Soutenance mémoire
Généralités
Un sujet très connu dans ce monde du 3ème millénaire est mentionné dans la convention internationale relative aux droits de l’homme : c’est l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Cette convention a été adoptée par l’ONU le 18 décembre 1979. Dix ans après, une autre convention concernant les droits des enfants a été adoptée au sein des Nations Unies. Et plus récemment dix-sept (17) objectifs sont fixés pour assurer le développement durable . La notion de genre consiste à réclamer une parité de chance entre le genre masculin et le genre féminin dans tous les domaines de la vie sociale.
Néanmoins, l’approche à l’échelle mondiale de cette notion est encore loin d’être mise en œuvre dans les pays en développement comme la plupart des pays Africains y compris Madagascar. Dans ces derniers, la culture traditionnelle a encore un poids non négligeable. La vie quotidienne des gens montre une acceptation de la supériorité du genre masculin par rapport au genre féminin.
Le stéréotype de la femme au foyer se présente comme une règle dans la communauté. Ces femmes sont chargées de l’occupation de leur famille alors que l’idée de famille renferme au fond l’idée de procréation. Une maxime malgache dit que « Si l’on se marie c’est pour avoir des enfants » (Ny hanambadian-kiterahana). Ainsi une femme Malgache qui se marie s’engage généralement à être femme au foyer et va s’occuper surtout de leurs enfants.
Présentation du centre
Localisation
ASEFFEMA (Action sociale pour la Sensibilisation, Education et Formation des Femmes et Enfants Maltraités) est localisée au bâtiment annexe du fokontany Ambolokandrina au lot VT 85 HB. Il a des antennes à Maevatanana, Ambatondrazaka et Ambositra. Ambolokandrina est un fokontany du 2ème arrondissement de la commune urbaine d’Antananarivo. Il a 223,575 Ha de surface et répartit en cinq secteurs à savoir : Antsobolo, Andravitoto, Andranovory, Antsahamamy et AvaratraAnkatso. Il est limité à l’Est et Nord-Est par Amoronakona, By Pass et Andralanitra ; au Nord-Nord OuestNord-Ouest par Andraisoro, Ambatomaro et Andralanitra ; au Nord Ouest-Ouest par TsiadanaCité Universitaire Ankatso I (fokontanyAmbohipo) et enfin au Sud par Ambohipo.
Historique
L’ASEFFEMA a été créée en 1998 à l’issue d’une initiative des jeunes intellectuels multidisciplinaires sortant de l’université de Madagascar. Elle a pour objectif social d’éduquer et former des enfants, adolescents et femmes maltraités. En 2006, l’association a mis en place un centre d’alphabétisation du programme ASAMA (Action Scolaire D’appui pour les Adolescents Malgaches) initié par le PNUD (Programme des Nations Unis pour le Développement). En 2007, l’ASEFFEMA a pris l’initiative de sensibiliser les parents en situation difficile. Pour cela, un programme de soutien psychosocial par le biais d’une école des parents a été mis en œuvre. Celui-ci a pour but de former la parentalité et sensibiliser les participants sur le travail des enfants.
Dans ce souci de continuité, en 2009, le programme post-ASAMA se créait pour les adolescents qui n’avaient pas l’opportunité de continuer dans les écoles privées faute de moyens financiers. En 2010, l’ASEFFEMA, suite à des enquêtes qu’elle a menées, s’intéresse à la réinsertion professionnelle des jeunes et des femmes marginalisés et décide de les accompagner juridiquement et professionnellement.
En 2011, avec le soutien des ministères de tutelle (ministère de la population, ministère de l’éducation…), l’association a créé un programme de formation professionnelle en langues, tourisme et hôtellerie. Des bénévoles, des volontaires issus de l’ONG Planète Urgence assument la formation, et une participation symbolique des bénéficiaires avec les cotisations des membres constituent jusqu’à présent la source de financement de ce programme.
Objectifs du centre
Les principaux objectifs du centre sont de/d’:
– Promouvoir et aider la population victime de violence dans le développement de leurs activités ;
– Donner une qualification professionnelle aux habitants afin de lutter contre la pauvreté ;
– Améliorer le niveau de vie de la population.
Pour atteindre ces objectifs principaux, le centre offre les activités suivantes :
● Pour les enfants, il s’agit de/d’ :
– Réinsérer les enfants non scolarisés ou déscolarisés précocement (ASAMA) ;
– Assurer une alimentation régulière en offrant un repas par jour.
● Pour les jeunes, il est question de/d’ :
– Réinsérer professionnellement les jeunes marginalisés ;
– Assurer une meilleure adéquation de la formation à l’emploi.
● Pour les femmes, il s’agit de/d’ :
– Accompagner les femmes victimes de violences dans leurs démarches juridiques;
– Proposer des formations professionnelles pour assurer leur autonomie.
● Pour les salariés, il est question de/d’ :
– Former des employés qualifiés capables d’exécuter des travaux et des taches sur lesquels ils sont appelés à prendre des initiatives et des responsabilités ;
– Former des ouvriers spécialisés ou des artisans pour leur offrir la possibilité de devenir entrepreneurs.
Repères théorico-conceptuels
Concepts
Femmes
Personne de sexe féminin qui est ou a été mariée
Les femmes sont un genre .
Genre, sexe et corps
Nous abondons dans le sens de Bourdieu, P. (1998 : 15 – 16) lorsqu’il dit que :
« L’ordre social fonctionne comme une immense machine symbolique tendant à ratifier la domination masculine sur laquelle il est fondé : c’est la division sexuelle du travail, distribution très stricte des activités imparties à chacun des deux sexes, de leur lieu, leur moment, leurs instruments ; c’est la structure de l’espace, avec l’opposition entre le lieu d’assemblée ou le marché, réservés aux hommes, et à la maison, réservée aux femmes, ou à l’intérieur de celle-ci, entre la partie masculine, avec l’étable, l’eau et les végétaux ; c’est la structure du temps, journée, année agraire, ou cycle de vie, avec les moments de rupture, masculins, et les longues périodes de gestation féminines ». Par ailleurs, le même auteur poursuit : « Le genre est un habitus sexué apparaissant comme une construction sociale » .
Pour Christine Delphy , « Le genre est conçu comme une construction sociale à laquelle sont associés les attributs psychologiques, les activités, les rôles et les statuts sociaux culturellement assignés à chacune des catégories de sexe et constituant un système de croyance dont le principe d’une détermination biologique est pivot » .
Dans ce même ordre d’idées, Maurice GODELIER pense que : « Ce qu’on appelle genre, masculin ou féminin, est l’ensemble des attributs qu’une société attache aux individus selon qu’ils sont hommes ou femmes à la naissance.» .
Enfant
Un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la législation qui lui est applicable.
Suivant l’approche psychologique,
« Le développement intellectuel de l’enfant passe par 4 étapes bien définies » selon PIAGET :
1. La période sensori – motrice (qui va de la naissance à 2 ans) au cours de laquelle l’enfant forme le concept d’objet à partir de perceptions fragmentaires et son moi, distinct de l’image des autres ;
2. Un stade préopératoire (de 2 à 4 ans) dominé par une pensée essentiellement égocentrique et anthropomorphique ;
3. Un stade des opérations concrètes (8 à 11 ans) où, malgré l’acquisition de certaines notions (classe, série, nombre, causalité), la pensée reste liée au concret;
4. Une période des opérations formelles (qui apparaît aux environs de la puberté), la pensée opère dans l’abstrait, forme les hypothèses et les vérifie .
Violence
Si on parle de violence interpersonnelle, on retiendra que les actes violents, quelle qu’en soit la nature et quels qu’en soient les protagonistes, sont une atteinte à l’intégrité physique et psychique de la personne. La violence s’exerce de façon univoque et s’inscrit dans un fonctionnement d’emprise sur l’autre, ce qui se distingue du conflit, mode relationnel interactif.
Selon l’OMS : la Violence est « tout acte d’agressions ou de mauvais traitements qui s’entendent de toutes les formes : physique, morale,… par une personne appelée auteur soit contre une autre personne appelée la victime soit sur ses biens ou sa propriété de la victime. Et la violence freine voire nuit le développement et l’épanouissement, la dignité de la victime » .
« Violence à l’égard des femmes »,tous actes perpétrés contre les femmes causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques ou économiques, y compris la menace d’entreprendre de tels actes, l’imposition de restrictions ou la privation arbitraire des libertés fondamentales, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique, en temps de paix, en situation de conflit ou de guerre.
Maltraitance
Toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalité physiques ou morales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d’exploitation y compris la violence sexuelle perpétrées sur un enfant par ses parents, ses représentants légaux ou toute autre personne .
Éducation
Étymologiquement, le mot éducation vient de deux mots « educere » qui veut dire « faire sortir » et « ex-ducare » qui veut dire « faire grandir ». Alors éduquer peut se définir comme « Faire sortir et faire grandir » .
Pour LALANDE, A (1951 : 265), éducation désigne à la fois :
– le processus consistant en ce qu’une ou plusieurs fonctions se développent graduellement par l’exercice et se perfectionnent ;
– et le résultat de ce processus. L’éducation ainsi définie peut résulter soit de l’action d’autrui (c’est l’action primitive et la plus générale) soit de l’action de l’être même qui l’acquiert.
On se sert quelquefois dans ce dernier cas de l’expression anglaise self éducation ou du mot italien autodidatta.
Lorsqu’on parle d’éducation des jeunes ou Education (tout court), il s’agit d’une suite d’opérations par lesquelles les adultes (généralement les parents) exercent les petits de leurs espèces et favorisent chez eux le développement de certaines tendances et de certaines habitudes. Quand le mot est employé seul, il s’applique le plus souvent à l’éducation des enfants dans l’espèce humaine.
L’expression « il a reçu une bonne éducation » équivaut à dire « On a bien dirigé de développement de ses facultés » LAPIE, L. cité par LALANDE, A. idem.
Pour BARRÈRE, A. et SEMBEL, N. (1998 :9) , la sociologie de l’éducation est une des branches de la sociologie générale. Deux grandes questions retiennent avant tout l’attention des sociologues de l’éducation :
– la première porte sur la manière dont une société forme des individus autonomes capables d’assurer une pluralité de fonctions au sein d’une société sans cesse plus différenciée ;
– la deuxième, tout aussi centrale, porte sur la manière dont l’école s’article avec les inégalités sociales et plus largement avec la stratification sociale.
Famille
Au sens large, la famille se définit comme l’ensemble de personnes descendantes d’un auteur commun et rattaché entre elle soit par le mariage ou par filiation.
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PARTIE I : CADRAGE CONTEXTUEL, CONCEPTUEL, ET METHODOLOGIE
Chapitre I : Présentation du centre
Chapitre II : Repères théorico-conceptuels
Chapitre III : Méthode d’approche et appareillage méthodologique
PARTIE II : LES ENJEUX DE LA VIOLENCE CONJUGALE A L’ÉGARD DES FEMMES
Chapitre IV : Les causes profondes de la violence conjugale
Chapitre V : Manifestations de la violence conjugale et ses impacts
PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE ET RECOMMANDATIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL
Chapitre VI : Réflexions personnelles et apport du stage
Chapitre VII : Recommandations du travailleur social
CONCLUSION GÉNÉRALE
Bibliographie
Table des matières
Annexes
