IMPACTS DE L’EXTRACTION MINIERE

Définition conceptuelle

1. Impact : c’est un terme générique pour désigner les conséquences d’une action, donc de l’exploitation minière dans le cadre de notre étude.
2. Extraction : action d’extraire, de tirer quelque chose hors du lieu où il se trouve enfoncé, enterré. Exemple : l’extraction du phosphate d’une mine.
3. Minière : sens 1 : terre où l’on tire les métaux, les minéraux, les substances combustibles etc. … Sens 2 : lieu d’où l’on extrait à ciel ouvert, c’est-à-dire en fouillant immédiatement le terrain, les mêmes substances que celles qui sont fournies par la mine.
4- Extraction minière : l’exploitation des ressources minières a été définie par le code minier en ses articles 9 et 10 comme étant toute activité de développement, d’extraction, de traitement et de vente de toute substance naturelle solide, liquide ou gazeuse provenant du sous-sol ou qui est utilisable comme matière première de l’industrie ou de l’artisanat ou comme source d’énergie.
5- Communauté rurale : La république du Sénégal, par la loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales définit la communauté comme « une collectivité locale, personne morale de droit public dotée de l’autonomie financière. Elle est constituée par un certains nombre de villages appartenant au même terroir unis par une solidarité résultant du voisinage possédant des intérêts communs et capable ensemble de trouver les ressources nécessaires à leur développement. » Pour nous la communauté rurale est un espace administratif bien délimité, regroupant des individus pour mieux prendre en compte leur survie face au danger que constitue certaines industries implantées sur leur sol comme dans le cadre de notre étude les I.C.S.

Le transport et les voies de communication

   Dans la communauté rurale de Darou khoudoss, les infrastructures de communications sont constituées de routes bitumées, de pistes latéritiques et de pistes naturelles. Les routes bitumées sont constituées de :
– la route départementale de Tivaouane – Mboro (22 km) qui traverse la communauté rurale par la zone de Darou Khoudoss. Elle est en bon état (bien que dégradée par endroits) et est fortement fréquentée.
– la route des Niayes qui va de Mboro à Dakar (86 km) et qui divise en deux la zone de Diambalo. C’est une voie assez praticable mais rétrécie et les populations qui déplorent la fréquence des accidents sur cet axe ont été jusqu’à proposer l’érection de dos d’âne à l’entrée et à la sortie des villages.
– la route Mboro – Diogo (24 km) qui est dans un état de dégradation très avancée, ce qui fait que les véhicules empruntant ce tronçon sont obligés de faire des déviations à travers les villages et les champs situés le long de cet axe. Cette situation pose des problèmes de sécurité (surtout les enfants) et de santé (du fait de la poussière soulevée) pour les habitants de ces villages. En période d’hivernage, il arrive aussi que des cultures soient détruites par ces véhicules qui passent à travers les champs pour éviter la route.
– le tronçon Darou Ndoye – Fass Boye (7 km) qui est aussi assez dégradé. A part la piste latéritique Séguel – Darou Diouf, les autres villages de la communauté rurale sont reliés entre eux et au chef lieu de communauté rurale par des pistes naturelles. Ces pistes sont le plus souvent sablonneuses et difficilement praticables surtout en saison des pluies. Une grande partie des villages est concentrée autour des ces axes routiers, ce qui facilite leur mobilité mais certains villages sont très enclavés (surtout ceux de la zone de Khonk Yoye), ce qui contrarie fortement le bon déroulement des activités socio- économiques dans ces zones.

Le site minier

   Situé dans la communauté rurale de Darou khoudoss à une centaine de kilomètres au nord-est de Dakar, le site minier des ICS, a comme principale activité l’extraction et l’enrichissement du phosphate localisé entre 25 et 30m de profondeur. Placé sous l’autorité d’un directeur des exploitations, il s’étend sur une surface assez importante avec l’ouverture du grand panneau de Keur Mor Fall. Ces réserves sont estimées à plus de 100 millions de tonnes en phosphate marchand : tandis que l’usine de traitement de Taïba à une capacité de production de l’ordre de 2 millions de tonnes par an. Les sédiments phosphatés de la mine se sont accumulés il y’a cinquante millions d’années dans le grand golfe de la mer intérieure qui baignait à l’ère Tertiaire à l’ouest du Sénégal. L’œuvre du temps a donné cinq niveaux de stratification :
 une couche de cinq à quarante mètres de sable accumulée par le vent parfois durcis en grès dans la partie supérieure ;
 une couche discontinue de latérite ;
 une couche d’argile aux lits colorés de gris baigné de brun rougeâtre ;
 une couche de phosphate exploitable de 5 à 12 cm d’épaisseur : dans la partie supérieur de cette couche, le minerai est homogène et en général riche et dans la partie inférieure, il est souvent encombré de silex quartz, oxydes de fer et aluminium. M. C. Loum (2012)
Le travail est organisé sous forme de chaîne de production partant des chantiers de la mine jusqu’au département usine qui s’occupe de l’enrichissement du phosphate. Un peu plus de 1.200 ouvriers, agents de maîtrise et cadres y travaillent en assurant les travaux de conception, de planification, d’encadrement et d’exécution. En raison de ces exigences énergétiques et techniques, le site minier mobilise une cinquantaine de métiers et de compétence spécifique. Les activités étant assurées 24h/24h, l’essentiel du personnel de production et de maintenance est organisé en équipe se relayant jour et nuit.

Concentration du minerai

   Elle s’effectue dans l’usine de traitement où le minerai arrive en pulpe au débit de 200 m 3/heure. Dans l’atelier de préparation les particules trop fines pour être enrichies sont éliminées et celles excessivement grosses sont réduites par des broyeurs. Les cibles fixes et vibrantes, broyeurs, épaississeurs et cyclones associés à un système complexe de pompes, de cuves de stockage et de conduites, permettent de récupérer le maximum de minerai et de recycler l’eau nécessaire à l’ensemble de ces Operations. Dans l’atelier de flottation, les grains de phosphate de chaux sont séparés des impuretés qui les accompagnent. Le réactif (acide gras et diesel oïl) injecté dans l’eau enveloppe exclusivement les grains de phosphate. L’air qui est insufflé dans l’eau des bacs, permet aux grains de phosphate enrobes de réactifs de remonter en surface, au même moment les impuretés se déposent au fond. Une fois la mousse de phosphate concentrée écumée et les impuretés soutirées le processus de séparation est achevé. Le phosphate concentré est ensuite essoré sur des filtres à bande et est dirigé vers les aires de stockaged’environ 6000T/j.

Impact sur la nappe phréatique

   Localisée dans la zone des Niayes, la communauté rurale de Darou khoudoss a une nappe caractérisée par la variation de sa profondeur. Sur la façade maritime, elle a une profondeur qui tourne autour de 5m alors que la profondeur est en moyenne de 35m vers l’est de la communauté rurale. Les sources d’impacts sur la nappe sont liées au processus d’exploitation du phosphate et de fabrication des acides sulfurique et phosphorique. Dans le processus de l’exploitation du phosphate, les ICS ont besoin de quantités importantes d’eaux pour son traitement. Ainsi, des pompes motorisées sont installées un peu partout dans les périmètres de l’entreprise pour pomper l’eau de la nappe nécessaire au traitement du phosphate. Cette eau est ensuite stockée dans des bassins aménagés à cet effet. De l’avis de monsieur K. Diop paysan très expérimenté résidant dans la communauté rurale de Darou khoudoss, du fait de son pompage continu par les ICS pour les besoins du traitement du phosphate, la nappe aurait accusé un abaissement de son niveau d’eau dans la partie est de la communauté rurale. Selon toujours cette même personne, cette situation aurait entraîné l’assèchement de certains puits maraîchers et domestiques dans la communauté rurale. Par ailleurs, les déchets qui proviennent des eaux de lavage, des purges et des vidanges lors des travaux sur les circuits ayant contenu de l’acide, constituent souvent des éléments de pollution de la nappe. Ces eaux sont généralement soit déversées dans la nature, soient stockées dans des bassins artificiels au niveau des anciennes carrières et par infiltration elles parviennent à la nappe.

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Table des matières

Introduction
Bilan et synthèse des travaux antérieurs
Problématique
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
3. Hypothèses
Méthodologie
Définition conceptuelle
1.Impact
2.Extraction
3.Minière
4- Extraction
Présentation de la zone
PREMIERE PARTIE : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
Chapitre I : le milieu physique
I. 1. La géologie
I. 2. Le relief
I.3. Le climat
I.3.1. Les facteurs généraux
I.3.2. Les éléments du climat
I.3.2.1. Les vents
I.3.2.2 La vitesse moyenne mensuelle des vents
1.3.2.3. Les températures
I.3.2.4. Les précipitations
I.3.2.5 L’évaporation
I.3.2.6. L’humidité relative
I. 4. Les ressources hydriques
I. 4. 1. Hydrogéologie
I. 4 .2. Les mares
I.4.3.L’hydrographie
I.5.Les sols
I.6.Lavégétation
Chapitre II : Le cadre humain
II.1. Historique
II. 2. Les données démographiques
II. 2. 1. La composition de la population
IIII.2.2 Mouvement migratoire
II. 2. 2. 3. Zonage
Chapitre III : Les structures socioéconomiques
III. 1. Le secteur primaire
III.1. 1. L’agriculture
III. 1. 1. 1. Les cultures pratiquées
III. 1. 2. L’élevage
III. 1. 2. 1. Type d’élevage
III. 1. 3. La pêche
III. 1. 4. L’hydraulique rurale
III. 2. Le secteur secondaire
III. 2. 1. L’artisanat
III. 2. 2. L’énergie
.III. 2. 3. L’industrie et les mines
III. 3. Le secteur tertiaire
III. 3. 1. Le commerce et les échanges
III. 3. 2. Le transport et les voies de communication
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EXPLOITATION MINIERE
Chapitre I : présentation des ICS
I. 1. Le site minier
I. 2. Le site/acide
I. 3. Le site/engrais
I. 4. Les filiales ICS
I. 4. 1. La société d’exploitation ferroviaire des ICS
I. 4. 2. La SENCHIM
Chapitre II : l’activité minière des ICS
II. 1. Contexte structural et paléogéographique du gisement de Taïba
II. 2. Historique de la mine
Chapitre III : processus de l’extraction minière
III. 1. Présentation de la chaîne de production
TROSIEME PARTIE : LES IMPACTS DE L’EXTRACTION MINIERE DANS LA COMMUNAUTE RURALE
Chapitre I : Les impacts écologiques
I.I. Impact sur la nappe phréatique
I. II. Impact sur les ressources hydriques
I.III. Impacts sur la stratification des couches du sous sol
I. IV. Impacts sur la végétation
I.V. Impacts sur la faune
I. VI. Impacts sur le paysage
I. VII. Impacts sur l’air
Chapitre II : Les impacts socio-économiques
II. 1. Les impacts positifs
II. 1. 1. La création d’emplois
II. 1. 2. Le renforcement des capacités
II. 1. 3. L’alphabétisation fonctionnelle
II. 1. 4. Le soutien aux activités sectorielles
II. 1. 5. Les impacts positifs sur l’éducation et la santé
II. 2. Les impacts négatifs
II. 2. 1 Impact sur le cadre de vie des populations
II. 2. 2. Impacts sur les ressources agricoles
II. 2. 3. Impact la santé et la sécurité sociale
Chapitre III : Les tentatives de solutions
III.1. La politique environnementale intégrée
Conclusion
Bibliographie

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