Contexte
Dans le cadre du Programme de mise en œuvre de l’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies pour le développement durable ; intitulé « l’avenir que nous voulions», dix sept objectifs de développement durable ont été proposés auxquels se sont engagés les participants à la soixante huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Parmi les objectifs à atteindre, l’éradication de la pauvreté, la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable et, la protection de la gestion de la base des ressources naturelles nécessaire au développement économique et sociale sont les plus pertinents. Ainsi, tous les pays membres se sont engagés à œuvrer ensemble en faveur du développement durable notamment pour soutenir financièrement les pays en difficulté : les pays moins avancés (PMA) et Etats insulaires en Développement dans la mise en œuvre de leurs programmes. En effet, un partenariat mondial est indispensable pour assurer le développement durable, particulièrement pour les pays en développement qui ont besoin de ressources supplémentaires pour l’accomplir.
Cependant, le développement économique d’un pays provient surtout de leur capacité à transformer leurs ressources naturelles en revenus. La mobilisation efficiente de ces ressources en consommation et en investissement est le garant du développement économique et social.
APPROCHE ET CONCEPTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET SA DETERMINATION
La croissance est un phénomène universel qui explique la grande disparité des revenus entre pays riches et pauvres. En effet, il y a une grande diversité de trajectoires en termes de croissance. C’est pour cette raison que le concept de la croissance économique est un concept qui intéresse le plus la science économique et l’analyse économique d’un pays ou de plusieurs pays. Ce sujet intéresse particulièrement les auteurs, les autorités et décideurs politiques puisque c’est à travers la croissance économique que traduit la création de richesses, de prospérité et d’amélioration de niveau de vie. L’existence d’études, d’articles et de livres publiés confirme l’importance sur ce sujet. Les principales questions abordées par cette littérature sont liées à la source de la croissance. L’objectif de cette étude est de voir quels sont les déterminants de la croissance économique de Madagascar à travers des modèles de croissance proposés.
En général, la notion de croissance économique se limite aux critères quantitatifs contrairement à la notion du développement qui inclut aussi les critères qualitatifs (éducation, emploi). Selon Kuznets, les facteurs de production (travail et capital) sont les principaux déterminants de la croissance économique ou « ce qui rend la croissance possible » . Toutefois, il y a d’autres facteurs comme la technologie qui sont nécessaires à la production et déterminent la croissance potentielle. Nous pouvons inclure aussi le facteur institution qui est la base de la réussite de politique de développement d’un pays. Ce sont les notions que nous allons développer dans ce premier chapitre en partant des déterminants de la croissance économique puis des concepts de croissance des différentes écoles de pensées.
FACTEURS DE PRODUCTION : TRAVAIL ET CAPITAL
Rendement et productivité marginale des facteurs
a) Théories classiques
Selon les théories classiques de Ricardo, de .Malthus et de Jean Stuart Mill, la croissance de long terme de l’économie va atteindre un état stationnaire où la production n’augmente plus car le rendement des facteurs de production est décroissant.
Turgot et Ricardo qui s’intéressent à l’agriculture, ont basé leur analyse sur le rendement de la terre. Ces deux auteurs classiques stipulent que le rendement de la terre est limité et ne peut pas induire une augmentation proportionnelle de la production. Le rendement de ces facteurs de production est donc décroissant à long terme.
David Ricardo considérait l’investissement comme étant essentiel à la croissance économique, comme les autres économistes classiques. Dans le raisonnement capitaliste, l’épargne est utilisée pour investir. La croissance économique dépend de la répartition des revenus c’est-à-dire de la part importante du profit qui est investi pour générer des revenus et augmenter la croissance. Or, selon Ricardo, la répartition des revenus risque d’être de moins en moins favorable à l’investissement en raison des rendements décroissants de la terre. Cette théorie de répartition a conduit l’auteur à formuler la loi des rendements décroissants.
La loi des rendements décroissants est résumée comme suit : la réduction des rendements des facteurs comme la terre en raison de l’augmentation de son exploitation. De ce fait, son rendement devient plus faible que le rendement des terres qui ont été précédemment mises en culture. Par ailleurs, le cout du travail devient de plus en plus élevé, ce qui réduit le profit du capitaliste et donc l’investissement. Et la production arrive à une stagnation qu’on appelle un état stationnaire. Pour remédier à cette tendance à la baisse du profit, Ricardo a proposé de favoriser le libre échange et la spécialisation des nations dans les domaines où elles présentent des avantages comparatifs. Ce qui peut favoriser les exportations et donc la croissance économique.
L’économiste classique Thomas Robert Malthus soutient cet idée de Ricardo qu’à long terme la croissance économique n’est pas soutenable car elle tend à ralentir et converge vers un état stationnaire. Malthus explique cet état stationnaire à travers la « loi de la population ». Selon cet auteur, l’augmentation des ressources de substance (notamment alimentaires) ne suit pas l’augmentation de la population (besoins nutritifs), les ressources tendent à être insuffisantes pour nourrir la population. Ainsi, Malthus préconise la politique visant à réduire le nombre de naissances .
b) Théories néoclassiques
Les néoclassiques ont pris cet idée de rendement décroissant et démontrent que chaque facteur de production a une productivité marginale décroissante. Cela suppose qu’une augmentation de facteur travail ou de capital n’a d’effet positif sur la production qu’à partir un certain point d’équilibre. A quantité de capital inchangé, une augmentation du facteur travail n’a plus effet sur la production car les travailleurs manquent d’outils, de machines et de matières, la productivité du travail devient décroissante. La productivité marginale du capital, à quantité donnée de travail, est aussi décroissante. Le capital devient moins efficace si les nouvelles dépenses en capital n’équilibrent pas la combinaison productive.
En d’autres termes, la production ne peut pas augmenter rapidement autant que le stock de capital augmente. Il faut un certain progrès technique pour que la production suive l’augmentation, sinon elle stagne ou tend vers zéro. Solow a pris l’idée des classiques qui disent que l’économie converge vers un état stationnaire. A long terme, la croissance ne peut provenir que du progrès technique, ce qui peut relever la productivité du capital et augmenter par conséquent la production.
La productivité marginale d’un facteur de production parfaitement divisible est la variation de la quantité produite pour une variation infiniment petite de la quantité de facteur. Par définition, c’est la dérivée de la fonction de production par rapport au facteur considéré, soit,
PmL = dX/dL
PmK = dX/dK
X étant la quantité produite et, L et K sont les facteurs de production travail et capital.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : APPROCHE ET CONCEPTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET SA DETERMINATION
CHAPITRE II : MODELES DE CROISSANCE ECONOMIQUE
PARTIE II : CARACTERISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET DE L’NVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER A MADAGASCAR
CHAPITRE I : CONTEXTE POUR L’ELABORATION DU MODELE STRUCTUREL
CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR DE 1960 A 2016
CHAPITRE III : INVESTISSEMENTS DIRECTS ET CROISSANCE ECONOMIQUE
PARTIE III : MODELISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : MONTAGE DU MODELE D’EQUILIBRE GENERAL STOCHASTIQUE DYNAMIQUE (DSGE)
CHAPITRE II : VERIFICATION DES RESULTATS DU MODELE DSGE PAR L’APPROCHE VECTORIELS AUTOREGRESSIFS VAR
CONCLUSION
SYNTHESE