LES SECTEURS DE L’ENERGIE ET DE L’HYDRAULIQUE
La question de l’énergie et de l’hydraulique se posent avec acuité. Ils connaissent des difficultés en termes d’approvisionnement et d‘accessibilité au niveau de certaines localités. En ce qui concerne le secteur hydraulique, le taux d’accès à l’eau se situe à 62%. Ce taux reste inferieur à la moyenne nationale qui est de 64%. Il présente des disparités selon la zone. L’importance des eaux souterraines a permis la diversification des sources d’alimentation en eau. En effet, à partir de la nappe maestrichtienne qui a une profondeur de 313,5 m, deux forages on été construits entre Ourour Santhie et Fass. Le forage de Fass Kane uniquement opérationnel, a un débit de 37 m3/h soit une capacité de production journalière de 370 m3/j. La desserte moyenne donc est de 55 litres par personne et par jour supérieure à la norme OMS qui est de 35 litres. Le taux d’accès à l’eau par adduction d’eau potable est de 56%. Le château d’eau alimente ainsi 15 villages (Carte 4). Il est équipé d’une pompe électrique immergée, alimenté par un groupe électrogène et le réseau basse tension de la Senelec. Sa gestion est assurée par une Asufor. Outre ce potentiel, 69 puits ont été creusés à partir de la nappe phréatique dont six modernes et 63 traditionnels. Ces puits qui sont de qualité meilleure selon les populations demeurent une alternative devant la salinité des eaux du maestrichtien. Cependant, ils sont vétustes et présentent une capacité génératrice d’eau faible. Le taux d’accès par puits moderne est de 6%. Par ailleurs, les forages qui ont une extension limitée à 25,9 km posent des difficultés d’approvisionnement pour les villages au Sud. Les zones de Mande et Thiacalar qui polarisent plus de dix villages sont les plus touchés par le phénomène. Ces zones disposent d’un total de 14 puits pour 3 284 habitants soit une desserte moyenne de 234 personnes par puits. Aussi la communauté rurale enregistre t-elle 15 abreuvoirs pour les troupeaux. Ils restent insuffisants surtout en saison sèche où on dénote la présence des transhumants. Les recettes tirées des bornes fontaines permettent d’acheter le gasoil pour l’alimentation du groupe électrogène et l’entretien des forages. On remarque que les eaux souterraines sont de qualité médiocre. Les eaux du maestrichtien sont caractérisées par une minéralisation importante entre 1000 et 1500 mg/l Le résidu sec bien que se situant dans la fourchette de valeur admissible révèle la salinité des eaux. Les forts taux de chlorures, sodium et de fluorures dépassent les limites préconisées par les normes OMS et UE/Fra. L’électricité constitue l’un des secteurs les plus sous développés de la communauté rurale. Pourtant le pays est passé d’un taux d’électrification rurale de 8% en 2001 à 15% en 2010. C’est un secteur qui rencontre d’énormes difficultés en termes d’approvisionnement. La distribution est assurée par le réseau électrique de la Senelec. Le taux d’électrification concerne cinq villages à savoir Ourour Santhie, Ourour Ndiodo, Ourour Kada, Fass Kane et Fass Koffe (carte 3). Cet approvisionnement est facilité par la position géographique de ces villages situés sur la route nationale, traversés par le réseau électrique. Seulement, les localités de Fass Kane et Ourour Santhie connaissent un taux d’électrification largement supérieur aux autres villages où le niveau est faible. Étant donné que l’ASER n’intervient pas dans la Communauté rurale, 75% des villages n’ont pas accès à l’électricité. Le bois constitue la principale source d’énergie utilisée dans la localité. La forte demande en bois de chauffe s’explique par le fait que les femmes n’ont pas d’alternative s’adonnant ainsi à une coupe abusive des arbres. Cette pratique nuit gravement aux écosystèmes. Certains ménages alternent l’utilisation du gaz butane au bois de chauffe surtout dans la zone de Fass et Ourour Santhie. Des campagnes de reboisement sont effectuées pour pallier cela, mais les taux de réussite demeurent faibles par manque de suivi.
PROPRIETES CHIMIQUES ET POTENTIALITES DE LA PLANTE
Jatropha curcas L renferme des propriétés chimiques bénéfiques au plan écologique. En effet, il est composé de 4,14% d’azote et de 0,50 de phosphore. Il fixe l’azote grâce à son système racinaire. La teneur en azote est égale à celle des fiantes de volailles. Les propriétés toxiques répulsives de son latex comme la curcine permet d’éloigner les animaux en divagation. La production est de 0,4 à 12 tonnes de graines à l’hectare. Le fruit et la graine contiennent 25 et 37% de teneur en huile. Un hectare permet la culture de 1500 à 2500 pieds. Chaque arbre adulte donne un à six kg de graine par an. La production peut se faire deux fois dans l’année selon la richesse du sol et les méthodes de cultures. Sur la base d’un hectare, on peut extraire 600 à 1 800 litres de biodiesel. L’extraction de l’huile peut se faire généralement par des presses manuelles simples de type Bielenberg ou bien des presses motorisées donnant environ une moyenne de huit à dix litres par jour. C’est une huile limpide solidifiable à 0°c avec une valeur énergétique trois fois inferieure à celle du diesel. L’huile obtenue peut servir comme carburant pour les voitures mais surtout alimenter les moulins à grains et les pompes à eau. L’huile est siccative et peut donner du vernis après oxydation. Elle est aussi reconnue pour ses vertus thérapeutiques soignant les infections. C’est une huile qui brule sans fumée utilisable sur les lampes et lanternes.
CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES PAYSANS
Les hommes représentent 86,59% de l’effectif enquêté. Les femmes sont plus nombreuses dans les villages de Ourour Santhie et Ourour Kada. Cette situation s’explique du fait qu’elles ont souvent le statut de chef de ménage en cas de divorce, de décès ou d’absence de l’époux. L’âge moyen des paysans est plus élevé à Fass Kane où ils ont en moyenne 61 ans. En plus du phénomène d’exode rural connu dans ce village, beaucoup de jeunes et d’adultes émigrent en Europe et ne rentrent généralement qu’en période de fêtes. Les ménages sont ainsi placés sous l’autorité et la tutelle des parents qui emploient parfois des sourga pour les travaux champêtres. Par contre, à Maka Soumbel, les paysans sont majoritairement, jeunes, compte tenu du fait qu’ils travaillent à la place de leurs parents qui sont dans les exploitations agricoles familiales. Ces jeunes ont en moyenne un enfant. Parmi les paysans ceux qui sont mariés représentent 79,4% dont 22,9% de polygames. Le régime de la polygamie est plus perceptible à Fass Kane où en moyenne 62,5% des chefs de ménage ont plus d’une femme. Les villages comme Ourour Santhie et Ourour Kada présentent quelques similitudes. En effet le taux de mariés se situe entre 78% et 79% et le régime matrimonial prédominant est la monogamie. Les chefs de ménages sont âgés entre 40 et 45 ans et disposent en moyenne quatre enfants. Ces caractéristiques similaires peuvent être liées au fait qu’ils soient des localités appartenant à la même ethnie peulh et qui partagent les mêmes réalités socio culturelles, voire même des liens familiaux. Les musulmans représentent 100% des personnes enquêtées, dont 25,8% n’ont pas étudié. Parmi la population instruite, 43,3 % ont fréquenté uniquement l’école coranique surtout à Fass Kane. Ceux qui ont étudié jusqu’au niveau secondaire habitent Ourour Santhie, Ourour Kada et Maka Soumbel. Ce taux situé à 9,3% est très faible par rapport au niveau primaire qui est de l’ordre de 21,6%. Ces résultats montrent que la plupart des paysans ne terminent pas leur cursus scolaire. Aucun des paysans interrogés n’a atteint le niveau supérieur. L’école constitue pour eux une charge supplémentaire face aux problèmes quotidiens, en conséquence la majeure partie abandonne tôt les études pour seconder la famille dans les travaux agricoles. Concernant la catégorie professionnelle, 75,18% des chefs de ménages s’adonnent exclusivement à l’agriculture. Cette activité est plus significative à Ourour Santhie et à Fass Kane où elle occupe en moyenne respectivement 87,50 et 80% des chefs de ménages. Ceux qui associent l’élevage à l’agriculture sont plus importants dans les localités de Ourour Kada et de Maka Soumbel. Ils représentent dans chaque village plus de 30% des chefs de ménages. Cette prédominance de l’agropastoralisme dans ces zones résulte de l’importance des ethnies peulhs et sérères. Ce sont des peuples qui ont une longue tradition de pastoralisme, où l’élevage, à défaut d’être transhumant, est de type domestique. A Fass Kane, les dégâts occasionnés par les animaux en divagation créent des conflits. Les éleveurs sont obligés même de payer une certaine somme aux paysans en cas de dommage. A Ourour Santhie, la pratique de l’élevage semble diminuée malgré la prédominance des peulhs. A l’instar de Fass Kane, son ouverture et sa proximité avec les centres urbains de Kaolack et Gossas instaurent de nouvelles dynamiques territoriales et économiques. Par conséquent il se caractérise par un melting pot où le brassage culturel influence considérablement le mode de vie des populations qui s’urbanisent. A Fass Kane, 20% des paysans cumulent l’activité de l’agriculture à celle du commerce. Dans cette localité un véritable réseau d’échanges s’est tissé avec le reste de la région par le biais des marchés hebdomadaires. En plus de leurs productions, les paysans achètent celles des autres localités qu’ils vendent ensuite à l’intérieur du pays.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Objectifs
Hypothèses
L’analyse conceptuelle
La méthodologie
-La revue documentaire
-L’échantillonnage des villages
-L’échantillonnage des ménages
-La phase d’enquête
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE OUROUR
CHAPITRE 1 : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
1. Le cadre physique
1.1. Le relief
1.2. Le climat
1.3. Les sols
1.4. la végétation
2. Les Aspects socio démographiques
2.1. L’histoire du peuplement
2.2 La répartition de la population
2.3 L’évolution démographique
CHAPITRE 2 : LE CADRE ECONOMIQUE ET LES ACTEURS DE LA CULTURE DE JATROPHA
1. L’économie et les infrastructures
1.1. L’agriculture
1.2. L’élevage
1.4 L’artisanat
1.5 Le transport
2 . Les secteurs de l’énergie et de l’hydraulique
3 . les différents acteurs de la culture de Jatropha
3.1 L‘African National Oïl Corporation
3.2 La main d’œuvre du projet
3.3 Les groupements de promotion féminine
3.4 Le Conseil rural
3.5 Le service des eaux et forets
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : L’INTRODUCTION DE LA CULTURE DE JATROPHA CURCAS L DANS LE PAYSAGE AGRAIRE
CHAPITRE 1 : CONNAISSANCE ET CULTURE DE JATROPHA CURCAS L
1. Présentation de la plante
1.1. Aperçu général
1.2 Caractéristiques botaniques de la plante
1.3 Aspects pédoclimatiques
1.4 Propriétés chimiques et potentialités de la plante
2. Perception locale de la plante Jatropha curcas L
3. Évolution et comportement de la plante dans la communauté rurale
CHAPITRE 2 : LA SOCIETE AGRAIRE FACE AUX MECANISMES ET ENJEUX DE LA CULTURE
1. Caractéristiques socio économiques des paysans
1.1. L’accès à la terre dans la communauté rurale
1.2. les exploitations agricoles
2. Les attributions de terres au projet
3. La dynamique des acteurs et des organisations de développement
4. les méthodes de culture
4.1. Le bouturage
4.2. Le semi direct
4.3 La méthode des pépinières par transplantation
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : ACQUIS ET CONTRAINTES DE LA CULTURE DE JATROPHA DANS LA COMMUNAUTE RURALE
CHAPITRE 1 : LES EFFETS DE L’EXPLOITATION DE JATROPHA DANS LA COMMUNAUTE RURALE
1. Les conséquences sur les systèmes de production
2. Les problèmes fonciers
2.1. La diminution de la jachère
2.2. Les effets sur l’élevage transhumant
CHAPITRE 2 : CONSEQUENCES SOCIO ECONOMIQUES ET OBSTACLES DE LA CULTURE
1. L’impact des revenus sur le niveau de vie des paysans
2. La réduction du chômage
3. Les obstacles à la vulgarisation de la culture
3.1 Le manque de terres
3.2 L’absence de moyens et de politiques efficaces
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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