De tout temps, la terre a connu des variations de son climat. Durant l’ère Paléozoïque, il a été noté des périodes humides et des phases de transgression, ainsi que des périodes sèches et des phases de régression. L’évolution naturelle de la planète est la cause de ces caprices du climat. Les variations doivent, comme le disait LEROUX (2000, p. 246) passer par l’intermédiaire des modifications des éléments qui régissent le climat. Elles peuvent être engendrées par des facteurs aussi bien internes qu’externes.
Les facteurs naturels qui peuvent entraîner une variabilité, bien que constituant les principaux mécanismes qui influent sur le climat de la terre, se font actuellement de moins en moins sentir. Ils sont entre autres l’activité solaire, les paramètres orbitaux et le volcanisme. Cependant, depuis la révolution industrielle, la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a augmenté. Les rejets liés aux activités humaines de molécules de dioxyde de carbone (CO2), de vapeur d’eau (H2O), de méthane (CH4), de monoxyde d’azote ou oxyde nitreux (N2O), de chlorofluorocarbones (CFC), d’ozone (O3), etc., appelés gaz à effet de serre, occasionnent sur terre un effet de serre additionnel. Ce dernier, en contenant le contre rayonnement terrestre, provoque un déséquilibre du système climatique. Ces gaz font augmenter la température à la surface de la terre à cause du forçage radiatif positif qu’ils induisent. Ils entrainent de ce fait, des changements climatiques qui sont le résultat de la variabilité interne à l’intérieur du système climatique (facteur naturel) et de facteurs extérieurs (anthropogéniques).
Au cours de ces dernières décennies, les variations du climat semblent s’accélérer. Elles sont dues principalement à l’augmentation anormale et rapide des gaz à effet de serre corrélée aux activités anthropiques. Les activités accroissent leur concentration dans l’atmosphère, ce qui influe sur le bilan radiatif et induit un réchauffement du climat .
Plusieurs manifestations climatiques récentes de grande ampleur ont poussé la communauté internationale à s’intéresser à la variabilité du climat et à ses conséquences socio-économiques. Parmi ces manifestations, on peut évoquer la sécheresse, le réchauffement de la planète qui, actuellement, a atteint 2°C (OMM, 2014, p. 8) et a induit la fonte de glaciers et l’élévation du niveau de la mer. C’est ainsi que de nombreuses études ont été menées à travers le monde pour essayer de comprendre la variabilité que connaît le climat actuel.
L’Afrique est l’une des parties du monde les plus vulnérables aux effets de la variabilité climatique. En effet, ils se sont surtout manifestés par une diminution de la pluviométrie en certains endroits ainsi qu’une modification des paramètres météorologiques.
En Afrique sahélienne et même non sahélienne, la variabilité climatique se manifeste diversement et parfois de manière rude. C’est ainsi que de nombreux auteurs ont mis en évidence, à partir des séries hydro-pluviométriques, une phase sèche qui s’est amorcée vers les années 1968 et qui perdure jusqu’à présent. C’est ce qui fait dire à Leroux que « la diminution de la pluviométrie n’est pas que sahélienne, mais aussi soudanienne, voire guinéenne, et qu’en fait, les isohyètes d’orientation zonale ont opéré un glissement d’ensemble vers le Sud de 200 à 300 km » . Ainsi, dans cette région, selon P. Hubert et al., 1987, il a été constaté une diminution de la pluviométrie, du nombre de jours de pluie, de fortes intensités de pluie, ainsi qu’un raccourcissement de la saison pluvieuse.
Problématique
Contexte et justification
La variabilité climatique peut s’expliquer comme une modification des paramètres statistiques du climat global de la Terre, ou encore de ses différents climats régionaux. Cette variabilité peut être due à des processus internes et propres à la Terre comme les paramètres orbitaux (MILANKOVIC) , à des influences externes (variation de l’intensité du rayonnement solaire par exemple) et plus récemment aux activités anthropiques. En effet, dans son rapport de 2013, le Groupe Intergouvernemental des experts sur l’Evolution du Climat (GIEC., 2013, p. 203), définit la variabilité du climat comme étant « des variations de l’état moyen, qui peut être identifié (en utilisant des tests statistiques) par des changements de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés, et qui persistent pendant une période prolongée généralement pendant des décennies ».
Cela dit, cette variabilité est due aux émissions des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), la vapeur d’eau (H2O), le méthane (CH4), les oxydes nitreux (N2O), les chlorofluorocarbones (CFC), etc., altérant la composition de l’atmosphère de la Terre et pouvant aboutir à la destruction de la couche d’ozone. La variabilité climatique serait aussi le phénomène de croissance de la température de l’atmosphère à l’échelle mondiale et l’homme en serait grandement responsable.
Il faut noter que la terre a connu des mutations cycliques de son climat. Mais, ces dernières se traduisent actuellement par de nombreuses conséquences. Celles-ci sont, à travers le monde, la fonte des glaciers et l’avancée de la mer, les inondations, la recrudescence et l’ampleur des cyclones tropicaux, la sécheresse notée depuis plusieurs décennies dans certains endroits de la planète du fait de la diminution de la pluviométrie, ainsi que la destruction des écosystèmes, etc. Ainsi, les variations climatiques pourraient avoir, sur la société, de nombreux impacts. Ces derniers sont susceptibles de varier considérablement selon les pays.
L’Afrique est marquée par des variations climatiques ayant entrainé des conséquences sur l’environnement. Les modifications engendrées par ces événements de durée et d’intensité variables, sont particulièrement remarquables dans la zone intertropicale notamment sous climat semi-aride où les interactions entre la biosphère, l’atmosphère, l’hydrosphère et la géosphère sont assez complexes (MAHE, 1993 ; LEROUX, 2001). L’Afrique, en raison de la faible capacité d’adaptation des populations et de son extrême pauvreté, est l’un des continents sinon le plus vulnérable face aux impacts de la variabilité climatique. Pourtant, elle ne participe que de 1,3 % dans la pollution atmosphérique mondiale. Ainsi, de nombreux facteurs explicatifs de cette variabilité à grande échelle spatiale ont été évoqués.
Dans la région sahélienne, la variabilité climatique d’une année à une autre, de même que les modifications des conditions climatiques sont aussi perçues à travers les paramètres statistiques telles que la température, la pluviométrie, l’humidité relative, l’insolation, etc. L’impact de ceux-ci sur les régions sèches de l’Afrique sub saharienne s’est illustré par les grandes sécheresses du Sahel et l’étendue du phénomène et sa durée ont amené certains auteurs à parler de « rupture climatique».
D’après AGUIAR (2009, p. 5), l’Afrique de l’Ouest, étant une zone basse, et disposant d’un relief de faible altitude composé de plaines et de quelques plateaux, et avec des cuvettes isolées près de la mer, reste une zone vulnérable aux variations du climat. Comme le fait remarquer le GIEC dans son rapport de 2007 , si la diminution des précipitations, prédite par les Modèles de Circulation Générale (MCG), s’accompagne d’une variabilité interannuelle, cela pourrait nuire au bilan hydrologique et perturber de façon majeure plusieurs activités économiques comme l’agriculture.
Cadre physique et humain de la commune d’arrondissement de Malika
Malika, ancien village traditionnel, est fondé par Seydina Limamou Laye en 1904. Le site originel du village se situait sur les dunes. Mais, c’est en 1922 qu’il fut transféré par le fils du fondateur, Seydina Issa Laye, sur son lieu actuel, c’est-à-dire sur la zone située entre les lacs plus précisément celui de Mbeubeuss et de Wouie. Ce transfert est imputé à des facteurs divers. Si pour certains, c’est le fait de l’avancée de la mer rendant difficile les conditions de toute activité ; pour d’autres, c’est pour des raisons économiques et que le transfert est tributaire d’une volonté de se rapprocher des terres cultivables situées aux abords des lacs (maraîchage) et sur les dunes ogoliennes (culture sous pluies).
L’érection de Malika, village traditionnel de la ville de Pikine, en commune d’arrondissement le 1er janvier 1997, fait suite à une législation. En effet, ce sont les lois 96 06 du 22 mars 1996 et 96 07 du 22 mars 1996 qui, respectivement au code des collectivités locales, ont vu le transfert des compétences aux collectivités locales et l’érection des communes et communautés rurales. Dès lors, ce découpage administratif et territorial, intervenu en 1996, a modifié substantiellement les limites géographiques de Malika.
Localisé entre la latitude 14° 47′ 51″ Nord et la longitude 17° 20′ 12″ Ouest, Malika se situe dans l’arrondissement des Niayes, une subdivision de la ville de Pikine située à 22 km de Dakar. La commune d’arrondissement de Malika se trouve sur un site dunaire qui surplombe les deux dépressions que sont le lac Wouie et le lac Mbeubeuss. Elle est limitée à l’Est et au Sud par la commune d’arrondissement de Keur Massar, à l’Ouest par Yeumbeul Nord et enfin au Nord par l’océan Atlantique (carte 1). Elle couvre une superficie de 805 ha 24 ares 17 ca, soit 9,4 % du territoire départemental de Pikine. Cependant, la commune d’arrondissement de Malika a connu une extension frontale bloquée à l’Ouest par la dépression du lac Wouie et au Nord-est par la décharge de Mbeubeuss. Cela explique un déploiement du front urbain vers le Sud-est et autour du Réseau Général de la Radio (RGR) de la SONATEL qui s’est érigé en obstacle majeur.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : Cadre physique et humain de la commune d’arrondissement de Malika
Introduction
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain
Conclusion
Deuxième partie : Analyse de la variabilité du climat de 1960 à 2012 dans la commune d’arrondissement de Malika
Introduction
Chapitre I : Analyse de l’évolution des paramètres climatiques
Chapitre II : Evolution de la pluviométrie dans la commune d’arrondissement de Malika
Conclusion
Troisième partie : Impacts de la variabilité climatique sur l’agriculture et les stratégies d’adaptation développées dans de la commune d’arrondissement de Malika
Introduction
Chapitre I : Impacts de la variabilité climatique sur l’agriculture
Chapitre II : Les stratégies d’adaptation
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des cartes
Liste des figures
Liste des photos
Liste des tableaux
Annexes