Le changement climatique est une modification durable et globale des paramรจtres climatiques et mรฉtรฉorologiques de la Terre dรฉpassant l’envergure des cycles naturels. Outre la hausse des tempรฉratures, il y a d’autres indicateurs du changement climatique : dรฉrรจglement des prรฉcipitations, multiplication du nombre dโรฉvรจnements mรฉtรฉorologiques extrรชmes (ouragans, inondations, sรฉcheresse et vagues de chaleur), hausse du niveau des ocรฉans, dรฉrรจglement des saisons, acidification des ocรฉans et fonte des glaces ; affectant les secteurs de la Foresterie, des ressources en eau, des ressources animales, de la santรฉ et en particulier lโagriculture. Lโimpact se ressent diffรฉremment selon le niveau de dรฉveloppement et les techniques des rรฉgions du globe. Les pays en dรฉveloppement sont particuliรจrement menacรฉs du fait qu’ils ont des capacitรฉs rรฉduites d’adaptation financiรจre et institutionnelle, et de la forte dรฉpendance de lโรฉconomie sur l’agriculture et la pรจche .Ces populations pauvres sont aussi plus exposรฉes aux dรฉsastres naturels, ne serait-ce que par leur mode de vie et du fait de facteurs gรฉographiques.
Madagascar classรฉ 5eme sur les 25 pays les plus pauvres du monde (FMI 2015) est trรจs sensible ร cette variation climatique. Son รฉconomie qui se repose principalement sur lโagriculture avec 75 % de la population, notamment de la riziculture. Elle joue un rรดle crucial dans le dรฉveloppement รฉconomique du pays et contribue de maniรจre significative au produit intรฉrieur brut (PIB).
Analyse rรฉtrospective et Dรฉmarche de recherche
La variabilitรฉ climatiqueื une manifestation du changement climatique
La variabilitรฉ climatique et le Changement climatique sont deux termes qui renseignent sur lโรฉvolution du climat qui nโa pas la mรชme signification, mais qui ont une certaine relation. Le GIEC (2007) dรฉfinit le changement climatique comme รฉtant toute รฉvolution du climat dans le temps, quโelle soit due ร la variabilitรฉ naturelle ou aux activitรฉs humaines. Il dรฉsigne une variation statistiquement significative de lโรฉtat moyen du climat ou de sa variabilitรฉ persistant pendant de longues pรฉriodes (souvent des dรฉcennies ou plus). Il peut รชtre dรป ร des processus internes naturels ou ร des forรงages externes, ร des changements anthropiques ou de lโaffectation des terres. Mais la variabilitรฉ climatique selon le GIEC (2013) dรฉsigne des variations de lโรฉtat moyen et dโautres variables statistiques (รฉcarts standards, phรฉnomรจnes extrรชmes) du climat ร toutes les รฉchelles temporelles et spatiales au-delร des phรฉnomรจnes climatiques individuels.
Les variations des tempรฉratures depuis le milieu du XIXe siรจcle
Selon le GIEC (2007), il est possible de reprรฉsenter les tempรฉratures moyennes de surface pour les deux hรฉmisphรจres et pour la totalitรฉ du globe depuis le milieu du XIXe siรจcle . Des enregistrements continentaux ont dรฉbutรฉ avant cette date, mais il est impossible de crรฉer une moyenne globale. La tempรฉrature moyenne de surface a augmentรฉ de prรจs de 1ยฐC depuis la fin du XIXe siรจcle jusqu’ร la fin du XXe siรจcle. La valeur admise par la communautรฉ scientifique est de +0,6ยฐC, avec une marge d’erreur de ยฑ0,2ยฐC, de 1856 ร la fin du XXe siรจcle. Cette hausse n’est cependant pas rรฉguliรจre, et quatre phases peuvent รชtre distinguรฉes :
– une phase stationnaire de 1856 ร 1920 environ, avec entre ces dates des phases plus ou moins froides ;
– une premiรจre hausse entre 1920 et 1940 environ, lors de laquelle les tempรฉratures moyennes de surface augmentent de prรจs de 0,5ยฐC ;
– une nouvelle phase de stagnation entre 1940 et 1980 ; il est mรชme possible d’y discerner une faible diminution dans l’hรฉmisphรจre nord ;
– une seconde phase de hausse ร partir de la fin de la dรฉcennie 1970 .
Les annรฉes les plus chaudes depuis 1856 se produisent toutes depuis 1989. Cependant, cette รฉvolution est un peu abstraite et masque notamment d’importants รฉcarts dans l’espace. Cette hausse est particuliรจrement remarquรฉe sur le centre de l’Amรฉrique du Nord, le nordest de l’Europe et l’est de l’Eurasie, mais moins importante dans la zone tropicale. Ceci signifie que l’augmentation moyenne observรฉe au niveau planรฉtaire est ร nuancer dans l’espace, et qu’elle ne reprรฉsente pas parfaitement l’รฉvolution thermique de chaque rรฉgion du globe, puisqu’il existe des diffรฉrences aux รฉchelles spatiales plus fines.
La variation des prรฉcipitations
Les mesures de prรฉcipitations sont dans l’ensemble de moins bonne qualitรฉ que celles des donnรฉes thermiques : ceci s’explique par le fait que les prรฉcipitations sont un champ discontinu dans l’espace, contrairement aux Tempรฉratures. L’observation en est donc plus incertaine .La tendance gรฉnรฉrale est plus difficile ร dรฉcrypter, cependant selon le GIEC (2007) il est possible de dรฉterminer :
– l’augmentation la plus forte au cours du XXe siรจcle concerne les prรฉcipitations des moyennes et hautes latitudes en automne et en hiver
– les latitudes subpolaires sont plutรดt le siรจge d’une diminution des prรฉcipitations
– dans la zone tropicale, les variations des pluies sont plutรดt disparates. Cependant, tout comme pour les tempรฉratures, ces variations des prรฉcipitations masquent de fortes disparitรฉs locales.
La variabilitรฉ climatique ื une contrainte pour le dรฉveloppement du secteur rural ร Madagascar
Actuellement, la variabilitรฉ climatique est devenue un contexte mondialisรฉ dont les effets sont ressentis partout. . Selon le Ministรจre de lโenvironnement 2008, ce sont surtout les pays en voie de dรฉveloppement comme Madagascar qui sont les plus touchรฉs. L’activitรฉ agricole est par dรฉfinition รฉtroitement liรฉe au climat. En effet, les impacts nรฉgatifs sur ce secteur seront dโautant plus ressentis pour lโรฉconomie puisque ce secteur fournit les 95 % des apports alimentaires nationaux et plus de 75 % des recettes de devises grรขce aux diffรฉrents produits dโexportation.
Ces impacts crรฉent ainsi des mutations sur lโenvironnement des paysans et modifient les conditions de production. Alors que la demande de produits alimentaires, de fibres et de combustible ne cesse dโaugmenter, les Changements climatiques risquent de dรฉgrader irrรฉmรฉdiablement le stock de ressources naturelles dont dรฉpend lโagriculture. La relation entre variabilitรฉ et agriculture est a double sensื lโagriculture contribue ร maints รฉgards aux variabilitรฉs climatiques et ces variabilitรฉs ont gรฉnรฉralement des rรฉpercussions nรฉgatives sur lโagriculture. Certains effets nรฉgatifs se font dรฉjร sentir, le manque dโeau et la rรฉpartition de la pluviomรฉtrie dans le temps crรฉeront des contraintes de production grandissantes. Le cycle productif et de croissance dโun grand nombre de plantes dรฉpend forcรฉment des plages de tempรฉratures spรฉcifiques ainsi que les volumes saisonniers de prรฉcipitations spรฉcifiques.
Les phรฉnomรจnes mรฉtรฉorologiques extrรชmes (inondations et sรฉcheresse) se multiplient et leur frรฉquence et leur gravite risquent dโaugmenter, ce qui aura des consรฉquences graves sur la production alimentaire et forestiรจre notamment dans sur le Grand Sud affectรฉ, presque annuellement, par un cycle des sรฉcheresses graves et par des famines dues ร la pรฉnurie dโeau et ร la hausse de la tempรฉrature.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIรRE PARTIE : CADRE THรORIQUE DE LA RECHERCHE
Chapitre 1 : Analyse rรฉtrospective et Dรฉmarche de recherche
Chapitre 2 : Prรฉsentation de la zone de recherche
DEUXIรME PARTIE : LA VARIABILITร PLUVIOMรTRIQUE ืUNE CONTRAINTE POUR LES ACTIVITรS RIZICOLES
Chapitre 3 : La variation du rรฉgime pluviomรฉtrique, un aspect majeur contraignant aux activitรฉs rizicoles
Chapitre 4 : Les rรฉpercussions de la variation pluviomรฉtrique sur les activitรฉs rizicoles
TROISIรME PARTIE : ADAPTATION DES PAYSANS FACE AUX VARIABILITรS PLUVIOMรTRIQUES
Chapitre 5 : Modification des techniques de production par les riziculteurs
Chapitre 6 : Dโautres moyens dโadaptations complรฉmentaires
CONCLUSION