Importance de la mangue au Burkina Faso
Production
Outre le coton, la mangue est l’un des produits d’exportations les plus cultivées au Burkina Faso avec 58% des vergers alloués à sa culture. Le potentiel de production de la mangue est 404. 000 tonnes par an, sur une superficie d’environ 33. 700 hectares. Les vergers de manguiers sont concentrés dans les régions des Hauts Bassins, des Cascades soit 75% des superficies et dans la région du CentreOuest (Nacro et a/., 2009). La production fait partie des systèmes agricoles traditionnels et elle est principalement cultivée dans de petites exploitations. Il existe plusieurs variétés : les variétés traditionnelles non exportables sur le marché international (La mangotine) et les variétés issues de greffages telles que Amélie, Kent, Keitt, Brooks et ZiII, Palmer (www.lesfruitsdelasolidarité.com). Depuis 2007, le gouvernement a mis en place le Programme d’Appui aux Filières Agro-sylvopastorales (PAFA8P), avec l’accompagnement financier de la .Banque Mondii:ile. Celui-ci a travaillé en partenariat avec INERA et IR8AT pour améliorer la productivité, la promotion de vergers modernes qui répondent aux normes de qualité internationale et de la lutte contre les parasites et les insectes nuisibles au manguier, en particulier les mouches de fruits qui ruinent les producteurs (Van et Buschmann, 2013).
Utilisations
La mangue est un produit aux multiples usages. En dehors de la consommation directe comme fruit frais, elle est la source d’une multitude des produits dérivés. Le noyau, constituant 10 à 15% du poids du produit frais, sert à l’extraction des huiles pour la savonnerie. L’amande sèche et la peau, pesant 10 à 15% du poids des ‘fruits selon les variétés, servent d’alimentation pour le bétail. La pulpe est utilisée pour la fabrication des jus, nectars, confitures, glaces, yaourts, vinaigre et vin de mangue, chutneys et autres produits alimentaires (www.pafasp.org/mangue). La mangue séchée est consommée telle quelle ou est utilisée pour la préparation des pâtes de fruits, snacks, barres chocolatées, etc. Dans certaines parties du monde telles Afrique et l’Asie, le manguier est aussi exploité pour son bois, pour la fabrication des pirogues ,de pêche, menuiserie intérieure, charpente légère, charbon de bois, produits d’artisanat ou instruments de musique (djembés en Afrique de l’Ouest) (Van et Buschmann, 2013).
Commercialisation
Les mangues certifiées biologiques, issues du commerce équitable ainsi que les mangues classiques sont les différentes catégories de qualité de mangue exportée par le Burkina. En 2016, L’association interprofessionnelle mangue du Burkina (APROMAB) présentait des statistiques de la production de mangue à plus de 450.000 tonnes dont les volumes d’exportation sont évalués à 8.000 tonnes pour la mangue fraiche et 1.930 tonnes concernant la mangue transformée. Les principales destinations sont les pays de la sous-région ouest-africaine, le Maghreb, l’Europe, l’Asie et l’Amérique (www.pafasp.org/mangue).
Principales contraintes de la filière mangue
La filière mangue est confrontée à de nombreuses contraintes qui limitent son expansion. Au nombre de ces contraintes figurent celles liées aux dégâts causés par les organismes nuisibles (insecles ravageurs et agents pathogènes) et particulièrement ceux causés par les maladies fongiques.
Bactériose de la mangue (Xanthomonas citri pv. mangiferae indicae)
La maladie des taches noires due à Xanlhomonas cilri pv. mangiferae indicae est répandue dans le monde. Néanmoins, elle ne fut identifiée qu’en 2010 au Burkina Faso. Agent de quarantaine, Xanlhomonas cilri pv. mangiferae indicae peut entrainer des pertes de l’ordre de 70%. Il s’attaque aussi bien aux feuilles, aux rameaux, qu’aux fruits du manguier (PIP/COLEACP, 2013). La maladie se manifeste par l’apparition des pustules en forme de boutonnière sur les rameaux et des taches » polyédriques noires, légèrement en relief sur les deux faces du limbe, auréolées de jaunes. Les feuilles attaquées peuvent tomber prématurément.
Principales maladies fongiques de la mangue
L’anthracnose, maladie fongique la plus fréquente est causée par Colletotrichum gloeosporioides Penz. dont les conidies sont véhiculées par l’eau. Dans les zones plus sèches, les contaminations ne peuvent avoir lieu qu’en saison des pluies ou lors de périodes de rosées intenses. Tout microclimat humide sera favorable à l’expression de la maladie (Alloue et al., 2015). Sur les très jeunes organes (fleurs, feuilles, très petits’ fruits), l’expression des symptômes peut être très rapide. En début du cycle de production d’un verger, une forte infestation non contrôlée peut anéantir le potentiel de récolte. Par la suite, le développement du champignon se réactivera avec la maturité du fruit, provoquant leur pourriture (Nacro et al., 2009). Le transport des conidies par les gouttes d’eau se traduit souvent par la présence sur les mangues de taches noirâtres alignées « en coulée ». Lors de la récolte en période pluvieuse. l’anthracnose peut contaminer tardivement des fruits et provoquer les mêmes dégâts. La fréquence de cette maladie a conduit à assimiler trop systématiquement tout symptôme de tache noire à une infection primaire par l’anthracnose (Alloue et al., 2015).
L’alternariose dont l’agent pathogène est Altemaria altemata, manifeste des symptômes très proches de ceux induits par l’anthracnose. Ces taches noires de forme assez régulière, apparaissent le plus souvent après la récolte. Elles affectent.plus particulièrement l’épiderme dans les zones proches du pédicelle où la densité de lenticelles est plus élevée. L’alternariose a été signalée principalement dans les régions où l’anthracnose est peu présente en raison d’un climat plus sec et/ou plus frais. Les conidies sont véhiculées par l’eau ou par voie aérienne à partir d’organes déjà contaminés (Vannière et al., 2005).
L’oïdium ou mildiou poudreux du manguier, induit par Oidium mangiferae, se traduit par le développement d’un feutrage blanc, correspondant à un mycélium, sur les très jeunes feuilles et les inflorescences pouvant entraîner la destruction totale des plants. ·Lerisque d’attaque est d’autant plus grand que les conditions climatiques sont fraîches et légèrement humides (Ouédraogo, 2015).
Le scab dû à Elsinoe mangiferae est une maladie fongique qui ne concerne que les régions de production les plus chaudes et humides. L’infection nécessite une phase liquide libre (pluie). Les jeunes tissus sont sensibles. Les symptômes et dégâts sont plus particulièrement visibles dans les jeunes vergers et en pépinières. Sur les feuilles, des taches brunâtres à noires, et anguleuses, se développent pour atteindre environ 5 mm de diamètre. Sur les jeunes fruits, les lésions sont grises et présentent une bordure noire irrégulière. Avec la croissance du fruit, ces lésions prennent un aspect plus foncé et forment une croûte légèrement craquelée. Les lésions, qui peuvent recouvrir une part importante du fruit, restent toujours superficielles et n’affectent pas la chair (Vannière et al, 2004).
D’autres agents pathogènes du manguier en Afrique de l’Ouest ont été signalés tels que Phoma spp., Dothiorella dominica, Phomopsis mangiferae, Lasiodiplodiatheobromae (synonymes : Botryodiplodia theobromae ou Diplodia natalensis), où ils peuvent attaquer les feuilles et les pédoncules en période pluvieuse. Des cas de dépérissements sont associés à des pourridiés, à des Armillaria mellea ou à Fomes spp. Ils peuvent être observés quand la plantation a été établie sur des défriches arborées mal dessouchées. Pendant plusieurs années, des contaminations peuvent avoir lieu à partir des souches et des racines mortes encore présentes dans le sol (PIP/COLEACP, 2013).
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
I. Importance de la mangue au Burkina Faso
1.1.Production
1.2.Utilisations
1.3.Commercialisation
II.Principales contraintes de la filière mangue
2.1.Bactériose de la mangue (Xanthomonas citri pv. mangiferae indicae)
2.2.Principales maladies fongiques de la mangue
2.3.lnsectes ravageurs du manguier
III.Extraits de plantes comme alternatives aux pesticides de synthèse
3.1.Définition
3.2.Localisation
3.2.Potentialité des huiles essentielles
3.2.1.Activités insecticides
3.2.2.Activités antifongiques
3.2.3.Activités herbicides
Chapitre 2 : Matériel et méthodes
I.Matériel
1.1.Zone d’étude et la variété de mangue utilisée
1.2.Espèces végétales testées
1.2.1.Variété Keitt
1.2.2.Cymbopogon citratus (D. C.) Stapf.
1.2.3.Lippia multiflora
Il.Méthodes
2.1.Evaluation de l’efficacité des huiles de C., citratus et L. mu/tif/ora en traitement contre les agents fongiques
2.1.1.Préparation des solutions et traitement des mangues
2.1.2.Dispositif
2.1.3.Evaluation de la mycoflore après traitement et conservation des, mangues
2.2.Test d’efficacité des huiles in vitro contre les champignons identifiés
2.3.Collecte et analyse des données
Chapitre 3 : Résultats et discussion
I.Evaluation de l’efficacité des huiles essentielles en traitement in vivo
1.1.Résultats
1.2.Discussion
II.Caractérisation des champignons sur les mangues infectées
2.1.Résultats
2.2.Discussion
III.Evaluation de l’efficacité de nouvelles concentrations d’huiles essentielles de C.
phaseo/ina
3.1.Résultats
3.1.1.Efficacité des huiles essentielles de C.citratus et L. mu/tifora sur la
croissance mycélienne de F. oxysporum
3.1.2.Efficacité des huiles essentielles de C. citratus et L. mu/tirora sur la
croissance mycélienne de F. moni/iforme
3.1.3.Efficacité des huiles essentielles de C. citratus et L. mu/tifora sur la
croissance mycélienne de M. phaseo/ina
3.2.Discussion
Conclusion et perspectives
Bibliographie
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