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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Systématique, Origine et distribution du Riz
Systématique
Selon Sié et al. (2009), le riz (Oryza spp) est une plante de l’embranchement des Spermaphytes, de la classe des monocotylédones et de l’ordre des Cypérales. Le genre Oryza fait partie de la famille des Poaceae, de la sous-famille des Panicoïdeae et de la tribu des Oryzeae. Il regroupe environ 24 espèces dont principalement deux sont cultivées : Oryza sativa Linné et Oryza glaberima Steud (Courtois, 2007). Cependant, O. sativa est l’espèce de riz la plus cultivée partout ailleurs dans le monde (Juliano et al., 1964). Cette espèce s’est différenciée en trois sous-espèces, indica, japonica et javanica qui correspondent à trois écotypes différents (Takahashi, 1984). Ces dernières, en outre leur adaptation spécifique au climat, diffèrent par les caractéristiques du grain, leur teneur en amylose et leur comportement face aux tests phénoliques (Swaminathan, 1984).
Origine et distribution géographique
L’espèce Oryza glaberrima est originaire d’Afrique de l’Ouest. Elle a été sélectionnée et cultivée dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest depuis plus de 3500 ans. Elle s’est probablement développée indépendamment, domestiquée à partir d’un diffèrent géniteur sauvage, en l’occurrence O. bartii (ou O. brevilligulata). Oryza glaberrima pourrait provenir ou a été domestiqué pour la première fois dans la partie intérieure du delta du fleuve Niger puis s’est répandue dans la partie en amont de la vallée et du delta du fleuve et ensuite à l’Ouest vers la vallée de fleuve Sénégal et la Casamance (Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest : ADRAO, 1995). Elle est une cantonnée en Afrique de l’Ouest (Courtois, 2007). Oryza sativa L. est originaire du Sud-Est asiatique et sa domestication remonterait à 7000 ans (Swaminathan, 1984). La sous-espèce indica est caractéristique des régions continentales (Inde, Indonésie, sud et centre de la Chine) ; la sous-espèce japonica, des régions tempérées (Japon, Corée) et la sous-espèce javanica des régions tropicales (Java) (Takahashi, 1984). Oryza sativa, est présente aujourd’hui sur les cinq continents (Ahmadi et al., 2002).
Description du plant de Riz
Le riz est une plante herbacée annuelle avec une tige ronde recouverte, des feuilles sessiles plates en forme de lame et une panicule terminale (Lacharme, 2001). Cette plante peut faire, moins d’un mètre jusqu’à cinq mètres pour les riz flottants (Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal : SAED, 2011). Elle comprend des organes végétatifs : racines, tiges, feuilles et des organes reproducteurs à savoir la panicule constituée d’un ensemble d’épillets (Wopereis et al., 2008).
Organes végétatifs
Racine
Le système racinaire de la plante de riz, comme la plupart des graminées, est peu profond. Il est très abondant, ramifié et superficiel chez les variétés aquatiques, moins ramifié, de plus grand diamètre et plus profond chez les variétés pluviales (Ahmadi et al., 2002). Ce système racinaire est de type fasciculé (SAED, 2011).
Tige
La tige (ou chaume) est composée d’une série de nœuds et d’entre-nœuds (Bèye et Mbaye, 1998). Chaque nœud porte une feuille et un bourgeon qui peut se transformer en talle. À partir des nœuds de la tige principale naissent de façon alternative d’autres tiges appelées talles secondaires qui peuvent à leur tour porter des talles tertiaires. L’ensemble des talles produits par un seul plant constitue la touffe de riz pouvant compter jusqu’à trente talles au stade végétatif. L’importance du tallage est fonction de la variété mais elle est influencée par les conditions et pratiques culturales (Wopereis et al., 2008). Un nombre limité de ces talles, jusqu’à une quinzaine, produit des panicules (Ahmadi et al., 2002).
Feuille
Les feuilles se développent alternativement sur la tige, en raison d’une feuille par nœud. La première feuille qui apparait après la germination est appelée coléoptile, elle n’a pas de limbe et n’est pas considérée dans le comptage du nombre de feuilles au stade plantule. La dernière feuille qui enveloppe la panicule est appelée « feuille paniculaire » ou « feuille drapeau » (Lacharme, 2001). Elle peut être érigée, semi-érigée, horizontale, descendante et ses principaux organes sont :
le limbe, la gaine, le collet, l’auricule et la ligule (SAED, 2011). Au stade plantule, le riz se distingue des mauvaises herbes par la présence de la ligule et de l’auricule. Une feuille d’herbe a soit une ligule, soit une auricule mais pas les deux (SAED, 2011).
Organes reproducteurs
La fleure
La panicule constitue l’inflorescence du riz. C’est la partie terminale de la plante de riz portée par le dernier entre-nœud (Wopereis et al., 2008). Elle est composée de ramifications primaires (rachis) et de ramifications secondaires (racémules) portant les épillets (SAED, 2011). Chaque épillet est composé de deux glumes, d’une cupule ou rachilla et d’une fleur terminale fertile (Djiba et Coly, 2007) à fécondation autogame (Wopereis et al., 2008), entourée par une glumelle supérieure et une glumelle inférieure. La glumelle inférieure est prolongée par une arête pour certaines variétés (Djiba et Coly, 2000). La panicule peut rester érigée mais souvent se courbe et prend la forme d’une faucille au fur et à mesure que les épillets arrivent à maturité et développent les grains (Lacharme, 2001a). Le système reproducteur est constitué d’un androcée de six étamines, entourant un ovaire unicarpellaire surmonté de 2 stigmates plumeux (Sié, 1997).
Structure et composition du grain de riz
Le grain de riz (ou paddy) est un caryopse (Sié, 1997). Il est enveloppé par 2 glumelles (Lemma et Paléa) intimement serties l’une à l’autre après la pollinisation. La réunion des 2 glumelles à l’extrémité supérieure de l’épillet forme le bec ou l’apex. La barbe ou aristation est le prolongement de la nervure centrale de la glumelle inférieure (ADRAO/SAED, 2011). L’endosperme qui sert de source alimentaire à l’embryon situé sur la partie ventrale de l’épillet (Wopereis et al., 2009). Le caryopse est en fait le riz brun encore appelé riz cargo. Il est enveloppé par le péricarpe et est obtenu par décorticage, qui consiste à séparer le caryopse de ses enveloppes, glumes et glumelle d’où son appellation de riz décortiqué (bestofrice.com, 2012). Le riz se distingue des autres céréales par sa teneur élevée en glutélines (solubles dans les bases diluées) et faibles en prolamines (solubles dans les solutions alcooliques) (Juliano, 1994 ; Laignelet, 1998).
Cycle de développement
Stade de développement
Le cycle du riz, quelle que soit la variété ou l’écologie, est bouclé après avoir traversé dix (10) stades de développements (Wopereis et al., 2008). Ces stades repartis de zéro (0) à neuf (9) sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Ecologie du riz et pratiques culturales
Le riz tolère une certaine gamme de conditions pour son développement. Il peut être cultivé dans des conditions chaudes, humides, inondées, sèches ou froides. En culture aquatique les sols les plus adaptés sont ceux à structure argilo-limoneux ; le sol doit être meuble, riche avec une bonne capacité au champ en culture sèche. Le pH optimum du riz est 6 à 7, mais supporte des pH de 4 à
8. Il peut alors être cultivé en milieu alcalin, acides et salés en présence d’ions de sulfure ou de 6 sulfate. La valeur optimale de la température en culture aquatique est de 30°-34°C. Les rendements les plus grands sont obtenus dans une luminosité d’ordre 400cal/jours/cm². Son besoin en eau est de 1000 à 1800 mm en période sèche et 12000 à 20000 m3/ha en culture irriguée durant tout son cycle (CRA-Agronkamey, 2014). En effet, il est caractérisé par une grande plasticité de ses conditions d’alimentation hydrique (Trébuil et Hossain, 2000). Les systèmes de production rizicole en Afrique de l’Ouest sont en général de deux types : l’irrigué et le pluvial. Suivant le mode de mobilisation de l’eau, on peut rencontrer les quatre variantes : riziculture pluviale stricte (de plateau ou de bas-fonds) ; riziculture de mangrove ; riziculture flottante et la riziculture irrigué (Fall, 2016). Selon la FAO (2012), au Sénégal, il existe : la riziculture traditionnelle ou pluviale de bas-fond ou de plateau dans les régions méridionales de Fatick, Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou ; la riziculture de mangrove pratiquée essentiellement dans la zone de mangrove en Casamance ; la riziculture irriguée dans la Vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé.
Amélioration variétale
Au Sénégal, les premières recherches sur l’amélioration variétale ont commencé dès 1955 (Sène et al., 1970). A cette époque la sélection variétale s’orientait d’abord vers des cultivars rustiques, adaptés aux conditions de faible maîtrise de l’eau (P. Boivin, 1993). Cela a abouti à la sélection et à la vulgarisation de plusieurs variétés (Sène et al., 1970). Ainsi, les travaux de l’ISRA et de l’AfricaRice, dans les années 70, ont renforcé le catalogue des variétés du pays avec l’adoption des variétés améliorées de riz SAHEL et NERICA. À partir des périodes 1994-1995, les variétés SAHEL 108, SAHEL 201 et SAHEL 202 provenant de l’IRRI (Philippines), du Bangladesh et du Nigeria, sont homologuées au Sénégal par l’ADRAO et l’ISRA (ISRA, 2012). Ainsi les variétés disponibles pour la riziculture pluviale sont essentiellement Nerica 1, Nerica 2, Nerica 3, Nerica 4, Nerica 5, Nerica 6, DJ 8, DJ 11 et IRAT 110. Le rendement moyen est de 1,5-3,0 t/ha. Pour le riz de bas-fonds, les variétés disponibles sont : DJ 12519, ITA 123, TOX 728-1, BW 248-1, DJ 684 – D, ROCK -5, WAR -1, WAR- 77, BG-90-2. Le rendement moyen en riziculture de bas-fonds est de 3,0 t/ha (FAO, 2010). En zone irriguée notamment dans la région du Fleuve Sénégal, les variétés à cycle court (90-110 jours) sont utilisées à la fois pour la saison hivernale et la contre saison (ex. la variété Sahel 108), et les variétés à cycle moyen (110 à 120 jours) telles que Sahel 201, Sahel 202, IR 1529 et Jaya sont essentiellement utilisées pour la saison hivernale. Le rendement moyen en riziculture irriguée est de 5,0-6,0 t/ha avec des pics de 8,0-9,0 t/ha (FAO, 2010). Actuellement, la variété à cycle court Sahel 108 est la principale variété utilisée dans la VFS avec près de 70% des emblavures pour les deux saisons (SAED, 2016). La riziculture de mangrove est pratiquée essentiellement dans la zone de mangrove en Casamance. Les variétés utilisées en riziculture de mangrove sont tolérantes au sel. Ce sont essentiellement WAR 1, WAR 77, ROK 5 (FAO, 2010).
Importance socio-économique du riz
Sur le plan régional, le riz est une des cultures d’intérêt, hautement stratégique et présente un potentiel de rentabilité considérable à travers le marché régional. Son importance et son intérêt stratégique viennent, non seulement, du fait que l’activité rizicole emploie plus de 20 millions d’acteurs des zones rurales et constitue (directement ou indirectement) le moyen de subsistance pour plus de 100 millions de personnes (Balasubramanian et al., 2007), mais aussi du fait que la région ouest-africaine connaît une forte saignée de devises occasionnée par les importations massives de riz (Zoundi et al., 2005). Le riz produit en Afrique est, pour la grande partie, autoconsommé (Sié, 1991). Une infime partie fait l’objet de commercialisation sur les marchés internationaux (Gnacadja et al., 2018). Malgré les efforts consentis par les états ouest-africains et les subventions accordées au sous-secteur dans certains pays comme le Sénégal, le développement de cette culture demeure lié à la production et à la politique commerciale des pays asiatiques (Gnacadja et al., 2018).
Stockage et conservation
Le stockage est une opération qui consiste à entreposer les produits agricoles en un lieu déterminé et pour une période donnée (Panisset et al., 2003). Dès lors, il rend possible la disponibilité quasi permanente de ces denrées sur les marchés et assure les semences pour les campagnes agricoles à venir. Le stockage est réussi si à son terme la denrée mise en réserve ne présente pas de déprédation qualitative et quantitative (Ngamo et Hance ,2007). La conservation, c’est l’action de garder (stocker) un produit de manière à le maintenir autant que possible dans le même état. Ainsi, il est important de dissocier les mots stockage et conservation même si ces deux concepts ont des significations proches. Ils sont liés et l’un ne va pas sans l’autre. En effet, le stockage doit se faire suivant des normes particulières pour favoriser une bonne conservation. Un mauvais stockage entraîne une mauvaise conservation. La finalité du stockage est la conservation (Coordination d’Afrique Verte, 2004).
Structure de stockage et de conservation
Une structure de stockage est une enceinte appropriée dont la finalité est de contenir et préserver les denrées pendant une durée donnée. Dans le cas des céréales, que le stockage soit paysan ou commercial, quatre structures ont été identifiées : les greniers traditionnels (stockage domestique), les cribs améliorés (à la ferme ou communautaires), les silos (stockages centralisés) et les magasins (stockage commercial, administratif ou privé) (AUPELF-UREF, 1989). Ces quatre types de structure répondent à des cahiers de charges adaptés en termes de coûts et d’échelle en particulier. A l’intérieur de la structure, les céréales peuvent être conditionnées en sacs ou en vrac (AUPELF-UREF, 1989).
Stockage en sacs
La conservation est notablement améliorée si le sac en toile de jute est doublé intérieurement par un sac plastique. Les entrepôts doivent être exempts d’infestation et le produit doit être sec. La capacité d’un entreposage en sac est donnée par : C = S.H. D.F où S est la surface utile (m2) ; H, la hauteur de la pile (m) ; D, la masse volumique (kg/m) et F, le facteur d’utilisation (toujours < 1) (AUPELF-UREF ; 1989).
Stockage en vrac
Ce type de stockage exige des contraintes particulières de la structure : étanchéité ; élimination de la condensation ; contraintes de pression ; contrôle de l’atmosphère et de la température (AUPELF-UREF, 1989). Ce type de stockage est utilisé par les grands centres de transformation où des denrées comme le riz ou le maïs sont stockés en vrac dans des dépôts ou dans des silos ; ces grandes installations peuvent contenir jusqu’à 15 000 mètres cubes de grains. Elles nécessitent une ventilation pour maintenir une température adaptée et surtout un niveau d’humidité faible. Cela peut représenter un coût énergétique non négligeable : le stockage de 15 000 tonnes de grains en silo consomme environ 160 000 kW par an. (Alimentarium.academy.org, 2020)
Présentation de quelques ravageurs
Le riz, (Oryza sativa L.) stocké est attaqué par une large gamme d’insectes dont les identités et les modes d’attaque diffèrent de ceux rencontrés au champ. Ce sont pour la plupart des insectes polyphages attaquant non seulement le riz en stock, mais aussi d’autres grains entreposés (Chougourou et al., 2017). Les espèces d’insectes granivores sont plus ou moins spécialisées pour vivre et se reproduire dans les masses de grains (Fleurat-Lessard, 1982). Pour simplifier, les espèces les plus dangereuses sont celles qui se développent à l’intérieur même du grain et qui appartiennent au groupe des ravageurs primaires : espèces des genres Sitophilus spp (charançons des céréales), Rhyzopertha spp (capucin des grains) et Sitotroga spp (alucite du maïs et du riz) etc. (Fleurat-Lessard, 1982). Les espèces les plus fréquentes et les plus nombreuses dans les stocks de céréales sont des ravageurs qui attaquent les grains de l’extérieur et dont le cortège d’espèces succède théoriquement aux attaques des ravageurs primaires. Pour cette raison, ils sont qualifiés de ravageurs secondaires. Ils appartiennent aux genres Tribolium, Ephestia (mite de la farine) etc. Un troisième cortège d’espèces vient compléter la faune entomologique des grains stockés : les espèces opportunistes à régime autre que granivore (mycophage, nécrophage, détritiphage, saprophage, parasite, prédateur, etc. (Fleurat-Lessard, 2003). Ainsi, d’après Delobel et Tran (1993) et Cissokho et al. (2015), les insectes infligeant le plus de dégâts au niveau des céréales stockés sont généralement de deux ordres : Coléoptères et Lépidoptères.
Coléoptères
Les coléoptères constituent de loin le groupe le plus important au sein des insectes ravageurs des stocks (Adjalian et al., 2014). Leur présence dans les céréales est, sans doute, en rapport avec les températures et le degré hygrométrique constamment élevés auxquels sont soumis les stocks (Gueye et al., 2015). Ils constituent l’ordre d’insectes le plus riche en espèces on estime actuellement leur nombre à environ 350 000. C’est parmi les Coléoptères que la plus grande variété d’insectes des produits emmagasinés est rencontrée (Delobel et Tran, 1993). En effet, Lepesme (1944) cité dans Delobel et Tran (1993) mentionnait 399 espèces apparentant à 38 familles. Environ 430 noms sont cités (30 familles), seulement pour les régions chaudes, en excluant les très nombreuses espèces rencontrées occasionnellement dans les stocks, mais qui n’ont aucune spécificité envers les denrées stockées (Coccinellidae, Cerambycidae, etc.). D’après Cruz et al. (1988), Bousquet (1990), Kumar (1991), Delobel et Tran (1993), Ngamo et Hance (2007), Camara (2009) et Chougourou et al., (2017), les principaux ravageurs des grains parmi les coléoptères appartiennent aux familles des Curculionidae, Tenebrionidae, Cucujidae, Bostrychidae et Bruchidae. Au Sénégal, d’après les travaux de Seck (1994) les principales espèces ravageuses de stocks sont :
Rhyzopertha dominica (Fabricius) : Bostrychidae
L’adulte de couleur brunâtre a le pronotum bombé dans sa partie antérieure et muni d’une protubérance qui rend la tête de l’insecte invisible d’en haut. Ce sont de bons voiliers capables de migrer en grand nombre à la recherche de nouvelles sources de nourritures, les vols se produisent au coucher du soleil (Delobel et Tran, 1993). La femelle de R. dominica pond de 400 à 500 œufs à la surface ou entre les grains (Seck, 1991). Dès l’éclosion, la larve pénètre dans l’albumen et se nourrit au fur et à mesure de sa progression, passe par 3 ou 4 stades avant de se nymphoser à l’intérieur du grain. Le cycle complet dure environ 30 jours à 30°C et près de 60 jours à 26°C (Kranz et al., 1977). Contrairement à beaucoup d’autres insectes des denrées, les dégâts de R. dominica sont causés aussi bien par les larves que par les adultes très voraces et n’épargnent aucune céréale (Seck, 1991).
Sitophilus zeamais (Motschulky) et Sitophilus oryzae (Linné) : Curculionidae
Le genre Sitophilus se reconnaît par la présence d’un rostre renflé triangulairement et portant les antennes à sa base. La larve blanche et charnue est apode et mesure de 2 à 4mm. Parmi les trois espèces du genre Sitophilus, seules deux (S. zeamais et S. oryzae) sont présentes dans les régions tropicales (Seck 1991). Ils sont difficilement distinguables, mais certains auteurs (Kranz et al., 1977) proposent des critères d’ordre éthologique pour les séparer : S. oryzae (2 à 5 mm) est capable d’attaquer les céréales stockées depuis les champs. Il a une préférence pour les grains de petite taille comme le riz. Au contraire, S. zeamais (3 à 4mm) vole très peu et préfère les grains de grande taille comme le maïs. Le charançon du riz vole encore moins facilement que S. zeamais, et certaines souches paraissent avoir complètement perdu l’aptitude au vol (Delobel et Tran, 1993). Leur cycle complet est compris entre 26 ± 1,48 et 47 ± 5,52 jours (Gueye, 2015). Les femelles pondent à l’intérieur de galeries creusées dans le grain. A l’éclosion qui survient quelques jours plus tard, la larve neonate se nourrit du grain et s’y nymphose pour n’en sortir que sous forme d’adulte parfait. Ainsi ce n’est qu’au moment de l’émergence de l’adulte que le dégât devient visible. La femelle est particulièrement attirée par les grains déjà attaqués. Le spectre alimentaire de l’adulte est beaucoup plus large que celui de la larve (Delobel et Tran, 1993).
Tribolium castaneum (Herbst) et Tribolium Confusum (Herbst):
Tenebrionidae L’adulte de couleur rougeâtre à noir clair mesure 2 à 4 mm. Les trois derniers articles des antennes sont brusquement plus élargis que les 8 premiers et forment une massue terminale. Ce dernier caractère distingue l’espèce T. castaneum de l’espèce voisine T. confusum de moindre importance dans la région (Seck 1991). L’adulte de T. castaneum est très bon voilier. Il se déplace de préférence en fin d’après-midi par temps chaud et calme et migre à partir de stocks infestés à la recherche de nouvelles sources de nourritures. La fécondité moyenne est voisine de 500 œufs par femelle. La croissance la plus rapide est obtenue sur farines de céréales (notamment du riz). Quand a T.confusum, l’adulte est de taille un peu supérieure à T. castaneum, de couleur plus foncée et plus rouge. Les derniers articles des antennes s’élargissent progressivement sans former de massue distanciée ; cependant il est inapte au vol. La fécondité moyenne est voisine de 500 œufs (Delobel et Tran, 1993). Tribolium castaneum n’attaque pas le grain intact, mais des lésions microscopiques suffisent pour permettre à la larve de ravager le grain. La plupart du temps, seul le germe est consommé (Delobel et Tran, 1993). T. castaneum est caractérisé par une très grande polyphagie (Benneton ,2010). En cas de forte infestation, l’adulte libère des substances quinoléiques qui confèrent à la denrée une odeur répulsive caractéristique (Seck 1994).
Lépidoptères
Ils représentent le deuxième plus grand ordre après les coléoptères. Un certain nombre de chenilles de lépidoptères parasitent les semences et les denrées emmagasinées. Selon la revue phytosanitairementvotre, l’adulte ne vit que quelques semaines et ne cause aucun dégât. Cependant chaque femelle peut pondre plusieurs centaines d’œufs en quelques jours. Certaines chenilles peuvent pénétrer à l’intérieur des grains et y terminer leur développement. D’après Nanfack et al. (2015), trois espèces de lépidoptères causent des dommages aux riz stockés :
Corcyra cephalonica (Stainton) : Pyralidae
L’adulte de couleur gris-clair a une envergure de 15 à 25mm et porte une touffe d’écailles en forme de crête sur la tête. Au Sénégal, l’insecte s’attaque surtout aux céréales et entraîne des dégâts particulièrement importants sur le riz et le maïs dans les conditions de stockage centralisé (Seck, 1994).
Ephestia cautella (Walker) : Pyralidae
L’adulte mesure 7 à 8mm. Les ailes postérieures sont larges avec une frange de soie courte. Les ailes antérieures gris brun portent une bande sombre formant un angle droit avec l’axe longitudinal de l’insecte. La femelle pond de 300 à 400 œufs dans les trois premiers jours de sa vie et en dépasse rarement 10. A l’éclosion 3 ou 4 jours plus tard, la larve se déplace activement, s’alimente au fur et à mesure qu’elle tisse des soies à la surface de la denrée et passe par plusieurs stades (Seck et Gaspard, 1991). Au 5ème et dernier stade, elle entre en nymphose à l’intérieur d’un cocon dense et transparent (Kranz et al., 1977). Le cycle complet dure environ 1 mois dans les conditions optimales d’élevage et 2 mois dans les conditions ambiantes des magasins. L’activité maximale des adultes se situe au crépuscule, ce qui rend les insectes visibles même en cas de faible infestation. L’insecte est rencontré le plus souvent dans les magasins mal ventilés et dans une moindre mesure dans les greniers traditionnels. Sur les sacs en jute infestés, les cocons de pupaison sont souvent localisés sur les parois au niveau des lignes de coutures (Seck et Gaspard, 1991).
Sitotroga cerealella (Olivier) : Gelechiidae
Sitotroga cerealella est considéré comme un insecte dangereux pour les grains stockés et difficile
à combattre. C’est un petit papillon de couleur chamois ou brun jaunâtre qui a une envergure d’environ 1,5 cm. Il est le plus fréquemment retrouvé dans les grains infestés et il n’est pas possible de le confondre avec aucun autre (Adjalian et al., 2014). Selon Akter et al. (2013) la longévité des adultes varie entre 2 et 4 semaines selon les conditions de développement. Les stades juvéniles de cette espèce (œufs, larves, nymphes et adultes pré-émergents) sont logés à l’intérieur du grain et sont transportés sans possibilité de séparation des grains infestés des grains sains. Il est décrit comme l’un des ravageurs primaires les plus redoutables dans les systèmes de conservation traditionnels (Adjalian et al., 2014). Les grains infestés prennent une odeur et un goût désagréables
(Kossou et Aho, 1993).
MATERIEL ET METHODES
Site d’étude
Le Sénégal se situe à l’extrême ouest du continent africain entre 12 ° 20’ et 16 ° 40’de latitude Nord et 11° 20’ et 17° 30’ de longitude Ouest. Il couvre une superficie de 196722km². Il est arrosé par trois fleuves (Sénégal, Gambie et Casamance) et se trouve dans une zone pluviométrique comprise entre l’isohyète 250 et l’isohyète 1250 mm. Le pays dispose donc d’énormes potentiels agricoles notamment dans la culture du riz. L’étude a été effectuée dans la Vallée du Fleuve Sénégal car elle est la zone rizicole la plus importante du pays. On y pratique la riziculture irriguée et l’essentiel de la production rizicole du Sénégal provient de cette zone.
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Table des matières
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Systématique, Origine et distribution du Riz
I.1.1. Systématique
I.1.2. Origine et distribution géographique
I.2. Description de la plante de Riz
I.2.1. Organes végétatifs
I.2.2. Organes reproducteurs
I.3. Cycle de développement
I.3.1. Stade de développement
I.3.2. Phase de développement
I.4. Ecologie du riz et pratiques culturales
I.5. Amélioration variétale
I.6. Importance socio-économique du riz
I.7. Stockage et conservation
I.7.1. Structure de stockage
I.8. Présentation de quelques ravageurs
I.8.1. Coléoptères
I.8.2. Lépidoptères
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Site d’étude
II.2. Echantillonnage
II.3. Traitement des échantillons
II.4. Traitement des données
II.4.1. Paramètres mesurés
II.4.2. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Résultats
III.1.1. Abondance et diversité
III.1.2. Evaluation des pertes
III.2. Discussion
CONCLUSION ET PERPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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