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Gรฉnรฉralitรฉs sur le piment
Origine et rรฉpartition Selon
De Witt et Bosland (1993) et kallo (1989), le genre Capsicum serait originaire dโAmรฉrique centrale et dโAmรฉrique du Sud. On trouve la totalitรฉ des quelque 25 espรจces sauvages dans cette rรฉgion (Hamza, 2010). Les formes cultivรฉes ont รฉtรฉ domestiquรฉes aux temps prรฉhistoriques (Pernezny et al., 2003). La diffรฉrence principale avec les espรจces sauvages tient au fait que les fruits sont peu dรฉhiscents et de ce fait moins endommagรฉs par les oiseaux. Le centre dโorigine du piment fort et du poivron (Capsicum annuum au sens strict) est probablement le Mexique, alors que le piment antillais (Capsicum chinense) serait originaire de la rรฉgion amazonienne et le piment oiseau (Capsicum frutescens) des rรฉgions cรดtiรจres de la partie mรฉridionale dโAmรฉrique du Sud tropicale. Les 3 espรจces ont รฉtรฉ croisรฉes assez intensivement en culture et de nombreuses formes intermรฉdiaires existent. Elles sont traitรฉes comme un grand groupe de cultivars, bien quโon puisse toujours reconnaรฎtre des exemples caractรฉristiques des 3 espรจces dโorigine. Peu aprรจs la dรฉcouverte de lโAmรฉrique par Christophe Colomb, les Espagnols et les Portugais ont ramenรฉ le piment (fort et doux) en Europe (Pernezny et al., 2003). A partir de lร , le piment fort en particulier a รฉtรฉ largement diffusรฉ dans toutes les rรฉgions tropicales et subtropicales du monde. Vers la fin du XVIIe siรจcle, on le cultivait comme lรฉgume et condiment apprรฉciรฉ dans toutes les rรฉgions tropicales et de nombreux types et variรฉtรฉs locales trรจs distincts avaient รฉtรฉ dรฉveloppรฉs. Le piment antillais a probablement รฉtรฉ introduit en Afrique de lโOuest plus tard que le piment fort et le piment oiseau. Les esclaves africains lโauraient rapportรฉ dโAfrique de lโOuest vers les Caraรฏbes (Chaux et Foury, 1994). Lโespรจce Capsicum annuum est si cultivรฉe en Afrique que les Africains considรจrent ce piment fort comme รฉtant un lรฉgume ou un condiment africain traditionnel, alors que le poivron, beaucoup moins apprรฉciรฉ, est considรฉrรฉ comme un lรฉgume exotique europรฉen rรฉcemment introduit. En effet, le poivron, un des plus importants lรฉgumes de serre et dโรฉtรฉ dans les pays occidentaux industrialisรฉs, est plus adaptรฉ aux climats tempรฉrรฉs que le piment. Certains cultivars de piment, dont le piment antillais, sont adaptรฉs aux climats tempรฉrรฉs, mais la croissance du piment oiseau est trop lente pour quโil soit cultivรฉ en plein air dans les climats tempรฉrรฉs. Deux autres espรจces domestiquรฉes, Capsicum baccatum L. (aji) et Capsicum pubescens Ruiz & Pav. (rocoto), sont cultivรฉes couramment en Amรฉrique latine (De Witt et Bosland, 1993). Par ailleurs, on rencontre parfois des cultivars commerciaux de Capsicum baccatum dans les pays asiatiques, alors quโon cultive largement sur les hautes terres de Java (Indonรฉsie) des cultivars adaptรฉs de lโespรจce Capsicum pubescens, qui rรฉsiste assez bien au froid. Toutefois, aucune de ces deux espรจces nโa รฉtรฉ identifiรฉe en Afrique.
Description morphologique
OEufs
Les oeufs (Planche 1, A) sont blanc laiteux, ovale, d’environ 0,5-0,6 mm de diamรจtre et 0,4 mm de hauteur. Ils sont pondus seuls ou en groupes pouvant aller jusqu’ร 2000 oeufs, mais gรฉnรฉralement entre 600 et 800. Les oeufs sont pondus sur la vรฉgรฉtation, sur un sol humide autour des plantes ou dans des fissures du sol, selon Vasil’ev (1974), Pospelov (1989), Sukhareva (1999), Shchegolev et al. (1934).
Larves
Les larves (chenilles) sont charnues, denses et d’aspect gras, et leur couleur peut varier du gris au brun ou au noir (Planche 1, B) selon les espรจces. Ils peuvent atteindre 40 ร 55 mm de long. Elles ont gรฉnรฉralement deux bandes jaunes tachetรฉes le long du dos. Elles se courbent en forme de C (de type larve ou scarabรฉiforme) lorsqu’elles sont dรฉrangรฉes et restent immobiles pendant une courte pรฉriode. Elles se cachent gรฉnรฉralement juste sous le sol ou dans la litiรจre le jour ou peuvent รชtre trouvรฉes sur la surface du sol adjacente ร la vรฉgรฉtation coupรฉe, dโaprรจs Vasil’ev (1974), Pospelov (1989), Sukhareva (1999), Shchegolev et al. (1934).
Adultes
Les adultes (Planche 1, D) sont des papillons de couleur gris foncรฉ, noir ouย marron avec des marques sur les ailes antรฉrieures qui varient selon les espรจces. Ils ont une envergure de 40 ร 50 mm et une longueur de 20 ร 30 mm. Les femelles sont plus sombres que les mรขles mais semblables par ailleurs (Vasil’ev, 1974 ; Pospelov, 1989 ; Sukhareva, 1999 ; Shchegolev et al., 1934).
Biologie
La chenille de cette Teigne se dรฉveloppe le plus souvent dans les tubercules de Pomme de terre, mais on la trouve รฉgalement dans les fruits, les tiges et mรชme dans les feuilles de Solanรฉes, en particulier l’aubergine, la tomate, le tabac et le piment. La longรฉvitรฉ de lโadulte est d’une semaine environ. Il se nourrit de nectar ou de rosรฉe ; il vole peu, d’un vol saccadรฉ, en zig-zag. L’accouplement dรฉbute 24 heures aprรจs sa sortie, avec comme fรฉconditรฉ moyenne une centaine d’oeufs. Les oeufs sont pondus isolรฉment ou en petits paquets dans les fissures ou les anfractuositรฉs des germes de pomme de terre emmagasinรฉs, des feuilles ou des fruits. La durรฉe du dรฉveloppement embryonnaire varie entre 3 et 6 jours. La chenille se dรฉplace assez rapidement et pรฉnรจtre dans le tubercule au niveau d’une fissure ; elle confectionne un petit fourreau soyeux et mue. Elle creuse ensuite une galerie sinueuse qu’elle tapisse de fils de soie et refoule ses excrรฉments vers l’extรฉrieur. Lorsqu’elle naรฎt sur des feuilles, elle y creuse une galerie puis pรฉnรจtre dans les pรฉtioles, les tiges ou d’autres feuilles. Au bout de 15 ร 20 jours, sa croissance achevรฉe, elle quitte la plante et se nymphose (13 ร 25 jours selon les conditions climatiques) sur divers supports: sacs de pomme de terre, murs, etc. (Vasil’ev, 1974 ; Pospelov, 1989 ; Sukhareva, 1999 ; Shchegolev et al., 1934).
Autres insectes
Plus de 35 espรจces dโinsectes et de mites attaquent le piment (IPGRI et al., 1995 ; Palloix, 2006). Ils sont responsables de pertes directes quโils occasionnent par leurs piqures ouindirectes par la transmission de virus divers.
Les maladies du piment
Lโรฉtendue de son aire gรฉographique de culture aux cinq continents, sous des types de climats variรฉs (tempรฉrรฉ, mรฉditerranรฉen, subtropical et tropical) et la gรฉnรฉralisation de la culture intensive monovariรฉtale, sont deux facteurs essentiels qui font de la culture du piment une cible de choix pour les parasites et le dรฉveloppement des รฉpidรฉmies. Il existe dans la littรฉrature plusieurs rรฉfรฉrences traitant des maladies du piment (Palloix, 1992 ; AVRDC, 1990 ; Yoon et al., 1989). Il est ainsi dรฉnombrรฉ parmi les principaux agents pathogรจnes du piment les virus, les champignons, les bactรฉries, les nรฉmatodes, les acariens ainsi que les insectes citรฉs au-dessus.
Les virus
De toutes les maladies du piment, celles causรฉes par les virus constituent la premiรจre contrainte ร sa culture. Trente-deux (32) virus et mycoplasmes appartenant ร 15 groupes taxonomiques sont dรฉnombrรฉs parmi ceux qui causent des pertes au piment (IPGRI et al., 1995 ; Palloix, 2006). Les virus transmis mรฉcaniquement tels que les tobamovirus sont les plus frรฉquemment rencontrรฉs en culture sous abris. Au nombre des tobamovirus qui attaquent le piment, le virus de la mosaรฏque du tabac (TMV ou Tobacco Mosaic Virus), le ToMV ou Tomato Mosaic Virus et le PMMV ou Pepper Mild-Mosaic Virus, sont transmis par les semences ร partir de la surface extรฉrieure des tรฉguments. Parmi les cucumovirus, le virus de la mosaรฏque du concombre (CMV ou Cucumber Mosaic Virus) cause dโรฉnormes dรฉgรขts au piment dans le monde entier, particuliรจrement en climat tempรฉrรฉ et mรฉditerranรฉen ainsi que sur le continent asiatique. Il est transmis au piment par les aphidรฉs (pucerons) ร partir des adventices de maniรจre non persistante. Les potyvirus, plusieurs membres de virus appartenant ร ce groupe infectent le piment. Parmi ceux-ci, le virus Y de la pomme de terre (PVY ou Potato virus Y), le virus de la marbrure du piment (PVMV, Pepper veinalmottle virus) et le ChiVMV (Chili veinalvottle virus) sont rรฉpandus respectivement en Afrique subsaharienne et en Asie oรน ils causent de dรฉgรขts importants sur Capsicum chinense (Ahmed et al., 2001). Le Pepper mottle virus (PepMoV) est surtout prรฉsent en Amรฉrique Nord et Sud. Le Pepper severe mosaic virus (PSMV) et le Pepper yellow mosaic virus (PYMV) sont deux potyvirus communรฉment rencontrรฉs au sud de lโAmรฉrique centrale (Green et Kim, 1991).
Le dernier groupe important de virus qui cause des pertes sur piment dans le monde entier est celui des tospovirus. Le plus ubiquiste de tous est le virus de la maladie bronzรฉe de la tomate (Tomato spotted wilt virus ou TSWV). Cโest un virus de quarantaine. Dโautres virus de ce groupe ont une aire de distribution plus localisรฉe. On rencontre ainsi le GRSV (Groundnutringspot virus) et lโINSV (Impatiens necrotic spot virus) en Afrique du Sud et en Amรฉrique, le GBNV (Groundnut budnecrosis virus) en Inde (Moury et al., 1997a ; Moury et al., 1997b). On peut enfin signaler les begomovirus comme une contrainte potentielle ร la culture du piment de par le monde. De nombreuses souches virales de ce groupe sont frรฉquemment isolรฉes du piment en Amรฉrique latine et en Inde, plus rarement au Sud de lโEurope et en Afrique (Chakraborty et al., 2003 ; Hussain et al., 2003a ; Hussain et al., 2003b).
Les champignons
Aprรจs les virus, la deuxiรจme contrainte ร la culture du piment est causรฉe par les maladies cryptogamiques. Celles-ci comprennent deux groupes : Le premier groupe est constituรฉ de celles qui proviennent du sol : parmi elles, la plus rรฉpandue dans le monde est celle causรฉe par lโoomycรจte Phytophtora capsici. Elle est la premiรจre cause de la pourriture racinaire du piment dans le monde. On a aussi comme champignons telluriques Phytophtora parasitica, Fusarium oxysporum, Rhizoctonia solani. En zone intertropicale, le flรฉtrissement est causรฉ par Sclerotium rolfsii. La verticilliose, flรฉtrissement causรฉe par Verticillium dahliae, sevit en zone tempรฉrรฉe.
Le deuxiรจme groupe est constituรฉ de celles qui proviennent de lโair : nous signalerons ici lโoรฏdium causรฉ par Leveillula taurica, la cercosporiose causรฉe par Cercospora capsici et lโanthracnose causรฉe par Colletotrichum spp. Ces mycoses sont les principales causes de pertes sur culture du piment en zone tempรฉrรฉe et tropicale.
Les bactรฉries
Les taches bactรฉriennes des feuilles causรฉes par Xanthomonas euvesicatoria (ex Bacterium vesicatorium), Xanthomonas perforans (ex group C de Xanthomonas Axonopodis pv. vesicatoria) et Xanthomonas gardneri (Jeffrey et al., 2004), et le flรฉtrissement bactรฉrien causรฉ par R. solanacearum sont les principales maladies bactรฉriennes qui entraรฎnent de dรฉgรขts importants ร la culture du piment en zone intertropicale.
Les nรฉmatodes
Les nรฉmatodes ร galles appartenant au genre Meloidogyne causent de dรฉgรขts sรฉrieux sur le piment, lโaubergine, la tomate et la pomme de terre. Plus de 50 espรจces ont รฉtรฉ dรฉcrites chez Meloidogyne selon Deberdt (1999) citant Jepson (1987). Parmi elles, 4 espรจces se distinguent par lโimportance du niveau de pertes quโelles causent en culture lรฉgumiรจres, Meloidogyne incognita, M. javanica, M. arenaria en toutes rรฉgions et M. hapla en zone tempรฉrรฉes (Netscher & Sikora, 1990). La prรฉsence de galles sur le systรจme racinaire est le principal symptรดme associรฉ ร lโinfection par Meloidogyne spp. Signalons quโil existe une forte synergie entre les nรฉmatodes ร galles et Ralstonia solanacearum. En effet, lโinfection des nรฉmatodes ร galles aggrave lโincidence du flรฉtrissement bactรฉrien (Hayward, 1994 ; Deberdt, 1999).
Matรฉriel et mรฉthodes
Prรฉsentation du site dโรฉtude
Notre รฉtude a รฉtรฉ rรฉalisรฉe en milieu paysan dans le site de Mboro (Rรฉgion de Thiรจs, Sรฉnรฉgal). Cette localitรฉ se trouve dans la zone des Niayes qui se situent le long du littoral nord sรฉnรฉgalais appelรฉ communรฉment grande cรดte. La zone des Niayes sโรฉtend de Dakar ร Saint Louis, dans une bande de 180 km de long sur 5 ร 30 km de large (Fall et al., 2001). Sur le plan administratif, elle couvre une partie des rรฉgions de Saint-Louis et de Louga, les dรฉpartements de Tivaouane et Thiรจs et toute la rรฉgion de Dakar (Figure 1).
La gรฉomorphologie de la zone
Sur le plan gรฉomorphologique, les Niayes sont formรฉes dโune sรฉrie de dunes qui alternent avec des cuvettes inter-dunaires. Selon lโorigine du matรฉriel, les conditions et lโรฉpoque de sa mise en place, nous distinguons les systรจmes dunaires littoraux constituรฉs de dunes blanches encore appelรฉs dunes vives et de dunes jaunes ou dunes semi fixรฉes et un systรจme dunaire continental. Entre les dunes jaunes semi-fixรฉes et les dunes rouges fixรฉes, apparaissent les cuvettes interdunaires utilisรฉes pour les cultures maraรฎchรจres et dont la survie est รฉtroitement liรฉe ร la fixation des dunes maritimes (Dia, 1992). Selon Fall et al. (2001), les systรจmes dunaires littoraux sont caractรฉrisรฉs par des plages de sable coquillier constamment repris par le vent et dont lโorigine remonte du subactuel ร l’actuel (2000 ร 1800 ans avant l’Actuel), tandis que les dunes rouges continentales constituรฉes de sols rouges ou ยซ diors ยป dans la terminologie locale, auraient รฉtรฉ mises en place depuis l’ogolien (15 000 ร 20 000 ans avant lโActuel).
Le climat
Le climat est de type tropical caractรฉrisรฉ par deux saisons principales : une courte saison des pluies sโรฉtendant de Juillet ร Octobre et une saison sรจche plus longue subdivisรฉe en sous saisons.
Les sols
Les sols varient du nord au sud de la zone des Niayes. Leur nature et leur distribution sโarticulent autour des grands ensembles gรฉomorphologiques prรฉsents sur le territoire. On distingue ainsi six types de sols (Fall et al., 2001) : les sols minรฉraux bruts dโapport qui caractรฉrisent les dunes vives dans lesquelles lโรฉvolution des sols est pratiquement nulle ; les sols ferrugineux tropicaux peu lessivรฉs qui caractรฉrisent les dunes rouges et occupant prรจs de 70% de la rรฉgion des Niayes ; les sols brun-rouges iso-humiques que lโon rencontre dans la partie nord-ouest de Louga et sud-ouest de Saint-Louis ; les vertisols rencontrรฉs dans les dรฉpressions ร argile gonflante, localisรฉes dans la zone de Sรฉbikotane (plateau de Bargny), sur lโaxe Somone-Lac Tanma ; les sols halomorphes caractรฉrisรฉs par leur salinitรฉ et/ou alcalinitรฉ, situรฉs aux environs des lagunes cรดtiรจres barrรฉes par les cordons dunaires ; et enfin les sols hydromorphes des dรฉpressions, trรจs favorables au dรฉveloppement du maraรฎchage.
Lโeau
Sur le plan hydrologique, les ressources en eau des Niayes proviennent essentiellement de la nappe phrรฉatique des sables quaternaires. Ce potentiel souffre dโune surexploitation qui se manifeste par un rabattement progressif en profondeur de la nappe. Le choix des sites sโexplique par lโexistence dโun gradient climatique entre Pikine (au Sud) et Saint-Louis (au Nord) qui serait ร lโorigine de deux sous zones รฉco gรฉographiques (Anonyme, 1990) : une rรฉgion faiblement aride au sud et une rรฉgion franchement aride au nord. Ce choix se justifie รฉgalement par la diversitรฉ des types de sols au niveau de ces deux sites : dans la partie mรฉridionale des Niayes les sols hydromorphes et les sols ferrugineux tropicaux peu lessivรฉs sont prรฉdominants, tandis que dans la partie septentrionale les sols brun-rouges iso-humiques sont plus importants.
Matรฉriel
Matรฉriel vรฉgรฉtal
Le piment (Capsicum annuum), appartenant ร la famille des solanacรฉes, est utilisรฉ comme matรฉriel vรฉgรฉtal. La variรฉtรฉ Goana est utilisรฉ ร cause de son adaptabilitรฉ en contre saison.
Produits utilisรฉs
Nous avons utilisรฉ deux biopesticides (Piol et Plantsain) et deux pesticides chimiques de synthรจses (Emacot et Dimethoate).
Plantsain (Planche 3, A) est un engrais innovant qui contient des arรดmes extraits du champignon bรฉnรฉfique Trichoderma harzianum. Ces derniers appelรฉs ฮณ-lactones contribuent ร la fluidification de la sรจve, ce qui permet de limiter la pรฉnรฉtration de champignons pathogรจnes (Fusarium, Pythium, ect.). Plantsain existe sous forme liquide.
Piol (Planche 3, B) est รฉgalement une formulation liquide contenant des extraits de piment, dโail et dโoignon, qui exercent une action rรฉpulsive sur les insectes et peuvent mรชme permettre de les รฉradiquer complรจtement (aspect insecticide).
Le Dimethoate (Planche 3, C) est un pesticide chimique de synthรจse (insecticide, acaricide) de la famille des organophosphatรฉs. Il agit en inhibant lโenzyme acรฉtylcholinestรฉrase, avec interruption de la transmission de lโinflux nerveux. Il agit par contact et ingestion sur les insectes et acariens. Aprรจs application, le produit continue de protรฉger les cultures sur une pรฉriode de 2 ร 3 semaines. Cโest une matiรจre active ร action systรฉmique cโest ร dire qui pรฉnรจtre dans la sรจve de la plante puis se diffuse dans toutes les parties. Les ravageurs absorbent le produit en se nourrissant. Il est efficace contre les ravageurs ne pouvant รชtre atteints directement par contact en se cachant sous les feuilles ou dans les fruits.
LโEmacot (Planche 3, D) encore appelรฉ Emamectine benzoate, est un insecticide, lactone macrocyclique, dรฉrivรฉ de la famille des avermectines. Cโest un produit de fermentation de la bactรฉrie du sol Streptomyces avermitilis, destinรฉ au contrรดle des endo et ectoparasites ainsi quโร la lutte contre certaines espรจces de lรฉpidoptรจres et dโacariens parasites de lรฉgumes. Le composรฉ nโest pas systรฉmique, mais il prรฉsente une activitรฉ translaminaire. Son principal mode dโaction physiologique est de stimuler la libรฉration dโacide Acide otransmetteur l (GABA), un neurotransmetteur provoquant un flux continu d’ions chlorure dans les cellules musculaires provoquant suppression de la contraction et une paralysie de lโinsecte (Khaldoun et al., 2012).
Paramรจtres รฉvaluรฉs et mรฉthodes dโรฉvaluation
Avant la rรฉcolte
A la veille du premier traitement (15 JAR), une observation prรฉ-traitement a รฉtรฉ effectuรฉe pour recueillir les donnรฉes entomologiques (nombre de ravageurs (Bemisia tabaci et Agrotis ipsilon) et dโennemis naturels (fourmis, coccinelles, araignรฉes) par plant) initiales de la culture. Par la suite, les autres observations ont รฉtรฉ effectuรฉes au 7iรฉme jour aprรจs chaque traitement. Lโรฉchantillon dโobservation รฉtait toujours constituรฉ de 6 des 8 plants centraux de chaque parcelle รฉlรฉmentaire choisis de maniรจre alรฉatoire, en รฉvitant les bordures.
La population de chaque espรจce dโinsectes a รฉtรฉ รฉvaluรฉe chez les plantes grรขce ร une observation sur les faces supรฉrieure et infรฉrieure des feuilles et un comptage des individus prรฉsents (Planche 7).
Aprรจs la rรฉcolte
Aprรจs la rรฉcolte, les rendements bruts et en fruits sains (exprimรฉs en tonne par hectare) ainsi que les taux dโaffection de ces fruits ont รฉtรฉ รฉvaluรฉs chez chaque traitement, ร travers des observations, des pesages et des comptages (Planche 8).
Analyses statistiques
Les donnรฉes collectรฉes dans cette รฉtude ont รฉtรฉ saisies et arrangรฉes et les graphiques confectionnรฉs ร lโaide du logiciel Excel, tandis que les analyses statistiques ont รฉtรฉ effectuรฉes avec le logiciel R (Version 1.1.463 โ ยฉ 2009-2018 RStudio, Inc.). Pour ces analyses, une approche paramรฉtrique ou non paramรฉtrique a รฉtรฉ utilisรฉ en cas de distribution normale ou anormale des donnรฉes. Une analyse de variance (ANOVA) et une comparaison des moyennes ont รฉtรฉ faites grรขce en utilisant les tests de Pairewise et de Kruskal Wallis. La significativitรฉ des diffรฉrences a รฉtรฉ dรฉterminรฉe ร lโaide du p-value au seuil de 5%.
Impacts des traitements sur la population des ravageurs
Agrotis ipsilon
La population dโAgrotis ipsilon sโest rรฉvรฉlรฉe peu variable en fonction des diffรฉrents traitements appliquรฉs dans notre expรฉrimentation. En effet, aucun individu de cette espรจce nโa รฉtรฉ retrouvรฉ chez les parcelles รฉlรฉmentaires correspondant au traitement T2 (PIOL), tandis que la plus forte prรฉsence a รฉtรฉ enregistrรฉe chez le traitement T3 (PLANTSAIN) avec une moyenne de 0,06ยฑ0.2 individus par parcelle (Figure 2).
Les rรฉsultats de lโanalyse statistique de variance montrent que la variation de cette population dโAgrotis ipsilon est significative (p = 0,006) entre les diffรฉrents traitements appliquรฉs. La comparaison des moyennes permet de les classer en 2 groupes homogรจnes ร (T0, T2, TR1, TR2) et b (T3).
Bemisia tabaci
Les rรฉsultats montrent quโil yโa une faible variation de la population de B. tabaci en fonction des diffรฉrents traitements. Ainsi on a le mรชme nombre dโindividu chez les parcelles รฉlรฉmentaires traitรฉes avec T3 (Plantsain), TR1 (Dimeto) et TR2 (Emacot) avec une moyenne de 0,08ยฑ0,1 alors quโon nโa recensรฉ aucune espรจce avec les parcelles รฉlรฉmentaires traitรฉes au Piol (T2) et chez le tรฉmoin absolu T0. Les rรฉsultats de lโanalyse statistique de variance montrent que la variation de cette population de Bemisia tabaci est non significative (p-value = 0,73) entre les diffรฉrents traitements appliquรฉs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. Synthรจse bibliographique
I.1 Gรฉnรฉralitรฉs sur le piment
I.1.1 Origine et rรฉpartition
I.1.2 Utilisation
I.2 Les principaux ravageurs du piment
I.2.1 Agrotis ipsilon
I.2.1.1 Position systรฉmatique
I.2.1.2 Description morphologique
I.2.1.2.1 OEufs
I.2.1.2.2 Larves
I.2.1.2.3 Adultes
I.2.1.3 Biologie
I.2.2 Bemisia tabaci
I.2.2.1 Position systรฉmatique
I.2.2.2 Biologie
I.2.2.3 Reproduction et cycle de vie
I.2.2.4 Distribution
I.2.2.5 Plantes hรดtes
I.2.3 Autres insectes
I.3 Les maladies du piment
I.3.1 Les virus
I.3.2 Les champignons
I.3.3 Les bactรฉries
I.3.4 Les nรฉmatodes
II. Matรฉriel et mรฉthodes
II.1 Prรฉsentation du site dโรฉtude
II.1.1 La gรฉomorphologie de la zone
II.1.2 Le climat
II.1.3 Les sols
II.1.4 Lโeau
II.2 Matรฉriel
II.2.1 Matรฉriel vรฉgรฉtal
II.2.2 Produits utilisรฉs
II.3 Mรฉthodes
II.5. Analyses statistiques
III. Rรฉsultats et discussion
III.1 Rรฉsultats
III.1.1 Impacts des traitements sur la population des ravageurs
III.1.1.1 Agrotis ipsilon
III.1.1.2 Bemisia tabaci
III.1.1.3 Les ennemis naturels
III.1.1.4 Evolution des infestations en fonction du temps
III.1.2 Paramรจtres agronomiques
III.1.2.1 Rendements brut et commercialisable
III.2 Discussion
Conclusion et Perspectives
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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