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Le multiplicateur budgétaire
D’après Keynes, l’équilibre macroéconomique ne signifie pas toujours que le plein emploi est atteint. Alors, l’équilibre de sous emploi requiers l’intervention de l’Etat, il peut influencer sur la demande global en jouant sur les dépenses publiques et l’impôt. L’État va accroitre sa demande en augmentant ses dépenses, c’est l’effet multiplicateur budgétaire.Le multiplicateur budgétaire est un mécanisme macroéconomique mis en évidence par Keynes qui permet de compenser la faiblesse des dépenses privées par unaccroissement des dépenses publiques. En effet, une augmentation des dépenses publiques engendrent des revenus supplémentaires qui sont pour partie consommés, pour partie épargnés, et pour partie récupérés par les administrations publiques sous la forme d’impôts et de cotisations sociales.
L’augmentation des dépenses publiques entraine une augmentation de la consommation, beaucoup de firme vont alors augmenter leur demande et cela va conduire à une augmentation de l’emploi ainsi que d u salaire et induire à nouveau un accroissement de la demande. La figure ci-après permet de mieux illustrer cet effet multiplicateur.
Dette publique
On appelle dette publique l’ensemble des dettes de l’État résultant des emprunts que ce dernier a émis ou garantis. La dette de l’État provient du déficit public provoqué par une politique budgétaire expansionniste entrainant une hausse des dépenses publiques. L’État accroît son emprunt pour combler l’excédent des dépenses sur les recettes. La dettepublique correspond alors à la somme des emprunts successifs encore à rembourser. Ces Emprunts ne font que reporter les charges sur l’avenir. Contrairement aux ménages, l’État a une durée de vie infinie, de sorte que sa dette n’a jamais besoin d’être intégralement remboursée. La dette venant à échéance sera remboursée par de nouveau emprunt, car les générations futures seront prêtes à leur ur,to à placer une partie de leurs épargnes dans des titres de la dette publique.
La dette publique se compose de : la dette intérieure et la dette extérieure : la dette intérieure, correspond au montant que l’État a emprunté à ses propres résidents ; la dette extérieure, ce sont les montants que l’État a emprunté à des créanciers du reste du monde.
L’emprunt est le plus utilisé pour financer le déficit public. Le recours à l’emprunt implique alors l’endettement de l’État et de l’administration public. La dette publique représente donc l’ensemble de l’emprunt de l’État. Plus la dépense de l’État augmente plus la dette publique gonfle. Vue sur cet angle, on peut dire que la capacité d’emprunt de l’État n’a pas de lim ite mais la dette peut devenir insoutenable.
Stabilisateur automatique3
Les déficits ou les surplus du budget de l’Etat ne se sont pas des grandeurs totalement autonomes mais les résultats d’une interaction entre les volontés politiques et la situation économique du moment. Legouvernement n’est donc pas directement responsable de certaines évolutions constatées qu’il subit parfois parce qu’il ne les souhaite pas. La situation économique pèse lourd sur les orientations de la politique budgétaire et fiscale. Alors, les recettes et les dépenses exercent spontanément une action contra cyclique, c’est-à-dire une atténuation de la conjoncture économique. Cette phénomène est appelé « stabilisateur automatique ». « Les stabilisateurs automatiques sont des mécanismes de l’économie qui réduisent automatiquement la réaction du PIB à des chocs »4.
En effet, une grande partie des recettes et des dépenses publiques sont indépendante des variations à court terme de l’activité économique et certaines évoluent spontanément en fonction de la conjonctureéconomique. C’est ainsi par exemple qu’en récession les recettes diminuent en fonction de la baisse de l’assiette. Au contraire, certaines dépenses publiques augmentent en raison de la hausse du niveau du chômage et de la prestation so ciale correspondante. Alors les dépenses publiques ont tendance à augmenter lorsque la croissance se ralentisse. Ainsi, le déficit se creuse automatiquement sans rapport obligatoirement avec l’intention du gouvernement. D’après ce qu’on a vu lorsque l’activité économiqueralentie, les dépenses ont tendance à s’accélérer et les recettes ralentissen mécaniquement, provoquant une détérioration du solde budgétaire ; le ralentisseme de l’activité économique provoque un transfert de revenu de l’administration publique vers les ménages et les entreprises, ce qui atténue mécaniquement l’effet de ralentissement de l’économie sur le revenue de ces derniers Contrairement, en période de forte expansion économique, les prélèvements fiscaux et sociaux augmentent et les dépenses publiques diminuent ce qui a tendance à freiner la croissance de la demande. Les recettes et les dépenses publiques fonctionnent comme un stabilisateur automatique puisqu’elles contribuent à amortir la variation conjoncturelle d e l’activité économique. Mais actuellement plusieurs débats tournent autour de cestabilisateur automatique.
Les effets de la politique budgétaire
La politique budgétaire conjoncturelle a un effet positif et négatif. Elle augmente la demande globale et ainsi la consommation. Mais elle entraine en même temps un effet d’éviction et aussi des chargespour les générations futures.
Les effets d’éviction
Dans le cas d’une forte récession économique, une elancer par l’accroissement de la dépense publique est souvent appliquée pour ueq la hausse de la dépense publique augmentera la demande globale et la consommation, générant ensuit des revenus supplémentaires par l’effet multiplicateur. Mais elle provoque en même temps une hausse de la demande de monnaie qui entraine la hausse du taux d’intérêt, ce qui déprime la demande de bien et service. D’après Grégoire MANKIW, « c’est cette réduction de la demande consécutive à la hausse des taux fatalement provoquée par une politique budgétaire expansionniste qui constitue l’effet d’éviction »5.
Equivalence ricardienne par Robert Barro
Ce théorème déclare que le financement d’un déficitpar l’endettement ou par l’impôt a des effets équivalents sur le comportement des agents. Selon BARRO, les agents économiques sont rationnels à court terme, alors dès qu’il y a augmentation des dépenses publiques ils vont anticiper qu’ils devront s’acquitter d’un impôt supplémentaire l’année de remboursement de la dette. Dans ce cas, ils augmentent leurs taux d’épargne dans le but de disposer de moyens suffisants pour compenser les charges fiscales futures. BARRO pense que les agents économiques établissent une équivalence entre le déficit d’aujourd’hui et l’accroissement de l’impôt de demain. En résumé l’effet de l’augmentation des dépenses publiques disparait. L’effet de la politique budgétaire expansive est neutralisé.
Dans un autre cas ou les charges fiscales sont supportées par les générations futures, c’est-à-dire que les agents pensent que le s impôts nécessaires au financement de la dette sont supportés par les générations futures et ils dépensent les revenues supplémentaires dont ils disposent. Enrevanche, si la dette publique est très élevée, une politique de relance est neutralisée par l’équivalence ricardienne. Donc la politique budgétaire est inefficace.
Politique budgétaire dans le modèle IS-LM
La hausse des dépenses publiques par une politique budgétaire expansionniste exerce un effet multiplicateur sur la production et l’activité économique, entrainant la hausse de la demande de monnaie. Ce mouvement de la dépense publique entraine le déplacement de l’IS vers la droite. La variation des dépenses publiques affecte à la fois le niveau de la production et du taux d’intérêt. Selon le graphiqueci-après, le passage de l’équilibre A à l’équilibre C peut se décomposer endeux mouvements. À taux d’intérêt inchangé, la hausse du revenu du fait quele revenu joue à plein, devrait l’amener de Y* à Y 2 ; cependant, la hausse des activités économiques engendre une demande de monnaie supplémentaire. Sur le marché monétaire, cette hausse de la demande de monnaie entraine une hausse du taux d’intérêt de i* a i° et une baisse de revenue deY2 à Y°. En effet, la hausse du taux d’intérêt freine l’investissement privé et du même coup le niveau dela production est donc plus faible que prévu par le seul calcul du multiplicateur.
Approche néo-classique de la politique budgétaire
La position des néoclassiques est passée progressivement en position dominante au cours des dernières décennies. Ils ontadressé une critique sévère au keynésianisme sur les déficits et les effets d’évictions de ces déficits. Les monétaristes sont les premiers à développés les effets d’évictions, adopté ensuite par les néo-classiques. D’après les auteurs néo-classiques, « quelle que soit la situation relative du pays concerné, l’accroissement des déficits est une promesse de difficultés économiques dans le futur avec à al clef une baisse de bien-être»11. Les néo-classiques ont avancé plusieurs critiquesmais les plus retenues sont les trois arguments suivants.
L’effet d’éviction financière
Une hausse du déficit va entrainer une hausse du taux d’intérêt et cela déprime la demande privée par effet d’éviction. Dans le modèle de « demande agrégée, offre agrégée » la courbe de demande ne placedé pas ou elle se déplace peu en cas de chocs budgétaires : la demande totale n’est pas modifiée par la hausse de la demande publique, mais sa composition est modifiée au détriment de la demande privée.
Rigidité de l’offre :
L’ajustement des prix est suffisamment rapide pour que l’équilibre du marché des biens soit déterminé par l’offre, plusigider que la demande. Alors pour les néoclassiques, l’activité économique est ntièrement déterminée par l’offre. Dans le modèle d’offre et demande agrégée,la courbe de demande se déplace vers la droite mais la courbe d’offre est très pentue. Donc une hausse de la demande entraine une hausse des prix.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : METHODOLOGIE
I. MÉTHODOLOGIE
1.1. MATÉRIELS
1.2. MÉTHODES
1.2.1. Démarche de l’Étude
1.2.2. Traitement des données
II. APPROCHE THÉORIQUE DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
2.1. NOTION DE POLITIQUE BUDGÉTAIRE
2.1.1. Le multiplicateur budgétaire
2.1.2. Déficit budgétaire
2.1.3. Dette publique
2.1.4. Stabilisateur automatique
2.2. LES EFFETS DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
2.2.1. Les effets d’éviction
2.2.2. Equivalence ricardienne par Robert Barro
2.2.3. L’effet boule de neige
2.3. APPROCHE THÉORIQUE DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
2.3.1. Approche keynésienne de la politique budgétaire
2.3.1.1. Les effets de la demande
2.3.1.2. Politique budgétaire dans le modèle IS-LM
2.3.2. Approche néo-classique de la politique budgétaire
2.3.2.1. L’effet d’éviction financière
2.4. POLITIQUE BUDGÉTAIRE DANS LE MODÈLE DE CROISSANCE
PARTIE II : LE CAS DES ETATS-UNIS
III. SITUATION ECONOMIQUE DES ETATS UNIS
3.1. IMPACTS DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE EXPANSIONNISTE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
3.2. EMPLOI
3.3. INFLATION ET TAUX D’INTÉRÊT.
3.4. COMMERCE EXTÉRIEUR DES ÉTATS UNIS
IV. FINANCES PUBLIQUES DES ETATS UNIS
4.1. LE DÉFICIT PUBLIC
4.2. DETTES PUBLIQUES DES ÉTATS UNIS
PARTIE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
V. CONFRONTATION DES RESULTATS OBTENUS ET CEUX ATTENDUS
5.1. DISCUSSIONS SUR LES RÉSULTATS DE L’ANALYSE
5.1.1. L’effet du déficit public
5.1.2. L’effet de la dette publique sur la croissance économique.
5.2. DISCUSSIONS SUR LES LIMITES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE EXPANSIONNISTE
VI. RECOMMANDATIONS ET PLAN D’ACTION
6.1. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
6.1.1. Politique d’austérité.
6.2.MISE EN OEUVRE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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