Dans le monde, la déforestation a de multiples causes : l’exploitation de bois, la fabrication de pâte à papier, le défrichement pour l’agriculture, la production de biocarburants ou, le déboisement occasionné par l’industrie minière (Rawski et al., 2011). Cependant ces causes varient d’un pays à l’autre. Environ 50 000 hectares de forêts naturelles sont perdues chaque année à Madagascar (MEFT et al., 2009). Cette déforestation s’explique par trois activités à savoir : la culture sur brulis appelée « tavy », l’exploitation forestière, et la production de combustible et charbon de bois pour les usages domestiques (Baffert, 2008). En effet, le tavy se définit comme la culture de riz pluvial, sans labour, sur défriche-brûlis de forêt naturelle humide, en général de forêts secondaires, ou de recrû forestier, sur la côte est de Madagascar (Aubert et al., 2003).
Pour conserver de manière rationnelle l’environnement et les ressources naturelles en l’occurrence la forêt contre la déforestation, il est nécessaire de donner une valeur économique aux services environnementaux. C’est dans cette optique que le Paiement pour Services Environnementaux ou PSE a été conçu par les chercheurs. Le PSE est un mécanisme qui vise à favoriser des externalités environnementales positives grâce au transfert de ressources financières entre les bénéficiaires de certains services écologiques et les fournisseurs des services ou les gestionnaires de ressources environnementales (Mayrand et Paquin, 2004). En effet, ce système de paiement vise à réduire les externalités négatives telles que les pollutions, la surexploitation des ressources, le tavy, et à favoriser des externalités positives telles que les fonctions de régulation d’hydro-systèmes, la fonction d’habitat de zones humides, les pratiques agricoles améliorées. Ils peuvent être définis et mis en œuvre à différentes échelles : locale au niveau d’un bassin, dans le cas de services environnementaux liés à des hydro-systèmes, de conservation de la biodiversité et de paysages, ou d’une manière globale dans le cas de la séquestration du carbone.
Matériel
Délimitation de la zone d’étude
Localisation de la zone d’étude
L’étude a été menée dans les sites de Betsingita et de Bemainty . Ces deux sites se trouvent dans la forêt classée d’Ambohilero (Cf. Annexe II) en transition entre le corridor forestier Ankeniheny-Zahamena et se situent dans la Commune Rurale de Didy, dans le District d’Ambatondrazaka, dans la Région Alaotra Mangoro.
Choix du sujet
La ressource forestière est considérée comme un capital naturel pour la population riveraine. Sans une gestion rationnelle, cette ressource va être toute exploitée dans quelques années seulement. Plusieurs projets de conservation ont succédé dans cette Commune de Didy. Parmi ces projets, le COGESFOR, qui travaille dans la gestion durable des ressources naturelles pour la conservation de la biodiversité, intervient dans la Commune. Ce projet a pour objet l’appropriation par les COmmunautés de BAse (COBA) et/ou les collectivités décentralisées des zones transférées, les techniques de valorisation de la biodiversité compatibles avec sa conservation (Velontrasina, 2011). En effet, le COGESFOR a lancé un projet de lutte contre le tavy à travers le PSE « alternative au tavy » dans cette commune. Ce projet consiste à développer un nouvel itinéraire technique agricole pour les exploitants pour substituer le tavy. Ainsi depuis 2010, quelques ménages ont participé à l’adoption du SCV dans les deux sites de Bemainty et de Betsingita. Il est important donc d’évaluer les impacts de l’intervention du projet dans ces deux sites.
Cadre théorique et conceptuel
Avant d’entamer cette étude, il est important de bien cadrer le champ des conceptsclés utilisés dans ce document.
Paiement pour Services Environnementaux (PSE)
Étant donné que les prestataires de services environnementaux ne reçoivent généralement aucune compensation pour le service rendu, les services tendent à être insuffisants, voire à faire totalement défaut (FAO, 2007). En effet, le PSE se définit comme des transactions volontaires et contractuelles entre au moins un acheteur et un vendeur d’un service environnemental bien défini (ou bien d’une pratique agricole ou foncière bien définie) qui débouchent sur un paiement (monétaire ou non) conditionné au respect des termes du contrat sur une période déterminée (Wunder, 2005 in Karsenty et al., 2010).
Compensations obtenues
La liste des compensations obtenues durant la saison agricole 2011-2012 par les exploitants est donnée ci-après :
– Semence : riz paddy, maïs et vigna
– Matériels et outillage : corde
– Engrais : NPK et urée
– Pesticide et fongicide : gaucho .
Ces matériels et intrants sont déterminés en fonction de la demande des exploitants. Il est important aussi de préciser que certains matériels et intrants figurant dans la demande ne sont pas obtenus par les exploitants par faute d’organisation ou/et de moyen.
Méthodes
Démarche globale
La démarche générale de l’étude comprend une phase exploratoire, une phase de recueil de données et une phase de traitement des données.
Revue bibliographique
La revue bibliographique concerne la collecte d’informations à travers la bibliographie et webographie. La documentation a été focalisée sur les pôles thématiques suivants : (i) le mécanisme de fonctionnement du PSE ; (ii) l’état de gestion du PSE « alternative au tavy » dans le commune de Didy ; et (iii) les pratiques agricoles dans la zone d’étude.
Entretiens auprès des personnes ressources
Cette étape est très importante dans le but de savoir la réalité sur le terrain d’étude. En effet, des responsables au sein du projet COGESFOR ont été consultées. Les entretiens auprès de ces responsables ont aidé à l’orientation de l’étude notamment sur l’intervention du projet dans la zone d’étude.
Elaboration des questionnaires
Le questionnaire (Cf. Annexe V) a été réalisé suivant les objectifs de recherche. L’information à collecter a été définie en tenant compte des hypothèses et de la spécificité de la zone d’étude.
Phase de recueil de données
La collecte des données comprend l’échantillonnage et l’administration des questionnaires auprès des exploitations. L’échantillonnage est fait de manière aléatoire en tenant compte de l’accessibilité sur le terrain et la disponibilité des exploitants. 44% de la population totale (54 sur 123 exploitations) a été enquêtée sur les deux sites. Ainsi, l’échantillonnage est représentatif de la population totale.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MATERIEL ET METHODES
I.1 Matériel
I.2 Méthodes
I.3 Limites de la méthodologie
I.4 Chronogramme des activités
II. RESULTATS
II.1 Typologie des exploitations
II.2 Comparaison des exploitations par type
II.3 Etude de la tendance des comportements des exploitations
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 Discussions
III.2 Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES