’objet de recherche actuellement. Pourtant NEMESSURI et VADAY déjà en 1971 avaient cherché à quantifier les différentes phases d’un cycle de brasse. L’évolution des techniques de mesures cinématiques favorise l‘accès aux différentes analyses techniques en natation. Ces analyses réalisées en laboratoire devraient se rapprocher de plus en plus du terrain (PERSYN et al. 1992). En Brasse, les solutions techniques ne sont pas identiques. Par exemple, VILAS-Boas et Santos(1994), étudient l‘économie de nage dans 3 techniques différentes. Les 2 formes les plus spécifiques sont la Brasse ondulée et la Brasse à plat (PERSYN et al. 1992). La Brasse à plat, par sa structure dissociée à 4 temps : (1) propulsion de bras, (2) retours simultanés des bras et des jambes, (3) propulsion de jambes, (4) glisse, permet de bien identifier l‘évolution de ces phases en fonction du degré d‘expertise ou de la vitesse. (12)
La phase de retour des bras
Si la réglementation permet des retours des mains sous, sur ou au-dessus de la surface de l’eau, le retour des mains hors de l’eau est bien trop brutal et haché, les résistances de traînées sont en outre importantes et l’effort pour pousser les mains vers l’avant est contraire au sens du déplacement. Le retour des bras le plus rationnel est celui qui permet de ramener les mains juste sous la surface de l’eau. Naturel, il offre un appui sur l’eau, c’est surtout celui qui induit les moindres résistances. En fin de godille intérieure et vers le haut, les coudes se serrent et les mains qui reviennent près de la surface sont souvent orientées paumes vers le haut à ce moment-là. L’inertie du mouvement va permettre aux mains qui se replacent, paumes vers le fond, d’aller vers l’avant tout en maintenant un appui qui évite aux épaules et à la tête de « tomber » dans l’eau. Cet appui sur l’eau des mains et des avant-bras va permettre le début de l’action propulsive des jambes. Tout en maintenant l’appui, les mains et les bras relâchés reviennent vers l’avant avec le reste du corps, du dos, des épaules et de la tête, grâce à l’inertie provoquée par le mouvement des bras et à la poussée des jambes. Le retour des bras ne doit pas être brutal ni forcé, il est naturel et relâché. L’appui sur l’eau des avant-bras et des mains qui sont dans leur prolongement, permet un passage progressif d’une position haute du corps, à la fin du mouvement de bras, à une position profilée, juste sous la surface de l’eau pendant la majeure partie de l’action des jambes. La tête va entrer dans l’eau entre les bras et s’enfoncer légèrement sous les bras pendant l’allonge de ceux-ci vers l’avant. Les mains en fin d’allonge vont aller chercher un appui en avant profitant pour cela d e la glisse induite par les jambes. Les épaules pouvant légèrement passer au-dessus de la tête, le bassin reviendra vers la surface, le corps en suspension. Au –delà de l’allonge des bras qui va permettre un appui très en avant permettant de fixer les appuis des mains, des coudes et des épaules avant la reprise du mouvement de bras, c’est l’accompagnement du corps vers l’avant sur cette action active, qui va venir se rajouter aux forces propulsives développées, qui nous paraît particulièrement important. L’inertie sera plus importante, le rendement meilleur, il sera également associé à une plus grande amplitude sans parler des résistances de traînées qui seront moindres. (7) Le mouvement peut ensuite être enchaîné mais il peut y avoir, avec un certain profit, un temps de glisse plus ou moins long en fonction de la vitesse de nage recherchée et des qualités spécifiques du nageur. Un nageur de 200 m disposant d’un très bon ciseau de jambes aura un temps de glisse plus important qu’un nageur de l00 m avec de mauvaises jambes et des bras puissants. Les bras de ce nageur pouvant même chevaucher les jambes. Il est primordial d’éviter tout arrêt du mouvement des bras et des mains, les actions doivent s’enchaîner ce qui ne veut pas dire ne pas s’allonger comme nous venons de le voir. Les mains doivent toujours garder la pression de l’eau dans leurs paumes.
La coordination en Brasse
La coordination motrice représente la manière spatio-temporelle dont organisée ou structurée la succession de mouvements visant à créer un ensemble cohérent dont l‘objectif est l‘efficacité motrice. En natation, cela pourrait se traduire par le fait d‘ordonner des actions de bras et de jambes afin d‘obtenir la propulsion la plus efficace permettant un déplacement du corps le plus important possible. Deux types de nages sont à différencier : les nages alternées et les nages simultanées. Dans les nages de type simultané comme le papillon ou la brasse, la continuité des actions propulsives dépendent du rapport bras/jambes. Les nages de type alternatif, telles que le crawl ou le dos crawlé, sont caractérisées par une continuité motrice plus efficace car les phases propulsives d‘un bras suivent, dès leur fin, les phases propulsives de l‘autre bras. La limite des temps morts moteurs qui ne sont pas propulsifs optimise le déplacement continu du corps. La Brasse est donc une nage simultanée où les actions de chacun des deux trains sont alternativement propulsives et offrent des résistances à l’avancement. Son efficacité générale est liée à la réduction de la discontinuité propulsive et donc à la synchronisation des différentes actions locomotrices répondant à des caractéristiques biomécaniques logiques (SANDERS, 1996). La relation entre les actions des bras et celles des jambes (coordination des actions locomotrices ou synchronisation de la traction des membres supérieurs avec la poussée des membres inférieurs) peut être illustré par la figure 4.
Coordination et synchronisation : Il pourrait être considéré que « la coordination, terme plus associé au caractère spatio-temporel et au contrôle moteur s‘applique au fait de coordonner, c’est-à-dire d‘organiser, de structurer (ordonner) ensemble (co) des éléments pour leur donner une cohérence interne.(11) Le concept de coordination concerne la structuration spatiale, mais également la structuration temporelle ».La coordination se définit, selon Le Petit Robert comme un « agencement de parties d‘un tout selon un plan logique, pour une fin déterminée ». Cette définition peut être élargie à un ensemble de mécanismes conscients ou inconscients basés sur un mode contrôlé ou automatique. Dans le concept de synchronisation, il est plus spécialement fait référence à l‘aspect temporel dans la relation s‘exerçant sur les actions motrices complémentaires. Ce qui est plus spécifique pour la synchronisation, c‘est le caractère de contiguïté temporelle de ces événements : « syn » : ensemble, « chron » : temporellement. Pour résumer il sera plus question de synchronisation lorsque l‘étude porte sur « quelles actions sont réalisées dans le même cadre temporel », alors qu‘il sera plus question de coordination lorsque l‘intérêt porte sur les relations spatiotemporelles d‘actions motrices réalisées au cours du temps, ce qui est principalement l‘objet de ce travail. Dans la représentation de la figure 4, la relation entre la propulsion et le retour des bras et des jambes intègre 7 repères pour 6 phases : 1èrephase : le temps de propulsion des jambes ; 2 ème phase : le temps de glisse ; 3èmephase : le temps de propulsion des bras ; 4èmephase : le temps de retour des bras jusqu‘à 90 degrés ; 5èmephase : le temps de retour des jambes jusqu‘à 90degrés ; 6èmephase : le temps de fin de retour des jambes. Reprenons le fait que chez le nageur expert, les phases composant un cycle de nage ne sont pas affectées de la même manière au fur et à mesure que la vitesse croit (SANDERS, 1996).La brasse, encore plus que les autres nages est, par le fait des résistances à l’avancement, d’autant plus soumise aux freinages que sa vitesse est élevée (KOLMOGOROV et AL., 1997).Malgré les avancées importantes de l‘analyse cinématique sous-marine (CAPPAERT, 1996),l’étude des coordinations ou des synchronisations spécifiques fait relativement peu l’objet de recherche actuellement. Pourtant NEMESSURI et VADAY déjà en 1971 avaient cherché à quantifier les différentes phases d’un cycle de brasse. L’évolution des techniques de mesure cinématiques favorise l‘accès aux différentes analyses techniques en natation. Ces analyses réalisées en laboratoire devraient se rapprocher de plus en plus du terrain (PERSYN et AL., 1992). En Brasse, les solutions techniques ne sont pas identiques. Par exemple, VILAS-Boas et Santos (1994), étudient l‘économie de nage dans 3 techniques différentes. Les 2 formes les plus spécifiques sont la Brasse ondulée et la Brasse à plat (PERSYN et AL., 1992). La Brasse à plat, par sa structure dissociée à 4 temps : (1) propulsion de bras, (2) retours simultanés des bras et des jambes, (3) propulsion de jambes, (4) glisse, permet de bien identifier l‘évolution de ces phases en fonction du degré d‘expertise ou de la vitesse.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1: PRESENTATION DE LA RECHERCHE
1.1- Définition de la natation
1.2- Historique
1.3- Progression des records du monde en 100 m Brasse bassin de 50 m
1.4- Les activités aquatique de l‘école
1.5- Objet de la recherche
1.6- Raison du problème
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE
2.1- Les différents styles de nage en natation
2.2- Spécificité de la Brasse
2.3- La logique de la technique de Brasse
2.4- Biomécanique du style de nage « Brasse »
2.5- Techniques de départ sur le bloc en natation
2.6- Les virages
2.8- Hypothèse
CHAPITRE 3: METHODOLOGIE
3.1- Protocole expérimental
3.2- Déroulement de l‘expérimentation
3.3- Résultats des tests
3.4- Vérification mathématique
3.5- Interprétation générale
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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