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Centre de Formation Professionnelle Forestière (CFPF)
Le Centre de Formation Professionnelle Forestière de Morondava ou CFPF a été créé en 1978 suivant l’accord signé le 26 Mai entre le Gouvernement Malagasy et la Confédération Helvétique. Cette institution sous tutelle du Ministère des Eaux et Forêts a reçu son statut suivant le décret n° 79.056 du 07 Mars 1979. Le Ministère de tutelle a mis à disposition du CFPF un lot de forêt de 10 000 ha. Depuis 1992, le CFPF a réussi à avoir une extension de 2 000 ha ainsi la surface totale actuelle est de 12 000 ha (DERAD, 2002).
Les objectifs initiaux ont été de :
– Améliorer la gestion des forêts en favorisant l’emploi d’un système d’exploitation rationnelle et durable tout en professionnalisant le secteur bois .
– Assurer un rendement soutenu de la forêt .
– Concourir à la reconstitution de ces massifs forestiers après exploitation.
L’exploitation n’étant pas rentable, les responsables du Centre ont trouvé une autre vocation de la forêt de Kirindy qui est la recherche (DERAD, 2002). Elle est effectuée par plusieurs institutions qui traitent différents thèmes : recherche au niveau de la flore pour le Missouri Botanical Garden (MBG) ; au niveau de la faune pour Deutsches Primatenzentrum Gottingen (DPZ) et Durrell Wildlife Conservation Trust (DWCT) et sur les caractéristiques générales de la forêt pour l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ) et l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Département des Eaux et Forêts (ESSA Eaux et Forêts).
La dernière vocation de la forêt de Kirindy décidée par le CFPF et non la moindre est l’écotourisme initié en 1994. Son amélioration a eu lieu en 1996 par la création d’un « département écotourisme » au sein du Centre.
Les activités permanentes dans la forêt de Kirindy sont l’écotourisme, les visites pédagogiques supervisées par le CFPF et les recherches sur les lémuriens effectuées par le DPZ dans la parcelle CS7. Ces lémuriens portent des colliers et/ou des puces et la parcelle CS7 est subdivisée en plusieurs blocs de 50m x 50m afin de faciliter leur étude et leur suivi.
Localisation de la zone d’étude
La forêt d’Andalandahalo appelée communément « Forêt de Kirindy » appartient à la commune rurale de Bemanonga, district de Morondava et à la région de Menabe. Elle se trouve à environ 45 km à vol d’oiseau et 60 km par la route au Nord-Est de la ville de Morondava. Située à 16-18 km du littoral, elle est bordée à l’Ouest par la route nationale RN8A reliant Morondava et Belo sur Tsiribihina, entre les villages de Beroboka au Nord et de Marofandilia au Sud. C’est à 5km en quittant la RN8A en suivant une piste appelée « CONOCO » utilisée autrefois comme piste pétrolière que se trouve le camp
forestier, devenu actuellement l’emplacement du centre d’accueil écotouristique, avec les bungalows et les dortoirs ainsi que la grande salle pour la restauration.
Pour ses coordonnées géographiques, elle est localisée entre 20°3’ et 20°10’ de latitude Sud et 44°28’ et 44°46’ de longitude Est (RAZAFINDRAMANGA, 1990).
Pour l’étude socio-économique sur les populations riveraines, le village Marofandilia a été choisi. Ce choix a été basé sur les faits suivants :
– Marofandilia est l’unique village qui côtoie directement les touristes et qui es t proche de Kirindy .
– Le village est localisé au bord de la route RN8A menant à Kirindy .
– Les villageois de Marofandilia fréquentent presque régulièrement les touristes .
– Une boutique d’arts locaux qui fait partie des attraits touristiques existe dans le village.
Ces critères nous permettent d’affirmer que le village de Marofandilia est un important village où on peut apprécier les impacts de l’écotourisme sur la vie de la population riveraine.
Le village Marofandilia appartient à la commune rurale de Bemanonga. Traversé par la route nationale RN8A, il se trouve environ à 45 km au Nord de la ville de Morondava et est localisé à 20°8’ de latitude Sud et à 44°33’ longitude Est (RAHARINOMENJANAHARY, 1997, in HAINGOMANANTSOA, 2007).
Avant, le village vivait de la riziculture pratiquée aux abords directs de la rivière Tomitsy. Mais depuis que celle-ci est devenue temporaire, les villageois ont dû défricher la forêt primaire pour faire des cultures pluviales. Ces terrains défrichés sont ensuite envahis par des jujubiers ou « Konazy » (Ziziphus mauritiana) à l’exception de la Réserve Spéciale et la forêt classée jouxtant le village. Ainsi les villageois sont obligés de partir loin du village pour défricher de nouvelles terres et doivent rester sur leur champ pendant la période de préparation et de suivi des cultures.
Hydrographie
Selon SALOMON en 1987, le Sud- Ouest malgache est caractérisé par sa pauvreté en ressources hydrologiques superficielles et en rivières pérennes : une des particularités des cours d’eau est leur dépérissement à mesure de leur progression vers l’aval. Ainsi dans la région de Menabe, l’hydrographie est composée de deux types de cours d’eau :
Les cours d’eau permanents ou grands fleuves qui coulent toute l’année à savoir :
– Tsiribihina qui est une importante zone de pêche pour la région et une importante voie d’évacuation des produits agricoles et industriels vers les Hautes terres. Il permet de transporter les touristes .
– Mangoky et Maharivo qui coulent toute l’année .
– Mandraotra qui sépare le District de Morondava à celui de Belo sur Tsiribihina .
– Kabatomena qui tient une importante place sur l’économie de la région en irriguant la vallée alluviale de Morondava.
Les cours d’eau temporaires ou saisonniers appelés aussi oueds qui ne coulent qu’après la saison pluvieuse : Sakay, Tomitsy, Andrangory, une partie de l’Andranomena, Kirindy.
La forêt d’Andalandahalo est traversée par la rivière de Kirindy d’Est en Ouest durant la saison de pluie et d’après RAZAFINTSALAMA en 2004, la rivière est à sec pendant une grande partie de l’année, près de 9 mois.
Géologie et sol
D’après RANDRIAMBOAVONJY en 1996, géologiquement, le bassin versant de la rivière Kirindy arase des formations sédimentaires attribuées essentiellement au Pliocène continental et à des épandages plus récents. Lors des périodes érosives anciennes, les dépôts Pliocènes sont composés de grès et d’argile remaniés. Ces produits de remaniement sont appelés carapace sableuse ou sable roux.
La zone d’étude présente une topographie généralement plane avec des pentes ne dépassant pas 5%. L’altitude va en augmentant de l’Ouest en Est et varie de 18 à 40 m, avec une élévation rocailleuse atteignant 100m au Nord-Est (SORG et al., 1996). Mais cette microtopographie joue un rôle essentiel dans la répartition des sols dans le paysage (RANDRIAMBOAVONJY, 1996). La zone d’étude se trouve dans le paysage des grands glacis élaborés à partir des matériaux fournis par les sols dans le secteur amont gréseux (RANDRIAMBOAVONJY, 1996).
Ainsi sur les grands glacis, on distingue d’amont en aval :
Sol rouge ferrugineux non lessivé.
Sol jaune ferrugineux non lessivé.
Sol ferrugineux concrétionné.
Sol hydromorphe.
Sol sur grès.
Utilisations des ressources forestières
A Madagascar, les ressources naturelles sont étroitement liées à la vie de la population rurale. Ainsi, la forêt tient une grande place pour assurer leurs besoins quotidiens.
Dans la région étudiée, les ressources forestières sont utilisées à plusieurs fins. D’après FAVRE cité par SORG et al en 1996, la forêt est utilisée pour :
Installer les monuments culturels : installation de cimetières et de tombeaux .
Chasser les gibiers : chasse de sangliers, de hérissons, de pintades .
Cueillir des tubercules, collecter du miel et des plantes médicinales .
Collecter les bois de construction, bois d’énergie et de service .
Des terrains de pâturage et des terrains de cultures pluviales par défrichement .
Aire de terre de culture.
Pourtant ces utilisations varient selon les groupes ethniques. Par exemple, les Sakalava considèrent la forêt comme source de bois qu’ils utilisent pour la construction, et autres services comme terrains de pâturage pour leur troupeau durant la saison sèche et pour des cérémonies. Mais pour les Betsileo, la forêt est une source de revenu monétaire direct grâce au bois d’œuvre qu’elle renferme.
METHODOLOGIE
Plusieurs informations ont été rassemblées et analysées afin d’obtenir des résultats fiables pour atteindre les objectifs assignés. Pour cela, nombreuses méthodes ont été combinées pour avoir un maximum de données et d’informations.
Investigation bibliographique
Afin de cerner le thème et pour mieux diriger l’élaboration du plan d’investigation jusqu’à la rédaction finale ainsi que pour compresser les travaux à réaliser sur terrain, l’étude bibliographique a été très indispensable. Elle a été accomplie dans plusieurs institutions et bibliothèques à savoir : l’ANGAP, l’ONG Fanamby Menabe, CFPF Morondava, Bibliothèques de l’ESSA/Forêts, ESSA, ONE, DERAD, Service météorologique d’Ampandrianomby, etc.
Les travaux bibliographiques effectués se focalisent surtout sur :
– Les données climatologiques de la région d’étude .
– L’écotourisme en général et l’écotourisme de la région d’étude .
– Les informations sur les facteurs physique, biologique et socio-économique du milieu d’étude ;
– Les différentes études déjà faites sur le thème .
– Les méthodes d’analyse des données.
Enquêtes et observations directes
Afin de recueillir les informations nécessaires pour l’étude, l’enquête auprès des personnes ressources est une très bonne méthode pour avoir des nouvelles données et pour compléter celles déjà existantes dans la bibliographie. Conduire une enquête consiste à étudier une question en réunissant des informations auprès des personnes ressources.
D’après RAMAMONJISOA en 1998, l’enquête par questionnaire a été choisie car les questions sont agencées de façon à prévoir les situations. Ce type d’enquête touche toujours un groupe de personnes pris comme échantillon représentatif d’un autre groupe plus grand. Ce recueil d’information vise à confirmer ou à infirmer une hypothèse de départ concernant le groupe. Et suivant les situations, il est possible de distinguer trois types d’enquêtes par questionnaire mais seule l’enquête par questionnaire de type entretien est faisable. Le questionnaire est rempli au cours ou à la suite d’une tête à tête entre l’enquêteur et l’enquêté.
Cette méthode est menée pour obtenir des informations sur :
– Le changement de comportement des animaux .
– La vie de la population du village Marofandilia .
– La rentabilité de l’activité de l’écotourisme au sein du centre CFPF.
Inventaire floristique
ANDRIANJAKA en 1996 a défini l’inventaire comme étant un ensemble d’activités permettant d’obtenir, avec une certaine précision, une ou plusieurs informations qualitatives ou quantitatives concernant une plantation ou une forêt naturelle, définie par ses limites géographiques.
Le type d’inventaire est lié aux objectifs assignés, aux informations principales recherchées et aux facteurs temps et moyens. De ce fait, l’inventaire floristique terrestre par échantillonnage a été choisi pour cette étude.
L’inventaire floristique a été effectué dans trois parcelles dont la superficie totale est de 100 hectares chacune :
La première parcelle est le bloc CS7 où le circuit écotourisme a été établi depuis son existence en 1994.
La deuxième est le bloc CS6 où le CFPF a créé un circuit touristique depuis 2005 afin de satisfaire les demandes des touristes qui veulent voir des lémuriens sans collier.
La dernière CS9 a été choisie pour être la parcelle témoin.
Le choix de la parcelle témoin a été déterminé par trois facteurs :
– Dans cette parcelle, aucune introduction de touristes n’a eu lieu .
– L’année où des exploitations forestières ont été menées dans cette parcelle est la même que celle des deux premières .
– Ses conditions pédologiques sont similaires aux deux premières parcelles.
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Table des matières
1- INTRODUCTION
? Contexte
? Problématique
? Objectifs
? Hypothèses
2- MILIEU D’ETUDES
2.1- Centre de Formation Professionnelle Forestière (CFPF)
2.2- Milieu physique
2.2.1- Localisation de la zone d’étude
2.2.2- Climat
2.2.3- Hydrographie
2.2.4- Géologie et sol
2.3- Milieu biologique
2.3.1- Flore
2.3.2- Faune
2.4- Milieu socio-économique
2.4.1- Population
2.4.2- Utilisations des ressources forestières
3- METHODOLOGIE
3.1- Investigation bibliographique
3.2- Enquêtes et observations directes
3.3- Inventaire floristique
3.4- Etude d’Impact Environnemental
3.5- Traitement et analyse des données
3.5.1- Bibliographie
3.5.2- Enquêtes et observations directes
3.5.3- Inventaire floristique
3.6- Récapitulation de la démarche méthodologique
3.7- Limites de l’étude
4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1- Synthèse bibliographique
4.1.1- Quelques définitions
4.1.2- Ecotourisme à Kirindy
4.1.3- Impacts probables sur le milieu récepteur
4.2- Impacts de l’écotourisme sur le milieu physique
4.3- Impacts de l’écotourisme sur le milieu humain
4.4- Impacts de l’écotourisme sur la biodiversité
4.4.1- Ecosystème
4.4.2- Faune
4.4.3- Flore
4.5- Importance et type des impacts spécifiques évalués :
4.6- Récapitulation des impacts évalués
5- DISCUSSIONS
? Sur la méthodologie
? Sur les résultats
? Vérification des hypothèses de départ
6- RECOMMANDATIONS
7- CONCLUSION
8- BIBLIOGRAPHIE
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