IMPACTS PROBABLES D’UNE INSTALLATION PETROLIERE AU NIVEAU DU PK32-Ranobe

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Phase exploratoire

Elle a été menée grâce à des recherches bibliographiques des ouvrages se rapportant au sujet d’étude. Les documents visés concernent surtout la région d’intervention, les ressources naturelles existantes, les utilisations locales des ressources ainsi que les mesures prises par les administrations locales, le type de gestion établie sur site, le pétrole….Ceci afin de déterminer les états actuels du site, qui constitue un des objectifs de ce travail. Cette approche a été la base des recherches faites lors des descentes sur terrain.
Les interventions se sont faites au niveau de toutes bibliothèques touchant le sujet de travail. Des documentations sur Internet ont également renforcé ces investigations.

Reconnaissance du terrain

Cette étape préliminaire a été indispensable afin que l’intervenant puisse situer les lieux d’intervention pour l’étude et les quatre villages d’inventaire. Cela a permis d’organiser le calendrier d’activités. De plus, cette approche a permis la présentation de l’intervenant aux autorités locales. Cette visite de reconnaissance a été menée afin d’expliquer à ces dernières le but et la raison de l’étude. Ceci afin d’éviter les effets de surprise mais aussi les méfiances vis-à-vis de l’intervenant. Les maires de toutes le s communes touchées par le PK32-Ranobe ont été visités pour préparer la venue de l’étudiante. Un socio-organisateur du WWF Tuléar (Projet « Ala Maiky ») a joué le rôle de médiateur et de guide pour cette étape. Certains chefs quartier, où les travaux auront lieu, ont pu être mis au courant dès cette descente préliminaire. Notons que le choix des quatre villages d’intervention a été établi suivant deux critères : la sécurité de l’intervenant et les types de formations forestières existantes au niveau du PK32-Ranobe. Cette étape constitue le préliminaire pour l’atteinte des objectifs avancés dans cette étude.

Descente proprement dite

Elle touche surtout le vif du travail à faire au ni veau du site. Elle a permis de connaître l’état actuel du site notamment avec les inventaires faits et de voir les pressions qui existent réellement au niveau du site. Trois approches méthodologiques constituent cette étape.
Observation: Elle a été menée d’une façon directe. C’est une phase d’une grande importance. Elle s’est surtout focalisée sur i) les états des ressources aturelles,n ii) toute forme d’exploitations visibles, iii) toute trace d’activités humaines et iv) le quotidien des locaux. Cette démarche a permis de confirmer ou non les résultats des enquêtes.
Recherche participative: Du fait de la méfiance des gens vis-à-vis de tout intervenant forestier, la discussion formelle a été choisie comme méthode d’approche. Ce choix s’est aussi basé sur une analphabétisation presque générale des locaux. Le but de l’intervention est de connaître i) les principales activités des gens, ii) l’utilisation locale des ressources naturelles notamment des ressources ligneuses, iii) l’état et l’évolution de la forêt depuis leur installation, iv) les méthodes de production de charbon, v) la filière charbon, vi) les principaux problèmes rencontrés par la population locale.
Inventaire floristique: C’est une démarche scientifique permettant de connaître réellement l’état actuel des forêts du PK32-Ranobe. Recenser tous les individus du peuplement aurait été idéal mais chose impossible à cause du temps impartis à cette interv ention. Le choix a été fixé sur l’inventaire par échantillonnage. Les quatre villages représente les quatre types de forêts dominantes existantes. La méthode adoptée a été le RAP ou Rapid Accesment Program qui consiste à travailler sur des transects flexibles. L’évolution s’est faite tous les 10 m sur 10 m. Pour permettre une représentativité du peuplement (1ha),100 placettes (10m*10m) ont été inventoriées pour chaque type de formation forestière. Le relevé proprement dit s’est fait par compartimentation (Figure n° : 1). Dans le comparti ment A, un inventaire à plein a été fait à un seuil de diamètre à hauteur de poitrine (dhp) supérieur à 15 cm. Les arbres ayant un dhp compris entre 15 à 5 cm ont été recensés dans le compartiment B. Ceux ayant un dhp inférieur à 5 cm ont été inventoriés dans le compartiment C lusieursP paramètres ont été relevés au niveau de chaque placette (Tableau n° :1).

Calcul des emprises d’une installation pétrolière

Les phases d’opérations pétrolières soumises à une EIE sont les phases d’exploration et d’exploitation. Ces dernières seront donc les seules considérées dans cette étude.
Pour une plus grande facilité d’appréciation, on aémis les hypothèses suivantes. On suppose que les lignes sismiques (L) ont la longueur du site tout entier qui est de 25km. Par ailleurs, les valeurs proposées sont issues des analyses des documents des EIE déjà faites à Madagascar. Afin de mieux cerner le problème et de donner le maximum d’efficience à l’étude, des valeurs extrêmes ont été appliquéesnsdacertains cas. L’exemple des opérations faites par Wilton Petrolium à Anjohibe Est a établi des lignes sismiques distantes de 1 km chacune.Plusieurs hypothèses vont être adoptées afin de faciliter les diverses appréciations :
– un point de forage par ligne sismique a été estiméCe. qui avancerait un nombre de 25 points de forage.
– la nécessité d’ouverture de voies d’accès pour la irculation des véhicules de transport, notamment pendant la phase de production, est donc nécessaire. Ce qui avance un nombre de 25 nouvelles voies d’accès.
Notons que ces hypothèses ont été évaluées commeantétdes situations extrêmes pour le site d’intervention.
On suppose aussi que les diverses installations pétrolières se répartissent dans le temps suivant la projection adoptée avec l’approvisionnement en bois dans les 50 années à venir.

Limites de la démarche méthodologique

L’inventaire floristique a adopté la méthode RAP. Pour une représentativité du peuplement, la surface minimale doit être supérieure à 1ha. Or, aucun massif de ce type de forêt n’atteint plus cette étendue. Ou sinon il se situe sur des zones nterdites d’accès ou « fady ». Ce qui n’a pas permis la possibilité d’inventaire auprès de ces zones. Cependant, ces zones sont les plus riches en biodiversité, notamment en espèces floristiques.
Par ailleurs, les donnéesobtenues auprès de l’INSTAT se basent toutes sur une projection à partir du dernier recensement fait à Madagascar en 1993. Aucune donnée récente n’a été obtenue car la prévision du prochain recensement nese fera qu’en 2010. Chaque projection faite dans ce travail se base de ce fait sur ces données déjà issues d’une projection. Ce qui limite fortement l’exactitude du nombre de population réelle auprès du site, notamment les projections faites dans ce travail pour les 50 futures années.
Concernant l’emprise des installations pétrolières,chaque entreprise a sa méthode propre pour une exploitation. Les données utilisées dans ce document sont issues de la synthèse des données des entreprises ayant déjà effectué des travaux à Madagascar. On a jugé préférable de considérer les extrêmes des impacts des installatio. Dans certains cas, la moyenne a été utilisée pour évaluer ces valeurs. Un approfondissement dans ce sens devrait constituer une base de nouvelles études ultérieures.
Quant à la projection des besoins en bois pour les 50 années à venir, seuls les besoins des ménages ont été considérés. Ceux des grands consommateurs de bois notamment les ERP (Etablissements de Restauration Publique) n’ont pas pu être connus faute de données les concernant.
Notons aussi que ce travail ne considère pas la migration de la population qu’elle soit naturelle ou induite des opérations pétrolières pouvant être installées au niveau du site. Les probables effets de toute forme de migration ne sont de ce fait pes inclus dans ce document. Ces limites devraient faire l’objet d’une étude plus approfondie afin de réduire au maximum les erreurs des prochaines recherches.

Flore et Végétation

Une succession de plusieurs types de peuplements, d’où l’utilisation du terme complexe d’habitats (WWF, 2005), caractérise le milieu. La zone est constituée par de bas fourrées à moyenne fourrées appelés : Fourré caducifolié de’Ouestl de Madagascar par WHITE (1983) et Madagascar Spiny succulent thicket par le WWF (1998). Ceci fait suite aux Forêt Dense sèche de l’Ouest (Koechlin et al., 1974) ou ForêtsSèches de Madagascar (WWF, 1998). Par endroit, dans ces différentes formations se trouven des reliques de forêts ripicoles et des forêts rupicoles appelées : Forêt dense sèche et cièsFa karstique rencontrés sur calcaire par HUMBERT et DARNE (1965). Cette myriade d’habitats, en association avec diverses zones humides, constituent un ensemble permettant le développement d’une grande diversité biologique.
On compte en générale 80 familles de plantes avec 801 genres répartis dans 300 espèces dont 38 sont aquatiques. Notons que certaines familles, plusieurs genres et voire même des espèces sont endémiques localement. Ceci étant confirmé parPHILLIPSON (1996), affirmant que « la région du Sud Ouest abrite un haut niveau d’espèce endémique végétale ». La famille des Didieraceae est une des familles endémiques du Sud malgache avec deux genres déterminés dont l’un est caractéristique du site d’étude Didierea( madagascariensis). De nombreuses plantes médicinales se trouvent aussi dans cette zone et qui alimentent les marchés des grandes villes de l’île. Ce complexe est aussi rich e en lianes et en tubercules dont le « genre Dioscorea contribue pour une part appréciable à l’alimentation et à l’apport en eau » (BLANC-PAMARD, 2005).
La végétation se caractérise particulièrement para scapacité d’adaptation face aux rudes conditions du milieu : spinescence, microphillie, crassulescence et l’aphillie permettant la formation d’un paysage assez particulier. On peut rencontrer, suivant les conditions existantes, des espèces à feuilles caduques et des espèces semi-cadicifoliées.
Madiorano et Ampasimanilika : Haut fourré à Didierea madagascariensis, sur sable roux Caractéristique des régions du Sud, on note la dominance des Didiereaceae et d’ Euphorbia spp. C’est une formation climacique adaptée à des facteurs écologiques sévères de très faible hauteur : moins de 4 m en général et ne dépassant asp les 7 m. Les euphorbes, les Pachypodium, les bois d’ébènes, les aloès et les anesli sont parmi les plantes dominantes de cette formation (Photos n° 1). On peut citer, Cedrolepsis grevei, Boscia longifolia, Neobeguea mahafalensis et les Euphorbia qui sont toutes endémiques. Plusieurs plantes médicinales y sont répertoriées entre autres Cedrelopsis grevei, Commiphora marchandii, Euphorbia didieroides, Vanilla madagascariensis et V. decaryi.

Principaux problèmes rencontrés par la population locale

La vie quotidienne de la population est caractérisée par une pauvreté généralisée. La population est inégalement répartie dans cette zonesuite au problème d’accès à l’eau. Le principal problème reste l’eau, son accessibilité et sa disponibilité. « Ce manque d’eau handicape toutes activités agricoles » (MinEnvEF, 2005). La disponibilité de cette denrée pose problèmes car les précipitations tombent brutalement et rapidement. La moitié des précipitations peut tomber en une seule journée ouseulement quelques jours.
Par ailleurs, les méthodes culturales sont traditionnelles et se font manuellement sans produits phytosanitaires. De plus, la prolifération de maladies et d’insectes n’arrange en rien la situation. Ce sont souvent les raisons principales d’un faible rendement agricole. Ce qui incite les gens à se convertir à une activité plus lucrati ve telle que le charbonnage.
Depuis la décision ministérielle en 2006 de libéralisation, une activité économique a pris une envergure assez alarmante qui requiert une attention toute particulière : la production de bois d’énergie. Presque toutes les familles pauvres s’y prêtent, or nul n’ignore que la majeure partie de la population vit dans une pauvreté intégrale. Le charbonnage constitue une activité de survie pendant la période de soudure assez longue. Les exploitations se font dans leur généralité sous forme illicite. D’ailleurs depuis l’année 2006, aucune législation n’est appliquée en matière d’exploitation forestière souvent non conforme aux normes.
Par ailleurs, « l’exploitation de bois d’œuvre se révèle essentiellement spéculative et minière, ne tenant aucun compte des principes de renouvellement des ressources » (AUBRY et RAMAROMISY, 2003). Ce sont surtout les arbres de gros diamètre qui sont les plus visés.
La vente des produits végétaux médicinaux peut aussi menacer les ressources à long terme si aucun contrôle n’est installé. De par la pauvreté massive qui règne dans cette localité, les médicaments et l’accès aux infrastructures sanitaires demeurent un luxe que peu de gens peuvent se permettre d’où le recours à la médecine traditionnelle.
De plus, la déforestation, afin d’étendre les terres cultivables, est encore pratiquée dans la région. « Les surfaces déboisées ont quadruplé depuis la fin des années 80. La déforestation est à imputer, pour l’essentiel, au développement du « hatsaka » » (BLANC-PAMARD, 2005).
Depuis quelques temps, de nombreuses entreprises se sont de plus en plus intéressées aux riches ressources minières de cette région (pétrole, ilménite,…). Même si aucune installation n’a encore été observée, les demandes et les procédures d’exploitation de ces ressources sont toutes en cours.
Une régression de la dynamique des élevages bovins est également observée. Les principales causes sont les maladies et les vols. Le taux de mortalité bovine atteint les 20 à 50% (PCD Ankilimalinika, 2007).

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Table des matières

Chapitre 1 : INTRODUCTION
Chapitre 2 : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
2.1- Problématique
2.2- Hypothèses
2-3- Méthodologie de travail
2.3.1- Phase exploratoire
2.3.2- Descente sur terrain
2.3.2.1- Reconnaissance du terrain
2.3.2.2- Descente proprement dite
2.3.2.3- Deuxième descente
2.3.3- Traitement des données
2.3.3.1- Synthèse bibliographique
2.3.3.2- Cartographie
2.3.3.3- Création de bases de données
2.3.3.4- Traitement proprement dit
2.3.4- Synthèse de la méthodologie adoptée
2.3.5- Matériels et outils utilisés
2.4- Contraintes
2.5- Avantages
2.6- Limites de la démarche méthodologique
Chapitre 3 : CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE
3.1- Milieu d’étude
3.1.1- Localisation du site
3.1.2- Localisation des quatre villages
3.1.3- Caractéristiques du milieu
3.2- Aspect biologique
3.2.1- Biodiversité
3.2.1.1- Flore et Végétation
3.2.1.2- Faune
3.2.2- Analyse sylvicole
3.2.2.1- Structure floristique
3.2.2.2- Structure spatiale
a) Structure horizontale
b) Analyse verticale
3.3- Principaux problèmes rencontrés par la population locale
3.4- Evolution écologique du site
3.4.1- Evolution écologique régionale
3.4.2- Evolution écologique du PK32-Ranobe
Chapitre 4 : MULTI USAGE DES RESSOURCES LIGNEUSES AU NIVEAU DU PK32- Ranobe
4.1- Disponibilité en ressources ligneuses du PK32-Ranobe
4.2- Besoins en bois d’énergie
4.3- Besoins en bois de Construction, d’Oeuvre et de Service (COS)
4.4- Projection des besoins en bois dans le futur et bilan
Chapitre n° 5 : IMPACTS PROBABLES D’UNE INSTALLATION PETROLIERE AU NIVEAU DU PK32-Ranobe
5.1- Description du projet
5.1.1- Description des infrastructures
5.1.1.1- Matériels et équipements
a) Acquisitions sismiques
b) Forage
5.1.1.2- Superficie d’emprise
a) Acquisition sismique
b) Forage
5.1.2- Description des activités
5.1.2.1- Exploration par acquisitions sismiques
5.1.2.2- Exploration par forage
5.1.2.3- Exploitation
5.1.2.4- Fermeture du site
5.2- Analyse des variantes du projet
5.2.1- Description et analyse comparative des variantes
5.2.1.1- Tracé des layons sismiques
5.2.1.2- Acquisitions sismiques
5.2.2- Sélection des variantes préférables
5.3- Analyse des impacts
5.3.1- Description des composantes de l’environnement
5.3.2- Identification des impacts potentiels
5.3.3- Caractérisation des impacts
5.4- Projection spatio-temporelle de l’évolution de la surface forestière avec une installation pétrolière
5.4.1- Combinaison des pressions
5.4.2- Projection proprement dite
Chapitre 6 : DISCUSSIONS
5.1- Discussion de la méthodologie
5.1.1- Avantage de la méthodologie
5.1.2- Inconvénients de la méthodologie
5.2- Vérification des hypothèses
5.2.1- Contexte actuel de la zone d’étude
5.2.2- Pressions pesant sur le site
5.2.3- Impacts apportés par une éventuelle installation pétrolière
Chapitre 7 : RECOMMANDATIONS
6.1- Recommandations générales
6.2- Sur le plan pratique
Chapitre 8 : CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE 

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