Impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles, et stratégies d’adaptation

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La géologie

La commune de Dioulacolon, comme la Haute-Casamance, fait partie du vaste bassin sénégalo-mauritanien. La zone a des formations géologiques à faciès homogènes (Sané, 2003). Il s’agit « des dépôts continentaux, appelés Continental Terminal provenant de l’érosion des hauts bassins du Sénégal et de la Gambie. Cette sédimentation s’est effectuée au Miocène sous un climat à tendance subaride ». Toujours « au tertiaire, les variations climatiques et les abaissements successifs des niveaux statiques, ont permis le développement de niveaux cuirassés » par endroit. « Ce Continental Terminal absorbe une part importante des précipitations ». Ainsi, il contribue à alimenter la « nappe continue dont la cote supérieure domine de nombreux marigots » comme le celui de Dioulacolon. En somme, au vu de ce qui précède, le Tertiaire fut une ère charnière dans la mise en place du cadre géomorphologique actuel de notre zone d’étude.

Le relief et les types de sols

Dioulacolon fait partie d’un ensemble appelé la Haute-Casamance où la topographie est généralement plane avec une prédominance de plateaux. Ces plateaux se succèdent à d’autres formes de reliefs que sont des versants et des bas-fonds (dépression inondables pendant l’hivernage et qui font office de riziculture pluviale). Généralement, chaque niveau de relief correspond à un type de sol donné. Ce qui fait que nous avons principalement trois types de sols (carte 2) que sont :
– les sols ferrugineux tropicaux. Plus étendus dans la zone, ces sols Dior sont lessivés et localement appelés « njaarndi ». Leur horizon est faiblement argileux. Ils abritent la culture arachidière dans la zone. Les rendements obtenus sur ses sols avoisinent les mille cent vingt-cinq (1125) kilogrammes (kg) à l’hectare (ha) ;
– les sols hydromorphes sur matériau alluvial. Ils se localisent essentiellement sur le long du fleuve Casamance. Par ailleurs, ce type de sol est adapté à la culture cotonnière. Il peut avoir des rendements pouvant atteindre mille sept cent (1700) kg/ha.
En outre, ces deux types de sols deviennent de plus en plus vulnérables du fait surtout des systèmes de culture, locaux mal adaptés. Ces derniers se manifestent par le défrichement et la mise à feu accompagnés d’un travail champêtre mécanique qui perturbe les horizons superficiels des sols. Ils favorisent ainsi l’érosion des sols. D’ailleurs, toutes ces pratiques culturales inadaptées, décroissent la fertilité des sols déjà surexploités et épuisés. D’après les populations de Dioulacolon (2015), la diminution des productions agricoles, est liée aussi à l’épuisement de ces sols.
A côté de ces types de sols, se notent des zones d’affleurement de la cuirasse latéritique. Cette dernière « se reconnait dans le paysage par des surfaces rocailleuses évoluant par endroit en dalles ». Ces endroits particuliers sont incultes et « portent souvent des mares du fait de leur imperméabilité. Ils sont cuirassés et constituent souvent des sites d’exploitation de graviers (carrières) », selon le PLD de Dioulacolon 2010-2015 ;
– au niveau des versants et des bas-fonds à l’intérieur de la commune d’étude, s’observent des sols peu évolués d’apport hydromorphes. Ils sont constitués d’argile à 58 %. Ce qui explique leur lourdeur et leur capacité à conserver l’humidité pendant de longues durées. On les appelle « faro » (originellement rizière en mandingue). Les rendements sur ce type de sols peuvent atteindre « en moyenne 1 tonne (T) à l’hectare » (Diatta, 2011). Ils sont localement appelés « loopé ou leydi ciangol ». Argileux et également appelés ‘‘ndatta’’, ces sols alluviaux hydromorphes à forte composante organique sont assez fertiles. Ce qui explique qu’ils soient bien favorables à la riziculture.
Toutefois, beaucoup de rizières sont confrontées au problème de colmatage par le sable, de tarissement précoce, d’après les populations locales (2015). En effet, ce phénomène est lié aux effets directs du ruissellement des eaux de pluies favorisé par le défrichement des forêts galeries qui les protégeaient. D’où la nécessité de mener des actions allant dans le sens d’atténuer les effets de ce fait (de déforestation) nocif à l’écosystème naturel et aux activités agricoles. Cela, en vue de permettre un fonctionnement hydrologique qui ne dépendra qu’au facteur qu’est le régime des pluies.

Les facteurs généraux du climat

Les caractéristiques climatiques de Dioulacolon sont la résultante de facteurs géographiques et météorologiques. Ainsi, du fait de sa position en latitude, notre zone d’étude est intéressée par l’alternance de masses d’air d’origine et de caractéristiques différentes. Cette alternance liée à la migration planétaire des différents centres d’action notamment ceux des Açores et de Sainte Hélène, se fait sans difficultés majeurs. Cela, du fait de la monotonie et de la faiblesse du relief sénégalais et surtout de la Haute-Casamance dans laquelle se localise la commune de Dioulacolon.
La saison sèche va de novembre à avril tandis que la saison pluvieuse va de mai à octobre avec une durée variant autour de 5 mois. En plus, le climat de cette collectivité locale se décrit à travers son appartenance au domaine climatique sud soudanien continental marqué aussi par des températures assez fortes. C’est également une localité à climat caractérisé par la circulation alternée de la mousson et de l’alizé de type continental.
L’étude du climat dans cette collectivité locale nous amène à voir beaucoup d’éléments climatiques. Elle peut se faire sur la base des paramètres que sont les précipitations, les températures, les vents, etc.

Les paramètres climatiques

Les vents

En fonction du centre d’action à influence dominante et donc de la saison bioclimatique notée à une période donnée de l’année, il y a deux types de flux qui règnent alternativement dans notre zone d’étude. Ces flux sont l’alizé et la mousson, qui également intéressent l’Afrique de l’ouest (Limouzin, 1969).
L’alizé « est un vent régulier des régions intertropicales (entre 23°27 nord et 23°27 sud), soufflant d’est en ouest de façon régulière des hautes pressions subtropicales (crête subtropicale) vers les basses pressions équatoriales (zone de convergence intertropicale » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Aliz). Ainsi, « dans l’hémisphère nord [où se localise notre zone d’étude], il souffle du nord-est vers le sud-ouest, dans l’hémisphère sud, du sud-est vers le nord-ouest. », poursuit ce site. D’après M. Leroux (1973), « l’alizé est un flux qui reste dans l’hémisphère qui lui a vu naître. Il est caractérisé par une inversion de température […], entre une couche d’air d’origine essentiellement polaire et une couche d’air supérieure d’origine tropicale affectée par la subsidence. »
Par ailleurs, il est un vent composé de trois sous-types dont un intéresse sensiblement notre zone étudiée. C’est l’alizé continental ou l’harmattan qui est un vent chaud et sec issu de l’anticyclone saisonnier saharo-libyen. Il est de direction dominante Nord-est à Est. Il subit de fortes variations thermiques durant la journée. Ce qui se matérialise par la forte amplitude diurne qui est liée « à la siccité de l’air et la forte insolation ». Le fort ensoleillement caractérise la période de règne de ce flux sur la zone sud soudanienne continentale. En plus, le passage de cette composante de l’alizé, favorise un assèchement et une forte évapotranspiration (Faye Mb., 2012).
De surcroit, l’autre flux éolien noté en Afrique de l’ouest, est la mousson. Celle-ci est, du point de vue géographique, très composite. Ainsi, d’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Mousson, des contrées telles que l’Inde, et l’Asie du Sud-est connaissent un type de mousson qui désigne « régime de pluies abondantes », ou « saison » éolienne fort pluvieuse. Tandis qu’en Afrique de l’ouest, toujours selon ce site « il existe une mousson qui est reliée au déplacement semi-annuel de la Zone de convergence intertropicale (ZCIT) et à la différence de réchauffement entre le Sahara et la côte atlantique équatorial dans le golfe de Guinée ».
En effet, la mousson est un flux d’alizé qui traverse l’équateur géographique en direction de l’équateur météorologique pour s’intégrer dans la circulation de l’autre hémisphère mais dévié par la Force de Coriolis (Sagna P., 2013). Ainsi, ce flux « est associé à un gradient transéquatorial de pression […] opposant un anticyclone dans un hémisphère à une dépression dans l’autre ». Toujours d’après la même source documentaire, ce type de vent « acquiert les caractères de mousson à partir du moment où il est dévié par rapport à la trajectoire habituelle de l’alizé ». De plus, selon Gaye A. T. (2002), la mousson correspond « au renversement saisonnier (semi-annuel) de la direction des vents sur les océans et les continents de part et d’autre de la ZCIT ».
En outre, la mousson est un vent très humide du fait de sa longue trajectoire maritime. C’est une masse d’air chaude et humide avec une amplitude thermique faible. Elle est un flux de composante principale Sud-ouest à Ouest. Cette masse d’air est issue de l’anticyclone de Sainte Hélène dans l’Atlantique Sud. C’est lui qui apporte à la zone tropicale ouest, l’essentiel du potentiel précipitable que les différentes perturbations pluviogènes (LG, ZIC, …) utilisent. Par ailleurs, le vent est caractérisé par sa vitesse et sa direction. Ces dernières dépendent de la circulation générale de l’atmosphère et de la puissance des flux (Dacosta H., 1989). L’analyse des vents ne concerne que ceux de surface.

Les directions dominantes des vents à Kolda

Au regard de la figure 1 qui met en exergue la fréquence des directions dominantes de vents de 2011 à 2013, à Kolda, nous nous apercevons que les vents de Nord-est et de Sud sont les plus fréquents. L’orientation NE des vents, est notée pendant la saison sèche. Tandis que celle de Sud est propre à la période de la saison pluvieuse. Les calmes gardent un pourcentage parfois élevé (34,3 % en septembre, etc.).
Au mois de janvier, les directions Nord, NE, et E prédominent. Elles représentent 79,6 %, dont 49,3 % pour le secteur NE contre 21,3 % pour le N et seulement 09,0 % pour l’E. Donc les vents dominants de ce mois sont de l’orientation N à NE. Il y a également les calmes qui occupent 04,5 % des fréquences de la direction des vents au cours de ce mois. C’est la même tendance que nous constatons au mois de février et mars, où les orientations précédemment annoncées représentent respectivement 83,5 % et 58,0%. En effet, pendant cette période de saison sèche, ce sont les flux d’alizé qui règnent et correspondent au vent dominant. Ils sont issus dans leur diversité, de l’anticyclone des Açores et celui saharo-libyen. Le mois d’avril est marqué par la prédominance de la direction SW (18,0 %). Il précède la saison (des pluies) à forte(s) représentativité ou valeurs hygrométrique(s).
Par ailleurs pendant l’hivernage, une autre catégorie de vents domine. Ce sont ceux dominés par le secteur Sud ayant un caractère hygrométrique plus favorable à la pluviogénèse. Ces mois de directions dominantes Sud à Sud-ouest vont de mai à octobre. Ainsi, le mois de mai mobilise 57,3% des directions. De ce fait, le secteur SW occupe 34,6 % contre 17,0 % pour le Sud et seulement 06,7 % au compte de celui d’Ouest. Le mois de juillet à l’image de mai, est dominé par le vent du SW. En plus, les autres mois de la saison pluvieuse sont également marqués par la prédominance des vents du secteur Sud. C’est le cas d’Août où ce dit secteur compte 29,3 % contre 22,0 % pour le SW et seulement 18,7 % affectables au SE. Les mois de juin, septembre et octobre dégagent aussi les mêmes tendances fréquentielles. En effet, le vent à secteur S à SW provient de l’anticyclone de Sainte Hélène. Il est incarné par la mousson qui est le flux chargé d’humidité à l’origine des pluies de l’hivernage en Afrique de l’ouest. En outre, novembre apparait comme un mois intermédiaire entre les deux saisons (pluvieuse et sèche) à conditions climatiques différentes. De plus, cette période pluvieuse est marquée par des calmes devenus plus forts surtout au mois de septembre qui représente 34,3 % des directions.

Les précipitations de l’hivernage

Elles sont aussi liées à l’intervention indispensable des perturbations pluviogènes que sont principalement les lignes de grains et la remontée de la ZIC.

Les lignes de grains

Sagna (2005) définit les LG comme « des perturbations pluvio-orageuses mobiles qui évoluent pendant l’hivernage dans un espace généralement couvert par la mousson. » Gaye A. T. (2002) d’ajouter que « vue d’un satellite, la LG est un amas nuageux très froid et très brillant à bord généralement plus net à l’ouest qu’à l’est, qui se déplace d’est en ouest […]. » Par ailleurs, la formation des LG est liée à deux processus. L’un se rapporte « [à l’accélération] de la circulation de l’alizé à la suite de pulsations liées à l’alimentation de ce flux par la circulation des moyennes latitudes […] » en relation avec une certaine configuration du relief (de nature surtout accidentée). Ainsi, Quand : « le renforcement persiste en surface et dans les basses couches, l’alizé pénètre à l’intérieur de la zone couverte par la mousson, soulève cette dernière et contribue progressivement à la formation d’une ligne de grains. Le soulèvement de la mousson provoque un renforcement des formations nuageuses avec l’apparition d’abord de cumulus qui évoluent ensuite en cumulonimbus […]. L’activité pluvio-orageuse se manifeste à proximité de la trace au sol de l’Equateur Météorologique ». L’autre est lié à : « une incursion du flux d’est supérieur dans la mousson […]. Cette incursion se traduit selon l’expression de Leroux (1980) par un « affolement de la mousson » qui se caractérise par 1 ‘accélération de sa vitesse et par une modification de sa direction. Le soulèvement de la mousson à l’avant du noyau de vent d’est contribue au renforcement de la couverture nuageuse avec l’apparition de cumulus qui évoluent ensuite en cumulonimbus. L’arrivée du flux d’est au sol s’accompagne d’un développement plus important des formations nuageuses et d’une apparition de phénomènes tels que les orages et les précipitations ».
Au Sénégal, les précipitations sont beaucoup liées au système pluvio-orageux incarné par les lignes de grains. Ces dernières se déplacent d’est en ouest avec une intensité s’atténuant du début à la fin de leur parcours. Elles se manifestent surtout au début et à la fin de l’hivernage et se caractérisent par des pluies accompagnées de coup de tonnerre, d’éclair et d’orages violents. Ces pluies s’abattent sur une courte durée, avec d’énormes quantités de pluie. Généralement, les LG qui touchent le Sénégal prennent naissance aux environs du Niger et finissent par atteindre, par leur déplacement est-ouest, notre pays (Sénégal). Toutefois, ce phénomène de grain, pluviogène, n’est pas la seule perturbation responsable des pluies dans notre zone d’étude.

Les pluies liées aux remontées de la ZIC

Ce sont des pluies généralement abondantes pouvant s’abattre plusieurs jours de manière continue avec des courts moments d’intermittence. Elles se manifestent surtout au milieu de l’hivernage par des épisodes pluvieux généralement notés en fin de journée. Cela est lié à l’évolution diurne des températures et à l’instabilité qui en résulte (Faye, 1993).
En plus, cette perturbation pluviogène se manifeste par des formations nuageuses étendues et denses. Elles remontent de manière zonale vers le nord jusqu’à une ligne Kaolack-Kédougou qui marque sa position extrême. Ces pluies sont généralement non orageuses et concernent essentiellement des nuages à étages moyen de types altocumulus et cumulus (Sagna, 2013).

Le cadre hydrologique

Elles correspondent aux écoulements souterrains et de surface que regorge notre zone d’étude. Les eaux superficielles, tout comme celles souterraines, dépendent directement ou indirectement des précipitations. Les cours d’eau et mares sont très importants pour les populations. Cela, étant donné que leurs activités socio-économiques en dépendent plus ou moins directement. Jouant un rôle important dans le fonctionnement des eaux de surface et la satisfaction de plusieurs besoins socio-économiques, les eaux souterraines constituent une autre réserve hydrologique à Dioulacolon.

Les eaux souterraines

Leur étude peut se faire à travers trois nappes aquifères superposées (MCA, 2009 et Plan Local de l’Hydraulique et de l’Assainissement ([PLHA] de la commune de Dioulacolon, 2011) : l’aquifère superficiel ou Continental Terminal, l’aquifère captif du Miocène (semi-profond) et l’aquifère captif du Maestrichtien (profond). Le premier s’avère actuellement indispensable à l’alimentation en eau des villageois et du bétail, via les puits traditionnels. C’est d’elle que dépendent les activités horticoles des habitants de Dioulacolon.
Avec la variabilité pluviométrique qui sévit aussi dans la zone, le niveau de captivité de cet aquifère superficiel s’approfondit de plus en plus. Ainsi, captive à moins de 15 m dans les années 1990 (Faye A., 1993), cette nappe superficielle s’est beaucoup approfondie ces dernières années pour être captive à 25 m, d’après (Sané, 2003). Certains puits dépassent par endroit 40 m de profondeur (Diatta C.A., 2011). Mais la position superficielle de cette nappe rend son eau vulnérable aux contaminations depuis la surface. La qualité chimique de l’eau de cet aquifère est bonne avec des minéralisations de l’ordre de 100 mg/l (Ministère du Développement Rural et de l’Hydraulique [MDRH], 1991). Ce que confirment les populations de cette commune, lors des enquêtes que nous avons faites auprès d’elles, dans le cadre de notre travail de mémoire (2015).
Les nappes fossiles surtout celle de sable Oligo-miocène et celle du Maestrichtien, sont atteints par les forages notamment celui de Dioulacolon. Ces nappes fossiles ont un débit tournant entre 80 et 120 mètres cube heure (Diatta, 2011). Un tel débit devient utile aux activités horticoles de saison sèche, pratiquées dans la zone. Il peut également constituer un
moyen de soulagement des éleveurs sur les corvées d’eau pour l’abreuvement du cheptel. Mais le problème majeur est que ce seul forage de cette collectivité locale tombe souvent en panne pour défaut d’entretien par l’Association des Usagers du Forage (ASUFOR).

Les eaux de surface

Le réseau hydrographique est dominé par un cours d’eau principal qu’est le fleuve Casamance et ses affluents dont le Dioulacolon (tableau 1, carte 3). Ce fleuve Casamance n’intéresse que frontalement la commune de Dioulacolon. Il constitue d’ailleurs un trait physique frontalier avec d’autres collectivités locales du département de Kolda. Ce cours d’eau dominant a un régime tropical marqué par une période de hautes eaux (septembre), suite au maximum pluviométrique survenant généralement au mois d’août, et une période de basses eaux, généralement notée au mois de mai où se vident la plupart des nappes de recharge de la Casamance. Ce fleuve tarit par endroit pendant la saison sèche. En dehors de ce cours d’eau principal, le réseau hydrographique est marqué par l’existence de rivières temporaires, etc. Parmi celles-là, domine le Dioulacolon qui conflue avec la Casamance en aval de Kolda à environ 5 kms dans la zone de Bantankountouyel. Son bassin est d’environ 200 km² à la station de Saré Keita (Sané, 2003).
En outre, du fait du caractère variable et irrégulier de la pluviométrie dans la zone, l’ensemble des cours d’eau intéressant la collectivité locale de Dioulacolon subissent le phénomène de tarissement. Ainsi dans les bas-fonds locaux ou cours d’eau temporaires, l’écoulement des eaux ne dure qu’à peine un mois après la fin de la saison pluvieuse (ce que confirment la bonne majorité des personnes à qui, nous avons soumis notre questionnaire d’enquête [2015]). De surcroît, seul le lit mineur de la Casamance présente par endroit des plans d’eau durant toute l’année. Cas de ses tronçons traversant les secteurs de Faraba et de Bantancountouyel. Une telle situation pluvio-hydrologique affecte sérieusement le déroulement des activités socio-économiques telles que les travaux culturaux, l’élevage, le l’horticulture, et l’apiculture car l’eau entre dans la fabrication du miel par les abeilles.
Ainsi à Dioulacolon, le fonctionnement du système hydrologique dépend directement du régime climatique. Ce dernier va des caractéristiques des pluies à celles des températures en passant par celles des vents, etc.

La végétation

La commune de Dioulacolon se trouve dans une zone bioclimatique humide (où les précipitations annuelles sont égales ou supérieures à 1000 mm). Ce qui n’est pas sans liaison avec un réseau hydrographique assez dense et des types de sols relativement fertiles. Ce fait naturel favorise la présence d’un couvert végétal de type sud-soudanien, assez dense. En plus, ces facteurs naturels déjà cités, s’ajoutant à la position géographique et aux conditions climatiques favorables, font que Dioulacolon se trouve dans l’un des bastions de la biodiversité du pays (ANSD, 2007).
Néanmoins, cette richesse floristique se dégrade de jour en jour, du fait des multiples agressions extérieures qu’elle subit (IREF Kolda [2010], et MCA Kolda [2009]). Celles-ci sont en rapport avec la forte croissance démographique que connait cette localité du Fouladou, le désespoir des paysans, né de la dégradation des conditions pluviométriques et par-delà, la mauvaise situation agricole et sociale, etc. Connaitre les caractéristiques biophysiques de la zone, constitue un atout pour ces populations paysannes. Car la plupart des activités socio-économiques en dépend.
En outre, les facteurs climatiques (pluviométrie plus ou moins abondante et sa distribution dans le temps et dans l’espace plus ou moins favorable aux activités socio-économiques), biotiques (écologiques), édaphiques (profondeur des sols et leurs propriétés agricoles plus ou moins favorables), et anthropiques (impacts des activités champêtres, etc.), conditionnent la distribution des espèces floristiques, leur organisation en groupement, leur genèse ainsi que leur évolution. Mais il faut savoir que c’est le premier facteur cité qui détermine plus, dans la répartition des paysages végétaux.
Par ailleurs, parmi les formations végétales retrouvées dans ce milieu biophysique, figurent d’après Ickowicz et Mbaye (2001) et le Projet d’Amélioration et de valorisation des Services des Ecosystèmes Forestiers du Sénégal ([PASEF], 2011) :
– la forêt claire sèche localisée souvent sur des plateaux parfois cuirassés, etc. ou même sur des versants (gravillonnaires). Elle est de peuplement ouvert avec des arbres de petites et moyennes tailles ([10-20 m], carte 3). Certaines espèces végétales caractéristiques de ce type de formation végétale, sont représentées dans le tableau 2. La forêt claire a un sous-bois du genre tapis herbacé dense et vivace que les feux de brousse répétés, en saison sèche, emportent presque tout sur leur passage (voir la photo 3). Ce type de peuplement végétal est représenté dans la zone par la forêt classée de Mahon sous contrat d’exploitation par le PASEF, et les forêts communautaires de Darou Salam Thierno et de Saré Oumar. Il a actuellement un taux de couverture variant entre 40% et 50% malgré la forte pression agricole qu’il subit (PLD de Dioulacolon 2010-2015) ;

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Table des matières

Méthodologie
Première partie : Présentation de la zone d’étude
Chapitre I : Le cadre physique
I/ La géologie, le relief et les types de sols
A/ La géologie
B/ Le relief et les types de sols
II/ Les facteurs généraux du climat
III/ Les paramètres climatiques
A/ Les vents
B/ Les directions dominantes des vents à Kolda
C/ L’insolation
D/ Les températures
E/ L’évaporation
F/ L’humidité relative
G/ La pluviométrie
H/ Les précipitations de l’hivernage
1/ Les lignes de grains
2. Les pluies liées aux remontées de la ZIC
IV/ Le cadre hydrologique
A/ Les eaux souterraines
B/ Les eaux de surface
V/ La végétation
Chapitre II : Le cadre humain
I/ L’évolution démographique à Dioulacolon
II/ La structure démographique
III/ La répartition spatiale de la population
IV/ La Composition ethnique de la population
V/ Les caractéristiques de l’habitat
Chapitre III : Le Cadre Socio-Economique
I/ Les activités socio-économiques
A/ L’agriculture
B/ L’élevage
E/ L’exploitation forestière
Conclusion partielle
Deuxième partie : Analyse du régime pluviométrique à Dioulacolon
Chapitre I : La variabilité de la pluviométrie
I/ La variabilité interannuelle des pluies
II/ Les fluctuations des pluies annuelles par rapport à la normale 1981-2010
III/ La variabilité décennale des pluies
Chapitre II : Les caractéristiques de la saison pluvieuse
I/ Les paramètres de la saison des pluies
A/ Le début, et la fin de la saison des pluies
1/ Le début de l’hivernage
2/ La fin de l’hivernage
B/ La durée de la saison des pluies, et le mois le plus pluvieux
1/ La durée de l’hivernage
2/ Le mois le plus pluvieux
Conclusion partielle
Troisième partie : Impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles, et stratégies d’adaptation
Chapitre I : Les impacts sur la culture
I/ Les impacts sur les différentes variétés culturales
A/ Les impacts sur les cultures vivrières
1/ Les impacts sur le mil (Panicum miliaceum)
a/ Les superficies consacrées au Panicum miliaceum
b/ Les productions de Panicum miliaceum
2/ Les impacts sur le Sorghum bicolor
a/ Les superficies accordées au Sorghum bicolor
b/ Les productions de sorgho
3/ Les impacts sur le Zea mays
a/ Les superficies dédiées au Zea mays
b/ Les productions maïscicoles
B/ Les impacts sur des cultures de rente comme l’arachis hypogea
1/ Les superficies consacrées à l’arachis hypogea
2/ Les productions arachidières
II/ Les conséquences de la variabilité pluviométrique selon les populations
Chapitre II : Les impacts sur d’autres activités agricoles
I/ Les impacts sur l’élevage
II/ Les impacts sur l’exploitation forestière
III/ Les impacts sur l’horticulture
IV/ Les impacts sur la pêche
Chapitre III : Les stratégies d’adaptation
I/ Les actions d’adaptation
A/ Des actions d’adaptation, spontanées, menées par les populations locales
1/ La culture
2/ L’élevage
3/ L’arboriculture fruitière
4/ L’horticulture
5/ L’exploitation forestière
6/ Des expériences socio-économiques, de nature non agricole
B/ Les acteurs étatiques et privés
1/ Les acteurs étatiques
2/ Les acteurs privés
II/ Des actions d’atténuation menées ou prévues à Dioulacolon
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie

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