L’Afrique de l’Ouest est une région à grande variété géographique. Elle est située entre l’Océan Atlantique à l’Ouest et au sud, le Sahara au Nord et approximativement le 10ème méridien à l’Est. La grande majorité de la région est composée de plaines dont l’altitude est inférieure à 300 m. Un tel relief ne peut échapper aux conséquences des changements climatiques.
Ainsi, conscients de ces effets, les pays de l’Afrique de l’Ouest cherchent des voies de sortie sur cette épineuse question. La gestion des questions climatiques en Afrique doit être durable pour ne pas compromettre les stratégies de développement.
Tout en reconnaissant que l’impact du changement climatique en Afrique de l’Ouest serait fortement réduit si les populations, les économies et les gouvernements de la région s’y adaptaient de manière permanente et effective, le séminaire de Banjul en Gambie des experts s’inscrivent sur un plan d’action pour lutter contre ces effets et s’est vu comme un apport à la lutte contre le réchauffement climatique. Différentes initiatives même locales vont être prises pour faire face aux variabilités climatiques. Ainsi le commissaire de la CEDEAO pour l’agriculture, l’environnement et les ressources hydrauliques, M. Ousseini Salifou a mis en garde contre les conséquences potentielles dévastatrices du changement climatique en Afrique de l’Ouest qui pourraient se manifester par les hausses de la température de l’air et du niveau des eaux de la mer induisant l’apparition de marées salines, des modifications de la pluviométrie, des inondations, une érosion côtière et l’augmentation de phénomènes tels que la sécheresse, les inondations, les tempêtes, les vents violents et la chaleur excessive.
L’impact du réchauffement climatique en Afrique de l’Ouest et sa vulnérabilité vont faire l’objet d’études par la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L’Afrique de l’Ouest va être même classée parmi les plus vulnérables du fait de sa position géographique. Achim Steiner, Secrétaire général Adjoint de l’ONU et directeur exécutif du programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), a déclaré : « le changement climatique est en cours et la communauté internationale doit y répondre en offrant une aide bien ciblée aux pays sur la première ligne qui font face à des conséquences grandissantes telles que des inondations et des sécheresses extrêmes et dont les infrastructures sont menacées par des phénomènes comme la montée du niveau des mers ». Les pays de l’Afrique de l’Ouest conscients et vu l’ampleur que cela pourrait entraîner face à des économies fragiles vont tenter de chercher des adaptations aux impacts de la variabilité climatique. Ce fut le but de l’atelier d’Accra (Ghana) tenu du 21 au 23 septembre 2006. Les changements observés dans chaque pays doivent faire l’objet de renseignements sur les moyens d’évaluer les conséquences et la vulnérabilité des pays à ces changements. Aucun secteur d’activité en est épargné : l’agriculture, l’élevage, la santé, les infrastructures, la biodiversité, les écosystèmes, la pêche… Quant aux zones côtières le réchauffement climatique y provoquera une baisse de la production halieutique, l’intrusion d’eau salée et la perte d’aménagements agricole et balnéaire.
PROBLEMATIQUE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Il est admis aujourd’hui par la communauté scientifique que notre planète subit de plus en plus des transformations. Les gaz à effet de serre générés par le secteur industriel et les transports ont fortement perturbé le climat mondial avec comme conséquence une augmentation des températures. Ces conséquences vont bouleverser l’équilibre planétaire avec un ensemble de faits : catastrophes, extrêmes climatiques (inondations, sécheresse, augmentation des températures, déforestation…). Le changement climatique qui résulterait d’une augmentation des GES produirait une fréquence des inondations des terrains bas. Les couches aquifères seraient menacées, les alluvions perturbées, des écosystèmes menacés surtout dans les zones basses.
L’Afrique de l’Ouest étant une zone basse et occupée par des plaines et des plateaux avec des cuvettes isolées de la mer avec un relief compris entre 0 à 200m d’altitude reste une zone de vulnérabilité aux changements climatiques (Atlas de l’Afrique : Sénégal éd J.A 2007 1ère éd) .
Les évolutions et les changements climatiques se traduisent de multiples façons dans l’écosystème forestier ou de mangrove et dans les rendements agricoles. L’impuissance du monde paysan devant ces faits et son désarroi justifient grandement le choix de ce thème d’étude et de recherche. Il faut ajouter que la dynamique du climat prend une ampleur inquiétante et suscite des interrogations de la part des populations paysannes qui en dépendent mais aussi de la part des chercheurs et des experts qui tentent de donner une explication au phénomène. La dégradation des terres se manifeste sous différentes formes, suivant le milieu physique et les systèmes de production dans les différentes zones éco géographiques .La configuration du relief, est caractérisée par une forte interpénétration de plateaux et de vallées. Depuis longtemps la Casamance à été perçue comme le « grenier, agricole et forestier »du Sénégal. La région présente des écosystèmes très favorables .Depuis quelques décennies, l’impact du changement climatique se fait de plus en plus ressentir avec comme conséquences, désertification, péjoration climatique, dégradation des ressources naturelles.
Changement climatique
Le terme changement climatique est le plus souvent assimilé aux variations climatiques. Dans les collections de la seconde le Groupe de Réflexion en Histoire Géographie GREHG utilise les deux concepts comme synonyme. Dans son ouvrage Yves LACOSTE donne une définition du concept du changement global « qui dépend des variations de nombreux facteurs ; parmi lesquels des paramètres orbitaux mais à une échelle humaine ; c’est principalement l’effet de serre qui provoque un réchauffement global dont l’ampleur et les conséquences restent difficiles à mesurer à brève comme à moyenne ou longue échéances ». Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) considère le changement climatique comme une variation à long terme du climat. Le PNUE (Programme des Nation Unies pour l’Environnement) annonce que le changement est lié aux modèles mondiaux de consommation et de production d’énergie.
La définition que donne SANE (2003) «de la variabilité climatique à savoir une modification du climat ou d’un paramètre climatique dans l’espace ou dans le temps par un état de référence nous paraît beaucoup plus explicite». C’est sur cette base que nous nous proposons de définir le concept de changement climatique comme des modifications à long terme des paramètres climatiques dans le temps ou dans l’espace qui conduit à un changement global des surfaces agraires et forestières.
Ainsi une ambiguïté énorme existe dans la définition même du concept car aucune définition exacte n’est donnée par les différents acteurs. Seules les causes et les conséquences sont déterminées dans certains ouvrages ou dans certaines organisations internationales. Compte tenu de la difficulté de différencier le changement climatique de la variation climatique, nous les utiliserons dans ce contexte comme des synonymes afin de mieux cerner le changement climatique sur les surfaces agricoles et forestières. Ces trois concepts sont étroitement liés dans la mesure où ils affectent et conduisent aux mêmes effets sur l’agriculture et sur la forêt. « Le changement climatique a, d’abord et avant tout pour effet d’exacerber les problèmes existants : fréquence et longueur des périodes de sécheresse suite aux déficits pluviométriques aux variabilités accrues du climat ; les précipitations qui tombent de façon concentrée provoquant des inondations » (Rural 21, 2008).
En plus de l’évolution actuelle du climat, des tendances environnementales sont liées à la dégradation des sols, à la réduction des surfaces cultivables, à la salinisation des rizières, à la perte de biocénose et la question de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire, désalinisation, réduction des gaz à effet de serre s’affirment davantage sous la direction d’organisations internationales etc. Pour mieux gérer la dynamique climatique une nécessité pressante s’impose particulièrement la gestion pour contrecarrer les impacts.
Les surfaces Agricoles
Georges, P (1990) définit les surfaces agricoles comme « étant des terres travaillées (labours, prairies vergers etc.) à l’exclusion des landes des forêts ». Le concept de surface agricole est bien défini par les différents acteurs nous permettant de mieux cerner l’impact. Ainsi dans tous les pays du monde existe un ministère chargé de l’agriculture montrant l’intérêt des décideurs.
Les surfaces forestières
Si la surface est définie comme une étendue terrestre relativement plane selon Georges, P(1990), la forêt est un espace étendu couvert d’arbres aux houppiers généralement jointifs. Ainsi selon le peuplement arboré on peut distinguer plusieurs types de forêts. Dans ce travail le mot forêt sera utilisé dans un cadre général d’étude car nous distinguerons les forêts des terres fermes et les forêts de mangroves. Un accent sera mis sur l’impact des changements climatiques sur les deux types de forêts.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Avant Propos
Problematique
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
Introduction
CHAPITRE I : Presentation Du Milieu Physique
CHAPITRE II : Le Cadre Humain
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES SURFACES ET CLIMATIQUE
Introduction
CHAPITRE I : Etude climatique Dans La CR D’Enampor
CHAPITRE II : Les Surfaces Agricoles Et Forestières
TROISIEME PARTIE : IMPACTS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET RÔLE DES STRUCTURES
CHAPITRE I : Les Impacts Des Changements Climatiques Sur Les Surfaces Agricoles Et Forestières
CHAPITRE II : Le Rôle Des Institutions Et ONG
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Liste Des Figures
Liste Des Tableaux
Liste Des Photos
Liste Des Cartes