Soutenance mémoire
Actuellement, le problème de développement reste toujours une grande préoccupation pour les Malgaches. Ce problème est renforcé par l’insécurité alimentaire. A cet effet, Madagascar figure encore parmi les pays pauvres du monde. Cependant, des nombreux secteurs peuvent contribuer à son développement. Le secteur agricole fait partie de ces secteurs favorables à l’essor économique de la Grande Île et pouvant combattre l’insécurité alimentaire. Il s’agit d’un secteur-clé parce que la majorité de la population malgache travaille dans le domaine de l’agriculture et celui de l’élevage.
Théorie physiocratique
Notions et points essentiels de la théorie physiocratique
Tout d’abord, épistémologiquement, le mot physiocrate est la contraction des deux mots qui sont : « phusis qui signifie nature et kratos, qui veut dire pouvoir» . Autrement dit, il s’agit de puissance de la nature ou gouvernement de la nature. Le terme physiocrate a comme double signification : d’une part, « la théorie de la valeur chez les classiques part de la productivité agricole et le cycle économique est le reflet du cycle agricole» . Cela veut dire que la valeur d’un bien provient de la nature plus précisément de l’activité agricole. Donc pour créer de la valeur, il faut beaucoup travailler, soit exploiter la terre. Et ainsi, le point focal du cycle économique est l’agriculture.
En effet, en parlant de l’école physiocrate, celle-ci met en exergue le point essentiel suivant : affirmation de l’ordre naturel signifiant qu’il y a une commande ou une loi qui régit la nature. L’existence de cet ordre naturel devient l’argument de base du libéralisme économique. Ce qui veut dire qu’il faut libéraliser l’économie. Il ne faut pas prévoir une intervention de l’Etat dans l’économie parce qu’il y a un ordre qui régit la vie économique. Cette école était aussi contre le protectionnisme préconisé par les mercantilistes. Selon les Physiocrates, il faut « laisser passer» c’est-à-dire qu’il ne faut pas mettre des barrières dans les échanges commerciaux. Autrement dit, il faut appliquer le libre échange. Les Physiocrates ont préconisé la liberté : la liberté individuelle et la liberté d’entreprendre. Selon cette école, la terre est la seule source de richesse. Du fait de l’existence de l’ordre naturel, les pouvoirs publics ne doivent pas agir à la place des agriculteurs. Leur rôle consiste uniquement à les inciter à passer à l’action.
L’école a inventé le tableau économique d’ensemble qui représente le mécanisme de la vie économique. Il en est de même pour le cycle économique. Selon les Physiocrates, la société est composée de trois classes : la classe productive, la classe des propriétaires et la classe stérile.
➤ La classe productive est composée des personnes qui font renaître par la culture du territoire la richesse annuelle de la nation. Ces personnes font les avances et les dépenses des travaux d’agriculture et, enfin, elles payent les revenus annuels des propriétaires terriens.
➤ Quant à la classe des propriétaires, elle est souveraine car les propriétaires fonciers et les collecteurs d’impôts subsistent grâce aux revenus et aux produits nets de la culture.
➤ Et enfin, la classe stérile est constituée par les citoyens occupés à des travaux autres que l’agriculture et, il s’agit, en particulier des artisans qui transforment les biens existants en meubles, en articles de décoration ou en objets de souvenirs. L’école physiocrate est le précurseur de l’école classique française. L’école a pour chef de file François Quesnay (1694 – 1774).
La théorie physiocratique et l’agriculture
La théorie physiocratique est la théorie de base qui met en évidence l’importance de l’agriculture dans le développement économique. Selon cette théorie « seule la terre qui est la source des richesses et qui crée de la valeur, la terre est la mère de tous les biens» Cela veut dire que l’origine de la richesse est l’exploitation de la terre. Le développement provient de l’exploitation de la terre ou de la production agricole. Pour le cas de Madagascar, cette théorie semble valable parce qu’on constate que Madagascar est un pays agricole (85 % de la population sont des agriculteurs). Par la suite, l’existence des terres exploitables donne la possibilité pour Madagascar de se développer à partir de l’agriculture. Cela veut dire que pour se développer, il faut mobiliser l’activité agricole. C’est pour cela que cette théorie a affirmé l’origine de la richesse dans la sphère productive (sphère agricole). Les physiocrates pensaient que c’est l’activité agricole qui crée la valeur. En d’autres termes, la valeur d’un bien réside dans la quantité de travail utilisé pour l’exploitation de la terre. C’est pourquoi, l’école physiocrate a classé comme stérile la classe qui ne participe pas aux activités agricoles parce qu’elle ne crée pas de valeur. Par conséquent, l’agriculture permet la création de valeur et des richesses : pour se développer, il faut passer par l’agriculture. L’agriculture tient donc une place importante dans l’économie.
Théorie de la division du travail chez les classiques
En plus de la théorie physiocratique, la théorie classique de la division du travail nous affirme l’importance de l’agriculture dans le développement d’un pays. Cette théorie est prônée par les écoles classiques anglaises dont Adam Smith et David Ricardo en sont les précurseurs. Tout d’abord, cette école accorde beaucoup d’importance à la division du travail et définit celle-ci de la manière suivante : « le processus de production est la combinaison des facteurs de production, constitués par la terre, le travail et le capital. Plus la spécialisation des tâches ou encore la division du travail est importante, plus les produits obtenus seront élevés» . Sur le plan international, cette division est dénommée la Division Internationale du Travail (DIT). En plus, cette école a donné le principe de cette division du travail comme suit : « chaque pays doit se spécialiser dans la production des biens pour laquelle il possède un avantage comparatif» . Cela signifie que la division du travail est déterminée par l’avantage comparatif d’un pays, c’est-à-dire sa compétence dans la production d’un bien. Autrement dit, un pays a un avantage comparatif dans la production d’un bien s’il est capable d’en produire plus par rapport aux autres pays. Donc, d’après cette théorie chaque pays doit se spécialiser dans la production d’un bien pour lequel, il est le plus capable ou bien le plus compétent.
En nous inspirant de cette théorie, nous sommes convaincus que Madagascar possède un avantage comparatif en se spécialisant dans l’agriculture dans ses échanges avec les autres pays. En effet, Madagascar est un pays dotée d’une population composée en majorité d’agriculteurs et il dispose de toutes les potentialités y afférentes : il s’agit, entre autres du climat et des vastes superficies exploitables, soit toutes les conditions favorables à l’agriculture. De tout ce qui précède, on peut compter sur l’agriculture pour assurer notre développement économique et social. Et comme le riz est la culture dominante dans la Grande Île, concentrer tous les efforts à cette filière permet d’accroître la production nationale et, en conséquence, susceptible d’enclencher un développement progressif.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. APPROCHE THEORIQUE CONCERNANT L’AGRICULTURE ET ETAT DES LIEUX DE LA RIZICULTURE AU NIVEAU NATIONAL
Chapitre I. Importance de l’agriculture selon les théories économiques et le modèle de développement des pays de l’Asie du Sud-Est
Section 01. Importance de l’agriculture selon les théories économiques
1). Théorie physiocratique
2). Théorie de la division du travail
Section 02. Importance de l’agriculture en s’inspirant du modèle de développement des pays de l’Asie du Sud-Est
1). Vue d’ensemble des pays de l’Asie du Sud-Est
2). Une des conditions du succès de l’agriculture dans l’Asie du Sud-Est : modernisation de la méthode de production
Chapitre 2. Problèmes majeurs de la filière riz au niveau national
Section 01. Inefficacité des techniques de production
1). Faiblesse de rendement et insuffisance de l’offre nationale
2). Riziculture, une activité de subsistance
Section 02. Blocage d’ordre économique
1). Problèmes fonciers
2). Insuffisance du financement rural
PARTIE II. ETAT DES LIEUX DE LA RIZICULTURE DANS LA REGION SOFIA
Chapitre 1. Présentation de la Région Sofia
Section 01. Caractéristiques physiques
1). Milieu physique
2). Milieu humain
Section 02. Secteur agricole et potentialités de la Région Sofia
1). Caractéristiques globales
2). Potentialités de cette région
Chapitre 2. Problèmes de la riziculture dans la Région Sofia
Section 01. Problèmes physiques et techniques
1). Problèmes physiques
2). Obstacles techniques
Section 02. Problèmes économiques
1). Problèmes de financement
2). Problèmes de vente ou de commercialisation
PARTIE III. LES MESURES NECESSAIRES POUR DEVELOPPER LA RIZICULTURE DANS LA REGION SOFIA
Chapitre 1. Imitation du modèle de l’Asie du Sud-est : mise en place d’une politique rizicole efficace avec la modernisation de la méthode de production
Section 01. Points essentiels sur la politique rizicole
1). Définition de la politique rizicole
2). Objectifs de la politique rizicole
Section 02. Projet de modernisation de la riziculture
Chapitre 2. Les mesures à mettre en œuvre
Section 01. Mesures de modernisation de la riziculture
1). Mécanisation de la riziculture
2). Vulgarisation rizicole
Section 02. Quelques recommandations
1). Exploitation des grands bassins versants
2). Pérennisation du projet de la fondation Agha KHAN
3). Mise en valeur des autres cultures favorables
4). Moyens de financement
CONCLUSION
