Importance des Incendies des forêts

Importance des Incendies des forêts

EN MEDITERRANEE

Le feu est la principale menace naturelle qui pèse sur les forêts et les zones boisées du bassin méditerranéen. Il détruit plus d’arbres que toutes les autres catastrophes naturelles réunies (attaques des parasites, insectes, tornades, gel, etc.). Les incendies sont surtout favorisés par le climat de la saison sèche estivale allant de un à trois mois au niveau des bioclimats humides de la rive nord à plus de sept mois sur la rive sud au niveau du littoral libyen et égyptien. Au cours de la période (1995-2004), les feux de forêts dans le bassin méditerranéen sont estimés à 50 000 foyers en moyenne par année et les superficies incendiées représentent une moyenne annuelle allant de 700 000 à 1 million d’hectares. Par rapport aux décennies passées, le problème c’est aggravé durant les années 70 et plus encore durant les années 80, tant du point de vue du nombre d’incendies que de la superficie dévastée (DIMITRAKOPOULOS & MITSOPOULOS, 2006).

Contrairement aux autres pays du Sud de l’Europe, le nombre d’incendies et les superficies brûlées ont nettement augmenté au Portugal durant les vingt dernières années (SILVA & CARTY, 2006). En effet, entre 1995 et 2004, le Portugal est parcouru en moyenne par 28 143 feux annuellement détruisant 143 695 hectares de végétation chaque année DIMITRAKOPOULOS & MITSOPOULOS, 2006) (Tab. 01). D’après SILVA & CARTY (2006), le ratio surface brûlée sur la surface totale boisée du pays est sept fois plus important que celui de l’Espagne, cinq fois plus important que celui de l’Italie ou encore vingt quatre fois plus que celui de la France. L’Espagne pour sa part a enregistré pour la même période, 20 482 incendies pour une surface moyenne incendiée de 109 345 hectares. Vient ensuite l’Italie avec 8 608 feux et une superficie annuelle brûlée de 78 100 hectares et la France avec 5 172 foyers pour une superficie incendiée de 23 462 hectares annuellement (Tab. 01). Le Maroc avec une moyenne annuelle de 3 340 ha incendiés (1990 – 1999) est assez sévèrement touché par les incendies vu la réduction de sa superficie forestière. Enfin la Tunisie avec une moyenne annuelle de 1 900 ha, représente le pays le moins touché par les incendies au niveau du pourtour méditerranéen en raison probablement de l’aménagement de ses massifs forestiers et de sa subéraie en particulier.

EN ALGERIE

La destruction progressive du couvert forestier est liée à des facteurs anthropiques, quelquefois naturels et ce malgré la réalisation d’importants programmes forestiers. La forêt algérienne a perdu 1 162 484 ha entre 1979 et 2009 avec un nombre total d’incendies déclaré de 41 644 (Fig. 1). Les fluctuations sont très importantes d’une année à une autre, ce qui rend tout calcul statistique sans aucune valeur. En effet, les moyennes données dans la littérature sur des périodes assez longues sont trompeuses et masquent l’importante variance inter annuelle. L’histogramme des superficies brûlées fait ressortir très bien cet état de fait (Fig. 2). Nous avons préféré donner les résultats bruts pour éviter les erreurs d’interprétation, toute synthèse masque toujours une part du détail. Dans le cas des superficies incendiées, la synthèse, sous n’importe quelle forme, masque l’essentiel et rend son exploitation erronée.

Les années 1983 et 1994 qualifiées d’années noires de la forêt algérienne, ont enregistré des records en termes de superficies brûlées (220 570 ha. et 271 246 ha. respectivement). Ces deux années, à elles seules, totalisent 491 816 ha, soit un taux de 42.31 % sur le total de la période allant de 1979 à 2009. D’après l’analyse faite par MEDDOUR et al. (2008), les conditions climatiques y sont responsables pour une grande part. En effet, l’Algérie a connu une période de sécheresse durant la décennie 80, où le déficit hydrique a atteint un niveau critique. Les événements politiques ayant ébranlé le pays, au début des années 90 surtout, sont aussi responsables de l’embrasement des massifs forestiers. Aujourd’hui encore, beaucoup d’incendies sont volontairement provoqués par les militaires dans le cadre de l’opération du rétablissement de la paix sociale. Ceci ressort parfaitement sur le graphique donnant le nombre d’incendies (Fig. 1). En effet, le nombre d’incendies à pratiquement augmenté depuis 1991 pour ne plus chuter après, à quelques rares exceptions coïncidant avec des périodes de dialogue et de concertation.

Enfin, un fait remarquable, les superficies incendiées ont pratiquement gardé la même importance depuis 1979 – exception faite des années 1983 et 1994 – par contre la fréquence des incendies n’a pas cessé d’augmenter. Les efforts réalisés dans la lutte anti-incendie et les petits feux volontaires provoqués dans le cadre de l’autodéfense des groupes armés peuvent expliquer ces tendances. Selon RAMADE (1997), la récurrence des incendies réduit à 33 ans l’espérance de vie d’un boisement méditerranéen. QUEZEL & MEDAIL (2003) pour leur part affirment que la majorité des formations sclérophylles de Méditerranée est parcourue en moyenne par un incendie tous les 25 ans environ. La pression des feux empêche alors toute reconstitution forestière et oriente la dynamique des communautés incendiées vers des successions régressives. Néanmoins, l’impact des incendies sur les paysages méditerranéens diffère, certaines communautés comme les formations forestières dominées par les résineux accusent le coup sévèrement et peuvent emprunter la voie des séries régressives.

D’autres, comme la subéraie, s’adaptent remarquablement au passage récurrent de l’incendie et arrivent à se cicatriser en un laps de temps assez court. D’après certains auteurs et vu la structure actuelle de la subéraie, les incendies ont au contraire un effet positif sur cette communauté en stimulant particulièrement son rajeunissement. En effet, comment peut-on expliquer la structure actuelle de la subéraie avec des sujets de différentes classes d’âge quant la régénération par semis est sans résultat. En effet, les semis du fait de la sécheresse estivale et de la compétition qui leur est infligée par le sous bois dense, ne survivent pas et meurent après la première saison estivale. L’incendie stimule le drageonnement à partir des racines et donne de jeunes sujets assurant le remplacement des individus âgés et physiologiquement affaiblis.

INTENSITE DU FEU

L’intensité du feu est exprimée par la chaleur libérée lors de la combustion de la végétation. Elle est liée à plusieurs facteurs parmi lesquels la quantité, l’humidité et la distribution du combustible (KEELEY, 2009). Les feux de forêts peuvent réduire en cendre les communautés brûlées et la régénération dépend alors de l’état de ses organes souterrains de survie après le passage de la flamme (ARIANOUTSOU, 1999). Les organes souterrains de survie (racines, rhizomes, bulbes, tubercules et graines) sont situés à différents niveaux de profondeur du sol. Dans le cas d’un feu de forte intensité, les effets du feu peuvent atteindre les couches profondes, par contre dans le cas de feux de faible intensité, les organes souterrains de survie sont épargné, l’impact de l’incendie se limite à la couche superficielle et la cicatrisation du milieu quasi immédiate (TRABAUD, 1989). Les incendies de faible intensité stimulent principalement la germination des graines à proximité de la surface du sol (DE LUIS et al., 2008a). L’intensité élevée de l’incendie occasionne une mortalité importante des graines réparties au niveau superficiel (DE LUIS et al., 2008a). RIVAS et al., (2006) notent que les graines s’y trouvant étant soumises à des températures extrêmes et peuvent être endommagées ou carrément détruites, compromettant ainsi leurs germinations et réduisant la banque de graines du sol. L’essentiel de la germination dans un tel cas est assurée par la banque de graines des couches profondes. 00000000000

LES CONDITIONS METEOROLOGIQUES

Parmi les facteurs météorologiques influençant le comportement des incendies, nous pouvons citer la température, le vent et les précipitations. La principale source de chaleur est le soleil, le combustible exposé au soleil se réchauffe plus rapidement que celui sous couvert forestier, il peut y avoir jusqu’à 10 °C de différence. La température peut avoir une influence directe par le réchauffement ou le refroidissement des matériaux ou indirecte par la modification du contenu en humidité de l’atmosphère. Pour cette raison, les pics de température sont fortement redoutés du fait de la facilité de combustion de la végétation. Le vent favorise la combustion et la propagation en augmentant l’apport en oxygène, en asséchant le combustible, en favorisant le réchauffement du combustible à l’avant du feu, en influençant la direction de propagation du feu et en transportant les étincelles ou autres matières enflammées sur de grandes distances. L’effet des précipitations sur les incendies de forêt dépend de la lame d’eau précipitée et de sa répartition dans le temps. En effet, une faible tranche pluviométrique répartie dans le temps présente un meilleur effet qu’une grande quantité de pluie précipitée en un laps de temps très court.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I Généralités sur les incendies et caractérisation de la subéraie.
I.Importance des Incendies des forêts
I.1. En Méditerranée
I.2. En Algérie
I.3. Facteurs influençant l’impact du feu sur la végétation
I.3.1. Fréquence du feu
I.3.2. Intensité du feu
I.3.3. Taille de l’incendie
I.3.4. Caractéristiques du combustible
I.3.5. Les conditions météorologiques
I.3.6. Les facteurs topographiques
I.4. La subéraie Distribution et Caractérisation
I.4.1.Distribution
I.4.2.Ecologie
I.4.3. Associations du Quercus suber L.
I.4.4. La subéraie face aux incendies
CHAPITRE II Présentation de la zone d’étude.
II.1. Localisation géographique
II.2. Orographie et hydrographie
II.3. Géologie et Pédologie
II.4. Etude Climatique
II.4.1.Climat local
II.4.1.1 Le choix de la station météorologique
II.4.1.2.Pluviométrie
II.4.1.3.Les Températures
II.4.1.4 Régime saisonnier
II.4.1.5. Synthèse climatique
II.4.1.5.1. Diagrammes Ombrothermiques de Bagnoles et Gaussen 1953
II.4.1.5.2. Climagramme pluviothermique d’Emberger
II.5. PRESSION SUR LA FORET
II.5.1. Influences anthropiques
II.5.1.1. Le Surpâturage
II.5.1.2. Les feux de forêt
CHAPITRE III Méthodologie Adoptée.
Introduction
III.1. Les types morphologiques
III.2. Les types phytogéographiques
III.3. Les types biologiques
CHAPIRTE IV Résultats et interprétations.
IV.1. Composition systématique
IV.1.1. Familles botaniques
IV.2.caractérisation biologique
IV.2.1. Spectre biologique
IV.2.2. types morphologiques
IV.2.3. types biogéographiques
IV.3. Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *