Agriculture itinérante
L‟agriculture itinérante pratiquée dans la plupart des zones africaines (le «tavy» à Madagascar) consiste à défricher et à brûler la forêt pour y installer des cultures (cultures vivrières comme le cas du riz ou cultures de rente telle la vanille). Le sol qui semble un bon rendement la première année après le défrichement se dégrade progressivement les années suivantes jusqu‟à ne plus produire (Razafindrakoto, 2009). Le «tavy», que l‟on rencontre sur toute la bordure orientale de Madagascar, seule région où on le pratique, est une opération qui consiste à défricher et brûler un secteur de végétation naturelle pour le mettre en culture. Communément le terme de «tavy» désigne aussi bien l‟opération précédemment décrite que la parcelle sur laquelle s‟effectue cette opération dont le but est généralement la culture du riz (Vicariot, 1969). La végétation détruite peut être : de la forêt primaire: c‟est le type de végétation naturelle de la région, caractérisée par le grand nombre d‟essences que l‟on y rencontre et par sa relative densité. de la forêt secondaire ou «savoka» : ce terme désigne le peuplement végétal au moins arbustif qui a remplacé peu à peu la forêt primaire sous l‟action d‟agents extérieurs au milieu naturel
Inventaire forestier
D‟après Andrianjaka (1996), l‟inventaire forestier se définit comme étant l‟ensemble des activités permettant d‟obtenir, avec une certaine précision, une ou plusieurs informations qualitatives ou quantitatives concernant une plantation ou une forêt naturelle définie par ses limites géographiques. Il s‟agit donc de faire des relevés de la végétation avec toutes les caractéristiques pouvant concerner les essences. L‟inventaire consiste principalement à déterminer, avec la meilleure précision les caractéristiques du peuplement, le nombre de tiges, le diamètre, la hauteur et le potentiel en volume de bois d‟une population d‟arbres. Deux (2) types d‟inventaire peuvent être pris en compte dans le cadre de cette étude: L’inventaire par échantillonnage systématique dont l‟objectif est de couvrir l‟ensemble de la population de manière aussi uniforme que possible. Les unités d‟échantillonnage sont choisies selon un schéma rigide et prédéterminé. Elles peuvent être réparties en bandes continues, en bandes interrompues ou lignes de placettes ou en grilles régulières. L’inventaire par échantillonnage aléatoire simple où une fraction de la surface est étudiée. Les conditions à son emploi sont: l‟égalité de chance des unités d‟être sélectionné, l‟homogénéité de la population et la connaissance de la taille de la population. Ce type d‟inventaire est utilisé lorsque le nombre de mesures à effectuer est très important au moment où la surface est très grande ou variable et très fortement représentés. Le choix du type d’inventaire est surtout conditionné par l’accessibilité de la forêt à analyser, la variabilité des superficies considérées, l‟homogénéité de la population cible, le délai du séjour sur le terrain, et les moyens à la disposition.
Corrélation entre production et superficie plantée de vanille
Les données fournies par la DRDR ont indiqué une baisse notable de la production et de la superficie plantée de vanille en 2013 par rapport aux années précédentes. Ceci pourrait s‟expliquer d‟une part, par le fait que ces données (Superficie: 18 900 ha et production: 24 192t en 2013) ne tiennent pas encore compte de la production totale de la région SAVA puisque lors de sa collecte la campagne de vanille n‟est pas encore arrivée à son terme. Mais d‟autre part, cette réduction de la production est causée par d‟autres facteurs dont les conséquences s‟aggravent d‟année en année comme le réchauffement climatique, les maladies, les vols, etc. La réalisation d‟un test de corrélation de Pearson a ressorti un coefficient de détermination R égal à 0,985 et un écart-type résiduel égal à 1,581 avec l‟équation y = 43,5x + 84359. Cette valeur signifie que les deux variables superficie plantée de vanille, correspondant à la surface défrichée, et production sont fortement corrélées d’une manière positive. Autrement dit, leurs variations vont dans le même sens. Ainsi, les paysans s‟acquièrent de superficies supplémentaires pour améliorer leur production.
Cultures commerciales et changement climatique
Comme pour le cas de nombreuses autres cultures commerciales, les effets du changement climatique sur les cultures de vanille et de riz se font déjà sentir particulièrement par les paysans. En effet, ces derniers sont capables de percevoir les changements au niveau du climat grâce à leurs activités quotidiennes. Ces dix dernières années, leurs perceptions du changement climatique concernent principalement l‟augmentation de la fréquence et de l‟intensité des cyclones, l‟augmentation générale de la température et la réduction des pluies. Le cyclone est un phénomène que les paysans craignent à cause des dégâts qu‟il occasionne au niveau des cultures. Les ravages se rapportent aux vents forts qu‟il génère et aux inondations qu‟il crée surtout au niveau des rizicultures. Par ailleurs, le vanillier est la culture la plus menacée par le réchauffement climatique puisque c‟est une plante possédant un tempérament héliophile. Il nécessite ainsi une certaine quantité de lumière et de chaleur pour germer et pousser. Une température du milieu excédant son exigence peut affecter son bon développement particulièrement sa floraison pouvant alors conduire à une production faible voire nulle.
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. METHODOLOGIE
2.1. Problématique et hypothèses
2.1.1. Problématique
2.1.2. Objectifs de l’étude
2.1.3. Hypothèses
2.2. Zone d’étude
2.2.1. Situations géographique et administrative
2.2.2. Cadre physique
2.2.3. Cadre biologique
2.2.4. Cadre humain
2.3. Etat de connaissances
2.3.1. Cultures commerciales
2.3.2. Biodiversité
2.3.3. Agriculture itinérante
2.4. Méthodes
2.4.1. Inventaire méthodologique
2.4.1.1. Cartographie
2.4.1.2. Enquête
2.4.1.3. Entretien
2.4.1.4. Observation directe
2.4.1.5. Inventaire forestier
2.4.2. Approche méthodologique
2.4.2.1. Cartographie
2.4.2.2. Enquête
2.4.2.3. Entretien
2.4.2.4. Observation directe
2.4.2.5. Inventaire forestier
2.4.2.6. Traitement et analyse des données
2.4.2.7. Cadre opératoire
2.4.2.8. Démarche méthodologique
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Principales cultures commerciales dans la Région SAVA
3.2. Caractéristiques et modes de production des principales cultures commerciales
3.2.1. Vanille
3.2.2. Café
3.2.3. Riz
3.2.4. Cultures fruitières commerciales: la banane et l’ananas
3.2.5. Modes de production
3.3. Impacts environnementaux de l’agriculture commerciale dans la Région SAVA
3.3.1. Sources d’impact
3.3.2. Impacts des cultures commerciales sur l’environnement
3.3.3. Impacts des cultures commerciales sur la biodiversité forestière
3.3.4. Cultures commerciales et changement climatique
3.3.5. Importance des impacts environnementaux des cultures commerciales
4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1. DISCUSSIONS
4.1.1. Sur la méthodologie
4.1.2. Sur les résultats
4.1.3. Sur les hypothèses
4.2. RECOMMANDATIONS
5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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