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Origine de la population
La population locale appartient pour la majorité à l’ethnie Betsimisaraka du clan Antimaroa. Néanmoins il existe quelques migrants tardifs provenant des régions avoisinantes surtout du nord tel que les « Antisamba fotsy » et les « Antisamba Maintigny ».
Ces migrants comme leurs noms l’indiquent proviennent de la région du Sambirano de la région d’Ambanja. Ce sont ces deux groupes de population qui forment donc le fond de peuplement de cette région (Rakotondrasoa, 2007).
Démographie
Suivant les recensements entre 2010 et 2012, en moyenne, le taux d’accroissement de la population du District de Maroantsetra est de l’ordre de 3,2%. En 2012, le nombre d’habitants est aux environs de 295 000. Environ, 37% de la population est constituée par des jeunes de moins de 15 ans.
La population active, entre 15 et 60 ans constituent 52% des habitants, et seulement 11% se trouve au-dessus de l’âge de la retraite (Monographie de Maroantsetra, 2009). La densité de la population est de l’ordre de 124 habitants /km². La taille des ménages dans les zones rurales est de l’ordre de 5 personnes (Annexe 6).
Us et coutume
Deux religions dominent dans la région à savoir : le culte des ancêtres la plus dominante et la religion chrétienne. Deux points sont primordiaux dans la tradition et coutumes de la population : a) le respect du jour tabou qui est le mardi et b) l’initiation des jeunes au défrichement des forêts. Pour les Tsimihety, un garçon ne devient pas un homme s’il n’a pas encore défriché une parcelle de forêts et approprié le terrain. C’est l’une des principales causes de disparition des couvertures forestières dans le Nord et à l’Ouest de la région de Makira (Rakotondrasoa, 2007).
Education
Le district de Maroantsetra enregistre un taux brut de scolarisation de l’ordre de 99,5%. Sur les 161 fokontany du district, il existe 25 fokontany sans écoles primaires publiques. 87% des élèves en niveau primaire sont dans des établissements publics, 9% dans des écoles communautaires et uniquement 4% suivent leurs scolarités dans des écoles privées (Monographie de Maroantsetra, 2009).
Santé
Le district de Maroantsetra dispose d’un hôpital se localisant dans la commune urbaine et de 17 CSBII et 8 CSBI répartis dans les différentes communes rurales. Seule la Commune d’Ambanizana ne dispose pas d’un centre de santé. Cependant, les villageois dans les milieux ruraux s’adonnent à l’automédication et à la pratique traditionnelle. Les vendeurs ambulants des comprimés et de différents antibiotiques se déplacent de village en village pour faire une consultation empirique de la maladie (Monographie Maroantsetra, 2009).
Mode d’accès à la terre
La colonisation non réglementée et le libre accès pendant la première installation humaine ont été les modes d’accès les plus courants à la ressource foncière et/ou forestière dans cette partie de l’île.
La délimitation de l’espace est déterminée par les premiers venus ou les fondateurs du village qui ont effectué le défrichement abusif de la forêt. L’appropriation foncière se fait de village en village, c’est-à-dire que chaque village possède son terroir forestier. Actuellement cette délimitation traditionnelle est encore respectée par la population (Rakotondrasoa, 2007).
Migration
En général, deux types de migration ont été distingués dans les sites d’étude. D’abord, la migration intra-zone qui se fait du village aux terrains de culture se trouvant généralement aux abords ou à l’intérieur des forêts. Ensuite, la migration extra-zone dont le déplacement est plus loin et se fait généralement d’un district à un autre ou même entre deux provinces. Ce mouvement est causé par les échanges en produits locaux qui sont très intenses au bord de la forêt (Rakotondrasoa, 2007).
Economie
La population du district de Maroantsetra est en majorité des ruraux, avec un taux de 90% et seulement 10% de la population vit en ville. Les enquêtes socio-économiques en 2006 indiquent que 96,7% des ménages ruraux sont des cultivateurs et 66,4% de ces ménages vivent essentiellement de cette activité (Monographie Maroantsetra, 2009).
D’après Rakotondrasoa en 2007, les comportements agricoles et le système de production des ménages locaux sont dictés par la nécessité de subsistance et la satisfaction des besoins alimentaires. Les cultures vivrières constituent les principales préoccupations des ménages. Elles sont constituées principalement par de la riziculture sur brûlis et irriguée. D’autres cultures vivrières comme le manioc, les patates douces, les ananas,… assurent le complément d’alimentation de la population. Parmi les cultures de rente, le girofle est cultivé par la grande partie des exploitants de la région. Viennent ensuite la vanille et le café dont les valeurs commerciales sont non négligeables.
Les forêts littorales sont exploitées de manière destructive et illicite pour la production de bois de construction (confection des cases) et de bois d’énergie étant donné que le bois (charbon de bois et bois de chauffage) reste la principale source de combustible utilisée par la grande partie de la population aussi bien urbaine que rurale. Les forêts littorales sont aussi détruites par la pratique du « tavy ».
Pour les activités de pêche, comme les zones d’étude longent la côte Nord-Est de Madagascar, elles constituent une zone de prédilection de la pêche et les ressources halieutiques pour les riverains et le système appliqué reste encore traditionnel. L’élevage de bovins et avicoles sont les plus pratiqués en mode extensif.
Dans cette zone rurale, les femmes et les filles fabriquent des nattes ou des soubiques pour l’utilisation quotidienne ménagère et aussi dans un but lucratif. L’artisanat des femmes utilise essentiellement les matières premières comme le « rafia » (Raphia sp.), le « penjy » (Lepironia mucronata).
Répartition des cultures de rente à Madagascar
Différentes cultures de rente sont pratiquées à Madagascar avec des spécificités régionales liées aux caractéristiques agro-climatiques des régions mais les plus connues sont le café, la vanille, le girofle, le tabac et le coton. Le café est la culture de rente la plus répandue à Madagascar avec plus du tiers des communes qui la pratiquent. Il est suivi de la vanille (21%) et du girofle (17%). Le tabac et le coton sont par contre moins répandus.
La culture du café robusta, de la vanille et du girofle se pratique sur les côtes Est, régions humides telles Analanjirofo, Atsimo Atsinanana, SAVA et Vatovavy Fitovinany. Par contre, le tabac se cultive à l’ouest ou des sols ferralitiques des Hautes Terres jouissent d’un climat tropical avec une alternance de période humide et de période sèche. Le coton est également dans les baiboho (sols alluvionnaires) de l’Ouest au climat connaissant une saison chaude et humide suivies d’une saison sèche très marquée (INSTAT, 2013).
Importance de la diversité biologique agricole
La biodiversité agricole est cruciale comme moyen d’existence et comme base de toute la production alimentaire et donc de la sécurité alimentaire pour des milliards d’individus. La caractéristique fondamentale et distincte de la biodiversité agricole est qu’elle est créée, conservée et gérée par l’homme. L’histoire de l’agriculture est une histoire d’expérimentation des ressources génétiques végétales et animales par l’homme et par la suite la dispersion de ces ressources par le biais du commerce et de la migration de l’homme. Le déclin de la biodiversité agricole s’est accéléré au cours du XXème siècle, parallèlement à l’augmentation de la demande alimentaire. Selon la FAO, sur environ 7 000 espèces de plantes que l’homme exploite pour son alimentation, seulement 150 ont une valeur commerciale importante. 15 espèces végétales et 8 espèces animales contribuent aux 90% des besoins alimentaires de la terre entière, et le riz, le blé et le maïs sont les sources principales de calories (60%) et de protéines végétales (56%) pour la totalité de l’humanité (Rakotomalala et al., 2006).
Bibliographie
La bibliographie a pour but de collecter et de synthétiser les informations, les études qui ont été déjà faites sur le thème et sur le milieu d’étude. Elle permet aussi de recouper les informations qui ont été collectées sur le terrain. La consultation des différents ouvrages a été faite ainsi que la consultation des sites web pour la collecte des données au préalable avant et après la descente sur le terrain. Les visites auprès des différents centres de documentations ont été faites pour les consultations des ouvrages. Les centres ayant été visités ont été les suivants : la bibliothèque de l’ESSA, le Centre d’Information et de Communication de l’ESSA-Forêts, le CIDST Tsimbazaza, la bibliothèque du MNP Ambatobe et de Maroantsetra, la bibliothèque du WCS à Soavimbahoaka et à Maroantsetra.
Cartographie
La cartographie a pour objectif de délimiter la zone d’étude, de localiser les sites et les villages d’études. En conséquence, les outils suivants ont été utilisés : a) les cartes de base existantes du Parc National Masoala, du Parc Naturel de Makira, et du district de Maroantsetra, et b) les données géographiques prélevées à l’aide du GPS.
Importance de l’agriculture commerciale
Madagascar, avec ses vingt-deux (22) régions agro-économiques jouit de hautes potentialités agricoles permettant une grande diversité de productions végétales, tropicales et tempérées (MAEP, 2009).
En 2012, les cultures commerciales sont estimées à plus de 529 469 Millions MGA, c’est à dire, à 18,97% des valeurs FOB des exportations de Madagascar (INSTAT, 2013). Les produits de rente ont une valeur FOB évaluée à plus de 452 Milliards MGA. Celle des produits fruitiers et vivriers ont été évaluées respectivement à plus de 24 Milliards MGA et 52 Milliards MGA. Ainsi, ce sont les produits de rente qui fournissent les plus grandes ressources monétaires en termes d’exportation des cultures commerciales de Madagascar. En fait, ces derniers constituent les 16,21% des produits exportés par Madagascar en 2012 (INSTAT, 2013).
Les zones périphériques des deux aires protégées Masoala et Makira concernent 21 communes dans les quatre (4) districts suivants : Maroantsetra, Antalaha, Andapa et Befandriana nord. Les productions en agriculture commerciale de ces zones ont été estimées à partir des données des villages de ces communes. Elles ont été obtenues à partir des rendements moyens de chaque culture multipliés par le nombre de ménages adoptant l’agriculture commerciale dans les zones d’études.
Filières porteuses dans les sites d’études
Selon Fraval en 2000, « une filière agricole est centrée sur un produit agricole de base et sur tout ou partie de ses transformations successives. En analyse économique, une filière peut être considérée comme un mode de découpage du système productif privilégiant certain relations d’interdépendance. Elle permet de repérer des relations de linéarité, de complémentarité et de cheminement entre les différents stades de transformation ».
Les filières porteuses sont considérées comme étant les activités générant une grande part de liquidités dans la composition des revenus des communautés locales. Les filières porteuses identifiées sont la filière vanille, la filière girofle et la filière canne à sucre.
Filière girofle
L’exploitation du girofle est une activité de rente, source de revenu non négligeable pour l’ensemble des agriculteurs de la côte Est. La filière fait partie intégrante des activités des communautés riveraines des aires protégées de Masoala et de Makira. Ainsi, une analyse filière permet de mettre en évidence l’importance de ce produit sur le revenu des paysans.
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Table des matières
I- INTRODUCTION
II- METHODOLOGIE
2.1. Problématique et hypothèses
2.1.1. Problématique
2.1.2. Hypothèses
2.2. Milieu d’étude
2.2.1. Cadre physique
2.2.2. Cadre biologique
2.2.3. Cadre socio-économique
2.3. Etat de connaissances sur l’agriculture commerciale
2.3.1. Définitions
2.3.2. Répartition des cultures de rente à Madagascar
2.3.3. Importance de la diversité biologique agricole
2.4. Méthodes
2.4.1. Bibliographie
2.4.2. Cartographie
2.4.3. Observations
2.4.4. Enquêtes
2.4.5. Etude d’impact environnemental et socio-économique
2.4.6. Traitement et analyse des données
2.4.7. Cadre opératoire
2.4.8. Schéma de la méthodologie
III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Sites étudiés
3.1.1. Localisation
3.1.2. Zones périphériques de Masoala
3.1.3. Zones périphériques de Makira
3.2. Principales cultures commerciales dans les zones d’étude
3.2.1. Cultures de rente
3.2.2. Cultures vivrières
3.2.3. Cultures fruitières
3.3. Importance de l’agriculture commerciale
3.3.1. Production et prix
3.3.2. Filières porteuses dans les sites d’études
3.3.3. Revenus des ménages
3.3.4. Perception paysanne de l’agriculture commerciale
3.3.5. Agriculture commerciale et Agrobiodiversité
3.4. Impacts de l’agriculture commerciale
3.4.1. Impacts de l’agriculture commerciale sur l’agrobiodiversité
3.4.2. Impacts de l’agriculture commerciale sur le milieu humain
3.4.3. Importance des impacts de l’agriculture commerciale
IV- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1. Discussions
4.1.1. Sur la méthodologie
4.1.2. Sur les résultats
4.1.3. Sur les hypothèses
4.2. Recommandations
4.2.1. Plan d’action
4.2.2. Cadre logique
V- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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