La dermatophilose est une des maladies cutanées qui attaquent les animaux domestiques tels que les ruminants [1-3]. Elle se manifeste par une lésion cutanée associée aux tiques Amblyomma variegatum qui est d‟origine bactérienne Gram positif appartenant à l‟Ordre des Actinomycétales, [4-7]. Elle sévit dans le monde entier sous forme enzootique surtout dans les pays tropicaux et subtropicaux [8 10]. Son importance économique varie d‟un pays à l‟autre [11]. Elle entraîne une perte sur la production laitière, la production de viande, l‟appréciation des cuirs et la capacité pour travailler chez les bovins [8, 11, 12]. Des facteurs extrinsèques et intrinsèques déterminent l‟éclosion de cette infection [4, 12, 13]. Elle apparaît soit sous forme chronique soit subaigüe et aigüe [2].
En Afrique, la dermatophilose était apparue pour la première fois au Zaïre au début du XXème siècle [3, 8]. Après une enquête effectuée sur deux années 1971, 1972, il a été constaté que 65% à 85% des troupeaux de bovins sont infectés au Nigeria du Nord en saison de pluies parmi les 9,1% à 11,6% des malades dans l‟effectif examiné [8]. Cependant, 40 à 47% des troupeaux sont infectés en saison de pluies et en saison sèche avec 4,1% de malades [8].
A Madagascar, en 1948, Buck a publié une note sur l‟épidémiologie de la dermatophilose [14]. La prévalence de cette maladie a atteint de 20,43% en 2010 à Fénérive-Est [12] et 19,78% en 2011 chez les Zébus à Betroka [13]. La dermatophilose est une infection associée aux tiques [4, 5] et les bovins de race améliorée ou métisse, surtout les vaches laitières sont très sensibles d‟où l‟importance de cette maladie [10-13, 15]. Comme le cas de Fénérive-Est où la saison de pluie persiste presque toute l‟année, la prévalence chez les métisses atteint 50,86% en 2010 contre un faible taux de 1,74% chez les zébus malgaches [13].
RAPPELS THEORIQUES
STRUCTURE NORMALE DE LA PEAU
La peau de bovin présente anatomiquement et histologiquement la même structure que celle des autres mammifères. L‟épaisseur de la peau varie entre 1 à 5 mm et est constituée de 3 couches superposées : l‟épiderme, le derme et l‟hypoderme [16- 18]. La peau peut être fine ou épaisse en fonction de l‟espèce, du sexe, de la race et de la région du corps qu‟elle recouvre [16, 17]. Elle est un organe de protection contre l‟environnement hostile tel que les pollutions, les agents chimiques et/ou mécaniques, les microorganismes et les rayons Ultra-Violets ; la peau assure l‟absorption et l‟élimination (des déchets), elle est le siège de la sensibilité (thermique), l‟organe de sens (sensibilité tactile) et participe à la thermorégulation et au stockage des substances .
Epiderme
Il est constitué de 4 couches superposées : Couche basale ou stratum germinativum : formée d‟une seule rangée de cellules et séparée du derme par la membrane basale, ces cellules comprennent les kératinocytes à 80% et 20% de mélanocytes intercalés produisant de la mélanine [17] ; Couche muqueuse de Malpighi ou stratum spinosum : formée par des akantocytes obtenues par la division des kératinocytes dans la couche basale. Elles sont polyédriques et réunis par des desmosomes [17]. Et il existe des cellules de Langhérans Merkel qui sont des cellules immunocompétentes [17] ; Couche granuleuse ou stratum granulosum: située juste au-dessus, avec la kératine secrétée par les kératinocytes; Couche cornée ou stratum corneum qui est la couche la plus superficielle de l‟épiderme, elle est constituée de cellules mortes remplies de kératine et de lipides.
Derme
Il s‟agit d‟une couche d‟épaisseur de 1 à 2cm comprenant des tissus conjonctifs richement vascularisés, constitués de fibres de collagène élastiques d‟où la résistance mécanique et l‟élasticité de la peau [17]. Le derme est plus lâche en périphérie et fibreux en profondeur [17]. A part les vaisseaux sanguins importants, le derme contient des vaisseaux lymphatiques et des éléments nerveux tels que les nerfs, des fibres, des terminaisons libres et des récepteurs sensoriels spécialisés [17]. Le derme participe à l‟hébergement des follicules pilo-sébacés, des muscles pileux, des glandes sébacées et sudoripares. En particulier, au niveau des paupières et du prépuce, il ne dépasse pas 0,6mm d‟épaisseur contrairement à celle qui se trouve au niveau des paumes et des plantes palmaires chez l‟homme. Le derme se place en continuité avec l‟hypoderme [17]. Le derme est constitué par deux régions, superficielle et profonde :
Le derme papillaire est constitué par des tissus conjonctifs lâches renfermant des fibres de collagène, fines et isolées dont l‟orientation semble perpendiculaire ou oblique par rapport à la membrane basale. Le derme réticulaire apparaît, en profondeur, formé par des tissus conjonctifs denses où les fibres de collagène en faisceaux sont plus épaisses et les fibres élastiques présentant des directions croisées. Ces dernières sont parallèles à la surface cutanée et elles contiennent des artérioles et des veinules .
Hypoderme
C‟est la troisième couche de la peau qui se trouve en continuité avec le derme et il est le plus en profondeur, l‟hypoderme est en contact avec les fascias, les muscles, après l‟aponévrose. Il représente une consistance dure par la présence des tissus conjonctifs gélatineux qui jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de la peau .
|
Table des matières
INTRODUCTION
I- RAPPELS THEORIQUES
I-1- STRUCTURE NORMALE DE LA PEAU
I-1-1- Epiderme
I-1-2- Derme
I-1-3- Hypoderme
I-2- QUELQUES LESIONS CUTANEES ET LEURS DEFINITIONS
I-2-1- Papule
I-2-2- Pustule
I-2-3- Exsudat
I-2-4- Croutes
I-2-5- Hyperkeratose
II- RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LA DERMATOPHILOSE
II-1- DEFINITION
II-2- SYNONYMIE
II-3- HISTORIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II-4- ESPECES AFFECTEES
II-5- IMPORTANCE DE LA DERMATOPHILOSE
II-5-1- Importance socio-économique
II-5-2- Importance médicale
II-6- ETIOLOGIE
II-6-1- Classification
II-6-2- Morphologie
II-7- PATHOGENIE DE L‟INFECTION
II-8- EPIDEMIOLOGIE
II-8-1- Epizootiologie
II-8-2- Sensibilité
II-8-3- Résistance
II-9- SIGNES CLINIQUES
II-9-1- Forme aigue
II-9-2- Forme chronique
II-10- LESIONS
II-10-1- Lésions superficielles visibles
II-10-2- A l‟autopsie
II-10-3- À la microscopie
II-11- DIAGNOSTIC
II-11-1- Elément de suspicion
II-11-2- Diagnostic différentiel
II-11-3- Diagnostic expérimental
II-12- PRONOSTIC
II-12-1- Sur le plan médical
II-12-2- Sur le plan économique
II-13- THERAPIE
II-13-1- Méthodes thérapeutiques locaux
II-13-2- Méthodes thérapeutiques généraux
II-14- PROPHYLAXIE
II-14-1- Mesures sanitaires
II-14-1- Mesures médicales
CONCLUSION