Classées parmi les écosystèmes les plus productifs de la terre, les zones humides offrent d’immenses possibilités de développement durable. Cependant, il existe à l’échelle planétaire un grave problème de perte et de dégradation de ces zones humides (Hecker et al., 1996). Parmi les effets de cette tendance dont pâtissent déjà les habitants, figurent le déclin des pêcheries, la pollution, la prolifération des algues toxiques et surtout l’érosion de la Biodiversité. Or, cette composante de la nature en particulier les oiseaux d’eau sont des éléments importants des zones humides parce qu’ils ont une valeur patrimoniale et scientifique, parce qu’ils peuvent constituer une ressource alimentaire pour certains d’entre eux et aussi parce qu’ils peuvent nous renseigner sur l’état et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Si les oiseaux d’eau disparaissent d’une zone humide, cela peut signifier dans certains cas que les ressources se font rares y compris pour les populations humaines.
La connaissance des Oiseaux présente un intérêt autant fondamental qu’appliqué (Mingozzi et Brandmayr, 1991), notamment pour conserver et gérer au mieux les écosystèmes (Mühlenberg et al., 1990 ; Mingozzi et Brandmayr, 1991 ; Kizungu et al., 2002). Les oiseaux peuvent occuper tous les niveaux trophiques. Pour ces raisons, les oiseaux ont grandement contribué à la connaissance de la structure du fonctionnement des écosystèmes et ils s’avèrent être d’excellents indicateurs biologiques. A travers les méthodes modernes de diagnostics des peuplements, les oiseaux peuvent renseigner sur l’état de santé des écosystèmes. De ce fait, on les utilise pour formuler des propositions de gestion des réserves biologiques ou des parcs nationaux.
Cependant, l’état des connaissances des oiseaux qui fréquentent les zones humides du Sud Bénin est assez restreint : Brunel (1958), Holyak et Seddon (1990), Adjakpa et al. (1996), Adjakpa (1999), Adjakpa (2000), Hagemeiger et al. (2000), Adjakpa (2001a), Adjakpa (2001b) et Adjakpa et al. (2002).
LA REPUBLIQUE DU BENIN
Situation géographique
La République du Bénin avec une superficie totale de 114763 km2 est située entièrement dans la zone intertropicale, entre les parallèles 6°10’et 12°30’ de latitude Nord et les méridiens 1° et 3°40’ de longitude Est. Elle est limitée au Nord par les Républiques du Niger et du Burkina Faso, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la République Fédérale du Nigeria et à l’Ouest par la République du Togo (figure 1). Elle se présente sous forme d’une large bande rectangulaire, perpendiculaire à la côte atlantique. Elle est plus élargie dans sa partie septentrionale. De l’Océan Atlantique au fleuve Niger, le pays s’étend sur une longueur de 750 km. Sa largeur varie de 125 km le long de la côte, à 350 km d’Ouest à l’Est dans sa partie septentrionale à la latitude de Tanguiéta (INSAE, 2002). Administrativement, la République du Bénin est divisée en 12 départements (Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines, Couffo, Donga, Littoral, Mono, Ouémé, Plateau et Zou). Les départements comptent 77 communes (anciennes sous-préfectures) dont trois à statut particulier (Cotonou, Porto-Novo et Parakou) qui sont subdivisées en 569 arrondissements. Les arrondissements sont constitués de 3828 villages et quartiers de villes. La capitale administrative est Porto-Novo (Annonyme, 2001).
Relief
Le relief du Bénin est peu accidenté malgré la présence des falaises d’altitude moyenne de 200 m. L’ensemble est constitué par quatre formations principales (Slansky, 1962 ; Black, 1967 ; Anonyme, 1989) .
La plaine côtière
Basse et sableuse, la plaine côtière s’étend sur 125 km de long et 5 km en moyenne de large. Elle ne dépasse nulle part 10 mètres d’altitude. C’est un complexe de plusieurs cordons littoraux séparés par des marais ; des bas-fonds marécageux ; des lagunes de Grand-Popo, de Ouidah, de Cotonou et de Porto-Novo. Ces cordons emprisonnent au contact des plateaux, deux lacs : le lac Nokoué et le lac Ahémé.
Les plateaux sédimentaires
Deux types de plateaux sont observés au Bénin.
– Les plateaux de terre de barre du Bas-Bénin font suite à la plaine côtière par un talus irrégulier. D’altitude comprise entre 20 et 200 m, ces plateaux sont légèrement inclinés vers le Sud et entaillés par des vallées orientées Nord-Sud (Ouémé, Zou, Couffo). Ils sont subdivisés en deux groupes par une dépression médiane. Au Sud de cette dépression, les unités de ces plateaux morcelés sont, de l’Ouest à l’Est :
➤ le plateau de Comé (altitude moyenne 40 m),
➤ le plateau d’Allada (altitude moyenne 100 m),
➤ le plateau de Porto-Novo – Pobé (altitude moyenne 100 m).
Au Nord de cette dépression, on distingue :
➤ le plateau d’Aplahoué (altitude moyenne 80 m),
➤ le plateau d’Abomey (altitude moyenne 150 m),
➤ le plateau de Zagnanado (altitude moyenne 140 m),
➤ le plateau de Kétou (altitude moyenne 150 m).
La dépression médiane est orientée généralement de l’Ouest à l’Est et forme un vaste sillon d’une longueur de 130 km et d’une largeur variable de 5 km (Tchi) à 25 km (Issaba). On l’appelle dépression d’lssaba à l’Est, dépression de Ko au Centre et dépression des Tchi à l’Ouest. Elle constitue une région basse d’altitude inférieure à 50 m, au sol argileux. Son contact avec les plateaux du Sud se fait par une pente assez forte, alors que le contact avec les plateaux du Nord est plus doux.
– Le plateau de grès de Kandi se situe dans le Nord et le Nord-Est du pays, entre Ségbana et Kandi jusqu’au fleuve Niger ; c’est un plateau d’altitude moyenne de 250 m. Légèrement incliné vers la plaine alluviale du Niger à laquelle il se raccorde de manière insensible, ce plateau est parsemé d’une multitude de petites buttes à très faible dénivellation.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : LE CADRE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. LA REPUBLIQUE DU BENIN
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Relief
1.1.2.1. La plaine côtière
1.1.2.2. Les plateaux sédimentaires
1.1.2.3. La pénéplaine cristalline
1.1.2.4. La chaîne de I’Atacora
1.1.3. Géologie
1.1.3.1. Le socle cristallin
1.1.3.2. Les bassins sédimentaires
1.1.4. Sols
1.1.4.1. Les sols minéraux bruts ou peu évolués
1.1.4.2. Les sols ferralitiques
1.1.4.3. Les sols ferrugineux tropicaux
1.1.4.4. Les vertisols
1.1.4.5. Les sols hydromorphes
1.1.5. Climat
1.1.5.1. Le climat subéquatorial
1.1.5.2. Le climat soudano-guinéen
1.1.5.3. Le climat soudanien
1.1.5.4. Le climat atacorien
1.1.6. Réseau hydrologique
1.2.1. Définition des zones humides
1.2.2. Typologie des zones humides
1.2.3. Importance des zones humides
1.2.4. Les zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar) au Bénin
1.2.4.1. Site Ramsar du complexe W
1.2.4.2. Zone humide de la rivière Pendjari
1.2.4.3. Basse Vallée du Couffo, Lagune Côtière, Chenal Aho, Lac Ahémé
1.2.4.4. Basse Vallée de l’Ouémé, Lagune de Porto-Novo, Lac Nokoué
1.2.4.5. Autres zones humides
1.3. FLORE ET VEGETATION
1.3.1. Flore du Bénin
1.3.2. Végétation
1.3.2.1. Formations végétales du domaine guinéen
1.3.2.1.1. Formations littorales
1.3.2.1.2. Formations du domaine des forêts denses humides semi-décidues
1.3.2.2. Formations des domaines soudano-guinéen et soudanien
1.3.2.3. Formations d’origine anthropique
1.4. LA FAUNE
1.5. POPULATION ET ACTIVITES ECONOMIQUES
1.5.1. Population
1.5.2. Economie
CONCLUSION
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU BAS DELTA DE L’OUEME
2.1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
2.2. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
2.2.1. Géologie et géomorphologie
2.2.2. Sols
2.2.3. Hydrologie
2.3. CARACTERSISTIQUES CLIMATIQUES
2.3.1. Insolation
2.3.2. Température de l’air
2.3.3. Vents
2.3.4. Humidité relative de l’air
2.3.5. Précipitations
2.3.5.1. Répartition saisonnière
2.3.5.2. Relations pluie – température de l’air
2.4. FLORE, VEGETATION ET FAUNE
2.4.1. Flore et végétation
2.4.2. Faune
2.5. POPULATION ET ACTIVITES ECONOMIQUES
2.5.1. Démographie
2.5.2. Activités socio-économiques
2.5.2.1. Agriculture
2.5.2.2. Pêche
2.5.2.3. Elevage
2.5.2.4. Commerce
2.5.2.5. Exploitation forestière
2.5.2.6. La chasse
PARTIE II : DES RESSOURCES
CHAPITRE 3 : CARACTERISTIQUES DES HABITATS
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
3.1. MATERIEL ET METHODES
3.1.1. Matériel
3.1.2. Méthodes
3.1.3. Mise en évidence des changements
3.2. RESULTATS
3.2.1. Analyse de la précision thématique de la carte 2008
3.2.2. Distribution spatiale des unités d’occupation des sols
3.2.3. Caractéristiques de l’occupation des sols
3.2.4. Bilan de l’évolution des unités d’occupation des sols
3.2.5. Changements observés
CONCLUSION GENERALE