La sécurité alimentaire est l’un des enjeux les plus importants au niveau mondial.Pour lutter contre la malnutrition, plusieurs organisations ont été formées tels que la FAO, PAM, ou encore l’ONN. La FAO, par exemple, (Food and Agriculture Organisation of the United Nations) a comme objectif suprême : « Aider à construire un monde libéré de la faim ». Pourtant, malgré les efforts conjugués des différents acteurs, 795 millions de personnes souffrent encore de la faim dans le monde (FAO 2013). Pour parvenir à éliminer la faim dans le monde, il faut soutenir et promouvoir l’Agriculture qui est la source des denrées alimentaires. Mais quand on parle de production, il n’est pas uniquement question de quantité, il est également question de qualité. Avoir assez de denrées pour rassasier toute la population mondiale ne suffit pas. Il faut aussi subvenir aux besoins en nutriments de chacun. C’est là que repose la nuance entre « sous-alimentation » et « malnutrition ». Hormis les efforts entrepris dans l’amélioration du rendement, il est tout aussi essentiel d’exploiter de nouvelles plantes à haute potentialité nutritionnelle pour combler cette déficience nutritionnelle.
Recherche bibliographique
La première partie de cette étude est axée sur les connaissances actuelles liées à ces deux plantes. Ainsi une étude bibliographique et documentaire sur les deux ressources phytogénétiques ciblées a été réalisée. Les ressources bibliographiques explorées sont des mémoires de fin d’études et des thèses provenant de la Faculté des Sciences et de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ; il y a également les publications et rapports venant de diverses organisations. Nous avons également recherché des documents sur le WEB.
Entretiens et observations sur terrain
Entretien avec des personnes ressources
Afin de mieux cerner le sujet, des entretiens avec des personnes ressources ont été réalisés. Ces personnes ont déjà participé à des actions de valorisation de ces plantes. Parmi eux, nous pouvons citer Mme Felamboahangy RASOARAHONA, docteur à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques ; Mr Jules RAFALIMANANTSOA, de l’Office Nationale de la Nutrition et Mme Marie Aimée Charline SAHOLONIRINA, une personne ayant œuvrée dans la promotion du moringa.
Visite des marchés et entretien avec les acteurs sur terrain
Nous avons commencé par parcourir quelques marchés d’Antananarivo tels que le marché d’Anosibe, de Sabotsy Namehana, et d’Ambodinisotry. Des entretiens sur le terrain ont été également réalisés. Ces entretiens ont été réalisés à Ambatofotsy Avaradrano CR de Sabotsy Namehana, région d’Analamanga et à Ankadinondry, Commune de Sakay, région de Bongolava. Ces entretiens mettent en exergues la perception des paysans sur la culture de ces plantes, l’itinéraire technique et autres informations utiles. Les acteurs cités ici comprennent les commerçants ainsi que les paysans. Ces entretiens étaient des enquêtes semi-directives c’est-à-dire sous forme d’une conversation dirigée vers les informations demandées mais non pas une série de question – réponse. Nous avons choisi ce type d’enquête, car il permet de nouer des bonnes relations sociales dès le premier contact.
Néanmoins, pour pouvoir cadrer le sujet, nous avons élaboré des grands axes de l’enquête. Ces grands axes sont :
– La période de culture des plantes
– La période de floraison, de récolte
– Le cycle des différentes cultures
– Les variétés connues par les paysans
– L’itinéraire technique de la culture si la plante est cultivée (Préparation du sol, mise en culture, entretien, contrôle des ravageurs, récolte). Les caractéristiques de l’exploitation (Nom de l’exploitant, superficie, pédoclimat, topographie, échelle, débouché des produits…) ont été également notées.
Ces enquêtes ont été complétées avec des observations sur le terrain (Topographie, qualité de l’exploitation, géologie.) .
Présentation des plantes
L’amarante
Description de la filière
La dénomination locale de l’amarante est « Anapatsa », ou « Anantarika », ou «Anamena », ou encore « Agnambario » dans le Nord. Elle s’est fait connaitre dans le monde par l’apparition d’une population résistante à l’herbicide Roundup. Elle s’est adaptée soi-disant par transfert horizontal des gènes de maïs OGM résistants à cet herbicide. D’où son nom amarante qui est synonyme de « immortel ». Déjà utilisée depuis le temps des Aztèques, cette plante est aujourd’hui exploitée pour ses graines et ses feuilles. Pour le cas de Madagascar, on peut trouver des vendeurs d’Anapatsa dans la plupart des grands marchés d’Antananarivo. Les feuilles sont vendues à 200 Ar le toko et 500 Ar pour 3 toko.
Classification et variétés
Règne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Caryophyllales
Famille : AMARANTHACEAE
Genre : Amaranthus L.
D’après des recueils d’informations, les espèces présentes et connues à Madagascar seraient au nombre de deux : Amaranthus spinosus, et Amaranthus tristis (aussi connu sous le nom de Amaranthus geganticus) (RANDRIANATOANDRO 2010; Nicolas 2012) Cependant, nous avons remarqué une plante pouvant être reconnu comme une Amaranthus hybridus, dans la commune de Sakay. Et pendant d’autres enquêtes en milieu rural, nous avons également observé d’autres plantes ayant des caractéristiques similaires au genre amarante. Mais les connaissances acquises ne nous ont pas permis de les identifier clairement.
Morphologie et botanique
C’est une dicotylédone annuelle de type C3 ou C4 selon les espèces. C’est une herbacée érigée allant de 50 à plus de 200 cm de haut selon les espèces. Les feuilles sont alternés, ovales, de 3 à 8 cm de long.(HUSSON et al. 2010) Pour Amaranthus spinosus, sa tige est érigée, très ramifiée, garnie de longues épines axillaires par paires, présentes à la base des feuilles. La tige et le pétiole sont rougeâtres, les feuilles lancéolées ou spatulées et courtement acuminées. L’inflorescence en épi terminal, est faite de glomérules de fleurs vertes disposées densément le long de l’axe ou latéralement à l’axe principal. Les graines sont petites et noires. À la différence de celle-ci, Amaranthus tristis peut atteindre 1,50 m de hauteur, possède des tiges côtelées et violettes, de larges feuilles gaufrées, simples alternes et ondulées, de couleur vert. Ses fleurs sont regroupées en inflorescences de panicules aux bractées colorées (Nicolas, 2012).
Moringa
Description de la filière
Originaire de l’Inde, le Moringa s’est acclimaté à de nombreuses régions tropicales et subtropicales du globe. Elle compte parmi les plantes faisant l’objet de plusieurs recherches scientifiques au monde. (Walser 2015) Dénommée localement «Ananambo », elle est particulièrement appréciée en tant que brède dans la partie nord de l’île (Antsiranana, Mahajanga, Tamatave). Devenue très populaire depuis quelques années, elle fait aujourd’hui l’objet de plusieurs projets de valorisation et de sensibilisation. À titre d’exemple, il y a les organisations et associations telles que l’ONG Bel Avenir, l’Association Tafita, Moringawave qui œuvrent pour la promotion de cette plante. Elle est commercialisée à peu près partout dans la grande île, notamment à Antananarivo où elle est vendue à l’unité du kapoaka. Dans la région de SAVA où elle est très utilisée conne légume-feuille, elle se vend à très bas prix ; de l’ordre de 100 Ar par botte.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1- Recherche bibliographique
2- Entretiens et observations sur terrain
RÉSULTATS
1- Présentation des plantes
2- Importance nutritionnelle de la plante
3- Situation agronomique
DISCUSSION
1- Confrontation entre les bibliographies et la pratique
2- Comparaison avec le contexte agronomique des autres pays
3- Paradoxe de la malnutrition à Madagascar
4- Limites de l’étude
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire d’enquête auprès des producteurs
Annexe 2 : Cliché réel de la coupe topographique
Annexe 3 : Herbiers
Annexe 4 : Chronogramme des activités