Les effets des feux de brousse
Le feu est le moyen privilégié des agriculteurs traditionnels pour l‟installation de leurs champs après défrichement de la forêt. Pour l‟éleveur, l‟utilisation du feu favorise l‟apparition des jeunes repousses des graminées vivaces très appréciées par le bétail. En zone humide, les feux sont généralement maîtrisés. Les conditions climatiques ne favorisent pas leur extension en dehors des zones mises à feu. Dans les zones sèches particulièrement, la maîtrise du feu est difficile et des incendies incontrôlés peuvent anéantir les réserves ligneuses et herbacées sur d‟importantes superficies. La persistance des feux de brousse non contrôlés contribue à la dégradation du couvert végétal et à la réduction du potentiel fourrager. Ces feux constituent un véritable fléau pour les formations végétales et pour la faune. Précoces ou tardifs, ils ont un impact considérable sur les ressources forestières, en réduisant notamment leur capacité de régénération. Le constat comporte les éléments suivants :
– une dégradation constante des ressources végétales, fauniques et halieutiques : La forêt classée de la Faya se dégrade rapidement, dans les zones de prélèvement du boisénergie des centres urbains, dans les zones de colonisation agricole dans la partie sud de la forêt classée de la Faya où on constate l‟apparition de processus locaux de désertification. Dans la forêt classée de la Faya l‟état n‟échappent pas à ces dégradations. La faune a considérablement régressé, certaines espèces ont disparu. Les ressources halieutiques ne relèvent leur potentiel que les années de crue importante.
– une crise sociale : Les rapports entre le service forestier et les populations se sont détériorés et sont marqués d‟un côté, par l‟autorité, de l‟autre par la méfiance. Cette situation de crise persistera tant qu‟une nouvelle politique forestière de la Faya plus conforme aux réalités rurales ne sera pas définie et surtout mise en œuvre. Par ailleurs, des conflits de plus en plus nombreux surgissent entre différents utilisateurs des ressources (conflits agriculteurs-éleveurs, migrants…)
Stratégie de conservation et de mise en valeur
La combinaison de ces deux résume le souci de mettre en place des opérations permettant à la fois de conserver et de créer des revenus substantiels aux populations riveraines, de renforcer la diversité biologique tout en valorisant l‟espace. Des possibilités sont données aux populations d‟exécuter des activités profitables : maraîchage, exploitation des produits forestières pour transformer en jus… dans ces conditions, les intérêts sont partagés entre les populations qui tirent des revenus et l‟espace classé dont la préservation dot s‟améliorer, le service forestier de Kasséla, depuis 2010, en même temps que la mise en place d‟un périmètre de restauration. L‟objectif de cette stratégie est de légaliser ces pratiques et de les valoriser pour régénérer cet espace. Cette démarche participe aussi à la réduction du déficit foncier auquel sont confrontés les agriculteurs de la localité. Les solutions préconisées par les ménages prônent toutes une gestion participative qui implique la population ainsi que les acteurs. Toutes les personnes enquêtées ont indiqué que la seule solution pour la restauration de la Faya est d‟impliquer la population locale dans la gestion en la confiante certaine responsabilité dans la gestion. La stratégie de conservation et de mise en valeur s‟observe aussi à travers le Gedefore qui a permis de clôturer 10ha pour les femmes exploitantes dans la forêt à la maraichère. Du fait des avantages tirés, les forestiers comptent agrandir ce périmètre à l‟intérieur de la forêt classée, afin d‟accroître les profits pour l‟ensemble des riverains. Cette procédure, réitérée par toutes les personnes influentes de la localité, risque de faire disparaître la forêt en peu de temps. Cet acte montre que l‟inorganisation est la principale source de problèmes de nature individuelle alors que la politique forestière prend en compte les revendications du groupe, comme élément moteur dans la gestion durable. La troisième contrainte concerne le pâturage, même si certains forestiers sont d‟avis que le périmètre de restauration renforce les différends entre éleveurs et agriculteurs. En effet, les contrats de culture, le périmètre de restauration, l‟espace occupé par le marabout, l‟avancée du front de salinité, etc., participent au rétrécissement du parcours du bétail au sein de la forêt classée. Avec cette progression, les éleveurs seront obligés de migrer vers d‟autres zones pour la pratique de l‟élevage extensif.
Déficit de terres de culture
Dans les parties précédentes, les enquêtes ont montré que les espaces de culture manquent énormément dans certains villages. Si quelques habitants peuvent compter sur la forêt de la Faya pour leur déficit en terres de culture, d‟autres ne voient que la forêt classée comme solution. C‟est pourquoi les demandes d‟occupation et les tentatives d‟accaparement s‟observent un peu partout dans ces villages, afin d‟avoir la mainmise sur le foncier de la forêt classée. Les contrats de culture, les empiètements et les litiges fonciers suffisent largement à justifier cette conquête de terres. Tout cela résulte de la progression des zones d‟habitation qui nécessite l‟acquisition de nouveaux espaces et explique les différentes tentatives d‟occupation.
Stratégie combinée de conservation et de mise en valeur
Elle constitue la seconde alternative proposée par les populations. Elle a reçu l‟appréciation d‟environ 100% des interlocuteurs. Il s‟agit de créer, sur une partie ou toute l‟étendue de la forêt classée, des mécanismes permettant de restaurer à la fois la végétation et de générer des revenus bénéfiques pour les populations locales. Le périmètre de 10 ha clôturés pour la gestion et la restauration des terres pour la maraichère est largement cité en exemple. Ce périmètre a vu la régénération des espèces végétales, l‟augmentation de la densité végétale, notamment herbacée, comme l‟illustre ces images et le retour de la faune sauvage… Nous avons aperçus sur le terrain que nous sommes capable de faire les deux à la fois la conservation et mise en valeur ,d‟après les résultat obtenu par le directeur de tan-voyage qui a répondu ouvertement qu‟ on peut faire les deux à la fois , d‟après lui la conservation renvoi à la sécurisation de l‟espace et la mise en valeur c‟est à dire l‟introduction des ressources les animaux et les espèces ,d‟après lui en sécurisant on peut introduire pour mise en valeur tous les cinq enquête sur le terrain on montrer que ses possible c‟est à 100% ont répondu OUI . La commercialisation du fourrage, très abondant dans le périmètre clôturé, permet aux membres du projet de générer des revenus. Ainsi, de petites parcelles fourragères, à l‟intérieur, sont vendues à 2.000f.cfa aux membres et 5.000f.cfa aux autres intéressés. Le produit de la commercialisation permet de réparer la clôture, de financer certaines activités comme les semences pour le maraîchage des groupements féminins. Actuellement, le projet est sous la direction des éleveurs, appuyés par les groupements féminins, véritables initiatrices. Le succès de l‟opération a suscité l‟idée de son élargissement et de sa diversification. Certains acteurs proposent la mise en place d‟une aire de détente, ou récréative, destinée aux populations urbaines et aux élèves qui veulent souvent faire des visites d‟étude et de promenade. Cette option stratégique constitue un moyen. D‟alléger la pression sur les ressources : la présence quotidienne des personnes dérange les exploitants et les occupants illégaux. Les éléments d‟une stratégie combinée de conservation et de mise en valeur par une aire de détente sont une possibilité bien accueillie par les acteurs à la base qui ont réagi très positivement à cette initiative Cette idée nécessite une fermeture totale ou partielle de l‟aire protégée, méthode efficace de restauration de la végétation, avec des espèces locales sans la transformation du milieu naturel et la baisse de la pression foncière. Il faut rappeler que le périmètre clôturé ne représente qu‟une infime partie de la forêt classée. Ainsi, le développement de cette stratégie de conservation et de mise en valeur nécessite l‟agrandissement du périmètre, au détriment des éleveurs transhumants, des agriculteurs ayant des contrats, des exploitants forestiers. Il faut rappeler que les droits d‟usage autorisent le pâturage, respecté depuis la période coloniale. Les agriculteurs ne comptent pas céder leurs acquis. Cette stratégie ne semble pas facile à réaliser car le consensus des acteurs ne peut être obtenu.
L’action de groupement dans la restauration de la forêt classée
Les femmes restent toujours à l‟initiative de la plupart des GEDEFORE tests. Par conséquent, le service forestier s‟appuie sur la coordination des femmes de la localité. Dans la zone, les femmes s‟organisent en petites associations d‟entraide, pour bénéficier du soutien des collectivités locales et GEDEFORE et mettre sur pied des tontines. Le groupement des femmes dénommé Fayaton est une association qui joue un rôle prépondérant dans la régénération de la couverture végétale. D‟après le résultat recueilli sur le terrain lors des enquêtes auprès de l‟ingénieur, la directrice technique et 3 autres personnes ont affirmé que la fayaton pose des actions concrètes dans la régénération et la restauration de la Faya. L‟action de groupement de l‟association de la Fayaton ne responsable au sein de l‟association se charge de collecter les cotisations périodiques afin de remettre, par rotation périodique, à un des membres du groupement. Le service forestier collabore avec le groupement de femmes « Oumar Toure », pour le projet financé par le pneu. Il les a intégrées dans la lutte contre la dégradation de la forêt classée de la Faya, dans les actions de reboisement de la partie sud de la forêt classée, pour la mise en place d‟une ceinture verte. Après des années d‟efforts, toutes les plantations ont disparu à cause de la divagation des animaux et des coupes clandestines.
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Table des matières
INTRODUCTION
Contexte et justification du sujet
Objectif spécifique
1. LA REVUE DOCUMENTAIRE
2. LA COLLECTE DES DONNEES DE TERRAIN
2.1. LES ENQUETES DE TERRAIN
2.2 LES GUIDES D‟ENTRETIEN
3. LA CARTOGRAPHIE MULTI-DATES
3.1. DONNEES
3.2. Traitements des données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
CHAPITRE 1 : CADRE PHYSIQUE DU MILIEU
1.GEOLOGIE ET GEOMORPHOLOGIE
1.1. GEOLOGIE
1.2. UNITE MORPHOLOGIQUES
1.3. LES SOLS
2. RESSOURCES HYDRIQUES
2.1. LES NAPPES SOUTERRAINES
3.2. LES ELEMENTS DE CLIMAT
3.2.1. LA PLUVIOMETRIE
3.2.2. LES VENTS
3.2.3 LES TEMPERATURES
3.2.4. L‟EVAPORATION
3.2.5 L‟HUMIDITE RELATIVE
4. LA VEGETATION ET LA FAUNE
4 .1. LES GALERIES DEGRADEES
4.2. LES SAVANES BOISEES
4.3 FORETS CLAIRES DEGRADEES
4.4 SAVANES ARBOREES
4.5. SAVANES ARBUSTIVES ET SAVANE ARBUSTIVES ASSOCIEES AUX BOWE
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
1. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BAGUINEDA ET HISTORIQUE DE SON PEUPLEMENT
1.1. UN PEUPLEMENT HUMAIN CONTRASTE DEPUIS LES ORIGINES
2. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
3. STRUCTURE DE LA POPULATION
4. COMPOSITION ETHNIQUE ACTUELLE DE LA COMMUNE DE BAGUINEDA
4.1. STRUCTURE DE LA POPULATION SELON LA RELIGION
4.2. L‟ISLAM
4.3. LE CHRISTIANISME
4.4. LA RELIGION TRADITIONNELLE
CHAPITRE 3 : ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
1. L‟AGRICULTURE
2.L‟ELEVAGE
3. EXPLOITATION FORESTIERE
4. PECHE
5. LES SERVICES ET COMMERCE
6. LE TOURISME
7. L‟INDUSTRIE
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISATION DES PRINCIPALES RESSOURCES FORESTIERES ET DYNAMIQUE DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
CHAPITRE 1 : TYPOLOGIE DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
1. HISTORIQUE DE LA FORET DE LA FAYA
2-LA FLORE
3. LA DIVERSITE FAUNISTIQUE
3.1 LA FAUNE TERRESTRE
3.2. L‟AVIFAUNE
CHAPITRE 2 : DYNAMIQUE DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA FORET CLASSEE DE FAYA
1. LA DYNAMIQUE SPATIALE : UNE CINEMATIQUE EN 3 ETAPES
2. SITUATION DE LA FORET CLASSEE EN 1986
5. L‟ETAT DU FORET CLASSE DE FAYA EN 2018
CHAPITRE 3. FACTEURS DE DYNAMIQUE DE LA FORET CLASSEE DE FAYA ET DEFIS DE SA DE GESTION
1. IDENTIFICATION DES FACTEURS DE DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL
1.1. LES ACTIVITES HUMAINES, FACTEUR DE VULNERABILITE DES RESSOURCES FORESTIERES
1.2. L‟IMPACT DE L‟EXPLOITATION DU BOIS D‟ŒUVRE
1. 3. L‟IMPACT DES SYSTEMES DE CULTURE
1.4. L‟IMPACT DE LA RECOLTE DES PRODUITS FORESTIERS LIGNEUX ET NON LIGNEUX
1.5. LES EFFETS DES FEUX DE BROUSSE
1.6. LE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
2.1 L’AGRICULTURE ET SES MODES ARCHAÏQUES
2.2 DEFIS DE LA GESTION DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
3. L’ETAT DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
3 .1. LE CONSTAT COMPORTE LES ELEMENTS SUIVANTS
3.2. PERTE DE LA FORMATION NATURELLE
3.3. LA REDUCTION DE LA BIODIVERSITE DANS LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
TROISIEME PARTIE : ROLE DES ACTEURS ET LEURS STRATEGIES D‟INTERVENTION DANS LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
CHAPITRE 1 : CONNAISSANCE DES ACTEURS INTERVENANT DANS LA GESTION DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
1.1.DES AGENTS FORESTIERS DEVOUES A LA TACHE
1.2.TAM-VOYAGE TOURISME ET ECOTOURISME DE VISION AMODIATEUR
1.4. IMPLICATION DES COLLECTIVITES LOCALES
1.5. UNE VOLONTE D‟ACTION DES POPULATIONS LOCALES
2.1 ROLE DE GEDEFORE II DANS LA GESTION DES RESSOURCES DE LA FORESTIERE DE LA FAYA
2.2 ROLE DES EAUX ET FORET DANS LA GESTION DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA FAYA
2.4 ROLE DE TAM-VOYAGE DANS LA GESTION DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA FAYA
2.5 ROLE DES STRUCTURES INTER VILLAGEOISES DE GESTION (DIF)
3.3 UNE GESTION PARTICIPATIVE
3.4 APPROPRIATION DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
3.5 L‟ELABORATION D‟UN PLAN D‟AMENAGEMENT
3.6 RESPONSABILISATION DES ACTEURS LOCAUX
3.7 L‟ORGANISATION DES ACTEURS
3.8 LA RESPONSABILISATION COMMUNAUTAIRE
CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES DE VALORISATION DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
1. LES OBSTACLES
2. ANALYSE DES STRATEGIES
2.1 LA CONSERVATION ET SES OBSTACLES
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES PROBLEMES ET PERSPECTIVES DE GESTION DURABLE DE LA FORET CLASSEE DE FAYA
1.LES PROBLEMES DE LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
1.1 SON POSITIONNEMENT PAR RAPPORT AUX HABITATIONS
1.3. DEFICIT DE TERRES DE CULTURE
1.4. PERENNISATION DES CHAMPS DANS LA FORET CLASSEE DE LA FAYA
1.5. MANQUE DE GESTION ET D‟AUTORITE
1.6. SURCHARGE DU BETAIL
1.7. COORDINATION DANS LES ACTIONS
1.8. SATISFACTION DES BESOINS PERSONNELS
2. LES STRATEGIES PRECONISEES PAR LES DIFFERENTS ACTEURS
2.1 STRATEGIE DE CONSERVATION
2.2. STRATEGIE COMBINEE DE CONSERVATION ET DE MISE EN VALEUR
3. LA METHODE DE RECUPERATION DES TERRES PAR LES FORESTIERS
3.1. REBOISEMENT DANS LES CONTRATS DE CULTURE
3.2. LA MULTIPLICATION DES PROJETS DANS LA FORET CLASSEE
4. L‟ACTION DE GROUPEMENT DANS LA RESTAURATION DE LA FORET CLASSEE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIE
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