Importance alimentaire du riz au Burkina Faso

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Riziculture irriguée

Introduit au Burkina Faso vers la fin des années 1960, ce type de riziculture est le plus performant et le plus intensif. Il occupe de nos jours, 23% des superficies rizicoles contre 20% en 1993 et 0,9% en 1970 et fournit près de 53% de la production nationale avec des rendements de 4 à 7 tonnes /ha (KAMBOU, 2008).

Importance alimentaire du riz au Burkina Faso

Le riz occupe une place importante dans l’économie du pays en raison des importantes sorties de devises liées à des importations massives chaque année pour satisfaire une demande sans cesse croissante que la production nationale ne peut couvrir. A l’instar des autres pays ouest africains, la consommation du riz au Burkina Faso est en constante augmentation alors que la production nationale de riz ne couvre à peine que 47% des besoins de la population (DGPER, 2011). La consommation annuelle de riz per capita a connu un accroissement rapide ces dernières années. Estimée à 4,5 kg/an en 1960, la consommation annuelle par personne était passée à près de 14,8 kg/an en 1992 et atteindrait 19 kg/an en 2010 (KAMBOU, 2008). De nos jours, la consommation annuelle du riz per capita dans les grands centres urbains tels que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso approche 50 kg/an (MAHRH, 2009). Elle est faible voire très variable dans les zones rurales : 4 kg/personne/an dans les Hauts-Bassins et dans les Cascades et 0,60 kg/personne/an au Centre, au Nord et au Sahel (KAMBOU, 2008).

Superficies, productions et importations du riz au Burkina Faso de 2000 à 2010

Les cultures vivrières, composées essentiellement de sorgho, de mil, de maïs, de riz et de fonio, occupent environ 88% des 3, 7 millions d’hectares cultivés chaque année (DGPV, 2008). La production rizicole se situe au quatrième rang parmi les céréales produites au Burkina Faso tant du point de vue des superficies que de la production et représente 3% de la consommation des céréales du pays (DGPER, 2011). De 2000 à 2010, les superficies consacrées à la riziculture ont varié entre 40105 et 133737 ha. Durant la même période, la production nationale de riz a oscillé entre 66395 et 270658 t (figure 1). Les superficies et la production ont plus que doublé en 10 ans. Elles ont varié en dents de scie de 2000 à 2007, mais c’est à partir de 2008 que les superficies et la production ont augmenté de manière progressive. Les productions records sont de 213584 t et 270658 t de riz respectivement pour les campagnes agricoles 2009/2010 et 2010/2011. Les importations sont en général supérieures à la production nationale de 2000 à 2010 sauf en 2009 et en 2010 (figure 1). Malgré l’accroissement des superficies rizicoles entre 2000 et 2010, le Burkina Faso est contraint d’importer d u r i z pour couvrir les besoins de la population estimés à 400000 t en 2009. Afin de réduire cette dépendance vis-à-vis de l’extérieur, des efforts ont été consentis par le gouvernement pour accroître la production nationale. La recherche agronomique qui constitue le pivot dans l’atteinte de ces objectifs contribue énormément par la mise au point des variétés adaptées aux différents types de riziculture pratiqués au Burkina Faso (EUREKA, 2005).

Principaux insectes ravageurs du riz

Lépidoptères foreurs de tige

Chilo spp. (Lepidoptera: Pyralidae)

Description

Le genre Chilo constitue l’insecte ravageur le plus important en Afrique (TRAORE, 2000). Les éléments de description, de biologie et des dégâts qui suivent se rapportent à Chilo zacconius, à cause de l’importance accordée à cette espèce par les auteurs.
Chilo zacconius (Lépidoptère, Pyralidae, Crambinae) fut décrite par RISBEC et DESCAMPS sous le nom de Proceras africana. C’est une pyrale dont l’adulte a des ailes antérieures brun-orange maculées de noir (photo 1). Les papillons femelles présentent une forme plus allongée et une envergure des ailes plus importante soit 22 à 25 mm pour les femelles et 12 à 15 mm pour les mâles. La chenille est longue de 15 à 20 mm traversée par cinq bandes longitudinales dorsales brunes (photo 2) ; la chrysalide est d’abord brune puis noire et présente une saillie en crête transversale sur la tête (BETBEDER–MATIBET, 1986).

Biologie et dégâts

La femelle de Chilo pond en moyenne un lot de 80 œufs chevauchés entre eux sur les limbes foliaires des plants de riz ; le nombre varie de 10 à 135 œufs et la période d’incubation est de 4 à 6 jours (TRAORE, 2000). A l’éclosion, la jeune larve consomme un peu de feuillage, puis pénètre dans la tige. La tige attaquée est totalement détruite que ce soit au tallage ou à l’ épiaison donnant respectivement des «cœurs morts» (photo 3) ou des «panicules blanches» (photo 4) (TANKOANO, 2005). C. zacconius peut développer 5 à 6 générations annuelles dont deux successives par saison de culture. Dans une rizière donnée, la première génération est responsable de la formation de «cœurs morts» tandis que la deuxième provoque le blanchissement des panicules (NACRO, 1995). La durée du cycle biologique est de 25 à 50 jours lorsque les conditions sont favorables (POLASZECK et DELVARE, 2000).

Ennemis naturels

Plusieurs espèces de parasitoïdes de l’ordre des hyménoptères sont associées àC. zacconius.
Il s’agit de :
– La famille des Braconidae composée des espèces dont les principales sont Apenteles syleptae Fer ; Risbec et Rhabrobracon sp.,
– La famille des Ichneumonidae constituée de Coelocentrussp. et de Charops sp.,
– La famille des Chalcididae dont Hyperchalcidia soudanensis Steff est la principale espèce ;
– La famille des Trichogrammatidae dont l’espèce majeure est Xanthoatomus aethiopicus R. ;
– La famille des Eulophidae composée essentiellement de Tetrastichus procerae Risbec et de Tetrastichus soudanensis Steff.

Maliarpha separatella (Lepidoptera : Pyralidae)

Description

L’adulte est un papillon jaune pâle dont la bordure antérieure de la première paire d’ailes possède une ligne brune bien marquée (photo 5) (TANKOANO, 2005). De petite taille, 11 mm pour le mâle et 14 mm pour la femelle, les adultes sont bien attirés par les lampes (POLLET, 1981). La larve est trapue et blanche (d’où le nom de borer blanc donné à M. separatella (photo 6). La nymphe est d’une teinte brune assez claire ; sa taille varie de 20 à 22 mm (BRENIERE, 1969).

Biologie et dégâts

M. separatella est considérée par DALE (1994) comme le foreur de tige du riz le plus répandu en Afrique et à Madagascar. Cependant, les dégâts occasionnés par M. separatella sont moins spectaculaires que ceux dus aux autres foreurs. En effet, la jeune larve de la pyrale se loge dans les entre-nœuds inférieurs de la plante de riz et la pousse terminale de la talle n’est pas séparée de la base comme cela est le cas des autres foreurs. Si l’attaque est tardive, la plante peut parvenir à former sa panicule malgré la réduction de la circulation de la sève qui se traduit souvent par la perte partielle d’une certaine proportion d’épillets. Dans des conditions de fortes infestations, M. separatella peut induire la formation de panicules blanches (observations personnelles de NACRO, 1995 au Ghana). Les déplacements des adultes s’effectuent essentiellement au crépuscule et au début de la nuit. Ce ravageur est présent sur riz du début de la montaison jusqu’à la récolte et constitue 90% (le plus important des foreurs de tige) de la faune des borers rencontrés sur le riz irrigué en Côte d’Ivoire centrale. Ses populations sont plus importantes au moment de la maturation (POLLET, 1978). Oryza longistaminata est capable d’assurer la survie de M. separatella en hébergeant ses populations pré-imaginales tout le long de l’année (BA et al., 2007).

Ennemis naturels

Les principaux parasitoïdes associés à M. separatella sont :
– La famille des Scelionidae dont Telenomus sp. est la principale espèce ;
– La famille des Braconidae dont les principales espèces sont Phanerotoma sp., Bracon sp. et
– La famille des Ichneumonidae constituée des espèces dont les principales sontPristomerus bullis Fitton, Pristomerus caris Fitton, Venturia jordanae Fitton (BRENIERE, 1983 ; POLASZEK et al., 1994).

Sesamia calamistis (Lepidoptera : Noctuidae)

S. calamistis est la seule des cinq espèces de sesamies nuisibles au riz en Afrique de l’ouest et présente au Burkina Faso. Les sesamies sont les plus polyphages des foreurs de tige du riz puisqu’elles infectent également le maïs, la canne à sucre (NACRO, 1995).

Description

L’adulte est un papillon de 22 à 36 mm d’envergure, dont la tête et le thorax sont couverts de longs poils et dont les ailes antérieures sont de couleur ocre (photo 7). La chenille est rose (d’où le nom de «borer rose» donné à S. calamistis) (photo 8). Elle peut atteindre 35 mm de long (BETBEDER–MATIBET, 1986). Les nymphes sont des chrysalides de couleur brun rouge, plus foncé à l’apex.

Biologie et dégâts

La femelle pond 350 œufs déposés par lots de 10 à 40 sans alignement particulier dans les gaines des feuilles qui les protègent (TRAORE, 2000). Dès l’éclosion, les larves de couleur rose se nourrissent du parenchyme de la gaine foliaire puis pénètrent directement dans la tige. Les différents stades larvaires se passent dans la tige et la durée de la vie larvaire varie entre 30 et 60 jours en fonction des conditions climatiques (TRAORE, 2000). La nymphose a lieu à la base de la tige dans les replis des gaines foliaires desséchées selon BRENIERE (1983). Sur le riz, les attaques précoces sont peu fréquentes. C’est surtout au moment de l’épiaison que l’on rencontre les jeunes chenilles dans les parties supérieures de la tige, entrainant l’apparition du symptôme «panicule blanche» (BRENIERE, 1983). L’infestation du borer rose est beaucoup moins importante que celle du borer blanc ; par contre toute tige attaquée donne une panicule stérile.

Ennemis naturels

Les parasitoïdes des sesamies sont nombreux. On peut citer :
– La famille des Braconidae constituée essentiellement de l’espèce Apenteles sesamieCam ;
– La famille des Eulophidae dont les principales espèces sont Pediobius furvus Gah, Goniozus procerae Risbec, Apenteles chilonis Manakata, Tetrastichus israeli M. et K., Itoplectis narangae Ashm (BRENIERE, 1983 ; DOBELMANN, 1976.)

Diptères endophytes

Les principaux diptères endophytes ravageurs du riz sont les mouches diopsides (Diopsis spp) et la cécidomyie africaine du riz (Orseolia oryzivora). Un accent particulier sera mis sur la présentation de cette dernière espèce qui fait l’objet de notre étude.

Diopsis spp. (Diptera, Diopsidae)

Plusieurs espèces de diopsides sont rencontrées sur le riz en Afrique de l’ouest (HEINRICHS et al., 2004). Du fait de son importance économique, les éléments de description, de biologie et des dégâts qui suivent, se rapportent à l’espèce Diopsis longicornis Macquart.

Description

D. longicornis Macquart est l’espèce la plus abondante et la plus importante de toutes les espèces de Diopsis rencontrées en Afrique de l’ouest (HEINRICHS et al., 2004). L’adulte, de taille inferieure à 1 cm est facilement reconnaissable à ses yeux pédonculés caractéristiques situés à l’extrémité des antennes (photo 9). Son abdomen est rouge orangé, recouvert d’une pilosité dense, tandis que son thorax est noir luisant avec des ailes hyalines. Les œufs sont striés et de forme allongé. De couleur blanc crème à la ponte, ils brunissent par la suite. Les larves sont des asticots jaunâtres d’environ, 18 mm de long et de 3 mm de large (photo 10). Les pupes sont aplaties et presque triangulaires en raison de leur compression à l’intérieur de la tige (HEINRICHS et al., 2004).

Biologie et dégâts

La femelle de D. longicornis, peut pondre une trentaine d’œufs répartis sur une vingtaine de jours avec une durée d’incubation de 2 à 3 jours (HEINRICHS et al., 2004). A l’éclosion, la jeune larve pénètre dans la tige au niveau des ligules et se nourrit uniquement de tissus sains. La vie larvaire dure 25 à 33 jours ; la nymphose est de 10 à 12 jours et a lieu à l’intérieur de la dernière tige visitée (BRENIERE, 1983).D. longicornis développe deux générations entre juin et octobre et une troisième moins importante pendant la contre saison (NACRO, 1995). Les attaques de diopsides interviennent en début tallage, leurs dégâts se limitent aux jeunes tiges en période de tallage (TRAORE, 2000). Le symptôme «cœur mort» apparaît et toute tige attaquée est pratiquement perdue. Les dégâts sont similaires à ceux des lépidoptères foreurs de tiges. D. longiscornis peut provoquer des pertes importantes en rendement entre 2 à 97% (NACRO, 1995). D. longicornis est rencontrée dans tous les écosystèmes du riz au Burkina Faso avec une présence plus importante en riziculture irriguée et de bas-fonds (TANKOANO, 2005). Les mouches diopsides sont capables de survivre sur Oryza longistaminata qui peut héberger ses larves et ses pupes tout au long de l’année (BA et al., 2007).

Ennemis naturels

Plusieurs espèces de parasitoïdes s’attaquent aux populations des diopsides. Parmi eux se trouvent des trichogrammes dont les principales espèces sont Xanthoatomus aethiopicus Risbec, Steleocerus predatoria Ferr, Aprostocetus brevitylus Masi et Eupelmella predatoria Ferr. Il existe aussi des prédateurs des œufs et des adultes (BRENIERE, 1983).

Présentation de la cécidomyie africaine du riz

Position systématique

Selon HARRIS et GAGNE (1982), l’insecte Orseolia oryzivora a été décrit comme suit :
– Embranchement : Arthropodes
– Sous-Embranchement : Antennates ou Mandibulates
– Classe des insectes (Insecta)
– Sous-classe des Pterygotes
– Section des Néoptères oligo-néoptères
– Super-ordre des Mécoptéroides (Mecopteroidae)
– Ordre des Diptères (Diptera)
– Sous-ordre des Nématocères (Nematocera)
– Groupe : Biblioniformi
– Super-famille : Cecidomyioidae
– Famille : Cecidomyiidae ou Itonidae
– Genre : Orseolia
– Espèce : oryzivora

Description

La cécidomyie africaine du riz, Orseolia oryzivora (H. & G.), de la famille des Cecidomyiidae, a été observée pour la première fois en Afrique, au Nigéria dans les années 1950. Elle a été longtemps confondue avec la cécidomyie asiatique(Orseolia oryzae) jusqu’à ce que Harris et Gagné en fassent la distinction nette en 1982 sous le nom de Orseolia oryzivora. En effet, rapportent HARRIS et GAGNE (1982), cette espèce a été préalablement mal identifiée comme O. oryzae (Wood-Mason), laquelle est un des principaux insectes nuisibles au riz en Asie, mais les deux espèces sont morphologiquement distinctes dans les stades larvaire, pupal et adulte.
L’adulte d’Orseolia oryzivora est un moucheron de taille minuscule, ressemblant à un moustique. Il possède des pattes longues et grêles (photo 11). Les femelles mesurent 3,5 mm de long et possèdent un abdomen robuste de coloration orangée d’après UMEH et JOSHI (1993). Par contre, les mâles sont généralement de taille plus réduite et présentent un abdomen mince d’apparence noire brunâtre et un corps couvert de poils noirs.
L’œuf est de forme ovale et mesure environ 700 µm de longueur sur 150 µm de largeur. Au moment de la ponte, l’œuf est recouvert d’une couche de mucus assurant son adhésion sur le support végétal et pouvant réunir deux œufs sur le même substrat (NACRO, 1994).
La larve est vermiforme, blanchâtre, et est munie de deux paires d’épines terminales aux stades L1 et L2 de son développement. Sa longueur maximale est d’environ 5 mm et sa longueur moyenne selon HARRIS et GAGNE (1982) est de 4,4 mm. Les deux paires d’épines disparaissent au dernier stade L3 de couleur blanc laiteux avec la zone buccale et les spirales brunes (BRENIERE, 1983). A ce stade, la larve vaut 3 à 5 mm de long (HARRIS et GAGNE, 1982).
La nymphe est rosâtre et ornée dorsalement de rangées d’épines inclinées (BETBEDER-MATIBET, 1986) (photo 12). Elle est longue de 5 à 7 mm avec la « pupe femelle» plus large que la «pupe mâle» (HARRIS et GAGNE, 1982).

Biologie et dégâts

La cécidomyie est présente dans 16 autres pays de l’Afrique sub-saharienne et constitue aujourd’hui un sérieux problème (ADRAO, 2000). Les adultes sont d’abord actifs en début de saison des pluies. Les adultes s’accouplent une seule fois puis déposent leurs œufs solitaires ou en petits groupes et meurent au bout de 6 heures (BA, 2003). La femelle pond pour la plupart 100 à 400 œufs le jour suivant ou les deux premiers jours après leur émergence et vit seulement trois jours (WILLIAMS et al., 2002). La ponte intervient aussi bien en pépinière qu’en plantation. L’incubation dure 2 à 5 jours (ADRAO, 2000).
Après éclosion sur la feuille de riz, les larves progressent entre les gaines foliaires jusqu’au point apical. La larve subit sa première mue puis se fore un chemin dans la talle. WILLIAMS et al. (2002), signalent que la durée du cycle de vie de l’œuf à l’adulte varie de 3 à 4 semaines dans les régions d’Afrique où les températures sont favorables au développement de la cécidomyie africaine du riz (la durée du cycle étant partiellement dépendante de la température). La larve de l’insecte migre, à la faveur de l’humidité, entre la gaine et la tige de riz pour se nourrir de la zone de croissance de la talle de riz. Cette alimentation provoque la formation d’une structure tubulaire creuse appelée galle, empêchant ainsi la formation de panicule (NACRO, 1994) (photo 13).
Les galles sont de couleur blanc-argenté. A cause de leur forme tubulaire et de leur couleur blanche, les galles sont souvent appelées «feuilles d’oignon» ou «pied d’argent». Elles meurent progressivement à partir du sommet après que l’adulte ait émergé ; normalement elles prennent quelques semaines pour mourir complètement. Mais sur les vieux plants, elles sont souvent vertes. Elles peuvent être violacées sur certaines variétés de riz. Leur longueur peut varier de quelques cm à plus de 50 cm (WILLIAMS et al., 2002). Après l’émergence de la cécidomyie, la galle meurt au bout de quelques semaines. Il est possible d’observer plusieurs générations de l’insecte durant une même saison de culture (HEINRICHS et al., 2004). Parfois, l’infestation peut commencer sur de mauvaises herbes avant la plantation du riz. Des champs lourdement infestés peuvent ne pas produire du tout (WILLIAMS et al., 2002). BARRO (2004) a rapporté, après une étude en milieu réel, des taux de 25 à 32% de dégâts. NACRO et al., (1995), estiment en moyenne que 1% de dégâts sont associés à 2% de pertes en rendement et qu’un taux de galles de 76,59% pourrait entraîner une perte de 100%.

Ecologie

Facteurs abiotiques

Le froid a une action déterminante dans l’accomplissement du cycle biologique de la cécidomyie. Selon DAKOUO et al. (1988), une humidité relative de l’air supérieure à 60% offre des conditions optimales de développement de la population de cécidomyie. Ces mêmes auteurs indiquent que la température optimale pour le développement de la cécidomyie africaine du riz se situe entre 25 et 35 °C. Au Burkina Faso, NACRO et DAKOUO (1996) ont observé une dominance deO. oryzivora en saison humide et une quasi absence de l’insecte en saison sèche. Des gouttelettes d’eau sont nécessaires à la surface de la plante pour permettre aux larves de se déplacer et de pénétrer dans la talle ; si la plante est sèche toute larve qui éclot ne peut que mourir (ADRAO, 2000).

Facteurs biotiques

– Plantes hôtes sauvages
En plus des espèces de riz cultivées,Oryza sativa et O. glaberrima, les hôtes sauvages de la cécidomyie africaine du riz sont essentiellement O. longistaminata, O. barthii, O. puntcata et O. stapfii (WILLIAMS et al., 2002). O. longistaminata, plante pérenne permet à la cécidomyie de survivre en saison sèche dans ses parties souterraines et de se préparer pour un démarrage précoce à la saison culturale subséquente (ADRAO, 2000).

Ennemis naturels

Dans les pays africains où l’espèce Orseolia oryzivora a été signalée, les travaux sur les ennemis naturels ont conduit à l’énumération de deux principaux hyménoptères parasitoïdes : Platygaster diplosisae et Aprostocetus procerae (ADRAO, 2000 ; WILLIAMS et al., 2002) et de prédateurs, en particulier les araignées : Tetragnathidae et libellules, Zygoptera (WILLIAMS et al., 2002).
– Platygaster diplosisae Risbec (Hymenoptera : Platygasteridae)
Les adultes de P. diplosiae ont une taille inférieure à 1 mm en longueur et sont noirs avec des pattes pâles (WILLIAMS et al., 2002). UMEH et al. (1992), rapportent que Platygaster diplosisae est un endoparasitoïde grégaire de la larve d’Orseolia oryzivora. Selon eux, cette guêpe pond ses œufs dans ceux des cécidomyies. Les larves émergeantes des œufs du ravageur portent en leur sein les œufs du parasitoïde. Lorsqu’elles se développent, les œufs de la guêpe éclosent et donnent naissance à de jeunes larves qui se nourrissent des tissus de leur hôte et finissent par le tuer lorsque celles-ci sont bien développées.
Pour NACRO (1998), la ponte peut s’effectuer dans les œufs d’ O. oryzivora ou dans les jeunes larves de l’insecte. Lorsque les tissus de l’hôte sont entièrement consommés, chaque larve se nymphose dans un cocon. Après l’émergence des cocons, les nouveaux adultes séjournent 2 à 3 jours dans la galle avant de s’échapper à travers de minuscules orifices qu’ils pratiquent dans la paroi de la galle (UMEH et JOSHI, 1993).
– Aprostocetus procerae (Hymenoptera: Eulophidae)
Les adultes d’A. procerae sont gros et mesurent environ 3 mm de long. Ils apparaissent avec une diversité de couleurs, principalement brun-orange avec des tâches noires sur le corps, au noir presque entièrement (WILLIAMS et al., 2002). A. procerae est un ectoparasitoïde de la pupe d’O. oryzivora. Grâce à son ovipositeur de 1,2 mm de long, la femelle transperce les tissus de la galle de riz et dépose probablement un seul œuf près de la pupe de son hôte, O. oryzivora. L’hyménoptère paralyse son hôte juste avant le dépôt de l’œuf, grâce au venin sécrété par les glandes annexes(NACRO, 1995). L’adulte d’A. procerae pond sur une pupe de la cécidomyie africaine du riz ou occasionnellement sur une grosse larve (NACRO et NENON, 2009).

Lutte contre les ravageurs du riz

Lutte culturale

Les méthodes culturales de lutte consistent au changement des modes de culture afin de réduire les dommages de l’insecte ravageur. Plusieurs options existent : – Le repiquage précoce et synchronisé ;
-La destruction des plantes hôtes sauvages (tenir la rizière, les canaux d’irrigation et les diguettes toujours propres). Ainsi, le désherbage de Oryza longistaminata avant la mise en place de la culture du riz pourrait sensiblement réduire la pression de la cécidomyie africaine du riz (BA et al., 2007).
– Utilisation dans la même région culturale de variétés à cycle de maturation proche (DAKOUO et al., 2002).
– La fertilisation ; une application adéquate d’engrais est nécessaire pour permettre à la plante de compenser les attaques dues à la cécidomyie. Cependant, des études menées par l’Institut National de Recherche sur les Céréales (NCRI) au Nigéria et l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) au Burkina Faso, ont montré que de fortes doses d’azote augmentent les infestations de la cécidomyie africaine du riz (WILLIAMS et al., 2002).

Lutte génétique ou résistance variétale

La lutte génétique se définit comme étant une propriété génétique donc héritable de la plante qui lui permet soit d’inhiber les densités de populations des insectes nuisibles capables de causer des pertes en rendement soit de produire des rendements satisfaisants bien que les densités des populations des insectes nuisibles n’aient pas été inhibées (DAKOUOet al., 2002). La lutte génétique présente plusieurs avantages car elle a très peu d’effets sur les insectes utiles. Elle ne pollue pas l’environnement et son coût est relativement peu élevé pour le paysan. Elle est également facile à mettre en œuvre.

Lutte chimique

La lutte chimique est l’utilisation de produits chimiques destinés à la destruction des ennemis des cultures. Cependant, elle présente certains inconvénients liés à son coût élevé et à ses effets néfastes pour l’environnement. De plus, son utilisation abusive peut entraîner des phénomènes de résistance au niveau des insectes visés. La lutte chimique est indiquée pour une utilisation rationnelle (DAKOUO et al., 2002). L’application d’un carbamate systémique, le furadan 5G (carbofuran), à la dose de 1200 grammes de matière active par ha (g. ma. /ha) au repiquage et d’une formulation d’extrait aqueux à base de poudre d’amande de neem à la dose de 200 g/l à partir du 30 ème jour après repiquage assure une bonne protection contre la cécidomyie africaine du riz et est moins préjudiciable aux parasitoïdes (BA, 2003).

Lutte biologique

La lutte biologique se définit comme étant «l’utilisation d’organismes vivants ou de leurs produits pour lutter contre d’autres organismes jugés nuisibles». Ceux-ci peuvent être des ravageurs des cultures, des mauvaises herbes, des microorganismes pathogènes, des vecteurs de maladies des plantes, des animaux ou des hommes, des parasites du bétail, ou encore des insectes des habitations (PINTUREAU, 2009). Elle présente l’avantage d’être écologiquement acceptable bien que sa mise en œuvre soit difficile et nécessite une bonne connaissance de l’écosystème. Au Burkina Faso, la cécidomyie du riz est contrôlée naturellement par deux parasitoïdes Platygaster diplosisae et Aprostocetus procerae capables d’infliger 60% de taux de parasitisme (NACRO, 1995).

Lutte intégrée

La lutte intégrée est une méthode décisionnelle qui a recours à toutes les techniques nécessaires pour réduire les populations des organismes nuisibles de façon efficace et économique, tout en respectant l’environnement (BOISCLAIR et ESTEVEZ, 2006). Dans la pratique, la lutte intégrée comprend six étapes :
– Identifier les ravageurs et leurs ennemis naturels ;
– Dépister les ravageurs et ennemis naturels et évaluer la situation ;
– Utiliser des seuils d’intervention ;
– Adapter l’écosystème ;
– Combiner des méthodes de lutte et évaluer les inconvénients des interventions.

MATERIEL ET METHODES

Matériel

Présentation de la zone d’étude

Le site de la Vallée du Kou est situé à l’ouest du Burkina Faso, une localité où les conditions biotiques et abiotiques sont favorables au développement de la cécidomyie africaine du riz. Il est situé à environ 30 km de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Faramana, frontière du Mali. Ce site est un périmètre rizicole irrigué de 1200 ha avec maîtrise totale de l’eau ayant pour coordonnées géographiques 4° 22’ de longitude Ouest ; 11° 22’ de latitude Nord et une altitude de 300 m. Le périmètre rizicole de la Vallée du Kou est divisé en huit blocs (en fonction des canaux d’irrigation) constitués par des parcelles paysannes (annexe 1).

Conditions météorologiques

Le climat de la Vallée du Kou est de type Sud-soudanien (GUINKO, 1984) et est caractérisé par l’alternance d’une saison pluvieuse monomodale de mai à octobre et d’une saison sèche de novembre à avril.
Les premières pluies ont été enregistrées dans le mois de mars en 2011. Les pluies se sont accrues à partir de ce mois pour atteindre un pic au mois d’août (271,5 mm). Par la suite, une décroissance s’en est suivie de septembre à octobre et les mois de novembre et de décembre n’ont enregistré aucune précipitation. Le cumul pluviométrique de 2011 était de 901,9 mm en 81 jours (figure 2).
Au cours de la saison humide 2011, les températures maximales ont connu une baisse de juillet à août (figure 3). Par la suite, elles ont évolué progressivement jusqu’au mois de novembre où la température maximale a atteint son pic (36 °C). La plus faible température maximale a été enregistrée au mois d’août (31,2 °C). A l’inverse des températures maximales, les températures minimales ont connu une croissance de juillet à août. Après avoir atteint le maximum durant le mois d’août (22,8 °C), les températures connaîtront une baisse progressive jusqu’au mois de décembre (figure 3). La température minimale la plus faible a été observée au mois de décembre (11 °C).
Dans l’ensemble, la température moyenne la plus élevée a été enregistrée au mois d’octobre (28, 4 °C) et celle la plus faible a été observée durant le mois de décembre (21,8 °C).
En ce qui concerne la saison humide 2011, l’humidité maximale a peu évolué de juillet à septembre (figure 4). Elle a atteint son maximum au cours des mois d’août et de septembre (94%). Par la suite, une décroissance s’en est suivie jusqu’au mois de décembre où l’humidité maximale atteint son minimum (88%). Après avoir connu une phase de croissance de juillet à août, la courbe de l’humidité minimale connait une décroissance jusqu’au mois de décembre. A l’image de l’humidité maximale, la plus faible humidité minimale a été enregistrée au mois de décembre (14%). Dans l’ensemble, l’humidité moyenne la plus importante a été observée au mois d’août (82%) tandis que la plus faible a été enregistrée au mois de décembre (51%).

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Table des matières

ABSTRACT
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Importance du riz au Burkina Faso
I.1. Différents types de riziculture pratiqués au Burkina Faso
I.1.1. Riziculture pluviale stricte
I.1.2. Riziculture de bas-fonds
I.1.3. Riziculture irriguée
I.2. Importance alimentaire du riz au Burkina Faso
I.3. Superficies, productions et importations du riz au Burkina Faso de 2000 à 2010
II. Principaux insectes ravageurs du riz
II.1. Lépidoptères foreurs de tige
II.1.1. Chilo spp. (Lepidoptera: Pyralidae)
II.1.1.1. Description
II.1.1.2. Biologie et dégâts
II.1.2.3. Ennemis naturels
II.1.2. Maliarpha separatella (Lepidoptera : Pyralidae)
II.1.2.1. Description
II.1.2.2. Biologie et dégâts
II.1.2.3. Ennemis naturels
II.1.3. Sesamia calamistis (Lepidoptera : Noctuidae)
II.1.3.1. Description
II.1.3.2. Biologie et dégâts
II.1.3.3. Ennemis naturels
II.2. Diptères endophytes
II.2.1. Diopsis spp. (Diptera, Diopsidae)
II.2.1.1. Description
II.2.1.2. Biologie et dégâts
II.2.1.3. Ennemis naturels
II.2. Présentation de la cécidomyie africaine du riz
II.2.1. Position systématique
II.2.2. Description
II.2.3. Biologie et dégâts
II.2.4. Ecologie
II.2.4.1. Facteurs abiotiques
II.2.4.2. Facteurs biotiques
II.2.4.3. Ennemis naturels
II.3. Lutte contre les ravageurs du riz
II.3.1. Lutte culturale
II.3.2. Lutte génétique ou résistance variétale
II.3.3. Lutte chimique
II.3.4. Lutte biologique
II.3.5. Lutte intégrée
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
I. Matériel
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.2. Conditions météorologiques
I.3. Matériel végétal
I.4. Fumure minérale
II. Méthodes
II.1. Méthodes d’échantillonnage au champ
II.1.1. Choix des champs pour la première période de repiquage
II.1.2. Choix des champs pour la deuxième période de repiquage
II.1.3. Choix des champs pour la troisième période de repiquage
II.2. Observations au champ et dissections au laboratoire
II.2.1. Observations visuelles au champ
II.2.2. Dissections au laboratoire
II.3. Dispositif de piégeage des populations des adultes de la cécidomyie africaine du riz
II.4. Récolte du riz
II.5. Méthodes de calcul et analyse des données
II.5.1. Méthodes de calcul
II.5.2. Analyse des données
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats
I.1. Evolution du tallage
I.2. Evolution du taux moyen de galles
I.3. Evolution du parasitisme larvaire dû à Platygaster diplosisae
I.4. Evolution du parasitisme pupal dû à Aprostocetus procerae
I.5. Composantes de rendement
I.5.1. Nombre de panicules
I.5.2. Rendement moyen (t /ha) et poids moyen de 1000 grains (g)
I.6. Dynamique des populations imaginales de la cécidomyie africaine du riz
II. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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