Depuis les années 1960, la décentralisation culturelle de la France est en marche. La place de la culture aux yeux du gouvernement prend de l’ampleur. Longtemps, Paris fût le berceau de la culture française, mais l’Etat pris la décision d’étendre ce privilège à la province. Bourges est l’un des exemples de cette décentralisation, avec la création de la première Maison de la Culture dédiée aux spectacles vivants. Inaugurée en avril 1964 par André Malraux, elle fût l’un des lieux fort de cette revendication culturelle provinciale, notamment grâce à sa troupe de théâtre. Cette volonté de démocratisation culturelle, de créer un lieu propice à la découverte mais aussi à la création, consiste à unir des personnes de tous horizons sociaux. Ceci est permis dans ce lieu de rencontre et de vie qu’est la Maison de la Culture. Cette Maison de la Culture, résidente de la ville de Bourges, voit ses portes se fermer en 2009, après l’annulation du chantier visant à la réhabiliter. La ville de Bourges, petite ville du département du Cher, en région Centre, d’environ 70.000 habitants reste donc privée de cette Maison de la Culture, chère à chacun de ses citoyens. Le projet que j’ai choisi de traiter est donc la reconstruction d’une nouvelle Maison de la Culture. La ville étant dans une période de déclin en terme démographique, et disposant de quartiers sensibles, le but est donc de redonner une attractivité à cette ville, tout en créant une meilleure cohésion entre ses habitants.
La Ville de Bourges
La situation géographique et organisation urbaine
Bourges est une commune française située dans le département du Cher, en région Centre. C’est la préfecture du Cher. Bourges se situe à environ 250 kilomètres au sud de Paris, à 140 kilomètres à l’Est de Tours et à 190 kilomètres au nord de Clermont-Ferrand. Le réseau autoroutier relie la ville à environ 1h d’Orléans, 1h30 de Tours, 2h30 de Paris et 4h de Lyon, notamment grâce à l’A75 qui relie Clermont Ferrand à Orléans et grâce au tronçon qui permet de rejoindre Vierzon et ainsi d’accéder à l’A85 et à l’A20. La ville actuelle compte environ 69km², celle-ci s’est développée autour du centre historique. Son expansion territoriale, débutée à la révolution industrielle par le percement du canal de Berry et du chemin de fer a réellement explosé lors de l’arrivée des établissements militaires au XIXème siècle. Dans les années soixante la naissance d’une Z.U.P (Zone à Urbaniser en Priorité), située au- delà de la voie ferrée et des marais au Nord de la ville, vient répondre à un manque de logements. En 1965, un secteur sauvegardé d’environ 64 ha au sein du centre historique est mis en place. Vingt ans après, on assiste à la création du lac d’Auron et au développement de logements sociaux au Sud, autour du lac. On voit aujourd’hui de plus en plus fleurir des cités pavillonnaires venant combler les espaces libérés par les marais ou les friches industrielles et militaires. La ville de Bourges est traversée par de nombreux cours d’eau notamment l’Yèvre et l’Auron, ce qui induit la présence de marais au pied du centre historique. Cela entraine également des risques d’inondations particuliers notamment aux alentours de l’Auron.
La situation démographique
La ville a connu de grands écarts de population : seulement 15 000 habitants pendant la révolution, contre 45 000 dans les années 1910. Le pic est finalement atteint à la fin des trente glorieuses avec 77 300 habitants. Aujourd’hui, Bourges compte près de 67 000 habitants, et dispose d’une densité de 971,6 hab. /km2 , celle-ci semble assez faible au vu des densités de villes comme Châteauroux (1816,2), Tours (3900,1) ou Orléans (4120,2) mais elle reste tout de même nettement supérieure à la moyenne nationale (101,6). On peut facilement supposer que cette perte brutale d’habitants est due à la fermeture d’importantes infrastructures industrielles comme les fonderies de Mazières, mais aussi par la diminution de la production d’armement et la délocalisation d’une partie de la production de l’usine Michelin présente sur la commune limitrophe de Saint-Doulchard. On constate également un taux de variation négatif de la population entre 1999 et 2009 (-0,8%) qui traduit certainement un exode des populations vers les grandes villes avoisinantes qui ont, quant à elle, un taux légèrement positif, ceci peut être expliqué par un léger manque d’infrastructure universitaire. Il est donc nécessaire de réagir à ce manque d’attractivité de la commune et à cette perte d’habitant.
La présence d’une population hétéroclite
La population de la ville de Bourges est assez hétérogène même si les 15- 29ans et les 45-59ans sont légèrement plus présents en 2009.
En 1999 le centre-ville comptait 6219 habitants, parmi eux la proportion des plus de 60ans est de plus de 22% contre un peu moins de 17% pour les moins de 20ans. Ce qui traduit une population plutôt vieillissante en centre-ville. Il faut également souligner que la moitié des cadres résidant sur la commune habitent en centre-ville. Une grande majorité des cadres n’habitant pas en centre-ville résident dans la cité pavillonnaire du Golf, au Sud de la commune à proximité du lac d’Auron. La ville se compose également de deux Zones Urbaines Sensibles (ZUS) et de trois Nouveaux Quartiers Prioritaires (NQP). La ZUS la plus importante est celle de Bourges Nord, elle compte près de 10 605 habitants, et malgré de gros efforts de réhabilitation effectués dans le cadre du Plan de Rénovation Urbain, reste stigmatisée et en marge de la commune.
Cette perte de population dans ces quartiers s’explique par les relogements dus aux destructions de tours et de barres dans le cadre du plan de rénovation urbain, ces personnes sont relogées dans les logements vacants présents dans la ville, comme par exemple, à l’hôtel Dieu en centre-ville. Malgré les pertes de populations dans ces Zones urbaines sensibles, on ressent encore un clivage Nord/Sud qui s’opère avec au Nord un quartier « politique de la ville » comprenant plus de 10 000 habitants vivant dans des logements majoritairement collectifs, et au Centre et Sud, la présence de population plus aisés résidant principalement dans des maisons individuelles.
La dynamique urbaine de la ville
La ville de Bourges fait partie d’un SRADDT (Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire) dont trois domaines constituent le socle : « La formation et le développement universitaire ; l’innovation et la recherche ; les infrastructures ». Celui-ci a pour but de dégager des axes de développement à l’horizon 2020 en ouvrant cette réflexion à la parole citoyenne. Les Plan d’Aménagement et de Développement Durable donnent également les grandes lignes du développement de la ville, je m’appuierai sur ces documents afin de montrer les besoins du territoire. Malgré les désirs actuels de préférer la densification, la ville de Bourges continue un étalement urbain notamment sur le quartier du Val d’Auron, avec la création récente de cités pavillonnaires mais également de maison individuel de l’OPHLM de Bourges. Les grands projets de la ville sont l’achèvement du chantier Avaricum, projet de centre-commercial en plein centre-ville, l’agrandissement du Palais des sports qui doit être remis aux normes afin d’accueillir des matchs de baskets d’envergures européens et trouver des solutions afin de réimplanter la Maison de la Culture.
Un important bagage historique
Bourges est une ville dont les premières traces remontent à l’Age de Fer. Elle possède un très riche passé historique, c’est pour cela que la ville a obtenu le label «Ville d’Art et d’Histoire ». Avec des fortunes diverses selon les époques ultérieures, la ville de Bourges fut un centre militaire, politique, universitaire et religieux très important, qui ne perdit ses privilèges qu’à la révolution. Le tourisme représente un secteur très important pour la ville puisque Bourges accueil en moyenne 700 000 touristes par an. Il s’agit surtout d’un « tourisme de journée ». Par exemple ; beaucoup de touristes effectuant la visite des châteaux de la Loire en profitent pour venir passer une journée à Bourges. Ils viennent visiter le patrimoine historique remarquable. En effet, la Ville de Bourges est labélisée « ville d’art et d’histoire », label qui qualifie des communes qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien. Ce patrimoine est symbolisé par la Cathédrale Saint-Etienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et par le Palais Jacques Cœur.
Ils peuvent également profiter du petit train touristique qui permet de visiter la vieille ville et ses maisons en pans de bois. Enfin, pour que ces touristes restent un peu plus d’une journée dans la ville, l’office de tourisme organise Les Nuits Lumières. Ce sont des balades nocturnes gratuites où les lieux historiques de Bourges sont mis en scène avec des jeux de lumière et de musique. Elles ont donné à Bourges le surnom de Ville des Nuits Lumières. Pour accueillir ce flux touristique, la ville dispose d’une trentaine d’hôtels (dont trois hôtels 4 étoiles), de nombreuses chambres d’hôte, d’une auberge de jeunesse et d’un camping municipal. Niveau restauration, la ville dispose d’une multitude de restaurants, brasseries, pizzerias, crêperies, salons de thé, cafés et bars, situés surtout en centre-ville. L’attraction touristique principale de la ville reste tout de même le Printemps de Bourges. « Le Printemps de Bourges se trouve être le plus performant. En effet, l’afflux de professionnels et de journalistes permet d’atteindre un taux de remplissage de 100% des hôtels et restaurants à 60 km à la ronde. Il permet également de conforter 10 emplois dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Cet événement nécessite pour la ville un budget de 3,7 millions d’euros. Avec les autres festivals durant l’année, le Printemps de Bourges embauche 215 emplois saisonniers. En moyenne, les festivaliers restent 3 jours sur place et 52% de ceux-ci dépensent en moyenne 76 euros pour le Printemps de Bourges. » Source :(http://www.tourisme4pro.com/article.php3?id_article=25)
Conclusion : Bourges est une commune du centre de la France, qui dispose de quatre principaux points forts. La ville dispose d’un patrimoine architectural et historique très riche qu’elle conserve et entretient correctement ; elle dispose de nombreux espaces verts, qu’elle met bien en valeur, et mène de nombreuses actions pour le développement durable : On note aussi une présence sportive, avec son équipe de basket féminine, et culturelle, que nous verrons par la suite, qui permet à la ville de rayonner au niveau national. Cependant la ville possède également des points noirs : une érosion démographique, un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, un marché de l’immobilier détendu et des finances de la ville en mauvaise santé.
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Table des matières
Introduction
1. La ville de Bourges
1.1- La situation géographique et organisation urbaine
1.2- La situation démographique
1.3- La présence d’une population hétéroclite
1.4- La dynamique urbaine de la ville
1.5- Un important bagage historique
2. Diagnostic ciblé : La nouvelle maison de la culture doit répondre aux besoins initiaux tout en proposant une offre adaptée à notre époque
2.1 – Les équipements culturels de la ville dans le domaine du spectacle
2.2- Un équipement particulier : la Maison de la Culture de Bourges
2.3- Un évènement majeur le printemps de Bourges
2.4- Quelle population fréquente ces lieux ?
2.5- La Maison de la culture, une image de marque pour les berruyers
2.6- Le constat des associations locales
2.7- Une demande culturelle croissante
3. Enjeux de l’implantation de la nouvelle Maison de la Culture
3.1- Un accès à la culture pour tous et une lutte contre le clivage social
3.2- Les politiques culturelles locales et régionales
3.3- La nouvelle Maison de la Culture doit s’imposer comme un lieu de vie
3.4- Instaurer un quotidien culturel en dehors du Printemps de Bourges
3.5- Les enjeux de la Maison de la Culture pendant le Printemps de Bourges
3.6- Répondre aux attentes des différents schémas et projets territoriaux
3.7- La nouvelle Maison de la Culture doit pérenniser ce qu’elle a déjà bâti
3.8- Les enjeux pour la Ville de Bourges
4. Propositions d’aménagement
4.1- Recréer une centralité
4.2- La nouvelle Maison de la Culture
Conclusion
Bibliographie
Index des figures
Index des photographies
Index des Cartes
Résumé
Annexes
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