IMPLICATION AU REGIME ALIMENTAIRE DES LEMURIENS SUBFOSSILES

Caractères morphologiques utilisés dans cette étude

A. Crâne des Primates : Le crâne est la partie supérieure ou antérieure du squelette chez les Vertébrés. Il est essentiellement destiné à protéger le cerveau. Il repose sur la rachi cervicale par l’intermédiaire de l’atlas ou vertèbre cervical n°1. Les os du crâne des Vertébrés supérieurs se subdivisent en os structuraux et en os fonctionnels. Par les différents éléments qui les constituent, le crâne des Primates offre de grandes variations. Il diffère de celui des autres Mammifères, par les tendances évolutives suivantes : accroissement graduel de la cavité cérébrale accompagné d’un retrait plus ou moins marqué de la face et de la mâchoire. Ce retrait entraîne, comme conséquence, une diminution du volume des muscles masticateurs, temporaux, et de leur zone d’insertion, une séparation de plus en plus complète de l’orbite et de la fosse temporale. Chez les Primates les plus primitifs, l’orbite, bordée à l’arrière par un anneau osseux comprenant le frontal, communique largement avec la fosse temporale, mais chez tous les groupes évolués, une cloison (encore incomplète chez les Tarsiers) formée par le frontal et l’alisphénoïde, sépare l’orbite de la fosse temporale. En outre, l’autre caractéristique du crâne des Primates a trait à la position du foramen magnum ou trou occipital. Il s’agit de la migration du foramen magnum sous la portion inférieure du crâne. Chez les formes primitives, les Prosimiens, il s’ouvre à l’arrière ducrâne et chez les grands Simiens, les plus évolués, il vient se situer en position anteropostérieur. Ce déplacement se trouve associé à une flexure à l’axe de base du crâne qui amène la région faciale en dessous de la région cérébrale. Cette évolution s’associe aussi au déplacement des orbites sur la région faciale, et à la réduction de l’arcade zygomatique. Ainsi, chez les Prosimiens, les orbites se situent plus ou moins latéralement et sont en position antérieure chez les plus évolués.
B. Le foramen infra orbitaire : Tous les Mammifères possédant des vibrisses ont des foramens sur les os du crâne, sauf chez l’adulte du Rhinocéros et les Humains (Van Horn, 1970) (103). Le nombre des vibrisses explique la variation de la taille de foramen infra orbitaire à travers des Mammifères (Kay R. et Cartellier M., 1977) (57). Le foramen infra orbitaire varie en nombre et en taille chez les Primates. Certains enont deux, cas de Babakotia, Palaeopropithecus, Hadropithecus, et Megaladapis, et les autres trois comme l’Archaeolemur, l’Archaeoindris et Mesopropithecus et un seul chez le Pachylemur.
C. Molaire supérieure : Les molaires sont le quatrième type de dents qui se trouvent postérieurement dans la bouche. Elles sont plus complexes chez les Mammifères et servent à écraser et mastiquer la nourriture (Ankel-Simons 2007) (4). Chez les Primates, la face occlusale des molaires supérieures comprend : trois cuspides ou tubercules principaux, un interne ou lingual, deux externes en position buccales et deux tubercules secondaires. Le tubercule interne s’appelle protocône. Il est plus ou moins en forme de croissant. Ses pointes se prolongent par deux crêtes qui se dirigent parallèlement aux côtés antérieur ou mesial et postérieur ou distal de la dent. Sur chacune d’elles se développe un tubercule secondaire, pour la protoconule sur la crête antérieure, et pour la metaconule sur la crête postérieure. La morphologie de la face occlusale d’un Primate traduit son régime alimentaire. En effet il y a une relation entre la morphologie de la face occlusale de la dent et le régime alimentaire. (Hunter A. J., 1995 (52), Ankel-Simons, 2007 (4)).

Foramen infra orbitaire (FIO) ,deuxième molaire supérieure (M²)

                 En construisant les deux droites de régression de ln FIO en fonction de M², elles se croisent aussi au centre de gravité (point d’intersection B : moyenne de FIO et moyenne de M²). Ce signifie qu’il y a une forte corrélation positive entre le FIO et la M². En effet, plus la taille de M² croît plus la taille de foramen augmente.

Pourquoi aucun subfossile ne mange-t-il pas des insectes à cette époque là ?

Cela s’explique pour des raisons suivantes :
– Madagascar était totalement couverte de forêts avant l’arrivée de l’homme il y a 2000ans, ces Lémuriens géants avaient vécu dans des milieux forestiers très riches et abondants en nourriture. Certains étaient quadripèdes terrestres et d’autres étaient grimpeurs, il y avait aussi des suspenseurs sur les arbres. Puisqu’ils étaient des animaux arboricoles, ils avaient des aliments en abondance, comme des fruits et des feuilles et n’avaient aucun concurrent (Koechlin, J.L., et al, 1974(59), faune et flore de Madagascar, 1978 (21))
– Les insectes, proies des Lémuriens nocturnes, cas de Microcebus, sont très actifs pendant la nuit. Or les Lémuriens subfossiles sont des Lémuriens crépusculaires et diurnes (Godfrey, L. R. et al, 1995) (40).
– La taille et le régime alimentaire sont en corrélation. Nous savons que les Lémuriens subfossiles ont tous de tailles plus grandes que les Lémuriens actuels. Seuls les Mesopropithecus ont une taille environ égale à celle du Lémurien vivant Indri indri et Propithecus, environ 10kg. Les animaux, incluant les Primates, avec un régime alimentaire basé sur des plantes sont souvent de grande taille que ceux qui se nourrissent de protéine plus précisément des insectes, cas de Microcebus, Mirza. En fait, les Primates actuels, de par leur petite taille, ont besoin beaucoup d’énergie qu’ils trouvent en se nourrissant d’insectes comme source de protéine et de quelques sucres (Charles-Dominique P., 1990 (16) ; Ankel- Simons. 2007 (4)). Par ailleurs, la taille de ces subfossiles était suffisamment grande qu’il leur était difficile d’attraper les insectes qui sont très mobiles et volants. Ainsi, ils préféraient plutôt des fruits et des feuilles que des insectes.

CONCLUSION GENERALE

                 L’étude, réalisée par des mensurations de crâne, une deuxième molaire supérieure et surtout la taille des foramen infra orbitaire, est intéressante permettant de tirer les conclusions suivantes :
– La taille du foramen infra orbitaire est corrélée positivement avec la taille du crâne et la taille de la deuxième molaire supérieure ;
– Elle a une relation avec la préférence alimentaire. Les Primates frugivores et les folivores ont une plus large foramen infra orbitaire que les insectivores. Il n’y a pas de différence significative entre les Frugivores et les Folivores ;
– Tous les Lémuriens subfossiles semblent se nourrir de fruits et de feuilles mais pas d’insectes.
Ces préférences s’expliqueraient leur paléo environnement, à leur activité et surtout à leur taille plus grande que celle des Lémuriens actuels. La taille du foramen infra orbitaire est très intéressante en ce sens qu’il est rare de rencontrer des fossiles entiers pour déterminer le régime alimentaire. En effet, en cas de l’absence des dents, elle nous renseigne sur l’alimentation. Ainsi, le foramen infra orbitaire joue un rôle prépondérant dans le régime alimentaire des Primates. Quoiqu’il en soit, ces résultats restent partiels et méritent d’être complétés ultérieurement par le nombre, l’épaisseur, et la longueur des vibrisses chez les Primates actuels à l’exception de l’Homme d’une part et la meilleure connaissance en matière de besoin protéique chez les Primates de petite taille d’autre part, afin de permettre de prendre des mesures pour la préservation des espèces endémiques de Madagascar. Ainsi, avec la taille petite des Lémuriens actuels, leur alimentation est très limitée car la destruction de leur écosystème se poursuit graduellement à Madagascar. Ainsi, il est nécessaire de continuer, de renforcer la protection des aires protégées et de bien gérer nos Lémuriens actuels pour qu’ils ne finissent pas comme les Subfossiles. La valorisation des sites fossilifères, témoins des événements passés servant des leçons pour le futur, est un facteur primordial pour des mesures appropriées et efficaces. Les caractères morphologiques et anatomiques des fossiles et des subfossiles, en particulier les caractères crâniens, peuvent nous fournir des informations sur la paléoécologie des animaux disparus. Il existe des problèmes relatifs majeurs à leurs gisements, telle que la dégradation des sites à cause de l’érosion, de l’action de l’homme et surtout de l’inadéquation de la structure administrative villageoise et juridique. L’éloignement des centres administratifs favorise en effet l’exploitation illicite et sauvage de ces sites. A la lumière de ces problèmes, il se trouve que les sites méritent et demandent des mesures de protection et de gestions appropriée et intégrée. Autrement dit, il s’avère nécessaire et indispensable d’appliquer des mesures de protection par la mise en place:
– des infrastructures car jusqu’à maintenant aucun gisement fossilifère n’est reconnu ni comme Parc National ni comme Aire Protégée. La mise en place de telle structure est indispensable pour la sauvegarde des fossiles contre le  pillage et l’exploitation illicite,
– d’une éducation adéquate : il s’agit non seulement d’établir des programmes d’enseignement et des programmes de mission audiovisuelle mais de conscientiser les populations riveraines sur la valeur des pièces fossiles,
– d’un cadre juridique adapté et intégré. Bien que des lois existent déjà depuis la 1 ère République Malagasy, leur application et leurs impacts sur les exploitants et la population sont encore loin d’être effectifs,
– des procédures administratives pour l’extraction et les ramassages de spécimen qui devraient être comme suit :
 délivrance d’une autorisation de ramassage ou d’extraction sanctionnée par un paiement de redevance,
 limitation des quantités à récolter,
 éviter la destruction et la dégradation des sites durant l’extraction et le ramassage,
 et enfin, la durée de validité de l’autorisation est d’un an renouvelable.
Si nous appliquons rigoureusement ces lois et ces règlements, nous pouvons toujours avoir les échantillons des animaux disparus que nous, les chercheurs, avons besoin pour l’avancement des recherches et de connaître l’ancien mode de vie des animaux.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
I.1. SITES ET CLASSIFICATION
I.2. CARACTERES GENERAUX
I.2.1. LEMURIDAE
I.2.2. MEGALADAPIDAE
I.2.3.ARCHAEOLEMURIDAE
I.2.4. PALEOPROPITHECIDAE
I.2.5. DAUBENTONIIDAE
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II.1. LES MATERIELS
II.1.1. Les matériels de laboratoire
II.1.2. Les matériels subfossiles
II.1. 2.1. La provenance
II.1.2.2.Le choix
II.1.3. Les matériels actuels
II.1.3.1. La provenance
A. les échantillons actuels
B. Les profils alimentaires
II.1.3.2. Le choix
II.1.4. Observation directe sur terrain
II.2. METHODES
II.2.1. Mensurations ostéométriques
II.2.1.1. Caractères morphologiques utilisés dans cette étude
A. Crâne des Primates
B. Le foramen infra orbitaire
C. Molaire supérieure
II.2.1.2. Mesures crâniennes et dentaires
A. Longueur et largeur maximales du crâne (figure 5)
B. Longueur et largeur de la deuxième molaire supérieure (figure 6)
C. Mesure du foramen infra orbitaire
II.2.2. METHODES STATISTIQUES
II.2.2.1. Moyenne géométrique pour la forme crânienne ou MGC
II.2.2.3. Normalisation des mesures
II.2.2.4. Les différentes analyses
A. Analyse de corrélation et des droites de régression .
A.1. Analyse des droites de régression : METHODE DES MOINDRES CARRES
A.2. Analyse de corrélation : coefficients de détermination R² et coefficients de corrélation R
B. Test de Wilcoxon
CHAPITRE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. MENSURATIONS OSTEOMETRIQUES (MGC, M², FIO) NORMALISATIONS DES MESURES, ET REGIMES ALIMENTAIRES CORRESPONDANTS
LPPV : Laboratoire de Primatologie et de Paléontologie de Vertébrés
AM : Academie Malagasy
III.2. RELATION ENTRE LES TROIS MESURES ANTHROPOMETRIQUES DETERMINEES PAR LES DROITES DE REGRESSION ET LES COEFFICIENTS DE CORRELATION
III.2.1. Foramen infra orbitaire (FIO), Moyenne géométrique du crâne (MGC)
III.2.2. Foramen infra orbitaire (FIO) ,deuxième molaire supérieure (M²)
III.3. DEGRE DE RELATION ENTRE LE FORAMEN INFRA ORBITAIRE ET LE REGIME ALIMENTAIRE DES PRIMATES ACTUELS
III.4. REGIME ALIMENTAIRE DES LEMURIENS SUBFOSSILES
CHAPITRE IV : DISCUSSION
IV.1. RELATION ENTRE LES CARACTERES MOYENNE GEOMETRIQUE DU CRANE, LA DEUXIEME MOLAIRE SUPERIEURE ET LA TAILLE DU FORAMEN INFRA ORBITAIRE
IV.2. RELATION ENTRE LE REGIME ALIMENTAIRE ET LE FORAMEN INFRA ORBITAIRE
IV.3. REGIME ALIMENTAIRE DES LEMURIENS SUBFOSSILES
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *