La production de riz dans le monde
Le riz est devenu l’un des aliments de base dans certains pays africains (BECKER et JOHNSON, 2001). Le riz irrigué dans l’Asie est presque saturé ; par contre, la superficie cultivable en Afrique est large et sous-exploitée. Il est estimé qu’avec la même superficie cultivée actuellement, plus de 40% de la production rizicole sera utile en 2030 pour faire face à l’augmentation démographique (KHUSH., 2005). Par ailleurs, le riz est de loin la culture la plus importante à Madagascar (MENTEN., 2006). Il représente environ 50% de la valeur ajoutée dans l’agriculture et 45% des calories consommées par un Malgache moyen. Pourtant, parmi les rendements de riz à l’échelle mondiale, celui de Madagascar a systématiquement chuté pendant les quatre dernières décennies et figure actuellement parmi les plus bas (DOROSH et al., 2003), allant jusqu’ à environ deux tonnes par hectare. La production de riz paddy est de 3640 millions de tonnes en 2006 (Rapport national d’investissement Madagascar, 2008). Le riz a une très grande importance, puisqu’il entre dans les habitudes alimentaires de la majorité de la population, qui en consomme en moyenne trois fois par jour1. Plus de 70% des agriculteurs malgaches en produisent, en culture irriguée, pluviale ou selon des systèmes sur abattis-brûlis. Estimée à 1 250 000 hectares, la surface cultivée en riz représente plus des deux tiers de la surface totale cultivée (BAD, 2003). Toutefois, depuis les années 70, Madagascar est devenu un pays importateur de riz du fait de l’évolution des conditions économiques générales et de la désorganisation périodique des structures, nationalisation puis libéralisation hasardeuse des importations.
Une offre nationale insuffisante
L’offre nationale de riz, qui s’élève à un peu plus de 1,5 million de tonnes en 1999, ne suit pas la demande depuis environ une vingtaine d’années (enquête FAO UPDR 99). Avec une croissance annuelle moyenne de 1,2% de la production de paddy entre 1972 et 1998, contre 2,8% de croissance démographique, les résultats du secteur se sont progressivement éloignés des objectifs de sécurité alimentaire et d’autosuffisance prônés par le Gouvernement malagasy dans les années 80 et 90 (MinAgri)
Une activité de subsistance
Un tiers des exploitants sont en situation de subsistance, produisant en moyenne à peine plus de 800 kg de paddy sur une surface de moins de 1 ha. Ils vendent moins de 150 kg de paddy en moyenne par an et présentent un solde « ventes –achats de riz » très négatif (moins 300 à moins 400.000 Fmg). Ces riziculteurs se rencontrent plutôt dans le Nord et l’Est, et en proportion moins élevée dans les autres régions du pays. En valorisant l’autoconsommation, leur revenu brut issu du seul riz ne dépasse pas 540.000 Fmg par mois. Le paysan malgache travaille souvent dans des conditions de rémunération très inférieures au marché du travail agricole. Il en va ainsi en particulier pour la culture de « tavy » qui rémunère par exemple la journée de travail familial à 2.236 Fmg / jour dans le Lac Alaotra, c’est à dire à seulement 50% du salaire payé à la main d’œuvre agricole soit 4.690 Fmg.
Conséquences des retards et ruptures de pluies sur les sols
Les sols des parcelles situées en haut de pente étant des sols drainants à structures grossières, la vitesse d’infiltration de l’eau est élevée. La capacité de rétention en eau de ces sols étant donc faible, on assiste à leur dessiccation rapide en cas de rupture ou de retard de pluie. Quant aux sols des parcelles situées en bas de pente, la topographie joue en leur faveur. En plus de leur structure leur permettant de garder longtemps l’eau, ils résistent mieux aux situations de retard ou rupture temporaire de pluies.
Impact sur les agriculteurs
Les petits et grands agriculteurs sont confrontés à de graves conséquences liées aux variabilités climatiques. Cette dernière détériore souvent de façon permanente la capacité des agriculteurs à générer des revenus. L’impact sur l’agriculture est multiple. Il pèse sur les personnes, sur le capital des exploitations et sur les résultats de ces dernières (systèmes d’élevage et de culture moins productifs), mais également sur les dynamiques collectives, le tout contribuant à accroître la vulnérabilité des plus pauvres. La baisse des rendements (végétaux et animaux), l’impossibilité de faire jouer les mécanismes traditionnels de gestion du risque et la très grande incertitude fragilisent les systèmes et induisent des stratégies de courts termes qui sont souvent dommageables à l’environnement voire à la durabilité économique des exploitations. Ainsi, devant les variabilités drastiques des paramètres climatiques prépondérants (précipitations, température et humidité relative) :
La gestion de l’eau sera plus difficile et des conflits d’eau pourront éclater ;
L’augmentation de l’intensité des cyclones tropicaux diminue la production agricole ;
Dans le secteur agricole, les rendements agricoles vont chuter à cause de stress hydrique et du développement des parasites ;
Ci-après un tableau illustrant un exemple de stratégies mises en place par des petits paysans face à des crises. Devant les effets péjoratifs de la variabilité climatique, les petits et moyens exploitants sont obligés de réduire leur dépense agricole et alimentaire, de vendre leur propre bien foncier et de faire un exode rural. Il a permis de dire que la recherche de solutions se situe bien souvent hors de l’agriculture, avec la recherche d’un emploi local, ou, plus souvent, la migration de tout ou partie des actifs, de façon temporaire ou plus durable. Ainsi, l’évolution du climat est une réalité ressentie par les paysans, qui se traduit en particulier par une augmentation de la sécheresse, des phénomènes extrêmes et du caractère aléatoire des cycles saisonniers, avec de forts impacts sur les exploitations en termes de rendement, et parfois des conséquences directes sur les moyens de production. Si de nombreux agriculteurs et éleveurs familiaux connaissent des difficultés croissantes à faire vivre leur famille, cela est dû à l’évolution de l’ensemble du contexte de production (notamment environnemental et économique), parfois en interaction avec le climat.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
GLOSSAIRES
RÉSUMÉ
ABSTRACT
INTRODUCTION
I. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
1. CADRAGE DE L’ÉTUDE
1.1 Choix du thème
1.2 Type d’études
2. MÉTHODOLOGIE
2.1 Études bibliographiques
2.2 Technique documentaire
2.3 Saisie et traitement des données
II. RÉSULTATS
1. LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE
1.1 La variabilité climatique dans le monde
1.2 La variabilité climatique à Madagascar
2. LA PRODUCTION DE RIZ
2.1 La production de riz dans le monde
2.2 La production de riz à Madagascar
2.2.1 Une offre nationale insuffisante
2.2.2 Des rendements faibles
2.2.3 Une activité de subsistance
2.2.4 Le lac Alaotra
3. ORIGINE DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE
4. CONSÉQUENCE DIRECTE DES ALEAS CLIMATIQUES
4.1 Conséquences des retards et ruptures de pluies sur les sols
4.2 Les conséquences sur le capital des exploitations
4.3 Les pertes partielles ou totales de récolte
III. DISCUSSIONS
1. SOLUTIONS PROPOSEES
1.1 Priorisation des terroirs
1.2 Utilisation de fertilisants organiques et minéraux
1.3 Utilisation des moyens plus rapides
1.4 Amélioration des infrastructures de maîtrise de l’eau
2. TECHNIQUES D’ADAPTATIONS POSSIBLES
2.1 Nouvelles pratiques culturales
2.2 Techniques de maîtrise d’eau pour l’agriculture
2.3 La construction de canal de drainage
2.4 Diversification des cultures et des sources de revenu
3. POLITIQUE DE L’ÉTAT FACE A LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE
3.1 La stratégie d’atténuation
3.2 La stratégie d’Adaptation
3.3 Augmenter la résilience
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
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