IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE

Définitions du mot développement

   La définition est variée selon les auteurs. FLOUZAT D. (1991) a défini le développement comme étant  » la transformation des structures sociales, mentales, techniques et institutionnelles qui permet la croissance et le progrès technique « . C’est-à-dire que le développement est un développement économique. Pour SEN A. (2008), le développement est  » un processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les individus ». Pour PERROUX F. (1966) « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population la rendant apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global « . Deux choses peuvent être tirées à partir de cette définition. La première étant que le développement conduit nécessairement à parler de changement, une évolution dans une population, dans une société ou encore dans un pays. La seconde met aussi en évidence l’importance de la croissance, en parlant de « faire croître son produit réel ». De ce point de vue, on peut dire que la croissance est le produit du développement, lié « aux changements mentaux et sociaux ». Une autre définition est celle de BAIROCH P. (1964): « le développement est le changement économique, social, technique et institutionnel lié à une augmentation, à une évolution technologique et à une organisation « . Notons que cette définition de BAIROCH P. est considérée comme traditionnelle, classique et liée au développement des sociétés occidentales, suite à la révolution industrielle. Cette dernière étant à l’origine d‘une augmentation de la production, considérée comme une exigence dans le processus de développement. Cette définition met aussi l’accent sur un aspect positif qu’une société et une population donnée peuvent acquérir, suite au développement :  » elles améliorent les conditions de vie, permettent de bénéficier des effets positifs de la science et de la technique, de lutter contre la pauvreté « . La définition du PNUD en 1991 souligne que  » le développement est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d’accéder au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la communauté et jouir des libertés humaines, économiques et politique « .

Approches théoriques sur le développement

   Les auteurs définissent le développement selon leur point de vue. Mais les théories évoluent et peuvent être classées dans le temps. Selon HUGO, dans son étude intitulée  » les trois temps des théories du développement : évolution de la pensée francophone en économie du développement « , les théories du développement se déroulent en trois temps : temps de la construction, de la radicalisation et de la gestion. En 2001, MONTALIEU propose un autre découpage de l’histoire des théories économiques du développement, avec quatre périodes : la première période concerne les années 1950, qui est celle de la construction et de la recherche empirique. La deuxième période est celle des années 1960, période féconde durant laquelle deux écoles de pensée se distinguent : l’école libérale et l’école structuraliste. La troisième période est celle des années 1980 qui a été une période de crise économique dans les pays occidentaux, et de la crise de l’économie du développement. La quatrième période (fin des années 1980) est celle du sursaut de l’économie du développement, à la fois par une dynamique interne et par des apports méthodologiques.

Théorie de l’ajustement structurel

   C’est le nouveau paradigme du développement dans les années 1980 et 1990. Dans les pays sous-développés, cette théorie désigne un ensemble de politiques macroéconomiques. Les fondements théoriques qui ont permis d’élaborer ces politiques se trouvent dans les théories néoclassiques et/ ou néolibérales. En effet, il faut d’abord clarifier les termes pour mieux situer cette filiation théorique. Le libéralisme est un terme qui couvre à la fois une idéologie, une vision du monde et un ensemble de théories. Généralement, on distingue le libéralisme du XIXème siècle et celui du XXème siècle dont l’une des figures célèbres est l’économiste FRIEDMAN F. aux Etats Unis, pays où il existe une confusion autour du terme « libéral » qui indique les défenseurs de l’intervention de l’Etat. La liberté est bien entendu, le concept central qui permet d’avoir une société idéale d’après les libéraux. C’est surtout la liberté des individus qui est la base de toutes les libertés. Pour Friedman, l’individu est l’élément fondamental de la société, et les individus n’entrent en contact que pour échanger des biens et des produits en toute liberté. La liberté économique, celle d’échanger et de choisir les biens, est la première des libertés. Seul le marché peut garantir cette liberté en coordonnant les actions individuelles de manière impersonnelle, et toute intervention est considérée comme portant atteinte à la liberté fondamentale, c’est-à-dire à la liberté de choix. Les institutions économiques existent, bien sûr, comme les entreprises par exemple. Elles doivent être privées et ayant l’objectif d’améliorer la coordination entre les individus. Les néolibéraux, comme les néo-classiques, appliquent un individualisme méthodologique : l’individu est un être rationnel et toute action de sa part donne lieu à un calcul économique rationnel qui va lui permettre de maximiser son utilité, et les choix des individus ne sont guidés que par leur préférence et par leur intérêt ; autrement dit, ils ne sont pas influencés par l’environnement.

Théorie sur l’externalité

   On appelle « externalités » les coûts ou les bénéfices liés à l’action des agents économiques (investissement, consommation, utilisation) qui ne sont pas répercutés directement sur ces agents. Internaliser les externalités consiste à prendre en compte ces coûts ou ces bénéfices selon différentes modalités (intégration dans le prix au marché, normalisation ou réglementation, intégration dans les choix d’options, par exemple). Les externalités peuvent être aussi bien positives que négatives. Par exemple, dans le secteur énergétique, la construction d’un barrage peut entraîner à la fois des externalités négatives (inondation de territoires) et des externalités positives (retombées économiques). Pour que le marché soit efficace, il est nécessaire que les prix des biens incluent l’ensemble des coûts environnementaux et sociaux. À défaut de quoi les gouvernements se doivent d’intervenir pour assurer que la quantité produite soit socialement optimale. Les autorités peuvent corriger la situation lorsqu’il y a des externalités négatives en utilisant divers outils. Le concept d’externalité a été défini pour la première fois comme un défaut de marché par PIGOU A. [1932]. Il correspond à une situation où  » une personne A, alors qu’elle est en train de rendre un certain service contre paiement, à une autre personne B, situation qui affecte incidemment, en bien ou en mal, d’autres personnes (non productrices de services similaires), et cela de telle manière qu’un paiement ne puisse être imposé à ceux qui en bénéficient, ni une compensation prélevée au profit de ceux qui en souffrent « . Une illustration donnée par PIGOU A. est l’exemple des incendies de forêt provoqués par les locomotives à vapeur. Le passage des trains est profitable aux voyageurs et aux compagnies, mais les escarbilles peuvent mettre le feu aux parcelles boisées le long des lignes et entraîner ainsi un sinistre préjudiciable aux propriétaires forestiers, acteurs qui ne participent pas à l’échange du service ferroviaire. COASE R., dans son article  » le problème de coût social  » (journal of Law and Economics, octobre 1960), remet en cause la tradition Pigouvienne. Pour lui, les externalités ne sont pas un problème. Elles n’ont pas pour fondement l’action d’un individu qui cause des dommages à un autre. Elles résultent tout simplement d’un conflit entre individus sur l’utilisation des ressources rares non appropriées, car une externalité renferme toujours une relation de réciprocité entre deux parties, celle qui la produit et celle qui la consomme. L’optimum de PARETO consiste à se trouver dans une situation telle que toute amélioration du bien être d’un individu, ne peut se faire qu’au détriment d’un autre individu. Dit autrement, l’optimum de PARETO est une situation où toute allocation initiale a été partagée. Pourtant, la recherche d’un tel optimum n’est pas nécessairement juste d’un point de vue social ou environnemental parce qu’il y a l’existence des effets externes ou externalités. Ces externalités ont des impacts sur l’environnement. Donc, il faut les réintégrer, c’est-à-dire internaliser les effets externes, ces derniers créant des inefficacités. Dans la formulation, il est nécessaire d’inclure dans les prix les dégradations environnementales.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : SANTE ET DEVELOPPEMENT
Section 1 : Cadrage théorique
1-1-Théorie sur le développement
1-1-1-Définitions du mot développement
1-1-2- Approches théoriques sur le développement
1-1-2-1- Les théories du développement des années 1950 aux années 1970
1-1-2-2- Les théories du développement des années 1980
1-2-Théorie sur le développement humain
1-2-1-Définitions du capital humain
1-2-2-Les aspects théoriques du capital humain
1-2-2-1-Théorie du capital humain dans la littérature économique traditionnelle et récente
1-2-2-2-Théorie du capital humain selon SCHLUTZ Théodore
1-2-2-3-Théorie du capital humain selon BECKER Gary
1-2-2-4-Les théories de QALY et de DALY
1-3- Les théories sur les dégradations de l’environnement
1-3-1-Théorie sur l’externalité
1-3-2-Le principe pollueur/payeur
Section 2 : Cadrage conceptuel
2-1- Déterminants de la santé
2-1-1- Définition de la santé
2-1-2-Les déterminants de la santé
2-2- Place de la santé au sein du développement
2-2-1- Facteurs de la croissance économique
2-2-2- Facteur de réduction de la pauvreté
2-3- Concept du développement durable
2-3-1- Origine et définition du Développement Durable (DD)
2-3-2- Les piliers et principes de base du concept
CHAPITRE II : ATMOSPHERE ET POLLUTION
Section 1 : Généralités sur l’atmosphère
1-1-Caractéristiques et couches de l’atmosphère
1-2- Mode de fonctionnement de la couche d’ozone
1-3-Menace
Section 2 : Généralités sur la pollution atmosphérique
2-1-Définitions
2-1-1-La pollution
2-1-2-Le polluant
2-1-3-La pollution atmosphérique ou de l’air
2-2-Les différentes sources de la pollution atmosphérique
2-2-1- Les origines naturelles de la pollution atmosphérique
2-2-2-Les sources anthropiques de la pollution atmosphérique
2-2-2-1- Les sources fixes anthropiques
2-2-2-2- Les sources mobiles anthropiques
2-2-3- Les différents types des polluants
2-2-4-Classification des polluants atmosphériques
2-3- Les effets de la pollution atmosphérique
2-3-1-Effets sur la santé
2-3-2-Effets sur l’environnement
2-4-Les instruments de politique économique de la pollution
2-4-1-Définition
2-4-2-Les différents types d’instruments économiques de la pollution
DEUXIEME PARTIE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE DANS LE DISTRICT DE BEFANDRIANA NORD ET SA MAITRISE
CHAPITRE I : LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE DANS LE DISTRICT DE BEFANDRIANA NORD
Section 1 : Généralités sur la zone d’étude
1-1-Délimitation
1-2-Démographie
1-2-1-Composition Ethnique
1-2-2-Evolution de la population
1-2-3-Etat de santé
1-3-Ressources
1-3-1- Ressources naturelles
1-3-1-1-Les ressources non renouvelables
1-3-1-2- Les ressources renouvelables
1-3-1-3- Les ressources du milieu physique
1-3-2-Ressources des activités économiques
1-3-2-1-Agriculture, élevage et pèche
1-3-2-2-Artisanat
1-3-2-3-La foresterie
Section 2 : Etat de la pollution dans le district de Befandriana nord
2-1-Causes de la pollution atmosphérique
2-1-1-Les sources fixes
2-1-1-1-Centrale thermique
2-1-1-2-Les sources domestiques
2-1-1-3- Les sources pétrolières
2-1-2-Les sources mobiles
2-1-2-1-Les véhicules
2-1-2-2-Les feux de brousse
2-2-Catégorie des polluants existants dans le district
2-2-1-Méthode d’estimation des quantités de l’émission
2-2-1-1- Calcul pratique de la quantité polluante atmosphérique émanant des sources fixes
2-2-1-2- Calcul pratique de la quantité polluante atmosphérique émanant des sources mobiles
2-2-2-Estimation des quantités de l’émission des polluants de l’air
CHAPITRE II : ANALYSE DES IMPACTS ET LES SUGGESTIONS DES ACTIONS DE LUTTE ANTI-POLLUTION ATMOSPHERIQUE
Section 1 : Analyse des impacts de la pollution atmosphérique
1-1-La pollution de l’air entraîne les maladies respiratoires
1-1-1-Infections Respiratoires Aiguës Hautes (IRAH)
1-1-2-Infections Respiratoires Aiguës Basses (IRAB)
1-1-3-L’état de la maladie respiratoire dans le district de Befandriana Nord
1-2- La pollution de l’air entraîne la diminution de la productivité
1-2-1-Diminution du capital
1-2-1-1-Coûts de traitement des maladies
1-2-2-Diminution de la population active
1-3-La pollution de l’air entraîne la diminution de la production
1-3-1-Diminution des quantités du facteur travail
1-3-2-La diminution des moyens financiers
1-3-3-Le climat est défavorable
1-3-3-1-Pluie acide
1-3-3-2-La diminution de la précipitation
1-3-3-3-Etats de production de riz selon du système traditionnel dans le district de Befandriana Nord
Section 2 : Les suggestions
2-1-Réduction de l’émission en provenance des sources fixes
2-1-1-Utilisation de l’énergie renouvelable (ER)
2-1-1-1-Energie solaire
2-1-1-2-Energie éolienne
2-1-1-3-Énergie hydroélectrique
2-1-2-Diffusion de foyer économique et substitution d’énergie
2-1-3-La sylviculture
2-2-Réduction de l’émission en provenance des sources mobiles
2-2-1 -Limitation d’importation des voitures d’occasion
2-2-2-Mise en place de « DINA » sur les feux de brousse
2-3-Améliorer la qualité de l’air
2-3-1-Foresterie
2-3-1-2-La reforestation
2-3-1-3-L’afforestation
2-3-2-Internalisation des coûts externes et mise en place des instruments reglementaires
2-3-2-1-Internalisation des coûts externes
2-3-2-2-Mise en place et application des instruments reglementaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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