Qit Madagascar Minerals
Le projet Ilménite consiste à l’extraction de sables minéralisés : l’Ilménite et le Zircon, dans la région Anosy. En vue d’évaluer les impacts du projet, il est nécessaire de présenter l’acheminement du projet jusqu’à son état actuel. Pour cela, l’on va alors décortiquer l’entreprise et ses produits. La compagnie minière Qit Madagascar Minerals résulte d’un accord entre le gouvernement malagasy et la société Londonienne Rio Tinto PLC. Rio Tinto est un leader international dans le secteur minier. A cet effet, la QMM est détenu à 80% par Rio Tinto et à 20% par l’Etat malgache. Le coût total du projet Ilménite s’élève à 931 millions d’USD, incluant la construction du port d’Ehoala. Le projet Ilménite a connu trois grandes phases, à savoir : la phase d’exploration et de recherche, la phase de construction et enfin la phase de production. La première phase s’est étalée de 1985 à 2005. La deuxième phase a commencé en 2006 pour terminer en 2009. QMM n’a commencé la production, voire l’exportation d’Ilménite et de Zircon qu’en 2010. Le projet Ilménite comprend trois sites d’extraction, à savoir : Mandena, Petriky et Sainte Luce. A ce jour, Mandena est le site d’extraction actuel de l’entreprise minière. Le site de Mandena comprend également une usine flottante, une unité de séparation des sables et le siège de QMM. Les sites d’extraction s’intercalent d’environ 60 km. En ce qui concerne l’extraction d’Ilménite dans la région d’Anosy, les sables minéralisés sont estimés à 75 millions de Tonnes réparties sur trois sites en l’occurrence : Mandena, Petriky et Sainte Luce. Le site de Mandena occupant 2000 ha abrite actuellement l’activité extractive de l’usine. Les sables minéralisés seront notamment expédiés à l’usine de réduction de QIT au Canada. Ils y seront ensuite transformés en scorie d’une teneur de 90% de bioxyde de titane. La durée du projet est estimée à environ 50 années. Contenant 60% de dioxyde de Titane, l’Ilménite de Madagascar est de grande qualité en comparaison avec les autres sources.
TOFE
Le TOFE a pour but principal de retracer l’ensemble des sommes obtenues par l’Etat, les dépenses effectuées ainsi que les financements recourus pour combler les déficits. En ce sens, l’on peut alors considérer que les IDE donnent lieu au paiement d’impôts, de taxes et de redevance par les entreprises multinationales au compte de l’Etat. Le TOFE est notamment présentée à l’annexe de ce document. A cet effet, les IDE induisent une augmentation significative des recettes fiscales. Ainsi, l’on peut considérer les IDE comme étant une source de financement à la fois interne et externe. Aux vues du code des grands investissements miniers, les entreprises multinationales œuvrant dans le secteur de l’industrie extractive sont soumises à une quarantaine d’impôts. En accroissant le montant des recettes fiscales, les IDE contribuent ainsi à diminuer le déficit public, le déficit base caisse. D’ailleurs, le déficit en soi ne pose guère de problème, l’effet positif des IDE se traduit ainsi par une meilleure soutenabilité du déficit. D’autre part, l’anticipation de l’accroissement des recettes fiscales incite l’Etat à augmenter les dépenses. Ce qui a notamment pour conséquence, de maintenir le niveau de déficit public au même niveau. Néanmoins, si les niveaux de dépenses sont maintenus à flots, ils auront à la fois un effet boostant sur l’économie en augmentant les recettes fiscales. D’une manière générale, ils auront aussi un effet positif sur la croissance du PIB. En somme, l’on peut concevoir ces investissements comme étant une source de devise pour l’économie. Or, lorsque l’on se réfère au flux de devises, l’on doit incontournablement appréhender la balance des paiements qui a pour principale fonction de retracer l’ensemble des flux entre les résidents et les non-résidents d’une économie donnée.
Balance des paiements
A titre de rappel, la balance des paiements peut-être définie comme étant un tableau qui retrace la totalité des flux entre les résidents et le reste du monde. Cette dernière est notamment composée de différentes balances, à savoir : les balances des biens et services, des revenus, des transferts, des capitaux, des opérations financières et enfin, celle synthétisant l’ensemble des balances, c’est-à-dire, la balance globale. Quant au solde de la balance globale, elle est compensée d’une part, par la variation des réserves en devises, et d’autre part, par un financement exceptionnel. D’une manière générale, les IDE contribuent à augmenter les réserves en devises et de stabiliser ainsi le taux de change. Les IDE sont notamment comptabilisés au sein de la balance des paiements à travers la balance des capitaux. En effet, le montant de l’investissement incluant l’infrastructure et les moyens de production réalisés par l’entreprise multinationale sont transcrits dans la balance des capitaux. Néanmoins, il est important de remarquer que le phénomène des IDE influe aussi sur la balance des biens et services. Cela s’explique par les importations nécessaires à la réalisation de l’investissement ainsi qu’aux exportations des biens de production. De ce fait, l’on peut affirmer qu’il existe une forte corrélation entre les IDE et le niveau de commerce extérieur. En plus d’être un facteur déterminant des IDE, le commerce extérieur peut aussi être influencé par les besoins des entreprises multinationales. Si l’on se situe à présent sur le secteur réel de l’économie, nous serons amenés à évaluer les impacts des IDE à travers le tableau de ressource emploi qui est dicté par l’équation d’absorption. A noter que le tableau de ressource emploi retrace l’ensemble des flux de biens et services pour une période donnée.
IDE et croissance économique
Au stade où les grands projets miniers sont, et surtout en référence à la théorie du cycle de production de Vernon, les entreprises minières n’en sont qu’à un stade peu avancé. En d’autres termes, l’on se situerait approximativement entre la phase d’innovation et de croissance. A titre d’exemple, les entreprises QMM et Ambatovy n’enregistrent que près de 5 années de production. Jusque-là, le nombre d’année d’activités ne leur permettent pas d’atteindre le seuil de rentabilité. Toujours est-il qu’à terme, les deux grands projets atteindront leur niveau de production optimale et pourront ainsi obtenir un profit raisonnable à l’échéance du délai de retour sur investissement. Encore une fois, un autre facteur intervient dans le conditionnement des effets de l’IDE. Il s’agit notamment de la volatilité des marchés de l’Ilménite et du Zircon, et accessoirement du Nickel et du Cobalt. Il est important de rappeler qu’en 2014, le QMM a interrompu sa production suite à la baisse des prix de l’Ilménite. L’interruption de la production a eu des effets non pas uniquement sur la balance commerciale mais aussi sur le niveau d’emplois. En effet, la baisse des prix de l’Ilménite a conduit à un non renouvellement d’un contractant de la QMM comptant un certain nombre d’employés. A cet effet, l’on peut alors affirmer que le contexte du marché mondial de l’Ilménite a également un effet considérable sur l’ensemble de l’économie malgache.
|
Table des matières
Introduction générale
Première Partie : Approche Théorique Des Investissements Directs Etrangers
Chapitre 1: Présentation du projet Ilménite
Section 1: Etat des lieux sur le marché mondial des sables minéralisés
Section 2: Qit Madagascar Minerals
Chapitre 2: Théorie sur les facteurs déterminants les IDE
Section 1: Cycle de production de Vernon
Section 2: Théorie des taux de change sur l’imperfection des marchés de capitaux
Section 3: Théorie de l’internalisation
Section 4: Paradigme de Dunning
Chapitre 3: Impacts des IDE
Section 1: Effets positifs
Section 2: Effets néfastes
Deuxième Partie : Analyse empirique de l’impact des Investissements Directs Etrangers
Chapitre 1: Généralités sur les Investissements directs étrangers
Section 1: Evolution globale des IDE
Section 2: Répartition des IDE selon les branches d’activités
Section 3: Principaux pays investisseurs
Chapitre 2: Impacts macroéconomiques
Section 1: Impacts macroéconomiques
Section 2: Impacts microéconomiques du projet Ilménite
Chapitre 3: Discussions et recommandations
Section 1: Cadrage macroéconomique
Section 2: Analyse stratégique du secteur extractif
Conclusion générale
Références bibliographiques
ANNEXE
Télécharger le rapport complet