Importance des atteintes dermatologiques chez l’alpaga
Principales atteintes dermatologiques
Les alpagas peuvent être atteints de nombreuses affections dermatologiques souvent proches de celles retrouvées chez les autres mammifères, plus particulièrement les ovins. Les arasitoses sont de loin les plus fréquentes avec principalement les gales. La phtiriose, la démodécie (Hill et al., 2008), les tiques ou encore la pulicose sont d’autres exemples de parasitoses externes observables chez les alpagas (Foster et al., 2007).
D’autres affections existent telles des affections fongiques ou bactériennes, des dermatoses d’origine nutritionnelle (carence en zinc notamment (Clauss et al., 2004)), des maladies à médiations immunes ou encore des néoplasies. Lors d’une enquête auprès des éleveurs de lamas et d’alpagas au Royaume-Uni (D’Alterio et al., 2006), 51% des éleveurs ont jugé connaître des problèmes dermatologiques dans leur troupeau, dont 26,4% liés à des ectoparasites.
En 2005, une étude a montré que 22,5% des alpagas du sud-ouest de l’Angleterre avaient des altérations cutanées (Alterio et al., 2005). Etonnamment, les résultats des raclages cutanés ont montré que la prévalence en chorioptes était plus importante chez les individus sains (55%) que chez les individus avec des lésions cutanées (28%).
Cycles des agents de la gale
Sarcoptes scabiei réalise l’intégralité de son cycle sur et dans la peau des alpagas en 7 à 14 jours (Folwer, 2010). L’accouplement se fait à la surface de la peau. La femelle creuse alors dans les couches de l’épiderme, s’y enfonce et elle dépose les oeufs dans le tunnel ainsi formé (Cheney, Allen, 1989). L’éclosion se fait en 3 à 8 jours puis les larves rejoignent la surface de la peau où elles deviennent des adultes en passant par le stade de nymphe en 4 à 6 jours (Folwer, 2010). La survie de ces acariens dans le milieu extérieur ne peut dépasser 3 semaines (Set Bornstein, Kerstin de Verdier, 2010). L’activité de ce parasite semble maximale en automne et en hiver (Rosychuk, 1989). La transmission entre individus est possible, principalement par contact direct, ou de façon indirecte par l’intermédiaire des couvertures, de la litière ou des accessoires de toilettage contaminés (Rosychuk, 1989). La transmission d’autres espèces comme le mouton, le cheval voire l’homme a été décrite (Bates et al., 2001).
Les chorioptes et les psoroptes ont un cycle similaire. Tous deux vivent à la surface de la peau et ne creusent pas de tunnels. Les chorioptes se nourissent de débris cutanés tandis que les psoroptes peuvent également ingérer de la lymphe, et des cellules cutanées (Set Bornstein, Kerstin de Verdier, 2010). Le cycle entier se fait sur l’hôte. Les oeufs sont pondus à la surface de la peau et éclosent en 3 à 4 jours. Les larves passent ensuite par deux stades nymphaux avant de devenir adultes (Set Bornstein, Kerstin de Verdier, 2010). Pour les psoroptes, la durée du cycle est d’au minimum 12 jours mais peut être retardée de 4 à 5 jours si l’éclosion se fait sous une croûte et de 10 jours si elle a lieu dans le milieu extérieur.
Conséquences sur l’utilisation de traitements topiques
Les propriétés du stratum corneum rendent difficiles le passage des xénobiotiques. Il existe deux voies principales pour le passage des molécules à travers la couche cornée (Herman, Herman, 2015). La voie majoritaire est la voie intercellulaire, les molécules ayant généralement également un passage via la voie intracellulaire (figure 12). La voie intercellulaire se situe entre le réseau dense de cornéocytes, dans le réseau de lipides structurés en bicouches. Les molécules doivent donc passer à travers un passage tortueux mais aussi à travers la succession de domaines lipophiles puis hydrophiles (Marks et al., 2002).
La voie intracellulaire, donc à travers les kératinocytes, permet notamment le passage de molécules plus hydrophiles. a fraction qui passe la peau est généralement très faible. L’utilisation de médicament en percutanée nécessite souvent une amélioration chimique. Les caractéristiques moléculaires généralement nécessaires sont les suivantes (Marks et al., 2002) :
• Petite taille
• Point de fusion bas
• Coefficient de partition octanol-eau d’environ
• Solubilité à la fois dans l’eau et dans l’huile
• Nombre minimum de groupement pouvant créer des liaisons avec l’oxygène.
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INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
A. Place et importance de l’élevage d’alpaga en France
1. Classification phylogénétique
2. Population des alpagas en France
3. Utilisation de l’alpaga en France
B. Importance des atteintes dermatologiques chez l’alpaga
1. Importance économique des atteintes dermatologiques chez l’alpaga
2. Principales atteintes dermatologiques
3. Les gales des alpagas
4. Difficultés du traitement de la gale chez l’alpaga
C. Particularités histologiques de la peau d’alpaga
1. Généralités sur la peau
2. L’épiderme
3. La jonction dermo-épidermiqu
4. Le derme et l’hypoderme
5. Le poil et la laine
D. Les lipides cutanés chez les mammifères
1. Organisation des lipides dans le stratum corneum
2. Les principales familles de lipides du stratum corneum et de la surface cutanée
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE – ANALYSES DES LIPIDES DE LA SURFACE CUTANEE ET DES POILS CHEZ LE MOUTON ET L’ALPAGA
E. Protocole expérimental
1. Critère d’inclusion des individus
2. Prélèvements réalisés
3. Méthode d’analyse
F. Résultats
1. Animaux inclus dans l’étude
2. Abondance des lipides de la surface cutanée
3. Analyse des acides gras des poils
G. Discussion
1. Limites de l’étude
2. Comparaison avec les données disponibles dans la littérature
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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