Importance economique des parasitoses bovines

L’élevage bovin assure des fonctions diverses aussi bien au niveau national qu’au niveau familial. Pour le propriétaire, il permet de couvrir les besoins urgents et les mains d’œuvre. A l’échelle nationale, cet élevage occupe une place importante dans le secteur de la production animale : estimé à 7,4 millions de têtes en 2000, le cheptel bovin représente un capital fixe d’environ 200 millions de US$ (DAPAN 2004). Cependant, le taux d’augmentation des bovidés à Madagascar n’est que 1% seulement chaque année (en 2002, le recensement administratif des bovins est de 7877073, et qu’en 2003 ce nombre est de 8020449, pour atteindre jusqu’à 8105000 en 2004) (DAPAN 2004). Cette augmentation en nombre est alors presque freinée. D’un côté, cela est nettement insuffisant par rapport aux besoins de la population qui ne cesse de s’accroître à Madagascar. D’autre côté, cela ne peut répondre aux objectifs de la politique de la filière bovine, tant en matière de viande que du lait. Des contraintes de gestion de la santé des jeunes bovins, qui devraient assurer la relève des troupeaux ont toujours existé. Ces jeunes se trouvent fragiliser par la conduite d’élevage : alimentation insuffisante, problèmes de santé et d’hygiène…. Parmi les problèmes sanitaires, la parasitose interne constitue une contrainte périodique dans presque tous les élevages des ruminants. Elle est considérée comme un élément essentiel de la gestion de la santé d’un troupeau (Cabaret 2004).

IMPORTANCE ECONOMIQUE DES PARASITOSES BOVINES

Le parasite est définit comme étant « celui qui s’est fait une habitude de manger chez autrui ou qui vit aux dépens d’autrui ». C’est pourquoi le parasite empêche le bon fonctionnement de l’organisme des animaux infestés (Berrag 2001). L’impact des maladies parasitaires sur les productions bovines comprend des pertes directes par la mortalité et les saisies à l’abattoir. Ainsi que des pertes indirectes, qui constituent les baisses de performances reproductrices, croissance ralentie, amaigrissement, ouverture aux diverses infections ou infestations, et l’infertilité (Jolivet 1974). Les pertes économiques résultant de l’infestation parasitaires sont dues : (Berrag 2001)
– à la mort des animaux les plus parasités
– aux avortement et troubles de la reproduction
– aux mortinatalités ou naissances d’animaux chétifs à croissance lente
– aux baisses de production : viande et lait
– aux saisies totales ou partielles à l’abattoir
– aux pertes dues à l’engagement des moyens matériels et humaines pour leur prévention.

A Madagascar, 2 périodes de mortalité des veaux due au parasitisme ont été observées : (Bouchet et al. 1971)
– à l’âge de 1 à 3 mois, elle est imputable au complexe Ascaridose – Strongyloidose–Strongylose
– à l’âge de sevrage, elle est imputable au parasitisme intestinal et à la malnutrition. L’importance du parasitisme est mise en évidence aussi bien en saison sèche qu’en saison des pluies (Perreau 1971). D’après Daynes, 62% des veaux de 2 à 3 mois à Madagascar souffrent d’ascaridose et cela peut atteindre jusqu’à 100% (Ranaivoson et al. 1993); et 70% des veaux hébergent des strongles digestifs à l’âge de 3 à 7 mois. La mortalité peut toucher jusqu’à 40% des veaux de 0 à 6 mois d’âge (Daynes et al. 1972).

Dans les parties nord de l’île, 84% des veaux de moins de 7 mois étaient infestés (80% des veaux sont porteurs de strongles, 41% sont porteurs d’Ascaris). Ce taux s’abaissait à 63% chez les plus de 7 mois (Perreau 1971). Seulement, c’était autour de 1960 qu’une lutte contre la mortalité des veaux a été réalisée à Madagascar. La campagne s’est déroulée à Antsohihy, Majunga, Morondava, et les plateaux, de Novembre 1968 à Mai 1970. Dans les pays africains, le taux de mortalité des veaux se situe autour de 20 à 30 % voir 35 à 45 % dans certains pays comme la Côte d’Ivoire contre un taux de 1à 2 % dans les pays Européens. Au Bénin, 83,61% des veaux hébergent des strongles digestifs, 29,94 % des Strongyloides et 1,69 % des veaux sont atteints de l’ascaridose. La mortalité des veaux peut atteindre jusqu’à 30 à 45 % (Ladikpo 1984). Au Nord – Est du Bénin (Borgou), le taux de mortalité chez les animaux de 0 à 1 an est de 23,1% : avec 55 % de décès pour les animaux durant les premières semaines de vie et 30 % de décès pour les animaux lors du sevrage vers six mois. Et cette mortalité est surtout enregistrée pendant la saison sèche (Dehoux & Hounsou-Ve 1992). Au Nord du Cameroun, le taux de mortalité des veaux peut atteindre jusqu’à 11,4 % dont 30 % au cours du premier mois de leur vie et 70 % au cours de la saison sèche (Njoya et al. 1995).

LES PRINCIPAUX PARASITES DU TUBE DIGESTIF CHEZ LES BOVINS 

Les parasites du tube digestif susceptibles d’être rencontrés chez les bovins sont divisés en deux sous embranchements :
-les vers ronds ou némathelminthes dont les Nématodes constituent la principale classe
-les vers plats ou plathelminthes : comprennent les classes de Cestodes et de Trématodes.

LES VERS RONDS ou NEMATHELMINTHES

Parmi les sous- embranchements des némathelminthes, ce sont surtout les Nématodes qui comprennent de nombreuses espèces parasites des animaux domestiques, provoquent des helminthiases souvent graves et ont un intérêt considérable en Médecine Vétérinaire.

Caractères généraux des nématodes :
Les némathelminthes sont des vers cylindriques, dont la taille varie de quelques millimètres à 1 mètre de long, et munis d’un tube digestif (Lemaire 1952). Ces parasites se localisent dans la plupart des cas dans les organes de leur hôte à l’état adulte ou à l’état larvaire : tube digestif, poumons, foie, cœur … Ils se nourrissent parfois du contenu intestinal (chymivores) ou de la muqueuse intestinale (histophages) ou absorbe du sang des capillaires du tube digestif (hématophages) (Razafindrakoto 1974). Leur cycle peut être direct (sans hôte intermédiaire) ou indirect (réalisé par passage au stade larvaire chez un hôte intermédiaire) (Chartier et al. 2000). Dans ces cas, les nématodes qui n’ont qu’un seul hôte sont appelés monoxènes. Par contre, ceux qui ont 2 ou 3 hôtes intermédiaires sont appelés hétéroxènes.

Les différentes familles de nématodes :
Depuis 1964, Daynes a découvert plusieurs familles de nématodes, chez les animaux domestiques à Madagascar (Daynes 1964).
– famille des Toxocaridae
Genre et espèce : Toxocara vitulorum
– famille des Rhabditidae ; sous famille des Strongyloidinés
Genre et espèce : Strongyloides papillosus
– famille des Strongylidae ; sous famille des Oesophagostominés
Genre et espèce : Oesophagostomum radiatum
Genre : Chabertia
– famille de Ankylostomatidae ; sous famille des Nécatorinés
Genre et espèce : Bunostomum phlebotum
– famille des Trichostrongylidae ; sous famille des Trichostrongylinés
Genre Haemoncus sp. ; genre Ostertagia sp. ; genre Cooperia sp. ; genre Trichostrongylus sp.

Famille des Ascaridés

Cette famille est responsable des maladies parasitaires, propres aux mammifères et sévissant surtout chez les jeunes sujets depuis leurs naissance jusqu’à leur quatrième mois d’âge environ, appelées : « les Ascaridoses des veaux » (Daynes 1964).

➤ Helminthologie descriptive :
C’est un gros ver blanchâtre environ 30 cm de long et 1,5 à 2 mm de diamètre. Les œufs sont à coque épaisse où la larve infestante L2 se forme et y demeure jusqu’à son ingestion par l’hôte réceptif (Chartier et al. 2000) A l’état adulte, il se trouve dans l’intestin grêle ; tandis qu’à l’état larvaire dans les organes et les tissus (foie, poumons, cerveau, rein, cœur, utérus). Les adultes sont responsables des« ascaridoses imaginales » ; à l’état larvaire ils sont agents des ascaridoses larvaires ou « larva migrans ascaridiennes ». Ils sont chymivores. Remarque : Toxocara vitulorum était autrefois appelé Neoascaris vitulorum.
➤ Epizootiologie :
L’ascaridose est une affection cosmopolite non influencée par la saison affectant l’homme et plusieurs espèces animales (le veau, le porcelet, le poulain, le chaton et le chiot). Les larves sont très résistantes chez les bovins adultes (jusqu’ à 2 ans) (Bouchet 1971). Le développement est impossible en milieu putréfié. Le développement de l’ascaris nécessite une hygrométrie de 65% ou plus ; une température élevée de 28°C à 32 °C et de l’oxygénation (Chartier et al. 2000).
➤ Mode de contamination :
La modalité d’infestation est possible dans les milieux extérieurs et locaux d’élevage. La vache s’infeste par ingestion d’herbe contenant l’œuf au stade L2 et L3 dans le milieu extérieur. Pour les veaux, le mode de transmission le plus fréquent est la contamination de la vache au veau (Chartier et al 2000).

– Lorsque la femelle adulte gestante absorbe une larve intra- ovulaire infestante de
Toxocara vitulorum, celle-ci éclôt puis :
➤ L2 est transporté par le sang et passe dans la circulation placentaire et dans l’organisme du foetus. Après la naissance, l’évolution larvaire reprend son cours et arrive dans le tractus gastro- intestinale du nouveau- né. C’est l’infestation prénatale transplacentaire du veau. Une vache gestante infestée par des œufs embryonnés de Toxocara vitulorum donne naissance à un veau qui présentera à l’âge de 25- 30 jours en moyenne une infestation ascaridienne (Raharinirainy 2000). Mais selon d’autres auteurs, cette voie transplacentaire reste très peu probable (Chartier et al 2000).
➤ Ou bien, la larve migre dans la glande mammaire 8 jours avant mise- bas ; à la naissance, le veau se contamine en ingérant le colostrum. C’est l’infestation postnatale transmammaire du veau (Chartier et al. 2000).

-Lorsque la femelle adulte n’est pas gestante, la larve demeure en attente et quiescente dans son organisme. La larve L3 peut subsister jusqu’à 2 ans chez un bovin adulte ; 50% sont éliminés au bout de 1 an (Chartier et al. 2000).

➤ Cycle biologique :
Le cycle commence après libération des œufs dans le milieu extérieur avec le fecès. Il comprend deux phases :
– exogène : caractérisé par l’ embryonnement de l’œuf, puis formation de L1 puis L2. C’est L2 qui constitue l’élément infestant. Cette phase s’accomplit dans l’œuf lui même et L2 s’éclot dans la coque ovulaire lors d’une bonne condition de température et d’humidité.

– endogène : il existe deux voies de migration larvaire après éclosion de l’œuf :
➤ Migration entéro-pneumo-trachéo-entérale : L2 issue de l’éclosion passe dans l’estomac, l’intestin, le coecum, le foie, et le cœur droit .Puis ils sont lancés dans l’artère pulmonaire et parviennent dans le poumon et se transforment en L3 puis L4. De là, L4 remontent dans la trachée puis dans le pharynx et sont déglutis et repassent dans l’estomac. Puis de nouveau dans l’intestin pour atteindre le stade L5 adulte.
➤ Migration entéro- pneumo- somatique : cette migration conduit L2 dans l’estomac, dans l’intestin, au cœur droit puis au cœur gauche qui les disperse dans la circulation générale (foie, cerveau, rein, utérus).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES HELMINTHOSES DIGESTIVES DES BOVINS
I) IMPORTANCE ECONOMIQUE DES PARASITOSES BOVINES
II) LES PRINCIPAUX PARASITES DIGESTIFS DES BOVINS
II-1) Les vers ronds ou némathelminthes
II-1-1) caractères généraux des nématodes
II-1-2) les différentes familles de nématodes
a)familles des Ascaridés
Helminthologie descriptive
Epizootiologie
Mode de contamination
Cycle biologique
Notions de clinique
Traitements
Prophylaxie
b) les strongles digestifs
helminthologie descriptive
-familles des Trichostrongylidés
-familles des Strongylidés
– familles des Ankylostomatidés
Epizootiologie des strongles digestifs
Biologie des strongles digestifs
Notions de clinique
Traitements
Prophylaxie
c) familles des Trichuridés
Helminthologie descriptive
Epizootiologie
Cycle biologique
Notions de clinique
Traitements
d) familles des Rhabditidés
Helminthologie descriptive
Epizootiologie
Cycle biologique
Traitements
Prophylaxie
II-2) Les vers plats ou plathelminthes
II-2-1) Caractères généraux des Trématodes
II-2-2) Les différentes familles de Trématodes susceptibles d’être rencontrées chez les veaux
a) familles des Fasciolidés
Helminthologie descriptive
Epizootiologie
Cycle biologique
Notions de clinique
b) familles des Paramphistomidés
Helminthologie descriptive
Cycle biologique
Notions de clinique
c) maladies parasitaires dues aux Cestodes
c-1) Caractères généraux des Cestodes
c-2) Cestodoses imaginales provoquées par des ténia adultes : la Monieziose des ruminants
Helminthologie descriptive
Epizootiologie
Cycle biologique
Notions de clinique
d) traitements des plathelminthes
e) prophylaxie de plathelminthes
III) ACTION PATHOGENE DES HELMINTHES
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SUR TERRAIN ET AU LABORATOIRE
I) PRESENTATION DES TROIS COMMUNES (IVONY- ANDINAIHADILANANA)
I-1) Situation géographique
I-2) Relief morphologique et hydrologique
I-3) Sol et végétation
I-3-1) sol
I-3-2) végétation
a) prairies naturelles
b) les cultures vivrières
I-4) Climat
I-5) Population
I-6) Infrastructures
I-7) Situation de l’élevage
I-7-1) Le cheptel
a) Race
b) Effectif
c) Composition de troupeau
I-7-2) Importance de l’élevage bovin dans les trois communes
I-7-3) Conduite d’élevage
I-7-4) Problèmes rencontrés au sein de l’élevage
II) LES METHODES UTILISEES POUR LA REALISATION DU TRAVAIL
II-1) LES MATERIELS DE L’ ETUDE
II-1-1) Matériel animal
II-1-2) Matériels de prélèvement
II-1-3) Matériels de laboratoire
II-2) LES METHODES UTILISEES
II-2-1) Modalité d’enquête
II-2-2) Période d’enquête
a) Zone d’enquête
b) Technique d’enquête
c) Récolte de fecès
II-2-3) Technique d’analyse au laboratoire
-Examen direct
-Examen par sédimentation
II-2-4) Méthode statistique pour l’analyse des données
TROISIEME PARTIE : RESULTATS, DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS POUR L’ELABORATION D’UNE METHODE DE LUTTE
I) RESULTATS
I-1) Résultats de l’enquête
I-1-1) Conduite d’élevage
I-1-2) Maladies courantes
I-1-3) Traitements utilisés par les vaccinateurs du lieu
I-1-4) Traitements traditionnels
I-1-5) Causes de la mortalité des veaux
I-1-6) Taux de mortalité des veaux dans la commune d’ANDINA
I-2) Résultats de l’analyse coproscopique
II) DISCUSSIONS
III) PROPOSITIONS POUR L’ELABORATION D’UNE METHODE
DE LUTTE
CONCLUSION

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