Les menaces et pressions sur l’espèce
Actuellement les menaces et les pressions qui perturbent la croissance de la population de l’Angonoky sont :
Le feu de brousse C’est l’une des plus grandes pressions qui pèse sur la population de l’Angonoky. En 2000, 2000 ha de fourré à bambous arbustifs dominé par Perrierbambos madagascariensis sont ravagés par le feu. Ce fourré constitue l’habitat principal de l’Angonoky. Et que le feu détruit les habitats et tue aussi directement les animaux. Le pâturage, défrichement et nettoiement sont des raisons qui incitent la population locale à pratiquer les feux et que le feu devient incontrôlable.
Les prédateurs
– Potamochoerus lavatus (sangliers) et Buteo brachyterus (les buses) qui mangent les œufs et les jeunes moins de 6 ans,
– Viverriuda indica (civette indienne) : prédateur exogène potentiel,
– D’autres espèces carnivores telles que :
Eupheres goudatii ;
Cryptoprocta ferox ;
Galidia elegans ;
– Les rapaces diurnes
Polyboroides radiatus ;
Accipiter francesii ;
– Ophidiens :
Acrantophis madagascariensis ;
Lioheterodon sp ;
Lophotibis cristata qui attaquent les petites tortues à l’issue de l’éclosion.
Les actions anthropiques
Traces de prélèvement de bois d’énergie
Défrichement pour l’installation des nouvelles parcelles
Prélèvement de tubercules de Discorea sp. (Masiba) . Les trous allant jusqu’à 1 m3 de contenance.
Les cyclones (catastrophes naturelles) Le passage de cyclone dans la région entraîne aussi les menaces et pressions sur l’Angonoky car les cyclones provoquent beaucoup de dégâts et détruisent des habitats.
Exemple : Lors du passage du cyclone « Andry » des nombreux arbres de gros diamètres ont été couchés sur terre (> 50 cm de diamètre). Ce sont surtout des Erythrophloeum couminga (Komanga).
Enquête auprès des responsables de DWCT
Une enquête a été faite auprès de Responsable de Conservation Communautaire et Responsable Scientifique du Projet Baie de Baly. Ils nous ont donné les indicateurs sur tous ceux que les recherches faites sur l’espèce et les aides au niveau de populations locales. Leur rôle principal est d’appuyer les recherches pour sauvegarder l’espèce et de sensibiliser la population locale pour que cette dernière participe à la conservation de cette espèce.
Elevage en captivité
L’élevage en captivité est un moyen élaboré par les organismes internationaux en matière de conservation pour sauver l’espèce menacée. DWCT est reconnu au niveau international dans la matière. Il est autorisé par le Gouvernement Malagasy de travailler à Madagascar dans le cadre de la conservation des espèces menacées en particulier Geochelone yniphora. Face à des pressions que subit la population sauvage de Geochelone yniphora dans son habitat, DWCT a installé un centre d’élevage à Ampijoroa, Ankarafantsika en 1986, afin de créer un filet de sécurité pour l’espèce avec des tortues confisquées. La première éclosion se passe en 1988 et aujourd’hui plus de 200 tortues ont été produites dans le centre d’élevage à Ampijoroa, Ankarafantsika. Actuellement, le projet Angonoky élaboré par l’ANGAP en collaboration avec DWCT, Eaux et Forêts et les autorités locales travaille dans le parc national Baie de Baly pour sa conservation. Le projet a installé un site de relâchement à Beaboaly. En 1988, le projet a essayé de lâcher 5 jeunes captives dans ce site et cet essai est réussi. Après la réhabilitation du campement et l’identification des zones de recherche et de points d’éclos, le projet a lâché vingt individus de tortues à soc dans la zone de Beaboaly. Lors de notre descente sur le terrain, nous avons pu fouiller 24 tortues dans la zone de Beaboaly. Toutes les tortues sont munies des émetteurs. Dans ce cas, on peut trouver plus facilement lors de regroupement ou la fouille des tortues en utilisant la radiodetecteur par le responsable scientifique de DWCT et son équipe.
La perception de l’existence d’impact par les villageois de la politique de conservation de Geocholone yniphora
D’après notre résultat de l’enquête auprès de la population riveraine concernant l’existence d’impact, la perception des villageois de l’existence d’impact diminue selon la distance par rapport au parc. Pour les personnes ont trouvé que cette politique a des impacts négatifs sur leur vie quotidienne, ils se sentent perdant parce que cette espèce ne représente aucune valeur alimentaire, aucune valeur socioculturelle pour eux. Or, les impacts de la politique de sa conservation sont négatifs. Dans le cadre de la conservation de cette espèce, nous allons avancer les recommandations suivantes :
• Renforcer le contrôle et la surveillance dans la zone du parc ;
• Mettre en place le pare-feu dans chaque site d’Angonoky ;
• Renforcer au maximum l’éducation environnementale pour que la population locale soit consciente de l’importance de la biodiversité du parc national Baie de Baly ;
• Evaluer l’impact du taux de prédateur sur l’espèce dans le parc ;
• Développer les activités économiques de la région et trouver des financements appropriés ;
• Donner au maximum des informations et des formations à la population locale sur la gestion du parc dans le cadre de la conservation de l’Angonoky ;
• Renforcer la participation des villageois dans la gestion du parc ;
• Indemniser les VNA, chefs quartiers, quartiers mobiles dans l’occupation des missions environnementales ;
• Mettre en place l’implantation de l’écotourisme dans la région de Baie de Baly ;
• Contrôler la nouvelle installation des nouveaux migrants dans le parc ;
• Empêcher la pénétration de bateau de pêche industrielle autour du parc ;
• Renforcer la collaboration entre l’ANGAP et les autorités locales dans la protection de l’environnement ;
• Mettre en place le plan d’alerte au cas où il y a le vol de l’Angonoky ;
• Appliquer les lois en vigueurs et le DINA locales pour la protection de l’environnement ;
• Valoriser la culture traditionnelle de la région ;
• Renforcer la sécurité de la population locale.
CONCLUSION
Dans la partie Nord-Ouest de Madagascar situé à 165km Ouest de la ville de Mahajanga, le parc national Baie de Baly est une forêt dense sèche semicaducifoliée et fourrée de bambous arbustifs offrant une patrimoine floristique et faunistique et tient une place importante dans le maintien de l’équilibre écologique. Ces forêts constituent une unique aire de répartition de Geochelone yniphora qui est une espèce de tortue la plus rare du monde. C’est la première cible de la conservation dans le parc national Baie de Baly. A cause des pressions anthropiques, la dégradation de son habitat est élevée. De nombreuses activités ont été faites par l’ANGAP en collaboration avec DWCT et les autorités locales pour sa conservation. De ce fait, il est nécessaire de faire une étude d’impact de la politique de conservation de Geochelone yniphora sur la population locale pour aider les gestionnaires du parc à sa conservation. Des enquêtes ont été faites auprès des responsables de conservation de cette espèce mais l’enquête auprès des villageois est utilisée pour connaître leur perception pour la politique de conservation de Geochelone yniphora. En fait, sur 273 personnes enquêtées soit 18,75% de la population un échantillon jugé représentatif. 83,15% ont trouvé que cette politique est favorable à leur vie sociale et 16,85% trouvent que cette politique a des impacts négatifs. Dans ce cas, il est nécessaire de continuer la politique de conservation de Geochelone yniphora dans le parc national Baie de Baly parce que son impact est plutôt positif pour la population locale mais il ne faut pas négliger les impacts négatifs apportés par cette politique. Ainsi, la politique de conservation de Geochelone yniphora a des impacts majeurs sur la population locale : insuffisance de terrain de culture, risque de trafic de l’Angonoky, perte de temps dans la réalisation des missions environnementales. Il en découle l’appauvrissement de la population locale. Alors, des mesures sont proposées pour atténuer les impacts néfastes apportés par cette politique de conservation :
– Former la population locale sur la technique culturale moderne, gestion de sol et de l’eau ;
– Aider la population dans l’amélioration de leur vie ;
– Renforcer au maximum l’éducation environnementale sur l’importance de la biodiversité ;
– Développer les activités locales de développement ;
– Mettre en place le système de contrôle et surveillance de l’Angonoky.
Nous proposons ces alternatives dans le but de contrer la pérennisation de cette espèce. Il est nécessaire de continuer ce genre d’étude dans le parc national Baie de Baly mais de nombreuses études méritent encore d’être effectuées pour conserver le parc national Baie de Baly.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
I- DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
I.1- Milieu physique
I.1.1- Localisation
I.1.2- Climat
a)Température
b) Précipitations
I.1.3- Topographie
I.1.4- Géologie- Pédologie
I.1.5- Hydrologie
I.2- Milieu biologique
I.2.1- Flore
I.2.2- Faune
I.3- Milieu humain
I.3.1 Population
I.3.2. Education
I.3.3. Santé
I.3.4. Transport et communication et télécommunication
I.3.5.Culture
a)- Religion
b)- Les us et autorités traditionnelles
I.3.6- Les activités locales
a)- Agriculture
b)- Elevage
c)- Pêche
d)- Commerce
e)- Cueillette
I.3.7. Les pressions
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’ESPECE
II- CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’espece
II.1- Classification de l’espèce
II.2- Historique
II.3- Morphologie
II.4. Biologie
II.4.1. Régime alimentaire et activité
II.4.2. Reproduction
II.5- Habitat
II.6- Aire de répartition de l’Angonoky
II.7- La conservation de l’espèce
II.8- Les menaces et pressions sur l’espèce
II.8.1. Le feu de brousse
II.8.2- Les prédateurs
II.8.3- Les actions anthropiques
II.8.4- Les cyclones (catastrophes naturelles)
TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE
III- methodologie
III.1. Méthode d’étude
III.1.1. Documentation
III.1.2. Enquête
a)- Enquêtes auprès de la population riveraine
b)- Enquête auprès des responsables de l’ANGAP
c)- Enquête auprès des responsables de DWCT
d)-.Enquête auprès de Chef Cantonnement de l’Environnement des Eaux et Forêts
e)- Enquête auprès des autorités locales
III 1. 3 Traitement des données
QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV –RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. La politique de conservation de Geochelone yniphora
IV.1.1. Sauvegarde des processus écologiques
IV-1-2 Changement de comportement
IV.1.3 Participation communautaire
IV-1-4 Elevage en captivité
IV-2.Résultats de l’enquête auprès de la population locale
a) Le résultat obtenu concernant la connaissance de l’ANGAP
b) Résultat sur l’existence d’impact
IV.3. Impacts environnementaux
IV.3.1. Identification des sources d’impacts
a) Les feux de brousse
b) Insuffisance de sensibilisation au niveau de la population
c) Le trafic illicite de cette espèce
d) Les actions anthropiques
IV-3-2- Identification des principales composantes de l’environnement lors des activités pour la conservation de Geochelone yniphora
Source : Auteur
IV.3.3. Principaux impacts sur l’environnement de la politique de conservation de Geochelone yniphora
a) Sur le milieu physique
b) Sur le milieu biologique
c) Sur le milieu humain
IV.3.4. Les enjeux environnementaux
IV.3.5 Mesures d’atténuation des impacts majeurs
IV.3.6 Discussions et recommandations sur la pérennisation de cette espèce
a) L’efficacité du rôle du gestionnaire du parc pour la sauvegarde des processus écologiques
b) Le niveau de menace
c) La perception de l’existence d’impact par les villageois de la politique de conservation de Geocholone yniphora
CONCLUSION
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES
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