IMF mutualiste
ย ย ย ย ย Selon la loi nยฐ2005-016 du 19 septembre 2005 relative ร lโactivitรฉ et au contrรดle des IMF, dans son article 10, ยซ est qualifiรฉe dโinstitution de microfinance mutualiste, une personne morale fondรฉe sur les principes de coopรฉration, de solidaritรฉ et dโentraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter lโรฉpargne de ses membres et/ou de consentir du crรฉdit ร ceux-ciโฆ ยป. Dโaprรจs cette dรฉfinition, nous pouvons รฉnoncer les principes gรฉnรฉraux duย mutualisme qui sont :
๏ la libre adhรฉsion des membres sauf restriction prรฉvue dans les statuts;
๏ la non limitation du nombre des membres;
๏ l’รฉgalitรฉ des droits et obligations de chaque membre au niveau des IMF de base, chaque membre ayant droit ร une voix et ร une seule quel que soit le nombre de parts qu’il dรฉtienne ;
๏ l’interdiction du vote par procuration sauf dans des cas exceptionnels et dans les limites prรฉvues par le statut ;
๏ la limitation des services financiers aux seuls membres.
Lโexpansion et le dรฉveloppement des mutualistes permettent la mobilisation de lโรฉpargne en milieu rural. En รฉtant conscient quโil est ร la fois membre, propriรฉtaire et bรฉnรฉficiaire, le paysan est plus confiant vis-ร -vis de lโinstitution et nโhรฉsite pas ร placer ses excรฉdents dโexploitation. Ce sentiment de rattachement fait parfois bรฉnรฉficier les mutualistes du fait que les membres se sentent responsable de la survie de lโinstitution. En effet, le mutualisme garantie lโรฉgalitรฉ des membres dans la gestion des activitรฉs de lโinstitution et ceci grรขce au principe ยซ une personne, une voie ยป citรฉ ci-dessus. Toutefois, des problรจmes de gestion se posent. Des problรจmes qui ont pour origine le systรจme dโorganisation de lโinstitution. En effet, les membres chargรฉs de lโadministration, รฉlus par les membres, ne sont pas tous compรฉtents pour mener ร bien la conduite des activitรฉs, alors quโun niveau de connaissance en matiรจre administrative et financiรจre est exigรฉ pour une conduite saine et rรฉguliรจre de lโinstitution. Il est nรฉcessaire de noter que les institutions financiรจres mutualistes ร Madagascar, y compris celles spรฉcialisรฉes dans la microfinance, sont rรฉgies par la loi nยฐ 96-020 portant rรฉglementation des activitรฉs et organisation des Institutions financiรจres mutualistes. Afin d’augmenter la capacitรฉ financiรจre et l’envergure de l’Institution Financiรจre, les caisses de base se regroupent en union, puis en Fรฉdรฉration, voire mรชme en rรฉseau. Actuellement les principales Institutions Financiรจres Mutualistes sont composรฉes de cinq rรฉseaux qui sont :
๏ Association des Caisses dโEpargne et de Crรฉdit Autogรฉrรฉes (AECA)
๏ Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola (OTIV)
๏ Tahiry Ifamonjena Aminโny Vola (TIAVO)
๏ Caisse dโEpargne et de Crรฉdit Agricole Mutuelle (CECAM)
Mais OTIV/DID et CECAM/FERT constituent les deux plus grands rรฉseaux dans cette catรฉgorie tant en terme de volume d’activitรฉs que de couverture gรฉographique. A part ces mutualistes, il existe aussi des IMF non mutualistes dans la Grande รฎle et nous allons les voir ci-aprรจs.
Le crรฉdit commercial
ย ย ย ย ย ย ย Le crรฉdit commercial, comme son nom lโindique est rรฉservรฉ au membre de lโOTIV commerรงant c’est-ร -dire dรฉtaillant, grossiste, collecteur, acheteur et revendeur de produit commerciaux. Ce crรฉdit ร pour objectif de promouvoir le commerce. Il a pour durรฉe maximale de 12 mois, un taux de 2,5%, calculรฉ sur le solde restant dรป et nรฉcessite des garanties comme le cas prรฉcรฉdent. Une projection du crรฉdit commercial est le crรฉdit avec รฉducation ou CAE. Le CAE consiste ร amรฉliorer les micro-activitรฉs des femmes les plus dรฉmunies dans la rรฉgion. A cet effet, il vise ร augmenter les revenues et dans un mรชme sens amรฉliorer les conditions alimentaires des familles trรจs pauvres. Le CAE consiste ร octroyer des crรฉdits aux femmes et en mรชme temps les enseigner sur la santรฉ/nutrition et lโamรฉlioration dโentreprise. Pour cela, les femmes doivent se regrouper en groupe de solidaritรฉ. Le groupe de solidaritรฉ est composรฉ de 4 ร 6 femmes qui se connaissent personnellement et mutuellement. De ce fait, elles se cautionnent mutuellement dans ses emprunts. Lโensemble des groupes solidaires constituent le groupement des femmes. Le groupement des femmes est une association qui jouisse de la personnalitรฉ morale pour lโOTIV. Ainsi, cโest lโassociation qui est considรฉrรฉe comme un membre de lโOTIV mutualiste. En dโautre termes, cโest lโassociation qui souscrive dans le capital et qui paye le droit dโadhรฉsion et la cotisation annuelle exigibles pour chaque membre. Par consรฉquent, cโest lโassociation qui obtient le crรฉdit et qui le distribue auprรจs de chaque groupe de solidaritรฉ qui, par la suite, distribue les parts de chaque femme, membre du groupe. Le plafond initial du CAE est de 5 000 Ar par personnes avec un intรฉrรชt de 4%, payable en un cycle de 4 mois. A part cet intรฉrรชt, chaque individu doit payer 2% du prรชt ร titre de fonctionnement de lโassociation. Le fond de groupe ou FDG est donc constituรฉ de cet 2% avec la pรฉnalitรฉ de retard et le reliquat du droit dโadhรฉsion. Le remboursement du crรฉdit se fait par semaine. En ce qui concerne la garantie, lโรฉpargne initiale de 5% est obligatoire pour le premier cycle et plus pour les suivants. Le CAE nรฉcessite une rรฉunion hebdomadaire de lโassociation ร laquelle se fait le remboursement, lโรฉtablissement de rรจgles intรฉrieures de lโassociation, lโรฉlection de comitรฉ de gestion, le renforcement de la solidaritรฉ et de possession, lโanalyse des prรชts et lโรฉducation. Chaque rรฉunion est animรฉe par une animatrice qui effectue lโintermรฉdiation entre lโassociation et lโOTIV. La plupart des femmes demandant le CAE ont comme activitรฉ le petit commerce, lโรฉlevage et la culture contresaison.
Lโรฉpargne ยซ antoka ยป ou garantie
ย ย ย ย ย ย Cโest une รฉpargne effectuรฉe ร titre de fond de garantie pour un crรฉdit. Pour lโOTIV ALMA, cette รฉpargne doit constituer 1/5 du montant de crรฉdit demandรฉ. Cette รฉpargne, tout comme ยซ mitsimbina ยป nโest pas rรฉmunรฉrรฉe. LโOTIV ZAM propose divers types dโรฉpargne ร ses membres. Elle leur propose des รฉpargnes rรฉmunรฉrรฉes ou non selon leurs besoins. Dโaprรจs ce que nous avons vu prรฉcรฉdemment, lโOTIV ZAM est une IMF 2 mutualiste ร capital variable. Elle possรจde 24 caisses rรฉparties dans les districts et communes de la rรฉgion Alaotra-Mangoro. Elle propose ร la population membre des divers produits de microfinance en lโoccurrence le microcrรฉdit et la micro-รฉpargne. Notons que pour devenir membre de lโOTIV, il faut payer un droit dโentrรฉe de 2 000 Ar, participer au capital social qui est de 5 000 Ar, payer une cotisation de 400 Ar, apporter 4 photos dโidentitรฉ et se munir de la carte dโidentitรฉ nationale pour les 18 ans et plus ou dโune copie dโacte de naissance pour les moins de 18 ans. Aprรจs avoir vu lโOTIV ZAM, nous allons maintenant voir la CECAM AlaotraMANGORO.
Les dรฉpรดts
ย ย ย ย ย ย Les dรฉpรดts sont constituรฉs en premier lieu par le dรฉpรดt ร vue. Cโest un dรฉpรดt non rรฉmunรฉrรฉ mais le propriรฉtaire est libre de verser ou de retirer son argent. En second lieu, il y a le dรฉpรดt ร terme. Il est rรฉmunรฉrรฉ ร un certain taux mais la somme ne peut รชtre retirรฉe quโร lโรฉchรฉance du terme convenu dโoรน son nom. Le non respect de cette clause exige le paiement de pรฉnalitรฉ. En dernier lieu, nous parlerons du plan dโรฉpargne. Cโest un versement mensuel effectuรฉ par le membre pour constituer un capital. Ce dernier peut faire lโobjet dโune garantie dans la demande de crรฉdit ou retirer une fois le capital constituรฉ. Cโest une maniรจre de cultiver les gens dans lโรฉpargne. LโURCECAM Alaotra Mangoro est une IMF crรฉรฉe dans la rรฉgion afin de rรฉpondre les besoins de financement en milieu rural. Pour cela, elle propose divers types de crรฉdit et de dรฉpรดts. Cโest une IMF mutualiste de niveau 3 ayant un capital variable et qui ร pour vocation dโaider les gens de la campagne. A lโoccurrence, lโURCECAM Alaotra Mangoro possรจde 12 points de service de la CECAM rรฉparties dans la rรฉgion. Pour devenir adhรฉrant dans la CECAM, il faut sโacquitter dโun droit dโadhรฉsion de 10 000 Ar, souscrire ร la part sociale fixe de lโIMF qui est de 30 000 Ar et enfin lors dโun demande de crรฉdit, payรฉ la somme de 2,5% du montant demandรฉ ร titre de part sociale variable. LโOTIV et la CECAM sont les principales IMF dans la rรฉgion Alaotra Mangoro. Certes, les deux IMF couvrent presque tous les districts et mรชme les communes de la rรฉgion. La mobilitรฉ de ces IMF les surpasse des autres institutions financiรจres dans la rรฉgion. Toutefois, nous pouvons remarquer que ces IMF sont toutes les deux mutualistes et la question se pose sur la facultรฉ dโagir des IMF non mutualistes ร la campagne. Cette premiรจre partie nous a montrรฉ ce quโest la microfinance. Elle a aussi รฉvoquรฉe la potentialitรฉ de la rรฉgion Alaotra Mangoro, potentialitรฉ qui est sous – exploitรฉe du fait de la pauvretรฉ de la population. En รฉtant un dispositif permettant dโoffrir de trรจs petits crรฉdits ยซ microcrรฉdits ยป ร des familles trรจs pauvres pour les aider ร conduire des activitรฉs productives ou gรฉnรฉratrices de revenus, leurs permettant ainsi de dรฉvelopper leurs trรจs petites entreprises, la microfinance sโest implantรฉe dans la rรฉgion. Les principales IMF dans la rรฉgion sont le rรฉseau OTIV Alaotra Mangoro et lโURCECAM Alaotra Mangoro. Ainsi, nous nous demandons quels sont les impacts engendrรฉs par la prรฉsence de ces IMF dans la rรฉgion. Dโoรน lโintรฉrรชt dโentamer la deuxiรจme partie du devoir.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : Approche thรฉorique de la microfinance et prรฉsentation de la rรฉgion cadre dโรฉtude
Chapitre I : Approche thรฉorique de la microfinance
Section I : Gรฉnรฉralitรฉ sur la microfinance
Section II : Typologie et classification des IMF
Chapitre II : Prรฉsentation de la rรฉgion Alaotra-Mangoro et ses IMF
Section I : Prรฉsentation gรฉnรฉrale de la rรฉgion
Section II : Les IMF dans la rรฉgion
PARTIE II : Impacts de la microfinance dans la rรฉgion Alaotra-Mangoro et Analyse de la pรฉnรฉtration des IMF dans la rรฉgion ainsi que les obstacles y affรฉrents
Chapitre I: Impacts de la microfinance dans la rรฉgion
Section I : Les impacts sociaux
Section II : Les impacts รฉconomiques
Chapitre II : Analyse de la pรฉnรฉtration des IMF dans la rรฉgion ainsi que les obstacles y affรฉrant
Section I : Analyse stratรฉgique des IMF dans la rรฉgion Alaotra Mangoro
Section II : Les obstacles liรฉs aux activitรฉs des IMF
CONCLUSION
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