Importance de la structure sociale dans la communauté

L’agriculture assure les 30% du PIB de Madagascar et engage presque 78% de l’ensemble de la population active. Le riz est l’aliment de base et il occupe plus de la moitié de l’ensemble des terres cultivées non permanentes. Sa contribution au PIB agricole est d’environ 43% (UPDR , 2000, Banque mondiale, 1998). Puisque le riz est ainsi une importante culture vivrière de base, il a longtemps été au centre de toute stratégie de développement. Au cours des années, chaque gouvernement a mis en œuvre différentes politiques, conçues pour encourager une production accrue.

La majorité de la production de riz ainsi que la commercialisation du riz sont entre les mains des petits agriculteurs. Les grandes exploitations de plus de 50 hectares se chiffrent à moins de 0,05% du nombre total des fermes. La riziculture fait partie de l’identité culturelle de la communauté rurale où 92% des agriculteurs cultivent le riz. Cependant, la moyenne des rizières cultivées par ménage au sein des petits exploitants est seulement de 80 ares avec des différences inter et intra régionales importantes. Traditionnellement, le riz est cultivé dans les bas-fonds étroits des plaines, et en terrasses sur la pente des collines. Outre ces rizières traditionnelles, il y a également quelques périmètres irrigués modernes en des lieux plus plats. Techniquement, sur les Hautes Terres de Madagascar, le riz est généralement transplanté. Le semi-direct et la culture sur brûlis sont rares. Au début des années 90, une nouvelle technique appelée « Système de Riziculture Intensive » a été diffusée par les services de vulgarisation et certains ONGs. C’est une technique à haute intensité de main d’œuvre impliquant une gestion presque permanente des rizières.

La structure de la société se comprend avec l’organisation sociale. Il y a l’unité socioculturelle et l’unité socio-politique. La première encadre l’individu à travers l’éducation et ses activités quotidiennes, la deuxième se trouve au sommet de l’unité socioculturelle. Elle organise la société. L’unité socio-économique est tout à fait l’opposé de la conception occidentale de l’unité économique.

Organisation sociale

L’analyse de la structure sociale montre que les liens de parenté et le principe de descendance représentent des facteurs importants dans la société et se manifestent dans plusieurs aspects socio-économiques des droits et des tâches comme : l’accès aux ressources et aux terres est défini en fonction des liens de parenté. L’identité culturelle se base fortement sur l’appartenance au lignage et aussi sur la descendance d’un ancêtre fondateur. L’imbrication de l’individu dans cette structure est donc assez forte et sa liberté d’action reste influencée et restreinte par ce principe. La communauté et la famille élargie constituent une sorte de centre de garantie de la vie de chaque membre de la société et une certaine soumission des intérêts individuels aux intérêts de la communauté est demandée. La structure sociale favorisera aussi l’égalité socio-économique en assurant à tous les membres l’accès égal aux ressources sur les terres communautaires. Cependant, ce principe est actuellement, défié par plusieurs facteurs, par exemple : la pression croissante sur les ressources où le système foncier moderne préconise la propriété privée.

♦ L’unité socioculturelle ignore l’individualité

Toutes les activités de chacun des membres sont réalisées autour du principe solidariste. En effet, les entraides sociales prévalent sur les intérêts individuels et donc dénuées de toute considération économique. Les activités sont ici gratuites et destinées à tisser les liens sociaux pour le bien de la communauté. Au niveau social, le ménage n’est pas considéré comme une unité sociale indépendante. Il est plutôt intégré dans une famille élargie. Dans cette conception, l’unité socioculturelle subordonne l’unité socio-économique. Le mot « socio-économique » est en fait un peu ambigu. On estime qu’il s’agit à la fois de l’unité socioculturelle et de l’unité socio-politique. L’unité socio-politique est constituée par des liens de parenté. Elle organise la population.

♦ L’idée de dépassement

L’unité socioculturelle a toujours été bâtie sur des règles strictes qui résument l’identité culturelle de l’individu. Les transgressions de ces règles feront l’objet de sanctions allant même jusqu’à l’exclusion sociale (ex : répudiation d’un fils par ses parents…). L’individu en tant qu’unité économique peut surpasser cette organisation puissante seulement par la rupture ou par un changement plus souple de la mentalité qui, assurément, va ébranler la structure sociale entière. Souvent, il est de plus en plus fréquent de voir des conflits de génération s’éclater, à l’origine de l’exode rural, après la pauvreté. Les jeunes aspirent à la liberté et sont emplis d’une quête de nouveautés en permanence. En plus ce sentiment va en s’accroissant en contact avec les éléments de la modernité ( les marchés ; les routes ; l’éducation formelle…) .

La diversité des types d’unités socio-économiques 

Le modèle marchand prédomine dans les pays actuellement développés et le modèle complexe l’est dans les pays en voie de développement.

A Madagascar, les unités socio-économiques proche des deux modèles extrêmes existent.

♦ Les unités comparables au modèle marchand
– Les exploitations agricoles crées par l’Etat (pendant la 1ére et 2ème république) : le modèle marchand est la norme lors de la création d’exploitation agricole par l’administration et où les organismes sont contrôlés par elle, par exemple le SOMALAC.
– Les unités d’immigration :
Les ménages s’installent plus ou moins définitivement dans les régions d’immigration et s’organisent en unité marchande.
– Les unités de l’environnement des villes :
Autour des villes sont crées des exploitations agricoles. Il s’agit des citadins désirant s’assurer une activité de retraite et de revenus pour l’avenir. Ces exploitations sont financées par des capitaux extérieurs au milieu rural.

♦ Les unités proches du modèle solidariste
Ces modèles se trouvent dans la plupart des cas, dans les régions côtières. Dans le Sud Est, par exemple, le patrimoine du père décédé reste dans l’indivision. Le fils aîné devient alors chef d’un groupe, mais le groupe peut éclater à tout moment et la part du patrimoine reçue par l’aîné est supérieure à celle de ses frères. Les tanety et les forets font l’objet d’appropriation et d’exploitation collective.

Les normes et les valeurs, justement, maintiennent la pérennité de ces unités solidaristes. Il est inconcevable de parler de l’organisation sociale sans prendre en compte de la place des normes et des valeurs traditionnelles.

Les normes et les valeurs

Les normes et les valeurs sont matérialisées par les croyances et les interdits. Les cérémonies et les rites régissent la vie quotidienne de la communauté. Cette dernière manifeste la relation entre les vivants et les ancêtres à travers les cérémonies.

Cette perception d’une relation de réciprocité entre les vivants et les ancêtres représente un des éléments de structuration le plus important dans la vie de la société. En effet, les ancêtres sont à la fois les garants pour la bonne vie, la bonne santé et des bons rendements agricoles mais ils demandent en contrepartie le respect des normes et règles culturelles par les vivants.

Beaucoup d’activités dans tous les domaines ne sont pas entreprises sans avoir demandé préalablement l’avis ou la bénédiction des ancêtres. Les paysans, dans leurs activités et leurs comportements, essayent de faire « comme les ancêtres ont fait » d’une part en croyant que le comportement des ancêtres marque la bonne conduite de la vie en général et d’autre part pour ne pas vexer les ancêtres par une transgression à la règle. Ce culte aux ancêtres représente alors un élément conservateur qui influence fortement le processus de décision et qui peut expliquer partiellement l’attachement à la tradition.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : état des lieux de la campagne malgache
Chapitre I : Approche sociale de l’économie rurale
Section 1 : Importance de la structure sociale dans la communauté
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Section 2 : Les normes et les valeurs
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Chapitre II : le riz et sa place dans l’économie
Section I : Le riz et l’économie
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
Section 2 : le riz dans les activités agricoles
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
Section 3 : Le riz dans le budget des ménages
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Chapitre III : un secteur enclin aux difficultés
Section 1 : contraintes d’organisation
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
Section 2 : Contraintes socioculturelles
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Section 3 : contraintes matérielles
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Deuxième partie : les perspectives d’une amélioration de la production par le SRI
Comportement des ruraux et dynamiques de la vulgarisation face à l’innovation
Chapitre I : Le Système de Riziculture Intensive (SRI)
Section 1 : les techniques culturales
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
– paragraphe 4
Section 2 : les opportunités offertes par le SRI
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
Chapitre II : Comportement des ruraux face à l’innovation
Section 1 : Confrontations de deux univers différents
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Section 2 : l’ensemble intégré d’innovations
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Chapitre III : les dynamiques de la vulgarisation face à l’innovation
Section1 : l’éducation et le développement rural
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Section 2 : l’éducation à la base
– paragraphe 1
– paragraphe 2
Section 3 : Cas d’expérimentation du SRI
– paragraphe 1
– paragraphe 2
– paragraphe 3
CONCLUSION

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