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Paratuberculose
Définition
La paratuberculose est une entérite chronique des ruminants et sauvages, qui est causée par une bactérie diteMycobacterium paratuberculosis. C’est une entérite hypertrophiante suivie d’une diarrhée chronique et persistante entrainant la baisse de production, l’amaigrissement et la cachexie jusqu’ à la mort [18]. Mycobacterium paratuberculosis est très résistante dans le milieu extérieur, environ résistant plus d’un an sur le pâturage. C’est une maladie bactérienne infectieuse, contagieuse et touche particulièrement les jeunes animaux mais les animaux adultes évoquent la maladie lorsque la dose infectante est atteinte.
Historique
Macroscopiquement, la paratuberculose se caractérise par un épaississement de la muqueuse intestinale entrainan une malabsorption des protéines majeures au niveau de l’intestin.
En 1826, D’AROVAL a justifié la présence d’une entérite accompagnée d’une diarrhée chronique chez les ruminants [19] ;
En 1895, H.A Johne et L. Frothingham ont réalisé une étude clinique d’un cas de maladie chez un bovin atteint d’une dia rrhée cachectisante associée à une inflammation granulomateuse de l’iléon, par isolement d’un bacille acido-alcoolo-resistant à l’aide d’une coloration de Ziehl-Nielse n [20]. Ils donnent comme nom de l’agent responsable de cette maladie : Mycobacterium enteritidis chronicae pseudotuberculosae bovis Johne [21].
En 1905, BANG a insisté la culture bactériologiquede la tuberculose en inoculant un bacille provenant d’un bovin atteint d’une diarrhée cachectisante, mais le résultat ne ressemble pas à la tuberculose ; donc, il donne le nom de cette maladie : paratuberculose. Puis, il fait un test de tuberculination par une tuberculine aviaire chez un bovin malade. Le résultat de ce test semble êtreune réaction provoquée par la tuberculine bovine.
En 1922, VALLEE et RINJARD ont inoculé par voie sou cutanée la bactérie Bacillus paratuberculosis bovis, entrainant une lésion locale bénigne. Ils utilisent cette bactérie dans la création de vaccincontre la paratuberculose [22].
Autrefois, le nom de la bactérie responsable de la paratuberculose futappelé :Mycobacterium johnei puis Mycobacterium paratuberculosis ;
En 1990, la plus récente et actuellement en cours est Mycobacterium avium ssp. paratuberculosis ;
Depuis 2001, l’Office International des Epizooties considère que la paratuberculose est classée comme une maladie d’importance globale majeure ; elle est aussi classée dans la liste B des maladies transmissibles [23]. C’est une maladie considérée comme une maladie transmissible ayant une importance socio-économique et/ou de santé publique pour les animaux de compagnies, les animaux de rente et de nombreuses espèces sauvages.
Étiologie
Le principal agent responsable de la maladie paratuberculeuse chez les ruminants est Mycobacterium avium sous espèces paratuberculosis [24,25] ou Mycobacterium paratuberculosis. La bactérie se développe dans les cellules immunitaires intestinales et excrétée en plus grande quantité dans le fumièr. Cette bactérie a une forme de bâtonnet, GRAM positifs, long de 1 à 2µm, large de 0,5µm, aérobie, immobile, non capsulé, non sporulé, résistante aux acides et peut survivre entre 3 et 9 mois dans le purin, bouses, mares et trous d’eau et plus de 12 mois dans les matières fécales [26]. Les bacilles se réunissent ne amas dans les produits soumis à la bactérioscopie (tissus et fèces). Elle a une forteténacité dans les pâturages contaminés jusqu’à une année et résiste à la chaleur pendant 30 minutes à 65˚C et 15 seconde à 72˚C et presque les désinfectants sont inefficaces face au Mycobacterium paratuberculosis autre que l’hypochlorite de soude à 10% ou le lait de chaux. Le temps d’incubation dure environ de 1 à 5 ans avant l’apparition du premier symptôme [27].
Espèce cible
La paratuberculose est une maladie des ruminants qui touche principalement les espèces bovines surtout les vaches laitières. Les animaux ayant l’âge de 2 ans et plus sont les plus infectés, se traduisant par une diarrhée chronique puis amaigrissement progressif malgré la continuation del’appétit [18].
La maladie paratuberculeuse peut affecter les ovins, les caprins et les autres espèces des ruminants. Il existe de cas de maladie paratuberculeuse chez les chevaux, les porcs, les chameaux, les volailles, les cervidés, les lamas, les lapins, les hermines, les renards, les alpacas et les belettes [28,29].
Classification
Le bacille paratuberculeux ou bacille de Johne appartient dans l’ordre des Actinomycetales, à la famille de MYCOBACTERIACEAE, du genre Mycobacteriumet d’espece Mycobacterium avium [30]. L’espèce Mycobacterium avium est divisée en trois sous-espèces :Mycobacterium avium subsp. avium, Mycobacterium avium subsp. silvaticum, Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis [31].
Mycobacterium paratuberculosis est diffèrent par rapport aux autres sous-espèces par son habitat, son pouvoir pathogène, sa dépendance en mycobactine in vitro(Tableau II).
Pathogénie
La réponse immunitaire provoquée par l’infection paratuberculeuse est complexe. Elle dépend de différents paramètres comme l’état de l’animal, le temps et l’agent pathogène.
La réponse immunitaire à médiation cellulaire est plus active face à l’infection à Mycobacterium paratuberculosis [32]. Par contre, la réponse immunitaire à médiation humorale ne fait aucune protection envers cette bactérie. Plusieurs cellules coopèrent dans la protection de l’organisme animal, comme les macrophages qui sont de cellules effectrices non spécifiques et les Lymphocytes T sont responsable de recensement des bactéries et inducteurs spécifiques. Les Lymphocytes T assurent la formation de granulome à partir des phagocytes mono nucléaires et stimuler les macrophages de favoriser l’action bactéricide [33].
Pouvoir antigène
La formation d’anticorps induit par Mycobacterium paratuberculosis sur un organisme animal par la présence de réaction defixation du complément permet de faciliter le diagnostic de laboratoire par la méthode ou test ELISA indirect [34].
Pouvoir allergène
Le pouvoir allergène est obtenu à partir de l’utili sation du test de paratuberculination comme paratuberculine ou Johnine qui est semblable au test utilisé sur le diagnostic de la tuberculose bovine. La paratuberculine peut être remplacée par la tuberculine aviaire comme moyen de diagnostic de la paratuberculose [14].
Pouvoir pathogène
Dès que le bacille paratuberculeux arrive et infecte un animal, le premier tropisme est le ganglion mésentérique. Il gagne laparoi de l’intestin, au niveau de la muqueuse intestinale et se propage dans l’organisme entier [28,35]. Ceci favorise la présence d’une transmission verticale entre les vaches et les jeunes animaux. Mycobacterium paratuberculosis a un pouvoir pathogène relativement faible, donc l’infection paratuberculeuse chez les bovins dépend du facteur de sensibilité comme la malnutrition, le parasitisme et le stress.
Épidémiologie
Epidémiologie descriptive
Prévalence
Aux Etats-Unis, en 1980, 4,79% des bovins adultes étaient atteints de la paratuberculose et 34% de troupeaux étaient touchés[36]. Des auteurs ont précisé que sur les 7000 prélèvements au niveau de l’abattoir,1,6% des bovins abattus sont infectés par Mycobacterium paratuberculosis, dont 2,9% pour les bovins laitiers abattus et 0,8% pour des bovins allaitants abattus [37].
Au Canada, en 1991, il exista 5,5% d’animaux qui sont positifs au test de dépistage exécuté au niveau des abattoirs [4].
En Amérique du Nord, le taux d’infection des cheptels chez les bovins est 21,6% et de prévalence individuelle à 3,4% [38].
En Europe, en 2001, la paratuberculose bovine a une prévalence au niveau de cheptel entre 7% à 65%. On considère que plus d’un troupeau bovin sur 2 possèdent des animaux infectés, qui est environ de5% à 10% des effectifs. Aux Pays-Bas, 53 % des cheptels bovins sont considérés sérositifsp et 2,6% de prévalence individuelle [39]. En Belgique, la séroprévalence ed troupeau est de 18% selon les analyses sérologiques ELISA entre 1997 et 1998 [40].
En Australie, entre 1995 et 1997, la prévalence individuelle était de 2% et 7% pour les troupeaux [4].
A Madagascar, en 1964, avec l’application du test de Hole sur des 45 animaux abattus, on avait détecté 4 animaux positif au test et 24 animaux douteux ; c’est-à-dire 8,8% positifs et 53,3% douteux [14].
Distribution géographique
La paratuberculose est répandue dans le monde (Figure 1). Elle a été signalée sur tous les continents. En Europe, la maladie est très fréquente et fortement connue dans la partie Septentrionale comme la Grande-Bretagne, le Pays-Bas, la Belgique, les pays scandinaves et la France. Ensuite, les données relatives concernant la paratuberculose restent partielles.
A Madagascar, cette maladie est aujourd’hui déclarée comme une maladie éradiquée [14].
Epidémiologie analytique
Source de contamination
Les sources principales de contamination de la paratuberculose d’un animal à l’autre sont habituellement les animaux in fectés [41]. Les animaux malades peuvent excréter Mycobacterium paratuberculosis vers l’extérieur à l’aide des bouses ou des excréments avec 1000 à 1 milliard de bactérie. Les matières virulentes proviennent des animaux infectés asymptomatiques qui peuvent excréter le bacille paratuberculeux et les animaux confirmés malades. Le colostrum, les aliments, l’eauet le lait sont classés aussi comme sources de contamination chez les jeunes animaux [42]. Cette bactérie est résistante dans le milieu extérieur. Elle résiste environ un an dans les bouses, dans les pâtures, dans les matériels utilisés souillés ou locaux et surtout dans le foin contaminé. Pour les animaux sauvages, l’environnement joue un rôle épidémiologique non négligeable dans la persistanceet la résistance du bacille paratuberculeux.
Mode de transmission
Les modes de transmission de la paratuberculose d’un animal à l’autre sont soit horizontale, soit verticale. Cette maladie se transmet par voie oro-fécale [27] ou par l’ingestion du colostrum lorsque la mamelle de la vache est contaminée par la matière fécale puis le lait infecté chez les jeunesanimaux (Figure 2). L’ingestion des aliments souillés, les pâturages infectés par les xcréments et le léchage des matériels contaminés peuvent contaminer les bovins adultes [43].
La transmission de la mère au veau pendant la période de gestation est possible. C’est-à-dire par voie verticale ou fœto-m aternelle si la vache est réellement atteinte de la paratuberculose [43]. Chez les taureaux atteints de la paratuberculose, on peut observer de façon temporaire la présence duMycobacterium paratuberculosis dans les éjaculats [28].
Facteur de sensibilité et réceptivité
Facteur intrinsèque
· Race
La race de l’animal n’est pas obligatoirement liée sur la réceptivité de la maladie paratuberculeuse. Pourtant, les races bovines de haute performance sont plus sensibles par rapport aux autres, c’est-à-dire les races laitières sont les plus touchées que les races allaitantes [44].
· Sexe
Les animaux de sexe femelle sont plus réceptifs au Mycobacterium paratuberculosis par rapport aux mâles. Les vaches laitières de haute production sont plus sensibles à cette maladie surtout durant l’att einte du pic de lactation [28].
· Age
Les animaux ayant l’âge de 0 à 6 mois sont les plus réceptifs à l’infection paratuberculeuse que les adultes à cause de l’immat urité de système immunitaire au niveau du tractus digestif de l’animal. Les animaux adultes sont devenus excréteurs asymptomatiques dès qu’ils sont infectés au niveaude cet âge [45].
· Espèces
Il existe de cas de maladie paratuberculeuse chez les ruminants sauvages, mais les plus sensibles sont les ruminants domestiques comme les espèces bovines, ovines et caprines [29].
Facteur extrinsèque
Plusieurs facteurs peuvent provoquer l’apparition de l’infection paratuberculeuse. Les carences en minéraux et oligo-éléments, le stress et le parasitisme comme la douve deviennent une situation favorable pour le déclenchement de la diarrhée et la provocation de la paratuberculose bovine [28].
Le système d’élevage joue un rôle important sur la réceptivité et la sensibilité de cette maladie. L’élevage extensif est moins réceptif par rapport à l’élevage intensif.La densité des animaux à l’étable augmente aussi la présence de la paratuberculose [46].
L’élevage des vaches associé avec les veaux peut augmenter les risques de contamination. Le non-respect de règle d’hygiène concernant les abreuvoirs, les mangeoires constitue aussi la clé de la contamination [38].
La non maîtrise des déchets comme le stockage de fumier peut entrainer un facteur de risque de la propagation et la contamination de l’animal .
Importance
Importance publique
Il existe des ouvrages qui précisent la présence derelation entre la paratuberculose et la maladie de Crohn chez l’homme . La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique du tractus gastro-intestinal associée à la douleur abdominale, l’amaigrissement et la diarrhée chronique [47]. En 1913, l’existence de corrélation entre Mycobacterium paratuberculosiset la maladie de Chron a été déterminée pour la première fois sur le plan lésionnelle et clinique [48]. En 1984, il exista un isolement de Mycobacterium paratuberculosis chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn.
Actuellement, la paratuberculose n’est pas correctement confirmée comme une zoonose ; c’est-à-dire se transmet de l’a nimal a l’homme ou réciproquement. Malgré cela, on peut observer une ffinitéa étroite de la paratuberculose avec la maladie de Crohn chez une personne atteinte d’une affection inflammatoire diarrhéique et douloureuse intestinale et abdominale. Mycobacteriumparatuberculosis n’est pas retrouvé seule chez les patients atteints de cette entérite chronique, mais associé avec d’autres bactéries [49].
Importance médicale
La paratuberculose des ruminants est une maladie incurable, car le Mycobacteriumparatuberculosis est résistant aux antimicrobiens. Il est préférable de maitriser la maladie par l’élimination des animaux infectés [27].
Importance économique
Production
La paratuberculose bovine produit un effet néfaste sur la filière lait, surtout sur les élevages de vache laitière. Cette maladie affecte beaucoup les vaches laitières que les vaches allaitantes.C’est une maladie très observée en période de lactation surtout au pic de lactation à cause de pl usieurs facteurs. C’est la raison pour laquelle la paratuberculose bovine entraine une baisse de production surtout la production laitière. Plusieurs études affirment quela paratuberculose traduit des pertes sur la production laitière quand un animal est confirmé atteint de cette maladie cliniquement ou subcliniquement. La baisse de production varie de 12% à 20% pour les animaux ayant des signes cliniques et de 5% à 15% c hez les animaux asymptomatiques.
En 1978, aux Etats-Unis, une étude montra une baisse de production laitière par rapport à la production précédente de16% et 6% chez les animaux infectés de la paratuberculose évoquant des signes cliniques et les animaux infectés asymptomatiques. En Nouvelle-Zélande, une étude raporta qu’il y a une réduction de production laitière au niveau de 34 cheptels [50].
Réforme de la vache
La paratuberculose entraine une conséquence sur l’état corporel de la vache laitière. La vache atteinte de cette maladie reforme à l’avance par rapport à la vache non infectée. Une étude montra que dans un cheptel laitier de 210 têtes de vache de race Holstein, le taux de réforme de vache paratuberculeuse est six fois plus grand que la vache non infectée. Elle a aussi pour conséquence sur l’âge de réforme chez la vache. Une étude a précisé que l’âge moyen de réforme chez les élevages non contaminés est de 7 à 8 ans ; mais chez un troupeau infecté avec des signes cliniques, l’âge moyen de réforme est de 4 à 4,5 ans contre 5 ans chez les animaux infectés sans signes cliniques [50].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. Mycobactérie
I.1. Caractéristique
II.1. Classification
II. Paratuberculose
II.1. Définition
II.2. Historique
II.3. Étiologie
II.4. Espèce cible
II.5. Classification
II.6. Pathogénie
II.6.1. Pouvoir antigène
II.6.2. Pouvoir allergène
II.6.3. Pouvoir pathogène
II.7. Épidémiologie
II.7.1. Epidémiologie descriptive
II.7.2. Epidémiologie analytique
II.8. Importance
II.8.1. Importance publique
II.8.2. Importance médicale
II.8.3. Importance économique
II.9. Symptomatologie et lésion
II.9.1.Symptomatologie
II.9.2.Lésion
II.10. Diagnostic
II.10.1.Diagnostic clinique
II.10.2.Diagnostic différentiel
II.10.3.Diagnostic de laboratoire
II.11. Traitement et Prophylaxie
II.11.1.Traitement
II.11.2.Prophylaxie
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS METHODES
I. Présentation de la zone d’étude
I.1. Zone d’étude et situation géographique
I.2. Population
I.3. Economie
1.3.1. Secteur primaire
1.3.2. Secteur secondaire
II. Méthodologie
III. Durée de l’étude
IV. Population d’étude
V. Mode d’échantillonnage
VI. Taille de l’échantillon
VII. Paramètres étudiés
VIII. Mode de collecte, de saisie, et d’analyse des données
VIII.1. Mode de collectes des données
VIII.2. Saisie et analyse des données
IX. Considération éthique
RESULTATS
I. Résultat du test ELISA
II. Paramètre zootechnique
III. Résultat sanitaire
III.1. Maladie dominante
III.2. Paratuberculose bovine
III.3. Prophylaxie
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
I. Documentation
II. Méthodologie
II.1. Zone d’étude
II.2. Résultat
III. Epidémiologie descriptive
IV. Le test ELISA
IV.1. Avantage du test
IV.2. Inconvénient du test
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
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