La planète Terre est formée d’un ensemble qui, à une échelle de temps de l’ordre de l’année, du siècle, voire du millénaire, ne montre guère de changements. Cet ensemble est surmonté par des enveloppes fluides : l’hydrosphère (liquide et discontinue) et l’atmosphère (gazeuse et continue). Ces enveloppes sont très mobiles et soumises à des mouvements, qui peuvent être très rapides et très inconstants en ce qui concerne l’atmosphère. Elles sont principalement, mais pas uniquement, le lieu de développement des êtres vivants, ce qui explique en partie l’intérêt qu’on leur porte. L’étude de la variation à courte échéance des paramètres atmosphériques (tels que la température, la pression, le vent, la nébulosité, la précipitation, etc.), et la prévision de cette variation, est l’objet de la météorologie. Les conditions atmosphériques ont, de tout temps, fait l’objet d’attentions particulières, compte tenu de l’importance qu’elles revêtent pour le développement des activités humaines. On a très tôt pris conscience que, en plus de leur grande variabilité dans le temps, ces conditions montraient des variations dans l’espace qui dépendaient largement de la latitude des lieux où l’on se tenait. Dans le milieu tropical, le climat joue un rôle déterminant dans le fonctionnement et le maintien des écosystèmes naturels qui régissent la vie et les activités socio-économiques des hommes. Cela est confirmé par White, (1986) qui affirme que : « le climat régit les fonctions les plus essentielles de la société. II détermine l’endroit où nous vivons, ce que nous avons à manger, la manière dont nous nous habillons et où nous nous logeons. » Autrement dit, le climat varie d’un lieu à un autre ou selon des zones climatiques.
La notion de climat est empruntée au grec (klima) qui signifie inclinaison des rayons du soleil au-dessus de l’horizon. Le terme a été généralisé à toutes les conditions atmosphériques, avec des acceptions diverses qui exigent qu’on précise son utilisation. Aujourd’hui, en effet, le terme de climat désigne habituellement l’état physique de l’atmosphère à longue échéance, notamment sa température, avec un intérêt spécial pour l’eau qu’elle contient (nuages, brouillards, précipitations) ou solide (grêle, neige) souvent, sous forme de vapeur (hygrométrie), de liquide plus ou moins restreint à la partie basse de l’atmosphère, la troposphère qui, il est vrai, comprend la plus grande partie de la masse atmosphérique, et dans laquelle nous nous mouvons habituellement.
Les variations climatiques sont désormais reconnues comme l’un des plus grands défis de la planète et l’humanité. Des preuves scientifiques et indiscutables confirment que la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère entraine le réchauffement de la planète. Bien que le monde ne soit à son premier réchauffement climatique, le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui résulte de l’influence humaine. Nous pouvons et nous devons répondre à ce défi. Le réchauffement planétaire actuel serait, en majeure partie, la conséquence des émissions de GES émanant des activités humaines telles que la déforestation, et la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), ce qui entraine « la variabilité des précipitations dans le temps, et accroit considérablement le risque de sécheresse » (Abderrahmani et al, 2006). Cet aléa climatique, tant redouté constitue une contrainte majeure au développement de l’agriculture. Parmi ces problèmes qui agitent l’Afrique de l’Ouest, notamment le Sénégal, les variations climatiques, pour des raisons diverses, font l’objet d’une attention particulière durant ces dernières décennies. C’est pourquoi l’impact de ces variabilités climatiques sur l’agriculture, dans la commune de Sinthiang Koundara, département de Vélingara, région de Kolda attire notre attention. Et pour faire face à ces effets climatiques sur les productions agricoles nous tenterons de montrer les stratégies et méthodes adoptées par les populations pour leur survie.
Analyses bibliographiques
Issa Martin BIKIENGA : secrétaire exécutif adjoint du CILSS, discours. « Les sécheresses du début des années 1970 puis des années 1980 ont dramatiquement affecté le Sahel et mis en évidence la fragilité de la région, à tel point que la question a attiré l’attention et la compassion de la communauté internationale. Ces sécheresses devenues récurrentes et accompagnées par la désertification, constituent aujourd’hui un problème grave qui menace la survie des sahéliens. Le Sahel, comme toute l’Afrique de l’Ouest doit faire face à l’urbanisation croissante forte et à la paupérisation des populations rurales. Sans une croissance forte et soutenue des secteurs de production commerciale, il n’y a pas de perceptives d’amélioration des revenus en milieu rural, milieu qui concentre la majorité des pauvres. La lutte contre la pauvreté, (préoccupation majeure de tous les Etats africains et en particulier les Etats de l’Afrique de l’Ouest), passe par une croissance rapide de l’agriculture. Cette croissance du secteur agricole aidera à alimenter la croissance de l’économie globale, mais aussi à améliorer la croissance et la répartition des revenus ». (CILLS, 2000) .
Sané T., Diop Mb., et Sagna P., 2008. « Etude de la qualité de la saison pluvieuse en Haute Casamance (Sud-Sénégal). Les études ont été réalisées à partir de données pluviométriques journalières de la période 1951 à 2000, enregistrées à la station de Kolda et de Vélingara. La détermination de la durée des saisons des pluies a été facilitée par les critères définis par Sivakrumar. Cette analyse a montré une tendance à la baisse des jours de pluies entre 1951-2000. Cette baisse est justifiée par le déficit pluviométrique noté dans la Haute Casamance durant ces dernières années. Ainsi les études ont montré que Kolda, par sa position méridionale, enregistre plus de précipitations que Vélingara avec respectivement 79 et 60 jours de pluies (en moyenne). Quant aux courbes d’évolution, les deux stations affichent deux situations légèrement différentes sur l’ensemble de la période retenue (1951-2000). Par ailleurs, de 1951 à la fin des années 1960, les jours de pluies étaient nettement plus importants. En revanche de 1970 à 2000 la tendance s’est renversée avec un nombre important d’années déficitaires avec 59 jours de pluies à Kolda en 1977 et 36 jours à Vélingara en 1983.
SANE. T (2003) : « La variabilité climatique et ses conséquences sur l’environnement et les activités humaines en haute Casamance » Thèse de Doctorat de troisième cycle UCAD, Département de Géographie, 367 pages». L’auteur dans sa thèse fait une étude analytique de la variabilité climatique et ses impacts sur l’Environnement et sur les activités socio- économiques en Haute Casamance. Etant la troisième région la plus pluvieuse au Sénégal derrière la Base et Moyenne Casamance, elle est localisée au Sud du pays. La Casamance a été longtemps considérée comme la partie la plus pluvieuse et la plus riche en termes de disponibilité de ressources naturelles. L’auteur démontre, par l’analyse des données, les différents paramètres climatiques auxquels la Casamance est victime (des variations climatiques péjoratives durant ces dernières décennies). Celles-ci sont matérialisées par un constat de réduction de la durée de l’hivernage et une diminution de la pluviométrie, toutes ayant des répercussions néfastes sur l’Environnement et les activités humaines.
AGOSSOU Gaston. (2001), « Influence des pratiques de maîtrise de l’eau sur l’agriculture » 72pages Dans son mémoire, l’auteur relate des méthodes et techniques permettant aux producteurs béninois d’avoir la maitrise de l’eau. Parmi ces méthodes l’auteur met l’accent sur l’irrigation. Ainsi, la pratique de l’irrigation permet aux agriculteurs de disposer de l’eau durant les deux cycles de productions agricoles : la saison pluvieuse et la contre saison (saison sèche). Cette méthode proposée par l’auteur est pratiquée en majeure partie pendant la contre saison, période à laquelle l’eau source de vie se fait rare. Avec la maitrise des techniques, les producteurs irriguent facilement l’eau pour arroser les cultures.
PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SINTHIANG KOUNDARA
La commune de Sinthiang Koundara est située dans le département de Vélingara, chef-lieu du Département, dans la région de Kolda (carte 1). Selon la Direction de l’Aménagement du Territoire, (Janvier 2000), elle couvre une superficie de 700 km2 et compte officiellement 75 villages dont 10 hameaux.
Elle est limitée :
❖ au Nord et à l’Est par le fleuve Gambie ;
❖ à l’Ouest par les communes de Némataba et de Saré Colly Sallé ;
❖ au Sud par les communes de Médina Gounass et de Bonconto.
La commune de Sinthiang Koundara compte 07 zones. Ce découpage en zone est établi par les populations sur des bases bien précises comme les liens de solidarité résultant du voisinage et d’appartenance au même terroir villageois. Ainsi, chaque zone regroupe des villages unis pars les liens de solidarité et d’échanges économiques. Le village centre abrite souvent les infrastructures (école, case de santé) et les équipements sociaux de base. Dans la commune, les domaines d’activités tournent autour de l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière et le commerce. La première concerne l’exploitation des champs quant à l’exploitation forestière elle concerne principalement l’extraction de miel, la cueillette de fruits, le charbon de bois et le bois de menuiserie.
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Table des matières
Introduction
Analyse bibliographiques
Problématique
Cadre conceptuel
Méthodologie de recherche
Première Partie : Présentation de la commune rurale de Sinthiang Koundara
Chapitre I : Présentation du milieu physique
Chapitre II : présentation du cadre humain et socio-économique
Deuxième Partie : Evolution des paramètres climatiques dans la commune de Sinthiang Koundara
Chapitre I : Les causes de la variabilité climatique
Chapitre II : Variation de la pluviométrie dans la commune de Sinthiang Koundara
Troisième Partie : Impacts de la variabilité climatique sur la production agricole et les stratégies d’adaptation
Chapitre I : Les impacts de la variabilité climatique sur les productions agricoles
Chapitre II : Les stratégies et méthodes adoptées pour améliorer les productions agricoles
Chapitre III : Les limites des stratégies et méthodes adoptées
Conclusion générale