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HYPOTHESES DE RECHERCHE RETENUES
Quatre hypothèses sont retenues pour permettre de répondre à la problématique posée :
HYPOTHESE I : La professionnalisation de la filière d’approvisionnement en charbon de bois par les GELOSE-BE est encore partielle pour des raisons socioéconomiques et culturelles liées à l’environnement interne des charbonniers.
Les premières raisons à l’origine de la mise en pla ce difficile de la professionnalisation de la filière peuvent prendre racine au sein des comportements des charbonniers vis-à-vis de leurs environnements internes. Les facteurs suivants peuvent entrer en jeu pour engendrer cette stratégie de l’acteur concerné : facteur économique ainsi que le facteur socioculturel qui prend une part importante dans cette région de l’ile.
Deux sous-hypothèses nous permettront de mettre en relief cette première hypothèse :
Sous-hypothèse 1.1 : Si au moment des périodes culturales, les paysan délaissent les travaux des champs, les besoins des ménages ne seront pas couverts par les seuls revenus issus de la carbonisation
Sous-hypothèse 1.2:La carbonisation est une activité de ceux qui sontdépourvus de terrain HYPOTHESE II : La professionnalisation de la filière d’approvisionnement en charbon de bois par les GELOSE-BE est encore partielle du fait de l’attitude des acteurs indirects qui favorise la prolifération des illicites
Les dysfonctionnements au niveau de l’administration forestière, au sein des collectivités telles que les communes et les VOI peuvent présenter des impacts considérables sur la professionnalisation de la filière. Ces impacts entraînent le pullulement de charbon illicite qui constitue une concurrence déloyale (parce que ne payant pas de taxes) au charbon de bois produit par les VOI.
Trois sous-hypothèses expliquent cette deuxième hypothèse :
Sous hypothèse 2.1 : L’administration forestière n’est pas en mesure d’appliquer la loi par des actions de contrôle forestier.
Sous-hypothèse 2.2 :Des textes promulgués qui touchent le charbon de bois et la lenteur administrative sont de nature à déstabiliser la filière.
Sous-hypothèse 2.3 : les communes, les bureaux fonciers, les forces de l’ordre, l’administration forestière et l’Etat effectuent des actions divergentes.
HYPOTHESE III : La professionnalisation de la filière d’approvisionnement en charbon de bois par les GELOSE-BE est encore partielle pour des raisons de manque de structuration entre l’amont et l’aval, principale r ésultante de la faible considération des acteurs de l’aval dans les formations.
L’amont et l’aval de la filière charbon de bois dans la région de BOENY forment un système très lié. La non-maitrise de l’un engendreautomatiquement la déstabilisation de l’autre et vice versa. Or, les constats témoignent que les grands projets, en l’occurrence PEDM et CARAMCODEC, ont eu tendance à plus se focal iser vers la formation des acteurs de la filière en amont. Les intermédiaires, les transporteurs, les commerçants qui jouent un rôle primordial dans la filière ont été en quelquesorte écartés de la liste des bénéficiaires d’une formation, ou du moins d’une simple sensibili sation.
Deux sous-hypothèses vont nous permettre d’éclairci cette troisième hypothèse :
Sous-hypothèse 3.1 : On assiste à une instabilité de la demande des collecteurs qui a une influence sur la production et donne avantage aux illicites.
Sous hypothèse 3.2 : Les acteurs de l’aval sont indifférents de la provenance du charbon de bois qu’ils achètent.
HYPOTHESE IV : La professionnalisation de la filière d’approvisionnement en charbon de bois par les GELOSE-BE est encore partielle car la potentialité des ressources n’arrive pas à satisfaire la demande.
Même si les charbonniers aimeraient faire de la carbonisation un métier, l’aspect limité des ressources ne leur permet pas d’aller dans cette direction. Trois sous-hypothèses expliquent cette éventualité: Sous-hypothèse 4.1 : Si tous les charbonniers deviennent effectivement des professionnels, les quotas qui leurs sont attribués ne suffiront pas durant une année.
Sous-hypothèse 4.2 : Le manque d’organisation au sein des VOI sur la distribution des quotas engendre un épuisement rapide des ressourcesdisponibles pour une année.
Sous-hypothèse 4.3 : La situation géographique des sites GELOSE-BE à Ambondromamy et aux environs les met dans une position défavorisée par rapport à la concurrence qui s’approvisionne près de la ville de Mahajanga.
METHODE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES
METHODESPRELIMINAIRES AVANT LA COLLECTE DES DONNEES
Détermination des types de variables composant les hypothèses
Pour pouvoir vérifier la véracité ou non de ces quatre hypothèses avancées ci-dessus, il faut se référer à des indicateurs objectivement vérifiables ou IOV. Mais avant d’arriver à cette fin, les hypothèses devront tout d’abord être scindées en variable. Pour la présente recherche, trois types de variables seront retenues selon le rôle qu’elles jouent dans la dynamique étudiée :
La variable dépendanteest celle dont on veut expliquer les variations.
La variable indépendanteest celle qui présume à un effet sur la variable dépendante, cette dernière étant la conséquence de la première.
La variable intermédiaires’insère entre la variable indépendante et la variable dépendante, c’est-à-dire que les effets de la variable indépendante se font sentir sur la variable dépendante par l’intermédiaire de cette variable. Les hypothèses peuvent présenter ou ne pas présenter cette dernière variable9.
Discussion méthodologique sur le choix des méthodes de collecte de données
La discussion méthodologique consiste à réaliser uninventaire des méthodes possibles, d’en dégager les points forts et faiblesses pour ensuite choisir celles qui sont adaptées aux contextes et aux moyens alloués à l’étude. En d’autres termes, il a été question de choisir le meilleur moyen qui permettra de réaliser les activités découlant de ces 4 hypothèses avec un minimum de temps et coût, mais qui aboutit à un résultat satisfaisant11.
METHODES RETENUES POUR LA COLLECTE DES DONNEES
Après être passé par une discussion méthodologiqueet tenant compte des critères de choix dans cette partie de l’étude, les méthodes suivantes ont été prises en compte pour l’étude :
Analyse de contenu des documents
L’analyse de contenu des documents ou la revue des données secondaires consiste à rechercher les informations voulues à travers les d ocuments écrits. Cette méthode permet d’avoir un aperçu sur les données disponibles concernant les caractéristiques et l’environnement du sujet à traiter. Les information s à rechercher pourraient déjà y préfigurer.
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Recourir à d’autres moyens serait ainsi une perte d e temps et engendrerait des dépenses inutiles. L’analyse de contenu des documents donne de l’efficience au travail de recherche.
Il a été néanmoins remarqué que la littérature estnégligée dans la plupart du temps. L’accès aux documents peut poser problème. De même,certaines données ne sont pas à jour, influençant ainsi la viabilité des informations recueillies.
Les informations collectées par IOV, les sources dedocuments ainsi que la nature de ces derniers sont visibles à l’Annexe IV 12.
Enquête par discussion formelle
Avec cette méthode, le chercheur dispose d’une série de questions-guides ou guide d’entretien pour conduire l’enquête. Cependant, l’interviewé doit être en situation de confiance et puisse parler ouvertement (QUIVY& VAN CAMPENHOUDT, 1995).L’entretien est plutôt dirigé mais les réponses aux questions posée sont tout à fait ouvertes.
L’entretien permet de compléter les faits existants sur terrain que la littérature n’a pas encore cerné. Les données issues d’une discussion ormellef sont riches et donne une idée fiable.
Les contraintes se situent la plupart du temps au niveau de la disponibilité des personnes à enquêter sur place. Il en est de même ueq les personnes à enquêter seront seulement les personnes ressources. L’entretien demande beaucoup de temps et requiert un
enquêteur qualifié. La fiabilité des informationsecueilliesr repose uniquement sur la confiance.
L’entretien est utilisé quand il s’agit de collecter des informations sensibles en ce sens que les données recueillies auront une importance particulière pour la recherche, donc mérite plus de soins. Elle est utilisée comme précurseur aux questionnaires. Les données issues de l’entretien fourniront des bases solides pour l’élaboration d’une fiche de questionnaire qui va être appliquée pour une grande taille d’échantillonnage.
IMPAACTS DE L’ENVIRONNEMENT SOCIOECONOMIQUE DES CHARBONNIERS SUR LA PROFESSIONALISATION
EFFETS DE LA POSSESSION DE TERRAIN DE CULTURE
L’agriculture occupe une place prépondérante dans al vie quotidienne des charbonniers, vient en deuxièème lieu l’élevage (RAZANAKOTO, 2008, p35).Généralement, les paysans n’ont recours à la carbonisation qu’en cas de besoin pressant en liquidité durant les périodes de soudure et en périodes de fête, notamment pour la fête natiional26.
Les charbonniers non professionnels, qui constituent la majorité des producteurs, ont pour métier principal les activvités agricoles. Ils cultivent surtout le riz et le maïs. Par contre, les charbonniers professionnels sont caractérisés oits par leurs spécialisations dans l’activité de carbonisation, soit par leurrs spécialisations suivies de quelques activitéés agricoles comme activités secondaires. La cuulture de maïs constitue la plupart du temmps leurs activités complémentaires.
Il est prouvé que la possession de terrain de culture est un facteeur qui conditionne l’adhésion des charbonniers à une professionnalisation de leur activité. La figure 7 nous renseigne que tous les charbonniers professionnels ne possèdent pas de teerrain de culture. La carbonisation constitue ainsi une alternative.
ATTITUDE DES ACTEURS INDIRECTS ET PROFESSIONNALISATION
Ce chapitre a pour but de savoir dans quelles mesures la prolifération des illicites influe sur la professionnalisation. Il s’agit aussi de voir si les attitudes des acteurs indirects ont une influence sur cette prolifération.
EFFETS DES ILLICITES SUR LA PROFESSIONNALISATION DE LA FILIERE
Réactions des illicites face à la professionnalisation
Etant donné que le charbon illicite est un produit généralement fabriqué, transporté et commercialisé dans la clandestinité afin d’éviteresl contrôles, ce climat d’instabilité mène les illicites à un comportement qui n’est pas favorable à une spécialisation dans la filière.
Les charbonniers de type 8,9 et 10 qui sont tous des illicites ne font de la carbonisation qu’occasionnellement. Il a aussi été remarqué que esl collecteurs de type 2 qui s’approvisionnent exclusivement auprès des charbonniers illicites ne se professionnalisent pas dans la collecte de charbon. Ceci s’explique par le fait que les illicites, qui sont tous des occasionnels, ne fournissent pas une production stable tout au long de l’année. Il est ainsi difficile pour les illicites de se professionnaliser dans leurs activités .
Conséquences de la prolifération des illicites sur les autres charbonniers
Les charbonniers illicites engendrent une concurrence déloyale par rapport aux autres types de charbonniers formels qui se professionnalisent dans la filière. Si un charbonnier de VOI de type 5 vend un sac de 13kg à 1200Ar en bord de piste rurale pour les collecteurs venant de Mahajanga, un charbonnier illicite de type 8 arrive à vendre le sac à 900Ar sur le même lieu. Le droit de coupons n’est pas inclus dans le prix de revient des illicites.
La concurrence déloyale est un facteur de découragement pour les charbonniers qui veulent se professionnaliser. Déjà avec un prix normal du sac, ils arrivent à peine à subvenir
à leurs besoins, faire baisser les prix pour concur rencer les illicites ne fera qu’accentuer le déficit.Il est impossible de faire de la production de charbon de bois un métier principal si les illicites dominent le marché.
MOYENS DE CONTRÔLE A LA DISPOSITION DE L’ADMINISTRATION FORESTIERE ET IMPACTS SUR LA PROLIFERATION DES ILLICITES
Le SRIC ne compte que 2 personnes et 1voiture tout terrain pour effectuer le contrôle dans toute la région, le cantonnement de Tsaramandroso ne dispose que de 2 agents et 1 moto pour contrôler tout le district d’Ambato-boeny comp osé de 11communes, le cantonnement de Mahajanga II ne dispose que 2 personnes pour effectuer le contrôle de tout le district… Aucun budget de l’administration forestière ne correspond aux réparations des matériels défectueux.
La fréquence de contrôle est très faible au niveau cantonnements car les indemnités de terrain sont incertaines. Les compensations sont forfaitaires par un ordre de route classique. Elles seront reçues après un temps indéterminé, oune seront jamais perçues. Néanmoins, le système mis en place dans les GELOSES-BE sur la redistribution des droits de coupons aux différents niveaux de contrôle permet de pallier à ce problème à condition que ce système fonctionne.
Les conséquences du manque de ressource au sein de l’administration forestière se font ressentir sur le manque de contrôle sur terrain. L’ inexistence de moyen de transport des produits saisis vers les dépôts de la DREEF rend inefficace les contrôles.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : METHODOLOGIE DE TRAVAIL
I.1- PROBLEMATIQUE
I.2- CADRE THEORIQUE
I.2.1-Définition des variables formant le cadre théorique de la recherche et leurs inter-relations
I.2.1- Théorie de la rationalite et du comportement
I.2.2-Mésoéconomie ou approche par analyse filière
I.2.3- Approche produit-marché
I.3-HYPOTHESES DE RECHERCHE RETENUES
I.4- METHODE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES
1.4.1- Méthodes préliminaires avant la collècte des données
I.4.1.1-Détermination des types de variables composant les hypothèses
I.4.1.2-Opérationnalisation des variables
I.4.1.3- Choix de la zone d’étude
I.4.1.4-Discussion méthodologique sur le choix des méthodes de collecte des données
I.4.2- Méthodes retenues pour la collècte des données
1.4.2.1-Analyse de contenu de document
1.4.2.2-Enquête par discussion formelle
1.4.2.3-Enquête par questionnaire
1.4.2.4-Observation directe
1.4.2.5- Déscente sur terrain
I.4.3- Méthode de traitement des données
PARTIE II : RESULTATS
CHAPITRE I- ETATS DE LA PROFESSIONNALISATION DE CHAQUE ACTEUR
II.1.1-Organisation générale de la filière
II.1.2-Les acteurs et leurs etats de professionnalisation
2.1.2.1. Les charbonniers
2.1.2.2. Les collecteurs
2.1.2.3. Les détaillants
2.1.2.3-Les transporteurs
2.1.2.3- Les agents de contrôles
II.1.3.- Conclusion partielle
CHAPITRE II- IMPACTS DE L’ENVIRONNEMENT SOCIOECONOMIQUE DES CHARBONNIERS SUR LA PROFESSIONALISATION
II.2.1-Effets de la possession de terrain de culture
II.2.2-Influences de la capacité des revenus de la carbonisation à combler les besoins des ménages de charbonnier
II.2.3-vérification de la première hypothèse
CHAPITRE III- ATTITUDE DES ACTEURS INDIRECTS ET PROFESSIONNALISATION
II.3.1- Effets des illicites sur la professionnalisation de la filière
2.3.1.1. Réactions des illicites face à la professionnalisation
2.3.1.2.Conséquences de la prolifération des illicites sur les autres charbonniers
II.3.2-Moyens de contrôles a la disposition de l’administration forestière et impacts sur la prolifération des illicites
II.3.3-Historique de la délivrance des permis d’exploitation et impacts sur la prolifération des illicites
II.3.3-Incoherences entre actions des divers acteurs indirects et impacts sur la prolifération des illicites
2.3.3.1. Incohérences entre les actions de l’administration forestière et celles de l’Etat
2.3.3.2. Incohérence entre les actions de l’administration forestière et celles des forces de l’ordre
2.3.3.3. Incohérence entre les actions de l’administration forestière et celles des communes 45
2.3.3.4. Incohérence entre les actions de l’administration forestière et celles des bureaux fonciers ou BIF
II.3.4-vérification de la deuxième hypothèse
CHAPITRE IV- IMPACTS DE LA STRUCTURATION ENTRE AMONT ET AVAL DE LA FILIERE SUR LA PROFESSIONNALISATION
II.4.1-Béneficiaires des formations et sensibilisations du PEDM et CARAMCODEC
II.4.2- Fonctionnement de la demande en charbon de bois
II.4.3-Connaissance du charbon des VOI par les autres acteurs
II.4.4- Vérification de la troisième hypothèse
CHAPITRE V- POTENTIALITE DES VOI A SATISFAIRE LA DEMANDE A TRAVERS SES RESSOURCES
II.5.1- Durabilitédes quotas attribués en une année aux VOI
II.5.2- Organisation des VOI pour le partage intérieur des quotas
II.5.3-Effet de la situation géographique des GELOSES –BE par sur la concurrence
II.5.4-Vérification de la quatrième hypothèse
PARTIE III : RECOMMANDATIONS
III.1- LABELISER LE CHARBON ISSU DES VOI
III.1.1-En quoi cela consiste-t-il
III.2.1- faisabilité d’une labéllisation
III.2.2-Mesures d’accompagenement d’une labéllisation
III.2.3-Interêts d’une labéllisation
III.2-INCITER LES CHARBONNIERS A VENDRE A MAJUNGA
III.2.1-En quoi cela consiste-t-il
III.2.2-Faisabilitéde la mise en place des points de ventes
III.2.2-Interêts de la mise en place des points de ventes
III.3- CONTINUER LES PROJETS RELATIFS A LA MISE EN PLACE DES GELOSE-BE 67
III.2.1-En quoi cela consiste-t-il
III.2.1-Faisabilitéde la mise en place de nouveaux projets et formations
III.2.2-Interêts de la mise en place de nouveaux projets et formations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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