Inactivité physique VS sédentarité
Surpoids, obésité
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2018), le surpoids et l’obésité sont définis comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui présente un risque pour la santé ». Chez les adultes, ils sont mesurés au moyen de l’indice de masse corporelle (IMC). L’IMC d’un individu est calculé en divisant le poids par la taille au carré, soit la formule: Poids/(Taille) ». Il est corrélé directement à la quantité de masse adipeuse. Il s’applique aux deux sexes et à toutes les tranches de l’âge adulte. Cette formule n’est en revanche pas utilisable chez les enfants et les personnes âgées en raison de compositions corporelles différentes de celle de l’adulte. Le tableau de classification de l’IMC selon l’OMS (2004) , fournit une interprétation en fonction de la valeur obtenue au calcul de l’IMC. Un adulte est considéré comme en surpoids avec un IMC égal ou supérieur à 25 kg/m² et une personne obèse avec un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m².
Étiologie et facteurs de risque
Depuis quelques décennies, du fait des avancées technologiques, les habitudes alimentaires et le temps passé en AP ont grandement évolué. On constate une augmentation de la consommation d’aliments caloriques et riches en lipides, ainsi qu’une diminution importante de l’exercice physique. Ce changement comportemental sociétal entraîne donc un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques augmentant la prévalence de l’obésité et du surpoids dans la population. On remarque néanmoins l’apparition de ces changements surtout dans les pays industrialisés ainsi que dans les pays en voie de développement (OMS, 2018).
De plus, il existe de nombreux facteurs de risque associés (Haute autorité de santé [HAS],2011) :
L’arrêt du tabac ;La consommation d’alcool ;La prise de certains médicaments par leurs effets secondaires (anti-inflammatoires non stéroïdiens,insuline,béta-bloquants,corticoïdes,contraceptifs,antihistaminiques, immunodépresseurs, neuroleptiques, antidépresseurs, etc.)
– Les facteurs professionnels : stress au travail, diminution du temps de sommeil ;
– Les facteurs génétiques et antécédents familiaux d’obésité ;
– Les antécédents d’obésité durant l’enfance ;
– Les troubles du comportement alimentaire ;
– Les troubles anxio-dépressifs ;
– La grossesse et la ménopause.
Activité physique
L’AP est définie tout mouvement du système musculo-squelettique responsable d’une augmentation de la dépense énergétique. On parle d‘AP dès qu’il y a activité motrice volontaire associé à un niveau de dépense énergétique supérieur au seuil de celui de la sédentarité. Ce seuil est estimé à un niveau de consommation maximale d’oxygène (VO2 max) de 14mL/min/kg chez le sujet âgé ou malade et 35-40 ml/min/Kg chez un adulte sédentaire (Depiesse & Coste, 2016).
Il existe quatre grands domaines d’AP : professionnelle (liée au travail), domestique (tâches ménagères, garde d’enfants), de transports (marche, vélo) et enfin le temps libre (consacré pour les loisirs et le sport). Les programmes traditionnels de promotion de la santé se sont concentrés sur l’augmentation du temps d’AP pendant le temps libre de la population. Cependant, des études ont identifié que les bénéfices pour la santé sont présents dans chacun des quatre domaines (Warburton, Nicol, & Bredin, 2006).
L’intensité de l’AP peut être mesurée au moyen de diverses méthodes. Elle peut être cotée en fonction du pourcentage de la fréquence cardiaque maximale ou en pourcentage du volume d’oxygène maximum (VO2 max) à l’effort (Borg, 1990) .
L’intensité peut également être évaluée à l’aide de l’échelle de Borg, qui mesure l’intensité de l’essoufflement ressentie par le patient à l’effort ce qui reflète la difficulté de la tâche réalisée. Pour viser une activité d’intensité modérée, on souhaite obtenir un score de 12 à 13 sur 20 (Borg, 1990) .
Inactivité physique VS sédentarité
La sédentarité est définie comme un mode de vie comportant un niveau faible d’AP. Les mouvements corporels sont réduits au minimum et la dépense énergétique est proche de la dépense énergétique de repos (Depiesse & Coste, 2016). Elle comprend la participation à des comportements physiquement passifs comme conduire une voiture, regarder la télévision, travailler sur un ordinateur, etc. Elle est donc le temps passé assis ou allongé durant la période d’éveil. On recommande de passer moins de 8 heures assis par jour (OMS, 2018).
La sédentarité n’est pas à confondre avec l’inactivité physique. On considère que l’on est inactif physiquement lorsque l’on effectue moins de 150 mn de MVPA par semaine, soit moins de 30mn de marche de marche quotidienne pendant cinq jours à bon rythme. Toutefois, une AP suffisante ne protège pas des effets délétères de la sédentarité sur la santé. En effet, même avec une AP suffisante, plus on passe de temps assis, plus le risque de mortalité augmente. C’est pourquoi, il faut à la fois augmenter le temps d’AP et diminuer le temps de sédentarité (Duclos,2015).
Un comportement sédentaire et une faible AP sont responsables en premier lieu du surpoids et de l’obésité. Dans les pays développés, les comportements sédentaires sont amplifiés suite au développement de l’industrialisation, de la mécanisation (voitures) et de l’arrivée des nouvelles technologies (télévision, jeux vidéo, etc.), car ceux-ci augmentent le temps d’inactivité physique quotidienne (Duclos, 2015). On sait également, que les taux d’activité médiocres dans une société correspondent souvent à un produit national brut élevé ou en hausse. (OMS, 2018).
Bénéfices de l’activité physique
Comme nous l’avons vu, les personnes en surpoids et obèses sont souvent inactives. Une des solutions est donc d’augmenter le temps passé en AP. Il est possible d’augmenter le temps passé lors d’activités sportives et de loisirs, mais également de viser un style de vie plus actif.
Pratiquer une AP régulière et adaptée présente de nombreux bénéfices. De par son effet prophylactique, elle permet de :
– Diminuer le risque de maladies cardio-vasculaires (première cause de décès dans les pays industrialisés) ;
– Diminuer le risque de maladies du métabolisme (diabète de type 2) et de cancers (cancer du sein et du côlon) ;
– Diminuer le risque de chute, notamment parmi les personnes âgées
– Améliorer l’état des os (ostéoporose) ;
– Protéger le système nerveux cérébral (maladies neurodégénératives, par exemple l’Alzheimer) et augmenter les performances intellectuelles ;
– Améliorer les capacités musculaires et cardio-respiratoires ;
– Prévenir la surcharge pondérale et maintenir un poids stable (OMS, 2018 & Office fédéral du sport [OFSPO], 2013).
De plus, l’AP démontre des effets bénéfiques sur le bien-être psychique et sur la qualité de vie. En effet, les personnes pratiquant une AP régulière vivent mieux et plus longtemps. Elles nécessitent moins de soins et conservent plus de mobilité et d’autonomie. De plus, la durée moyenne de leur hospitalisation est plus courte. Et elles sont également moins souvent absentes au travail. L’AP permet également de favoriser les relations sociales, par la pratique au sein d’un club ou d’exercices en groupe. Elle est également reconnue pour influencer le mental. Elle permet de renforcer l’estime de soi ainsi que la résistance au stress de par son effet épanouissant et antidépresseur.
Tracker d’activité
Le terme « tracker d’activité » (AT) est un terme encore très récent, de ce fait, il n’existe pas encore dans le dictionnaire français Larousse. Il possède de nombreux synonymes en français, comme en anglais : « activity monitor » ; « fitness tracker » ; « fitness monitor » etc. Selon l’office québécois de la langue française, il s’agit d’un « objet connecté qui mesure quotidiennement l’intensité et la quantité d’AP effectuée par un individu ainsi que les données, interprétées par une application, qui s’y rattachent ». La plupart du temps, le moniteur est porté au poignet à l’aide d’un bracelet, mais il peut également être accroché aux vêtements à l’aide d’une pince. Certains peuvent également aider à fixer des objectifs et à mesurer le nombre de calories brûlées, la fréquence cardiaque, le nombre de pas par jour, les données sur le sommeil, etc. (Oxforddictionary, 2018).
Les trackers d’activité peuvent mesurer l’AP pratiquée par jour grâce à de nombreux outils intégrés à l’interface : l’accéléromètre, le gyroscope, le podomètre, un assistant de navigation (GPS) ou encore le cardio-fréquencemètre définit ci-dessous (Depiesse & Coste,2016).
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Table des matières
1.Introduction
2. Cadre théorique
2.1. Surpoids, obésité
2.1.1. Définition
2.1.2. Épidémiologie
2.1.3. Étiologie et facteurs de risques
2.1.4. Conséquences
2.1.4.1. Physiologiques
2.1.4.2. Psychologiques
2.1.4.3. Conséquences économiques et sociales
2.1.5 Recommandations de prise en charge
2.2. Activité physique
2.2.1. Définition
2.2.2 Inactivité physique VS sédentarité
2.2.2.1 Définition
2.2.2.2 Épidémiologie
2.2.3. Bénéfices de l’activité physique
2.2.4. Recommandations
2.2.5 Précautions et contre-indications relatives à l’activité physique.
2.3. Tracker d’activité
2.3.1 Définition
2.3.2 Validité des trackers d’activités
2.3.3 Intérêt du feed-back visuel
3. Problématique
4. Méthodologie
4.1 Recherche d’articles
4.1.1 Base de données
4.1.2 Mots clés et équation de recherche
4.2 Sélection des articles
4.2.1 Critères d’inclusion
4.2.2 Critères d’exclusion
4.3 Évaluation de la qualité des articles
4.4 Modalités d’extraction des données
5. Résultats
5.1 Résultats de la recherche d’article
5.2 Résultats de l’évaluation de la qualité des articles
5.3 Présentation des études sélectionnées
5.3.1 Description des populations
5.3.2 Description des interventions
5.3.3 Description de la mesure des outcomes utilisés
5.4 Présentation des résultats
5.4.1 Activité physique modérée à vigoureuse évalué par les trackers d’activité
5.4.2 Nombre de pas/jour
5.4.3 Lien entre les outcomes
5.4.4 Drop-outs
6. Discussion
6.1 Interprétation de la qualité des articles
6.1.1 Interprétation des scores PEdro
6.1.2 Interprétation des caractéristiques des populations
6.1.3 Validité des outils de mesure
6.2 Interprétation des résultats
6.2.1 Interprétation de la MVPA
6.2.1.1 A douze-seize semaines d’intervention
6.2.1.2 A douze mois d’intervention
6.2.2 Interprétation du nombre de pas par jour
6.2.3 Interprétation des modalités de l’intervention
6.3 Biais et limites
6.3.1 Intra-études
6.3.2 Inter-études
6.3.3 De notre travail
6.4 Confrontation avec la lecture existante
6.5 Liens et recommandations pour la pratique de la physiothérapie
6.6 Pistes futures
7. Conclusion
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