L’Incidence de la coqueluche
La recrudescence de la coqueluche dans le monde et la modification de son épidémiologie ont suscité l’intérêt de plusieurs auteurs et chercheurs, face à cette maladie qui était considérée comme une curiosité médicale, voire oubliée depuis plusieurs décennies. Ainsi plusieurs auteurs ont menés des études essentiellement épidémiologiques sur la coqueluche , mais en Afrique, des données sur cette maladie sont quasi inexistantes.
En France, depuis 1986, l’absence de déclaration obligatoire de la maladie rend difficile une évaluation précise de l’épidémiologie. Une résurgence de la coqueluche est tout de même observée depuis plusieurs années ; ce qui a conduit à la création d’un Centre national de référence (CNR) de la coqueluche et autres bordetelloses, le Réseau national de surveillance hospitalier de la coqueluche (Renacoq). Ces dernières années, trois cents à 600 cas en moyenne sont signalés par an par ce réseau en France; avec des variations annuelles dues au fait que des cycles de coqueluche sont observés tous les trois à cinq ans (quatre pics en France en 1993, 1997, 2000 et 2005) . Aux Etats Unis, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) rapporte 11647 en 2003 .
Notion de toux prolongée dans l’entourage
La transmission de la coqueluche, interhumaine, s’opère par contact direct avec un individu infecté par l’intermédiaire des gouttelettes de salive contaminée émises lors de la toux.
Le risque de contamination est d’autant plus importante que l’exposition est prolongée et/ou en milieu confiné.
La notion de toux prolongée dans l’entourage d’un cas de coqueluche est importante en matière d’épidémiologie de la coqueluche. En effet, du fait de la baisse de protection de la vaccination au cours du temps, il y’a une augmentation des cas de coqueluche chez les jeunes adultes qui constituent un réservoir de contagiosité pour les nourrissons.
En Allemagne ou aux Etats-Unis, 21 à 32% des cas de toux prolongées de l’adulte seraient attribuables à la coqueluche . En effet, la coqueluche de l’adulte est méconnue et donc sous estimée ; les cas de coqueluche diagnostiqués chez l’adulte ne constituent que la partie visible de l’iceberg.
Efficacité et manifestations indésirables des vaccins anticoquelucheux
Selon deux essais en double aveugle menées en Suède par Gustafsson et al. et en Italie par Greco et al. comparant des vaccins entiers acellulaires et un vaccin entier, il est ressorti que ces vaccins acellulaires auraient une efficacité protectrice meilleure que le vaccin entier. Par contre, une autre étude réalisée au Sénégal par Simondon et al. trouve que le vaccin acellulaire conférerait une protection moindre que le vaccin entier . Mais pour l’OMS, l’efficacité des deux types de vaccin varie en fonction de la définition de cas de la coqueluche adoptée.
Par ailleurs, la tolérance au vaccin acellulaire est meilleure par rapport au vaccin entier : les effets secondaires sont des réactions locales (œdème, rougeur, douleur au point d’injection) et des réactions systémiques (fièvre, nausées, céphalées, malaises, irritabilité) et parfois des épisodes de convulsions et rarement des encéphalopathies aigues. En outre, les doses itératives peuvent altérer le profil de tolérance : des gonflements diffus du membre ont été rapportés après administration d’une 4ème ou 5ème dose de vaccin comportant la valence coquelucheuse acellulaire. De plus, les réactions locales ont tendances à augmenter avec l’âge et le nombre d’injections avec le vaccin entier. A ce propos, l’OMS recommande de ne pas administrer les vaccins entiers anti-coquelucheux chez l’adulte et l’adolescent . A l’exception de réactions anaphylactiques rares qui peuvent faire suite à l’administration du vaccin anti-coquelucheux entier ou acellulaire, il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation de ces vaccins.
Traitement spécifique
Les macrolides en générale et l’érythromycine érythromycine érythromycine en particulier constituent le traitement de choix de la coqueluche. En effet, cet antibiotique à dose de 40 à 60mg/kg/j, permettrait de réduire rapidement la contagiosité et atténuerait l’intensité, la gravité et la durée de la coqueluche. Par ailleurs, l’éthylsuccinate d’érythromycine et l’estolate d’érythromycine qui sont les formes d’érythromycine les plus utilisées, posent un problème de compliance (deux semaines de traitement avec quatre prises journalières classiquement recommandées) et de tolérance (troubles digestifs, cas rapportés de sténose hypertrophique du pylore chez le nouveau-né ). Si l’on considère l’ensemble des caractéristiques pharmacocinétiques/pharmacodynamiques des macrolides, d’autres molécules sont jugées comme mieux tolérées et/ou d’administration plus aisée que l’érythromycine :
La josamycine josamycine josamycine : bien qu’une seule étude clinique à ce jour concerne cette molécule (une étude menée par Torre rapporte la même efficacité entre la Josamycine et l’éthylsuccinate d’érythromycine ), vu sa large prescription en pédiatrie et sa tolérance, la josamycine en traitement de 14 jours, à 50mg/kg/j, est considérée comme une alternative de l’érythromycine. Dans notre étude, tous les enfants ont bénéficié d’un traitement par Josamycine à 50mg/kg/j pendant 2 semaines.
La clarithromycine clarithromycine clarithromycine à la dose de 15mg/kg/j pendant 7 jours en deux prises journalières est aussi intéressante comme alternative, de par sa courte durée de prise .
L’azithromycine azithromycine azithromycine: elle est également prescrite pour une durée courte de 5 jours, à la posologie de 10mg/kg le premier jour et 5mg/kg/j les quatre jours suivants ; sans dépasser 500mg le premier jour et 250mg les quatre jours suivants. En plus de sa courte durée de prise, cet antibiotique est le mieux toléré parmi les macrolides prescrits car il a moins d’effet secondaires.
Antibioprophylaxie
Un traitement antibioprophylactique peut être mis en place dans un contexte de coqueluche et dépend de la proximité du contact. Il est recommandé pour toutes les personnes de l’entourage proche du malade, quel que soit leur âge ou leur état d’immunisation. Pour le Conseil supérieur d’hygiène publique de France, il est également recommandé, même en cas de contact occasionnel, en fonction de la susceptibilité et du terrain des personnes exposées, chez les sujets ayant un terrain fragilisé (nourrisson non complètement vacciné, femme enceinte à partir de la 30ème semaine et jusqu’à la fin de la grossesse, sujets atteints de pathologies respiratoires et chroniques), ainsi que chez les parents de nourrissons non encore vaccinés et pour les enfants, adolescents ou adultes non encore vaccinés ou dont la vaccination remonte à plus de cinq ans . Les règles d’utilisation sont identiques à celles préconisées pour le traitement curatif; il doit être administré le plus tôt possible après le contage.
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Table des matières
INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
I. Type d’étude
II. Sélection des cas
III. Collecte des données
IV. Fiche d’exploitation
V. Traitement des données
RESULTATS ET ANALYSE
I. Données épidémiologiques
1. Répartition selon les années
2. Répartition selon le sexe
3. Répartition selon l’âge
II. Etude clinique
1. Antécédents
2. Motif de consultation
3. Durée d’hospitalisation
4. Examen physique
4.1. Examen général
4.2. Caractères de la toux
4.3. Examen somatique
III. Etude paraclinique
1. Radiographie du thorax
2. Hémogramme
3. Autres examens : Culture, PCR et Sérologie
IV. Etude thérapeutique
1. Mesures générales et symptomatiques
2. Mesures spécifiques
V. Evolution
DISCUSSION
I. Profil épidémiologique
1. Incidence de la coqueluche
2. Sexe
3. Age
II. Profil clinique
1. Antécédents
2. Examen clinique
III. Profil paraclinique
1. Radiographie du thorax
2. Hémogramme
3. Confirmation biologique
IV. Profil thérapeutique
1. Mesures générales
2. Mesures symptomatiques
3. Traitement spécifique
4. Antibioprophylaxie
V. Profil évolutif
CONCLUSION
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