Impacts socio économiques des activités de loisirs nocturnes sur la population local

DISCUSSION CONCEPTUELLE

 La ville ….. : Le fait actuel le plus marquant de la répartition des hommes sur la terre est sans nul doute la croissance des villes et de leur population. L’humanité vit une époque importante de son histoire. On estime e n effet qu’une personne sur deux vit désormais en ville. L’Afrique subsaharienne, sans être la région la plus urbanisée possède néanmoins le potentiel de croissance urbaine le plus élevé qui est de l’ordre de deux fois la croissance naturelle. La ville est comme un organisme vivant : elle change constamment en fonction des facteurs internes ou externes, se d éveloppe ou décline, voit ses activités ou son rôle se transformer et les différents quartiers d’une ville évoluent eux même, certains se dégradent, d’autres deviennent attractifs. La ville fait l’objet de définitions diverses. Beaujeu-Garnier la définit comme une « concentration d’hommes, de besoins, de possibilités de toutes sortes (travail, information…) ayant une capacité d’organisation et de transmission… Mais … il n’y a ville que s’il y a un noyau susceptible d’unifier, de dominer, d’organiser la périphérie ». Dérruau Max quant à lui propose la définition suivante « … une agglomération importante, aménagée pour une vie collective (cet aménagement constitue l’urbanisme) et dont une partie notable vit d’activités non agricoles ou d’activités agricoles… c’est la fonction qui définit le mieux la ville » De l’analyse des différentes définitions de la ville, il ressort trois critères :
− L’espace à travers la morphologie et l’occupation du sol
− Les habitants à travers leur organisation, leur répartition, leurs caractéristiques démographiques et leurs activités
− Les fonctions
Face à la difficulté d’une définition consensuelle de la ville, aujourd’hui, chaque pays a sa propre définition de la ville suivant des critères démographiques, socio-économiques et ou administratifs qui peuvent varier dans le temps. Au Sénégal, la taille de la population ne constitue pas un critère de définition de la ville comme c’est le cas dans certains pays notamment du Sahel. La ville est définie par des critères d’ordre administratif. A ce titre elle relève purement d’une décision administrative et ne correspond pas à la réalité locale. La fonction primordiale d’une ville est d’assurer le bien être de sa population et celui des populations environnantes qui subissent son influence. La ville de Mbour assure tant bien que mal un ensemble de fonctions. Elle est surtout un support d’activités principalement primaires et tertiaires. En effet, dans le cadre d’un ensemble donné, les activités se déploient à l’intérieur de sousensembles déterminés appelés secteurs :
− Le secteur primaire qui est caractérisé par le fait que les ressources y sont données par la nature de manière directe ou indirecte (agriculture, élevage, mine, pêche) reste essentiellement dominé par la pêche au sein de la ville, tandis que l’agriculture tout comme l’élevage sont exploités à de moindres degrés.
− Le secteur secondaire est constitué par l’industrie qui est une activité de transformation. Les produits transformés sont des matières premières d’origine animale, végétale ou bien des produits semi fabriqués. Ce secteur est par contre moins bien influent au sein de la ville qui ne compte que quelques fabriques de glace.
− Le secteur tertiaire est le « fourre tout » des activités qui ne peuvent être classées ni dans le primaire ni le secondaire. On qualifie donc de tertiaire les activités qui ne sont ni directement génératrices de produits bruts (comme le sont l’agriculture, la pêche, les mines etc..) ni transformatrices (comme l’est l’industrie). Sont donc tertiaire le commerce, le transport, les télécommunications, le tourisme, le spectacle, les professions libérales etc. Le secteur tertiaire occupe une place importante dans la vie économique au sein de la ville et renferme plus de la moitié de la population active notamment autour du tourisme, du commerce, du transport etc.
 ….. La nuit : Il est difficile voire inapproprié de saisir le déroulement des pratiques spatiales sans intégrer cet élément fondamental qu’est le temps. Si toutes les actions des hommes se produisent sur un support spatial, elles se déroulent également dans le temps. La notion de temps est ainsi inscrite dans toutes les sociétés humaines, dans le continuum de l’histoire collectif et de l’expérience vécu. Le temps considéré de plus en plus comme un bien économique rare, est conçu pour produire, pour consommer, pour les activités humaines vitales. La « colonisation » de la nuit constitue ainsi une illustration de l’élargissement progressif du temps disponible. Etymologiquement, le mot nuit vient du latin « nox » qui désigne la période de temps au cours de laquelle le soleil disparait sous l’horizon. La nuit est le temps des ténèbres, de l’obscurité, du sommeil et par extension le temps du r epos social. Elle suscite cependant des représentations contrastées mêlant négatif et positif. Il existe des “barrières mentales” liées à nos propres représentations de la ville. Pour une partie de la population la nuit fait peur. “Plus on vieillit, plus on a peur de la nuit”. Mais pour une autre partie de la population la nuit est aussi le moment de la transgression, du plaisir, de la « liberté », le moment o u tout est possible, ou l’on réfléchit le monde et ou l’on élabore des projets qui ne résistent pas toujours à la lumière du jour. Avant de passer au cœur du sujet, il convient de déterminer certains concepts de base qui ont eu à être utilisés tout au long de cette étude pour une meilleure appréhension de l’espace concerné par l’étude mais également pour une meilleure crédibilité du travail. La centralité : Elle désigne surtout les lieux de convergence des masses. Au sein de la ville, les centralités sont essentiellement fonctionnelles, c’est-à-dire que la plus ou m oins grande affluence des masses vers les différents lieux de convergence est surtout liée aux fonctions que ces derniers assurent, aux services qu’ils offrent ; exemple de centralité diurne : le centre ville.
Le centre ville : Il désigne la partie active de la ville, où s’accumulent équipements, commerces, services rares etc., et qui fait l’objet de la plus intense fréquentation diurne. Il ne s’agit pas nécessairement du centre historique des villes, et encore moins de leur centre géométrique. Le centre ville correspond au sein de la ville de Mbour « au quartier des affaires » : le quartier Escale.
La localisation : Elle consiste à un positionnement, à une situation bien circonscrite d’un phénomène dans un espace donné. Dans le cadre de cette étude on fera recours à la notion de localisation pour surtout déterminer la distribution des établissements des différentes activités économiques nocturnes recensées.
La temporalité : Avec la notion de temporalité, nous avons surtout cherché à comprendre le fonctionnement des différentes activités dans le temps à “court terme” ; c’est-à-dire en 24h, étudier le fonctionnement entre le jour et la nuit, mais également, comme l’étude est axée principalement sur la nuit, essayer d’appréhender l’impact économique des différentes activités au fil des heures qui passent la nuit entre 22h et 6h.
La saisonnalité : Avec la notion de saisonnalité, nous avons par contre cherché à déterminer le fonctionnement des différentes activités dans le temps mais à plus ou moins “long terme”, c’est-à-dire, dans un espace temps d’une année, essayer de voir et de comprendre si les activités subissent de bonnes périodes avec des retombées économiques élevées et des périodes moins bonnes avec de faibles retombées économiques.
Le territoire : C’est un bloc d’ensemble, une étendue de terre qu’occupe un groupe humain en un instant T donné, sachant qu’il subit des facteurs externes qui influent sur son empreinte dans l’espace.
La mobilité : Elle désigne le pouvoir de se déplacer d’un lieu à un autre avec les moyens de bord naturels ou mécaniques.

Les stations-services

   Une station-service ou essencerie est avant tout un établissement destiné à fournir du carburant aux automobilistes. Le mot station-service est à l’origine un américanisme. Les stations-services les plus équipées offrent des services nécessaires aux véhicules automobiles : pompes à carburant, boutiques d’accessoires automobile, station de gonflage des pneumatiques, petite mécanique, dépannage et lavage. Aujourd’hui les stations-services les plus équipés offrent en plus des aires de stationnement, une boutique approvisionnée en nourriture et produits de confort pour la route. Le choix dans l’implantation du site pour les stations-services nécessite en premier lieu une bonne accessibilité. C’est ainsi que notre hypothèse de causalité qui a été la suivante concernant cette activité : l’implantation des différentes stations-services s’est faite surtout en fonction du tracé de la route nationale no 1 et des autres axes routiers notamment la départementale 711. Ceci s’est avéré être exact car l’équipement routier qui a été construit bien avant, apparait principalement comme le facteur favorisant l’implantation des stations-services le long de ces axes. Un autre facteur, l’ancienne gare routière qui se trouvait en centre ville et qui a été au courant de l’année 2004 délocalisée vers la périphérie nord sur la route nationale no1, a été l’élément moteur dans l’implantation des stations services du centre ville qui se trouvent d’ailleurs jusqu’à présent à l’entrée de l’axe qui menait vers l’ancienne gare. Le calcul du degré de concentration nous révèle que les stations-services représentent 2.57% de l’ensemble des établissements de nuit au sein de la ville. Avec le calcul du coefficient de spécialisation selon la zone considérée, nous pouvons constater que l’activité est relativement concentrée dans les zones 1, 4 et 5 avec des coefficients de spécialisation respectifs de l’ordre de 1.42, 1.3 et 1.51 ; alors qu’elle est nulle dans la zone 2 et 3.

Les prestataires des boutiques et petits étals

   Le monopole de l’activité des boutiques est partagé entre les individus autochtones, et les individus étrangers provenant de la sous région notamment de la Mauritanie et de la Guinée Conakry. Les petits étals quant à eux sont majoritairement entre les mains des individus provenant de la sous région notamment des Guinéens. Quelques individus autochtones ont investi cependant dans ce type d’activité au sein de la ville. Les boutiques et petits étals sont parfois l’œuvre de toute une famille surtout chez les individus étrangers provenant de la sous région. Cependant les hommes détiennent le monopole de ces activités avec 95% des prestataires enquêtés ; les femmes, hormis les épouses de ces hommes qui exercent dans ces activités, investissent très rarement dans les boutiques et petits étals. Les rares femmes prestataires de service rencontrées dans ces types d’activité sont propriétaires de boutiques. 73% des prestataires sont mariés et leur âge médian est 36 ans.

La clientèle des commerces alimentaires des entreprises : les  boulangeries

   Dans les boulangeries comme on l’avait déjà souligné, l’essentiel de la production se fait la nuit, par contre l’essentiel de la commercialisation se fait aussi le jour avant 22 heures. Le pain est une habitude alimentaire qui se consomme partout au sein de la ville et accessible pour toutes les couches sociales. Ainsi la clientèle des boulangeries est constituée sans distinction du genre, de l’âge ou du rang social, directement ou indirectement de tous les ménages au sein de la ville, de même que les zones environnantes desservies par les boulangeries de la localité.

Impacts socio-économiques de l’activité des commerces nocturnes sur la population locale

   Les entreprises de commerces alimentaires que sont les boulangeries demeurent parmi les commerces nocturnes, les activités ayant le plus d’impact dans la création d’emploi pour la population résidente. En effet les boulangeries recrutent une bonne partie de la population active qui travaille la nuit. L’enquête sur le nombre d’emplois crée par les différentes activités nocturnes, nous a permis de savoir que sur un effectif total de 35 boulangeries en activité recensées au sein de la ville, 21 (vingt et un) emplois directs sont crées en moyenne par chaque boulangerie soit un effectif total de 735 (sept cent trente cinq) emplois, dont approximativement les 3/5 travaillent la nuit soit 441 (quatre cent quarante un) employés qui sont concernés par le travail de nuit. Les stations-services viennent en second lieu et contribue également beaucoup dans la création d’emplois surtout nocturnes. Elles sont au nombre de neuf et ont recruté un total de 162 (cent soixante deux) employés directs dont un pe u moins du t iers est concerné par le travail de nuit à savoir 52 (cinquante deux) employés. Les commerces alimentaires traditionnels par contre concentrent une infime partie de cette population active qui travaille la nuit. Seuls les restaurants qui sont au nombre de 57 (cinquante sept) à exercer la nuit et qui ont par ailleurs tendance à devenir des micro entreprises au sein de la ville, grâce notamment à l’investissement massif qu’a connu ce secteur de la part des opérateurs économiques, qui créent en moyenne trois à quatre emplois par établissement. Tandis que les tanganas et les dibiteries, de même que les boutiques et petits étals sont beaucoup plus des activités individuelles ou familiales, c’est-à-dire mises en œuvre et gérées par un seul individu ou parfois la famille.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
DISCUSSION CONCEPTUELLE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE : LA VILLE DE MBOUR
CHAPITRE I : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CADRE CLIMATIQUE
I. Situation géographique
A. La route nationale no 1
B. Le littoral
II. Le cadre climatique
CONCLUSION
CHAPITRE II : ETUDE DES DEUX PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA VILLE : LA PECHE MARITIME ET LE TOURISME
I. La pêche artisanale maritime
II. Le tourisme
CONCLUSION
CHAPITRE III : L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
I. L’évolution démographique de la ville de Mbour de 1955 2010
II. Les variables de l’accroissement démographique
A. L’accroissement naturel
B. L’apport migratoire
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA VILLE LA NUIT
CHAPITRE IV : LES ACTIVITES DE LOISIRS NOCTURNES
I. Localisation des différentes sphères d’actions liées aux loisirs
A. Localisation des bars
B. Localisation des établissements de villégiature
C. Localisation des établissements de spectacles : les discothèques
II. Les acteurs économiques des activités de loisirs nocturnes
A. Les acteurs économiques des bars
1) Les prestataires des bars
2) La clientèle nocturne des bars
B. Les acteurs économiques des établissements de villégiature
1) Les prestataires des établissements de villégiature
2) La clientèle nocturne des établissements de villégiature
C. Les acteurs économiques des établissements de spectacles : les discothèques
1) Les prestataires des discothèques
2) La clientèle des discothèques
III. Approche temporelle dans l’impact économique des activités de loisirs nocturnes
A. Approche temporelle dans l’activité des bars
1) La temporalité
2) La saisonnalité
B. Approche temporelle dans l’activité des établissements de villégiature
1) La temporalité
2) La saisonnalité
C. Approche temporelle dans l’activité des discothèques
1) La temporalité
2) La saisonnalité
IV. Impacts socio économiques des activités de loisirs nocturnes sur la population local
V. Incidences des activités de loisirs nocturnes sur l’économie urbaine
CONCLUSION
CHAPITRE V : LES ACTIVITES DE COMMERCES NOCTURNES
I. Localisation des sphères d’actions des commerces nocturnes
A. Localisation des commerces alimentaires traditionnels
1) Localisation des tanganas
2) Localisation des restaurants
3) Localisation des dibiteries
B. Localisation des commerces alimentaires des entreprises : les boulangeries
C. Localisation des commerces d’approvisionnement général
1) Localisation des stations services
2) Localisation des boutiques
3) Localisation des petits étals de commerces détaillants
II. Les acteurs économiques des activités de commerces nocturnes
A. Les prestataires des commerces nocturnes
1) Les prestataires des commerces alimentaires traditionnels
a) Les prestataires des tanganas
b) Les prestataires des restaurants
c) Les prestataires des dibiteries
2) Les prestataires des commerces alimentaires des entreprises : les boulangeries
3) Les prestataires des commerces d’approvisionnement général
a) Les prestataires des stations services
b) Les prestataires des boutiques et petits étals
B. La clientèle nocturne
1) La clientèle des commerces alimentaires traditionnels
a) La clientèle des tanganas
b) La clientèle des restaurants
c) La clientèle des dibiteries
2) La clientèle des commerces alimentaires des entreprises des boulangeries
3) La clientèle des commerces d’approvisionnement
a) La clientèle des stations services
b) La clientèle des boutiques et petits étals
III. Approche temporelle dans l’impact économique des commerces nocturnes
IV. Impacts socio économiques des commerces nocturnes sur la population locale
V. Incidences des commerces nocturnes sur l’économie urbaine
CONCLUSION
CHAPITRE VI : LES TRANSPORTS NOCTURNES
I. Les équipements du transport routier
A. Les axes routiers
B. La gare routière
II. Le transport nocturne
A. Les acteurs du transport nocturne
B. Approche temporelle du transport nocturne
III. Approche temporelle de l’activité du transport nocturne
IV. Impacts socio économiques du transport nocturne des taxis clandos
V. Incidences de l’activité du transport des taxis clandos sur l’économie urbaine
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DES IMPACTS INDUITS PAR « LA VILLE, LA NUIT », DANS LE STYLE DE VIE DE LA POPULATION LOCALE
CHAPITRE VII : LES CONTRASTES DE LA VILLE, LA NUIT
I. L’éclairage public : facteur d’animation
II. La distribution des services
CONCLUSION
CHAPITRE VIII : INCIDENCES DE LA VILLE, LA NUIT DANS LE STYLE DE VIE DE LA POPULATION LOCALE
I. Les limites de la ville, la nuit
II. Les nuisances sonores
III. Les pratiques spatiales selon le genre
IV. La mobilité nocturne
CONCLUSION
CHAPITRE IX : APPROCHE ETHIQUE, NORMATIVE DE LA VILLE LA NUIT
I. Cas d’une activité déviante : la prostitution
II. Le sentiment d’insécurité : réel ou illusoire?
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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