Les progrès réalisés depuis une trentaine d’années sont énormes, le Pr. I. P. Branemark y a beaucoup contribué en développant le concept de l’ostéointegration. Ses études ont prouvé la fiabilité du système tant au niveau de l’implant que de la prothèse implanto-portée.
Le succès à long terme de l’ostéointegration des implants dépend de leur degré d’ancrage, de leur stabilité après la phase chirurgicale, et également de l’importance des charges supportées par ces implants durant la fonction masticatrice. D’où la recherche d’un bon équilibre entre ces deux facteurs (chirurgie et prothèse) lors de l’établissement du plan de traitement. Le praticien en odontologie est souvent confronté dans sa pratique à des difficultés d’ordre général et surtout local pour stabiliser une prothèse adjointe conventionnelle chez un édenté total. La prothèse implanto-portée apporte une solution intéressante au problème du patient édenté total et augmente notoirement son confort.
CONSIDERATIONS ANATOMIQUES
ZONES ANATOMIQUES A RISQUE
Au maxillaire supérieur
Le maxillaire est un os pair non symétrique creusé de deux volumineuses cavités : les sinus maxillaires ou antres d’Highmore.Il est situé au dessus de la cavité buccale, au dessous de la cavité orbitaire et en dehors des fosses nasales .
On lui distingue :
* Un corps comprenant une base, trois faces latérales et six bords.
* Trois apophyses : pyramidale, montante, et palatine.
* Le sinus maxillaire :
C’est une cavité creusée à l’intérieur du corps du maxillaire, généralement à la forme d’une pyramide triangulaire et occupe à peu prés toute l’épaisseur de l’apophyse pyramidale .
Par rapport aux obstacles anatomiques à éviter lors de la pose d’implant, le maxillaire est divisé en 5secteurs
– la zone antérieure.
– le pilier canin.
– secteur sous sinusien
– secteur tubérositaire
– pilier pterygomaxillaire.
la zone antérieure
C’est le secteur esthétique de la denture. La préservation de la table externe sur toute sa hauteur est une nécessité. L’implant restera à distance de la suture intermaxillaire qui, bien qu’étant une synarthrose, présente une relative mobilité néfaste à la stabilisation primaire de l’implant.
– le canal palatin antérieur ou foramen naso-palatin: Il résulte de l’union de deux demi gouttières latérales appartenant chacune à l’apophyse palatine correspondante. Toute lésion à ce niveau entraîne un risque hémorragique non négligeable.
– les fosses nasales : Ce sont des cavités anfractueuses, séparées l’une de l’autre par une mince cloison sagittale et situées au dessus de la cavité buccale, au dessous de la cavité crânienne et en dedans des cavités orbitaires.
Il y a un risque d’effraction de la muqueuse pituitaire avec épistaxis et possibilité d’infection péri-implantaire en cas de lésion au niveau de l’épine nasale antérieure .
Le pilier canin
Les conditions biomécaniques font de la canine un secteur excellent d’implantation car elle réunit les conditions anatomiques idéales pour un bon ancrage. La hauteur et l’épaisseur d’os sont importantes.
– le sinus est étendu antérieurement, son prolongement antérieur correspond à la face postéro-interne du pilier canin.
– le canal dentaire antérieur et supérieur : parcourt le pilier canin vers le bas en livrant passage aux vaisseaux et nerfs dentaires antérieurs destinés à la canine et les incisives. Une lésion des artérioles peut entraîner une hémorragie sans conséquence.
– le trou sous orbitaire : situé sur la face génienne du maxillaire supérieur, il termine en avant le canal sous orbitaire.Toute lésion à ce niveau entraîne une anesthésie ou paresthésie de la lèvre supérieure, des incisives et de la canine homo latérale.Il faut être prudent en cas de maxillaire très résorbé.(schéma 1)
– les fosses nasales : La paroi antéro-interne du pilier correspond à la paroi interne des fosses. Le risque est le même que celui déjà évoqué ci-dessus, il est important de conserver l’intégrité de la muqueuse.
Secteur sous sinusien :
C’est la région de l’arcade dentaire maxillaire la plus touchée par l’édentement, elle est moins favorable pour la mise en place des implants du fait de la présence du sinus.A ce niveau l’os est de nature très spongieuse et de faible volume.
– la région prémolaire :
C’est une zone très délicate, seule une faible épaisseur d’os spongieux sépare la corticale du plancher sinusien du fond de l’alvéole. Il existe toutefois des techniques reconstructives qui rendent maintenant cette zone exploitable.
– la région molaire :
– les apex de la 1ère molaire sont en rapport intime avec le sinus.
– les apex de la 2ème molaire sont séparés du sinus par une travée d’os compact. A noter l’émergence du canal palatin postérieur du coté palatin.
OSTEOARCHITECTURE DES MAXILLAIRES
Au maxillaire supérieu
C’est un os formé de tissu compact, une structure s’apparentant à la lamina dura a été décrite par CREPY variant de 0,1 mm à 1 mm d’épaisseur, bordant à la fois l’os externe et les cavités pneumatiques.Il n’intègre pas les contraintes crées par la mastication, celles-ci captées par les dents sont transmises par l’intermédiaire de trabécules osseuses formées d’os spongieux. Le reste de l’os maxillaire n’est composé que d’os papyracé. [16 ; 60 ;71]
L’os maxillaire est composé de nombreuses pièces osseuses creuses et de cavités telles que la cavité orbitaire, le sinus maxillaire et les fosses nasales. Ces cavités ont des parois très minces par contre certains bords sont très épais (1-10mm)et forment de véritables colonnes osseuses ou des poutres de résistance entre lesquelles existent des lignes de faiblesse qui expliquent les lignes de fractures de LEFORT.Ainsi donc en dehors de la zone du pilier antérieur et externe l’os maxillaire est peu favorable à supporter une implantation.
A la mandibule
La mandibule constitue à elle seule le squelette facial mobile, et donc est le point d’arrivée des muscles masticateurs puissants, élévateurs et abaisseurs de la mandibule. [71]
Pour répondre aux contraintes liées à l’insertion de ces muscles, la mandibule développe une corticale osseuse lui assurant une grande rigidité. On lui décrit trois zones :
– zone de la région incisive : L’étui cortical est naturellement épais au niveau symphysaire avec prédominance d’os compact, son épaisseur décroît sensiblement et rapidement de mésial en distal.
– zone de la canine jusqu’à la dent de sagesse : L’épaisseur de l’étui est variable avec des infléchissements au niveau du trou mentonnier, de l’alvéole de la 2èmeprémolaire, de l’espace inter-dentaire 2ème prémolaire et 1ère molaire, du septum interadiculaire de la 2ème molaire, de l’espace 2ème molaire –3ème molaire et du versant distal de la 3ème molaire.
– zone de la branche montante : Au niveau du triangle rétromolaire existe une très faible corticale osseuse.
L’os spongieux est formé de minces lamelles incurvées et le plus souvent fenêtrées appelées trabécules dont l’épaisseur croit en de multiples points de jonction. Elles s’amincissent à leur extrémité libre délimitant ainsi des cavités appelées alvéoles comblées de moelle osseuse, elles sont minuscules à la périphérie de l’os et au niveau du canal mandibulaire et s’accroissent au fur et à mesure que l’on pénètre dans la spongiosa.
D’après ROUX : L’os tend à l’hypertrophie par activité et à l’atrophie par inactivité. La zone la plus épaisse de la corticale se situe au niveau :
– des molaires et des prémolaires, là où les contraintes manducatrices sont les plus élevées.
– des zones d’insertion musculaire (L.O.I et L.O.E).
Donc la mandibule a la double fonction de support des muscles masticateurs et d’intégration des contraintes manducatrices, et fera donc un site idéal d’implantation dentaire.Cependant il existe une zone principale à haut risque pour une implantation mandibulaire :Le canal dentaire inférieur dont le diamètre moyen avoisine 2 à 2,5mm.
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME