Impacts de la salinisation des terre dans la Communauté Rurale de Palmarin

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Les eaux souterraines

La commune de Palmarin capte les eaux souterraines des différentes nappes telles que:
 Le Continental terminal : il présente des lentilles d’eau de faible épaisseur (inferieur à 7m) et répond à tous les usages. La faible profondeur de celui-ci entraine sa fragilité puisqu’il est en permanence menacé par les pollutions d’origine fécale. Des analyses bactériologiques effectuées par SETICO en 1996 révèlent des teneurs critiques (PLD2001).
 Le Paléocène : il est surtout utilisé pour les usages domestiques. Cependant la nappe du Paléocène reste confrontée à l’exhaure du fait de sa surexploitation.
 Le Maestrichtien : est capté par le forage de Djiffer. Cette eau est impropre à la boisson et à l’irrigation du fait de sa forte teneur en sel, d’où l’inexistence des activités de maraîchage dans toute .

La végétation et la faune

La végétation est relativement diversifiée avec une végétation à mangrove, une végétation de savane boisée et un tapis herbacé. L’influence de la mer apporte un climat favorable au développement de certaines espèces comme :
Casuarina equisetifolia (filaos)
Borrasus flabellifer (rôniers)
Coco nucifera (cocotier)
Elaeis guineensis (palmiers à huile)
Pheonix-reclinata (palmier nains)
Dans la frange de Faboura au Nord de la commune qui fait plus de 100 ha, on y rencontre une végétation de mangrove : Rhizophora racemosa (diass), Avicennia africana (mbugand) et de forêt qui abrite des espèces suivantes : Borassus aéthopium (lengé), Acacia albida (Kad), Combretum glutinosum (Yaay), Adansonia digitata (Guy).
Dans la localité de palmarin, la faune est bien représentée. En effet on y rencontre des mammifères tels que : les chacals, les singes, les hyènes, les lièvres etc.
Des espèces bien connues ont bien disparu suite à la disparition du couvert végétal. Parmi celles-ci on peut en citer une grande variété des gazelles, du lion, des antilopes. Certains de ces animaux ont migré vers les forêts de Mbosndo (la forêt aux hyènes), Fossémou, Fafanda (Faye. A. 2007). La conservation de la faune et de la flore préoccupe les populations et les autorités ; ce qui a abouti à l’érection de la Réserve Naturelle Communautaire de Palmarin (RNCP) qui constitue un site particulier. Le 15 mai 2001 fut créée la RNCP. C’est l’un des rares espaces verts de la CR malgré le fait qu’elle se conserve difficilement. Elle couvre une superficie de 10.680 ha mais il est important de signaler qu’une partie se trouve dans les CR voisines notamment Fimela et Nguéniène.

Evolution démographique

En 1988 la population de la commune de Palmarin était évaluée à 4800 habitants. Les estimations officielles du recensement administratif de 1999, chiffrent à 6700 la population de Palmarin. Ce qui induit une évolution de 1900 habitants soit un taux d’accroissement de 3,5%. Quant aux estimations de la population (2008-2015) faites par l’Agence Nationale de la Statistique et de Démographie (ANSD), elles donnent à la communauté rurale de Palmarin un effectif 11041 habitants pour l’année 2012 et pour l’horizon 2015 un effectif de 12 350 habitants.
De l’avis du conseil communal, les données des recensements administratifs sont souvent tronquées par les ménages qui font toujours la corrélation entre recensement et taxe rural. Ce qui reflète assez faiblement l’évolution de la population palmarinoise.

Structure démographique

Palmarin est caractérisé par une population à majorité jeune. L’analyse des statistiques de 1999 relatives à la population, les jeunes représentent plus de 65%. Pour mettre en exergue cette caractéristique une classification de la population par tranche d’âge a été établie. Les moins de 15 ans représentent 40% des habitants, et de15 à 25ans qui fait plus de 25% de la population. Les adultes de 35 à 55 ans occupent 27% et les 8% restant reviennent aux plus âgés. La structure de la population par sexe à travers les données fournies par le recensement 5 Fruit du Dialium guineense général de la population de 2002, présente une population féminine de l’ordre de 3326 soit 42% et une population masculine de 4603 soit 58%. Ce déséquilibre entre sexe est dû pour une grande partie à l’exode des femmes vers les centres urbains à la recherche d’un emploi ou tout simplement par des départs liés aux études. C’est seulement dans le village de Ngueth où la présence féminine est plus importante avec 332 femmes contre 312 hommes.

Répartition de la population sur le territoire

La commune de Palmarin a une densité de 109 habitants au km2. Une lecture du tableau chiffre la population moyenne à 1691 habitants par village (cf. tableau 4). Parmi Les cinq villages disposés le long du littoral, trois dépassent la moyenne. Palmarin Ngallou est le village le plus peuplé de la zone avec 1654 habitants. L’expansion de Ngallou est sans doute due à l’activité de la pêche mais surtout à l’exploitation du sel. Le mode d’habitation des villages cette localité résulte d’un héritage ancestral caractérisé par une forte concentration des populations au sein de grands villages longeant la côte comme Ngallou et Ngoudoumane. Il relève aussi d’un fort ancrage des liens de parenté et d’une forte solidarité qui unissent les hommes. La forte concentration de populations dans Le hameau de Djiffer est liée aux activités économiques et maritimes puisqu’il constitue le plus grand centre de pêche de toute la région de Fatick. En effet, Djiffèr constitue un carrefour, un lieu de rencontre de différentes personnes venues d’horizons divers pour travailler dans le domaine de la pêche, du commerce, de la transformation des produits halieutiques, la restauration etc. Ceci explique la pluralité des ethnies et la diversité des origines des résidents. Parmi les villages qui composent la localité, c’est seulement à Djiffer où la population dépasse la moyenne locale avec 4781habitants. Cette forte concentration de la population ne cesse de croître avec la migration qui y est continue mais aussi par la croissance naturelle.
Sur le plan spirituel, la religion dominante est le catholicisme avec plus de 70% de la population (PLD 2011). Les chrétiens y sont dominants surtout dans les villages de Diakhanor, Ngounoumane et Ngueth. Cette religion y serait introduite depuis le XVIIème siècle avec l’arrivée du premier missionnaire catholique en 1885. Les musulmans minoritaires, sont présents dans tous les villages mais se concentrent à Ngallou et Djiffèr où ils sont majoritaires.
Cependant, sur le plan des infrastructures religieuses, celles musulmanes dominent largement. Nous avons au total neuf (09) petites mosquées et trois (03) grandes mosquées pour les musulmans, contre trois (03) chapelles et une église pour les chrétiens (PLD 2011).
Les Sérères représentent l’ethnie dominante avec un taux de présence de 95% de la population. Toutefois, d’autres ethnies comme le Wolof Pullar Bambara Joola sont très faiblement représentées. Notons bien que la configuration actuelle des villages de Palmarin résulte de déplacements successifs liés au raz-de-marée. L’érosion côtière a obligé les villages de Ngallou et Diakhanor à déménager.

Facteurs économiques

La commune de Palmarin souffre d’un manque de terres cultivables, ce qui n’est pas en faveur à l’épanouissement des activités économiques et surtout de la diversité agricole.

L’agriculture

Cette activité non seulement est affaiblie par la dégradation de son système pédologique mais  souffre aussi de son caractère extensif pluvial ce qui la rend tributaire de la pluviométrie. Malgré les difficultés rencontrées, l’agriculture constitue l’une des activités principales auxquelles s’adonne la population de cette localité. Elle occupe les 3/5 des habitants pour une superficie 950 hectares (ha) par an soit en moyenne 1,5 ha par ménage. Deux types de cultures sont pratiqués dans la commune de Palmarin :
a. Les cultures vivrières Elles sont constituées du riz (Oriza sativa), du mil (Pennisetum typhoïdes) « sounas », du sorgho (Sorghum bicolor), du « niébé» (Vigna unguiculata) et du « bissap » (Hibiscus sabdariffa). Le riz était la principale culture vivrière et constituait l’aliment de base. Notons bien que la culture du riz était pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes c’était une familiale. Elle fut une activité très développée vers les années 1960. Cette céréale était cultivée dans les périmètres endigués des rizières. En fin de saison de pluies le riz était récolté en quantité abondante. Il y a quelques années c’était une honte pour le chef de ménage d’acheter le riz importé. Mais aujourd’hui c’est le contraire car le riz consommé par la population de cette localité provient soit de l’importation, soit de l’intérieur du pays. Cette activité a perdu son dynamisme du fait de l’incapacité des paysans à faire face efficacement au processus de « tannification ». La sécheresse des années 70 et le déficit pluviométrique ont entrainé dans les bas-fonds (espace rizicole) des remontées salines aggravées par l’avancée de la langue salée. Ces facteurs ont entrainé l’abandon de cette pratique.
Mais depuis ces cinq dernières années on constate petit à petit une revitalisation de la riziculture par les femmes du village de Ngueth et Ngoundoumane. Elle est pratiquée sur de petits périmètres.

La pêche et l’économie maritime

La pêche

Les eaux sénégalaises sont parmi les plus poissonneuses du globe en raison d’un phénomène appelé « upwelling »6 .Ces conditions favorables combinée à la position géographique du Sénégal avec ses 700 km de côtes maritimes expliquent sans doute que la pêche y soit une activité ancienne. Autrefois principalement destinée à la consommation familiale, la pêche est devenue une activité lucrative en plein essor. C’est une activé qui occupe 30% de la population avec un parc artisanal de 700 pirogues (FAYE.A 2007). Le potentiel halieutique est très important avec une diversité des espèces.
La dynamique de la pêche se justifie par la position de la localité qui jouxte le bras de mer du Saloum et l’océan atlantique. Ainsi, la pêche occupe la presque totalité de la population active de la collectivité. Elle est particulièrement développée dans la zone 1 de Ngallou et Sessène et dans la Zone 3 de Diakhanor et Djiffer. C’est pourquoi d’ailleurs, cette ethnie sérère des îles du Saloum essentiellement pêcheur de profession est appelée communément « sérère niominka » ou « sérère pieds dans l’eau (PLD 2011). A la différence d’autres contrées du pays où l’agriculture occupe la première place, le secteur pêche s’impose dans la commune de 6 Remontée d’eaux froides, riches en sels nutritifs, le long de la pente du plateau continental, accélérée par la présence de canyons sous-marins qui font effet de « tuyères », qui grâce à l’éclairement solaire provoque une production importante de plancton, base de la chaîne alimentaire. L’upwelling est permanent au large du Sahara occidental et sa durée décroît lorsque l’on se déplace vers le sud. Au large de Dakar, il dure de novembre à juin Palmarin comme la principale activité de rente. La dynamique de la pêche se justifie dans un cadre où l’activité agricole est de plus en plus difficile à cause de la disponibilité de plus en plus limitée de terres cultivables. La pêche palmarinoise est animée par des autochtones et des saisonniers venus pour la plupart de Ndayane, Guéreo, Mbour Joal etc. La pêche se pratique à la fois dans l’océan Atlantique et dans les bolongs.
Concernant les espèces capturées au niveau des estuaires et de la mer et par ordre d’importance nous avons : les ethmaloses (cobo), mulet (tanbadiang) et sardinelles (yaboy) ensuite crevette, poulpe, poisson chat. La pêche est aussi une activité saisonnière. La haute saison du cymbium est attendue d’avril à octobre, celle du murex de septembre à novembre et la seiche prédomine d’avril à septembre. En saison pluvieuse, elle s’oriente vers la recherche de crevettes, poisson chat, sardinelles, seiches, carpe grise, mérou, carangue et poulpe.
Bien que la pratique de l’activité pêche, tend vers la modernisation par l’acquisition de pirogue à moteur, la collecte des produits demeure toujours traditionnelle avec deux types de pêches : La pêche à la ligne : elle est pratiquée par grand nombre de pirogues et nécessite de passer toute une journée en mer depuis les premiers lueurs de l’aube jusque dans l’après-midi. Pratiquée en haute mer ce type de pêche peut durer de deux (02) à quinze (15) jours.
La pêche par filet : elle est pratiquée par une minorité et concerne le plus souvent les produits suivants : crevettes, carpes, murex, cymbium, machoiron, mulet, etc. Notons que la pêche crevettière s’effectue en pleine nuit lors de la marée basse le long de la côte. Concernant le matériel de pêche, les différents filets utilisés par les pêcheurs, dans la zone, se composent de filets maillant dormant, dérivant et encerclant, de filets traînant à crevette et de filets individuels (épervier). La pêche à l’épervier est plus pratiquée par les populations des villages de Ngoundoumane et Ngueth dont les prises sont essentiellement destinées à la diversification de la consommation journalière. Le manque de moyen pour l’achat de bateaux justifie cette pratique essentiellement effectuée dans les bolongs.
En 2006 le gouvernement du Sénégal avec l’appui des partenaires en l’occurrence la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Européenne (UE) et le Budget Consolidé d’Investissement, finance la construction d’un quai de pêche à Diakhanor. Il est construit sur un périmètre de 22 ha situé à environ 3 km au sud-est de Diakhanor. Depuis sa création elle n’a pas connu une grande affluence car la plupart des pêcheurs de Djiffer se sont opposés à un éventuel déplacement vers le nouveau quai de pêche. Selon les pêcheurs cet emplacement est trop surveillé, trop loin du site actuel (Djiffer), augmentant donc la consommation de carburant. Mais le problème majeur découle du fait que le site est trop proche de la mangrove et le canal très peu profond rendant difficile la navigation. Les pêcheurs de Djiffer continuent donc à décharger le poisson sur la plage de Djiffer qui témoigne le non-respect des règles d’hygiènes avec des débarquements qui se font de manières anarchiques.
Le développement de cette activité rencontre un certain nombre de contraintes majeures dont les plus récurrents sont les accrochages des filets en mer. La compétition est rude en pleine mer même si les méthodes et les produits capturés diffèrent. Dans les villages l’activité pêche est pratiquée en abondance, les acteurs ont souligné la recrudescence des accrochages de filet qui souvent se terminent en bagarre en pleine mer. En effet les filets maillants dérivants « yolal »7 utilisés par les pêcheurs de Djiffer, jetés la nuit dérivent sous l’action du vent et du courant marin emportant dans sa dérive les casiers et les filets dormants. Les accrochages sont aussi constatés avec les filets maillants encerclants (sayna)8 en provenance de Joal. Les conséquences qui émanent de ces accrochages sont que, souvent, les engins détruits sont soit emportés ou coupés et jetés en mer, occasionnant du coup une perte définitive. Le vol de plomb «bétéh » est un autre problème qui impacte sur la dégradation des filets. Ce qui fait que certains pêcheurs pour protéger leurs filets remplacent le plomb par du ciment.
La pêche souffre aussi de l’inorganisation des différents acteurs, le déficit en infrastructures et équipements, la réduction de la faune maritime, le manque de circuit de commercialisation adapté à la nature des espèces capturées.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
I. Objectifs
II. Méthodologie
 La recherche documentaire
 Le travail de terrain
 Le traitement de données
III. Difficultés rencontrées
Cadre conceptuel
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE NOTRE AIRE D’ETUDE
Chapitre I : Le Milieu physique
I Le relief
II Le climat
II- 1 La température
II- 2 Précipitation
II- 3 L’évaporation
II- 4 Humidité relative
II-5 Les vents
III Les ressources hydriques
III-1 Les eaux de surface
III- 2 Les eaux souterraines
IV. Les sols
V- La végétation et la faune
Chapitre II : Aspect humain
I. L’historique du peuplement
II. Evolution démographique
III. Structure démographique
IV. Répartition de la population sur le territoire
Chapitre III : Facteurs économiques
I. L’agriculture
a. Les cultures vivrières
b. Culture de rente
II. L’élevage
III. La pêche et l’économie maritime
III- 1 La pêche
III-2 Les transformatrices
III- 3 Le mareyage
IV. L’exploitation du sel
V. Le tourisme
VI. L’artisanat
VII. Commerce et transport
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : Impacts de la salinisation des terre dans la Communauté Rurale de Palmarin
Chapitre I V : Causes de la salinisation des terres dans la CR de Palmarin
I. Baisse de la pluviométrie
II. L’intrusion marine
III. L’évaporation intense
IV. Les conditions topographiques
V. Les vents
Chapitre V : Impacts de la salinisation des terres dans la CR de Palmarin
I. Baisse de la production agricole
II. Diminution des parcours pour le bétail
III. Dégradation de l’écosystème mangrove
IV. Exode de la population
V. Dégradation de l’habitat
VI. Contamination de la nappe phréatique
TROISIEME PARTIE: Stratégies de lutte adoptées contre la salinisation des terres
Chapitre VI Stratégies de lutte dans les différents niveaux d’intervention
I. Niveau local
II. Niveau gouvernemental
III. Rôle des ONG ou organisations internationales
BIBLIOGRAPHIE

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