Importance de la participation des OP de développement local

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Analyses des informations

Les informations recueillies ont été analysées par rapport au contexte local et régional. Cette analyse revêt un double objectif : évaluer les forces et faiblesses de ces organisations paysannes, les degrés d’implication au développement c ommunal, et en dégager des éventuelles suggestions pour le développement local.

Limites de l’étude

Les données ont été recueillies sur des déclarations et les informations sont exclusivement qualitatives, même si des données quantitatives ont été coll ectées et analysées comme ordre de grandeur.
Les enquêtes se sont déroulées dans un contexte favorable à l’émergence d’OP « opportunistes », qui ont pu induire des biais importants.
En revanche, l’interprétation des informations s’appuie sur les informations croisées collectées tant
par le travail de capitalisation bibliographique, que les produits des enquêtes et différentes réunions tenues avec les promoteurs d’OP, les services techniques et la Commune. Les recommandations de l’étude reposent en grande partie sur les résultats de ces analyses qualitatives.

Analyse des forces et faiblesses des OP de Merikanjaka

Les atouts que possèdent les organisations paysannes ne sont pas à négliger :
– Les niveaux techniques des membres d’organisations paysannes leur permettent déjà de s’évoluer dans leurs activités quotidiennes : les VOI qui ont obtenu des formations dans des différents domaines, effectuent avec l’approche: « Farmer’s Field School »ou FFS appelée localement
 » Sekolin’ny Tantsaha » des transferts horizontaux de connaissance aux autres paysans. Un VOI est constitué d’au moins 40 membres.
– La population locale est déjà plus ou moins structurée. Il y existe actuellement plus d’une trentaine d’associations paysannes formelles. Même si certaines d’entre elles ne sont pas encore très fonctionnelles, plus d’une dizaine d’associations collaborent avec des organismes de développement : SAHA, PSDR, SECALINE, etc.
– Les différentes formes d’entraide comme le « valin-tanana » y sont encore fréquentes. C’est une société qui maintient encore la culture traditionnelle basée sur la cohésion sociale, seulement si cette forme de cohésion se manifeste surtout dans un clan ou groupe ethnique, elle devient de plus en plus rare dans les relations inter-clans. Il y a un respect mutuel entre les différents groupes ethniques ; il n’y a pas jusqu’à maintenant des conflits graves entre les différents groupes sociaux. La sécurité sociale est maintenue, mêm e s’il n’y a pas de poste avancé de la gendarmerie dans la Commune.
– Les efforts et volontés de la Commune et des populations locales pour mettre en œuvre la bonne gouvernance sont aussi constatés :
• La participation des VOI à la mise en œuvre de la bonne gouvernance interne et celle de la commune.
• La participation active des organisations paysannes dans les concertations et des réflexions pour une planification concertée.
• La participation des femmes qui adhèrent dans des groupements d’intérêt social et économique dans les concertations locales, à titre d’exemple, le groupement FANIRISOA dans les activités artisanales, le groupement AINGA dans le développement de la filière Apiculture.
– L’exploitation des différents outils de communication par la Commune pour favoriser la communication externe comme les stations radio : Radio Vakiniadiana et Radio Tantsaha Imerin’akanga, et améliorer la communication interne par la mise en place des panneaux d’affichage dans chaque Fokontany.
– Le développement des collaborations avec les organismes d’appui et développement des partenariats publics – privés.
– La participation active des gouvernants dans la sensibilisation et l’éducation civique notamment l’actuel maire et ses collaborateurs.

Analyse du Fonctionnement

A Merikanjaka, la Commune et le programme de développement tel que le SAHA, contribue à l’élaboration des dossiers et à la formalisation des organisations paysannes. Les 7 VOI opérant dans le domaine de gestion de ressources naturelles sont accompagnés par SAHA et quelques organisations à vocation économique par la Commune.
Les textes actuels sur les associations s’avèrent incohérent s par rapport- aux contextes. Souvent ces organisations ont été créée s dans le but d’améliorer les revenus des membres alors que la loi 60-133 n’est pas compatible avec l’exercice d’activités é conomiques. Les AUE bénéficient d’une législation particulière qui en fait n’est qu’une extension de la loi 60 -133 sur les associations à type d’organisation particulière. Le décret d’application de la loi coopérative n’est sorti qu’en 2000. Ce texte reste assez contraignant : exigence d’un compte bancaire, constitution d’un capital social, mesure de contrôle…
D’une manière générale, 90 % des membres ne connaissent pas le contenu de statut qui est souvent l’objet de transaction entre leurs responsables, l’administration et les structures d’appui. Certaines OP n’ont pas de vision clairement définie ; Les domaines d’intervention des organismes d’appuis orientent leurs objectifs. Elles adoptent ainsi des statuts et des règlements flous pour masquer l’absence de réalisations et pour rebondir sur un maximum d’opportunité de financement. Le dynamisme de l’OP est aussi lié aux compétences et capacités des membres de bureau, d es leaders paysans. Mais ces leaders ont souvent plusieurs fonctions. A titre d’exemple en 2004, le président de l’Union des VOI de Merikanjaka possède 4 fonctions : président de son association de base, président de l’union des VOI, président du conseil d’administration de la Radio RATIA, président du FRAM et président à l’é glise FJKM Merikanjaka. Certains leaders paysans sont aussi dans nombreux cas les seuls interlocuteurs des organismes de développement.
L’inexistence de document et archives comme les PV, liste de présence, rapport moral… pour le processus de prise de décision ne permet pas de bien analyser la vie associative des OP. Les informations recueillies par les enquêtes sont généralement de natures qualitatives.
La participation des femmes qui sont souvent minoritaires dans les instances de décision des OP reste encore aussi très faible.

Analyse de la gestion administrative et financière

Les principaux documents existant au sein des organisations paysannes sont : le statut, le règlement intérieur, le registre des membres. Ces documents sont très inégalemen t répartis selon les types d’OP ; seules les VOI disposent des ressources documentaires les plus complètes. Au sein des OP, il n’a pas de forme de gestion claire. Si les outils comptables existent, ils sont mal tenus, alors que la plupart des responsables de la gestion ont reçu des formations en gestion simplifiée soit par les organismes d’appui, soit des fonctionnaires locales Seul l’Union FANDROSOANA, qui a une collaboration avec le programme SAHA, dispose des documents comptables : livres de compte, archives des factures, bilan d’activité, convention, contrat… du fait qu’elle a collaboré avec SAHA dans le cadre d’inversion de flux financier.
Dans le cadre de cette inversion de flux financier, la sécurisation des ressources financières s’avère difficile car en dépit de l’éloignement de l’OTIV qui se trouve à Manjakandriana c’est -à-dire à 45 km de Merikanjaka, nécessitant ainsi des dépenses supplémentai res pour les deux signataires du compte.
Les membres ne tirent pour leurs exploitations que peu de résultats significatifs des activités entreprises : Protection des ressources naturelles et formations entraînant une faible contribution financière pour le bon fonctionnement de l’OP et la collaboration avec les partenaires.
Les principales ressources des OP sont leurs cotisations, variant de 100 Ariary à 2000 Ariary par an. Les enquêtes effectuées au niveau des organisations paysannes de Merikanjaka ont so ulevé les éléments suivants : 60 % des OP n’ont que leurs cotisations comme ressources, le volume financier de la caisse est variable mais pour les 100 % des OP sans partenaires, le montant total n’excède pas 20 000 Ariary pour toute l’année. Leurs cotisations ne sont pas suffisantes pour supporter leurs dépenses comme les frais de déplacement des responsables, achat de fourniture. Beaucoup d’OP souffrent de l’inaccessibilité et du coût des services des institutions bancaires et mutualistes. De plus, ces organismes ne considèrent pas de manière générale, l’agriculture comme une activité intéressante.

Importance de la participation des OP de développement local 2 -1 Les axes politiques en matière de structuration rurale

Ces axes se concentrent autour de différents objectifs suivants :
– Consolider les compétences des acteurs du développemen t rural en renforçant les capacités des institutions de formation : des élus, des techniciens des OP et des cadres et des techniciens spécialisés aux appuis pour le développement rural, aptes à accompagner les OP dans les fonctions d’animation, de planification stratégique et de gestion. Le développement en leur sein de programme d’alphabétisation fonctionnelle pourrait aussi renforcer la participation des membres de base à la vie de leurs OP.
– Développer les partenariats entre les OP, les institutions privées et les services de l’Etat, pour améliorer la qualité des services aux producteurs ; en particulier en renforçant la fonctionnalité des instances locales (CLD, CCD) régionales (GTDR) et interprofessionnelles.
– Améliorer l’accès des producteurs aux informations techniques en renforçant les outils de communication rurale : presses écrites et radios rurales.
– Renforcer l’environnement juridique des OP, en mettant en place des textes adaptés aux différents types de problématiques, qui permettent en particulier aux petits producteurs d’avoir un cadre souple qui facilite leur insertion dans les circuits économiques.
L’élaboration d’un cadre adapté fera l’objet de concertation entre Etat et les OP ; il concerne en particulier les textes relatifs aux groupements à vocation économique, et les groupements d’intérêt s économiques et aux interprofessions.
– Initier des réflexions sur la pérennité des OP , la politique de financement.
Dans le contexte, il a été soulevé les actions entreprises et les différentes p olitiques actuelles menées par l’Etat. Mais différents projets d’appui et programmes de développement nationaux et internationaux contribuent aussi à cette structuration des OP.
Différents projets négociés par l’Etat se sont ainsi réalisés pour appuyer les OP :
– Aménagement de bassins versants sur Antananarivo financés par FAO .
– Programme de développement rural SAHA appuyé par la Coopération Suisse .
– Projets d’appui au développement : PSDR, FID, PEIII, SEECALINE,… financé par la Banque Mondiale .
– Appui de la MPE par la Coopération Française .
– Appui des AUE dans le cadre du programme PPI (AFD, Banque mondiale, Union Européenne) .
– Soutien de l’Union Européenne des dynamiques paysannes par le biais du 9 ème FED qui concentre ses actions sur 3 volets : périmètres irrigués, pistes rurales, adduction d’eau potable et la ligne budgétaire  » sécurité alimentaire, programme d’appui à la société civile « .
D’autres acteurs interviennent en appui aux Organisations Paysannes :
– la coopération décentralisée : APCA.
– les fonds issus d’organisations professionnelles agricoles françaises, mis en œuvre par les ONG
Françaises (FERT, AFDI …).
– les appuis des organisations religieuses : FIKRIFAMA, SAF FJKM, SAFAFI.
– les actions des ONG nationales et internationales : CRS, CARE, IREDEC, INTERAIDE, Aide et Action.
– la contractualisation avec des entreprises privées et publiques : TIKO, LECOFRUIT.

La structuration rurale à Merikanjaka

La structuration des OP de Merikanjaka sont les fruits de la collaboration des OP avec le programme de développement SAHA et des actions ponctuelles des différents organismes de développement comme le PSDR, FIKRIFAMA, FDP.
Ces organismes d’appui se concentrent sur :
– Le renforcement socio – organisationnel des OP de base et des OPF, le développement des espaces d’échanges entre les OP communales : ouverture vers d’autres régions environnantes par
l’intermédiaire de l’association FITIA qui utilise la radio rural RATIA pour des échanges interrégionales.
– Le renforcement des capacités de communication interne des OP : entre leaders et simples membres, groupes d’exclus, etc.
– Le renforcement des capacités de gestion des OP.
Les appuis se sont orientés au renforcement des capacités de coordination des membres du comité de gestion pour la mise en œuvre des activités. Ils sont renforcés sur la gestion de fond, les relations avec les institutions financières : Banque, OTIV…, les procédures à adopter pour la gestion saine des ressources des OP. Ainsi que la maîtrise de l’utilisation des outils nécessaires à la gestion : livre de compte, ordre de paiement, bon de commande, facture.
– Le renforcement des capacités relationnelles avec les autres acteurs de développement et les organismes d’appuis.
– Le renforcement de capacité de lobbying et de plaidoyer des OP pour la défense de leurs intérêts au niveau des instances de décision communales.
Un cas concret est le cas tentative d’un opérateur d’acquérir des parcelles appartenant aux membres de VOI Fivoarana. Ce dernier a fait recours à la commune qui à son tour interpelle des autorités administratives et les services techniques concernés. Le VOI arrive à défendre son droit.

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Table des matières

I- METHODOLOGIE
1 Démarche suivie
1-1 Recherche de documents stratégiques et choix de la Commune
1-2 Diagnostic des acteurs et leurs capacités à répondre aux besoins
1-2-1 Diagnostic des organisations paysannes
1-2-2 Diagnostic des services d’appui
1-3 Analyse des données
2 Dispositif d’enquête
2-1 Collecte d’information
2-2 Analyses des informations
3 Limites de l’étude
II – RESULTATS ET ANALYSE
1 Les Organisations Paysannes de Merikanjaka
1-1 Analyse des forces et faiblesses des Organisations Paysannes
1-1-1 Les forces des OP
1-1-2 Les faiblesses des OP
1-1-3 Synthèse des forces et faiblesses
1-2 Analyse du fonctionnement
1-3 Analyse de la gestion administrative et financière
2 Importance de la participation des OP de développement local
2-1 Les axes politiques en matière de structuration rurale
2-2 La structuration rurale à Merikanjaka
3 Les dimensions de la participation
3-1 Les opportunités dans le développement communal
3-2 Les contraintes et blocages
3-2-1 Au niveau des dirigeants
3-2-2 Au niveau de la population locale
3-2-3 Relation gouvernants et gouvernées
4 Les goulots d’étrangement
III – DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
1 Les enjeux
2 Les objectifs à atteindre
3 Lignes stratégiques
3-1 Mise en place d’une structure de dialogue
3-2 Renforcement des capacités des organisations paysannes
3-3 Programmation d’actions de développement
4 Suggestions sur les orientations de la politique nationale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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