Impacts de la degradation de l’habitat sur le comportement alimentaire de prolemur simus

Madagascar abrite une richesse faunistique et floristique extraordinaire. Les espèces y présentent une forte endémicité leur conférant une importance mondiale en termes de biodiversité : plus de 90% des plantes vasculaires, 50% des oiseaux et plus de 98% des amphibiens, de reptiles et mammifères (GANZHORN, et al., 2001). La grande île représente donc un terrain d’expériences écologiques unique et nous donne l’occasion d’apprécier la manière dont les animaux ont pu s’adapter à de nombreux modes de vie différents (DUNBAR, 2002). Pourtant, cette diversité est soumise à plusieurs problèmes d’origines anthropiques, dont essentiellement la destruction de l’habitat naturel des espèces et le braconnage de nombreuses espèces faunistiques. Par conséquent, des espèces animales et végétales ont disparu et ne sont pas retrouvées dans leur site originel.

Pour les lémuriens, c’est surtout la fragmentation de leur habitat qui est à l’origine de leur disparition. Face à cette situation inquiétante, la sauvegarde de toutes les espèces de lémuriens devient une tâche primordiale et urgente. Pour ce faire, la stratégie de conservation devrait être basée sur des recherches qui contribuent à une compréhension fondamentale de l’espèce qu’on veut protéger, afin d’envisager un meilleur moyen de la conserver ces espèces (RAKOTOMANGA, et al., 1987). Pour cette conservation, différentes activités sont entreprises à travers des programmes et des projets. D’innombrables organismes et diverses institutions nationales et internationales sont mobilisés dans différentes zones, dans des aires protégées ainsi que des réserves naturelles et spéciales du territoire malgache. Bien que certaines espèces de lémuriens occupent une variabilité d’habitats (TATTERSAL, 1982), plusieurs autres habitent uniquement les forêts humides. Or, ces dernières font l’objet d’une déforestation intensive. Les lémuriens figurent parmi les animaux terrestres les plus sensibles à la variation des écosystèmes ou de la dégradation du milieu (STEVEN, et al., 2011). Face à cela, les projets de conservation visent à préserver ces fragments et à rétablir leurs liens, afin d’assurer la continuité de l’habitat de ces espèces, d’assurer aussi l’efficacité de la conservation de ces espèces cibles de conservation. La compréhension du comportement et de l’écologie des populations de lémuriens est indispensable dans cette optique de conservation.

GENERALITES SUR LE MILIEU D’ÉTUDE

Localisation géographique du site d’étude

La forêt dégradée de Vohitrarivo et Vohimarina dans la commune rurale de Tsaratanana constitue nos sites d’étude. Elle se situe dans la partie Sud-Est de Madagascar à environ 530 km d’Antananarivo en suivant la route RN7 menant vers Fianarantsoa. Puis RN25 en prenant la direction Sud-Est à partir de Ranomafana. La Commune rurale de Tsaratanàna est située à 40 km de ce parc national, à 16 km du croisement avant d’arriver à Ifanadiana. Le village de Vohitrarivo se trouve à 4 km de la Commune et le campement à 1 km de ce village. Le campement se trouve au 21°26.25S et 48 ,00E, à une altitude de 460 m. Comme appartenance administrative, la commune rurale de Tsaratanàna fait partie du district d’Ifanadina, de la région du Vatovavy Fitovinany et de la province de Fianarantsoa. La forêt de Vohitrarivo est en continuité avec le parc national de Ranomafana à l’Ouest .

Historique du site

La forêt dégradée de Vohitrarivo et de Vohimarina est incluses dans la commune rurale de Tsaratanana. Elles constituent principalement nos sites d’étude. Le site Vohitrarivo est localisé dans le Fokontany Vohirarivo et Vohimarina, bien que se trouvant à environ 7km de ce dernier appartenant dans le Fokontany Ambodigoavy. En 1600, historiquement, le nom Vohitrarivo ou littéralement « mont des milles » vient de la période où le nombre des villageois atteignit antérieurement 1.000 habitants dans ce village se trouva le tombeau où fut enterrée la femme du roi d’antan dénommée Rasoa.

En 1952, un long désaccord s’installa dans le palais royal. S’agissant d’un problème matrimonial du roi a l’ayant opposé à sa femme, colporté à un grand bruit dans le village, avant être apaisé. Ainsi, une sorte de légalité et de sérénité se traduisant en malgache «Marina ou Filaminana» commença à s’instaurer sur place d’où le nom de «Vohimarina» village natal de Rasoa (RAVELOJAONA, 2014)(Communication personnelle).

❖ Découverte de Prolemur simus

La forêt de Vohitrarivo et Vohimarina avant sa conservation, subissait beaucoup d’exploitation et formait particulièrement un milieu de chasse de lémurien Prolemur simus. Actuellement, elle ne subit plus la chasse grâce à sa découverte par des chercheurs dans la nature (comm. pers.). En 2008, Dr Anna Frestner (Ex-Directeur centre Valbio) et Mamy Rakotoarijaona (ExDirecteur MNP Ranomafana) découvrirent par hasard la présence du grand hapalémur simus à proximité du village du Vohitrarivo où un groupe atteignit de former une dizaine d’individus (HELPSIMUS, 2009). La découverte de cette nouvelle espèce classée comme rare et en danger critique (UICN, 2O12) a révélé la naissance de Projet « Bambou lémur » pour veiller conserver cette espèce. Il s’agit d’une association pour la sauvegarde du Grand Hapalémur.

Par la suite, grâce à l’association AFSGH ou HELPSIMUS désormais mis en place, cette dernière collabora avec GERP et MNP Ranomafana pour prendre la responsabilité de la conserver ce grand hapalémur dans la forêt de Vohitrarivo avec la population locale, leur objectif principal vise à assurer la persistance à long terme de cette espèce extrêmement en danger critique d’extinction.

Milieu physique

Climat

Vohitrarivo fait partie de la zone climatique orientale de Madagascar, disposant d’un climat chaud et tempéré plutôt humide dans l’ensemble, avec néanmoins, une certaine différence entre le climat de la région côtière et celui de la zone montagneuse à haute altitude (CREM, 2013).

Température

Pour le site Vohitrarivo, la température a été prise au niveau du campement (48,00E 21,2625S). Selon les données météorologiques du service de la météorologie Ampandrianomby , Ce site jouit du régime climatique de la côte Est de Madagascar, caractérisé par une saison chaude et humide pendant presque toute l’année. Nous avons considéré les données climatiques (température, humidité et pluviométrie) de 2010 à 2014 prises par le service climatologique d’Ampanrianomby ont été considérées. La température moyenne annuelle est de 24,2°C. Les mois les plus froids se situent entre Mai et Août avec une température minimale de 13 à 18°C et les plus chauds de Novembre au Mars avec une température maximale comprise entre 30 et 33°C. Mais la température la plus chaude coïncide avec la période de forte pluie (mois de Décembre au Mars).

Précipitation

En général, la saison de pluie s’étend à partir du mois de Novembre jusqu’au Mars. Le mois de Décembre et Janvier sont généralement les mois les plus humides avec une précipitation atteignant 300 mm, mais il existe des saisons considérés comme sèches durant lesquelles il est enregistré un faible ou un manque de précipitation, il s’agit le mois de Mai à Septembre.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES SUR LE MILIEU D’ÉTUDE
I.1. Localisation géographique du site d’étude
I.2. Historique du site
I.3. Milieu physique
I.3.1. Climat
I.3.2. Pédologie et hydrologie
I.4. Diversité biologique
I.4.1. Faune
I.4.2. Flore
I.5. Milieu et activité humaine
I.5.1. Milieu humain
I.5.2. Activité humaine
I.5.3. Exploitation de la ressource naturelle
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériel biologique : « Prolemur simus »
II.2. Ecologie et aire de distribution de l’espèce
II.3. Caractères spécifique de l’animal
II.4. Matériels et méthodes d’observation sur terrain
II.4.1. Méthode d’observation de l’animal
II.4.2. Méthode d’étude de l’habitat
II.4.2.1. Inventaire floristique
II.5. Méthode d’exploitation des données
II.5.1. Méthode d’étude floristique
II.5.2. Etude phénologique de bambou
II.6. Traitement et analyses des données
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Habitat caractéristique de la forêt
III.1.1. Analyse de la végétation
III.1.1.1. Composition et structure floristique
III.1.2. Analyse horizontale de la végétation
III.1.2.1. Abondance relative des espèces d’arbres dans les sites
III.1.3. Analyse verticale de la forêt
III.1.4. Structure totale de la forêt
III.2. Disponibilité alimentaire
III.2.1. Diversité des plantes consommées par Prolemur simus
III.2.2. Abondance des espèces sources de nourritures
III.2.3. Phénologie
III.3. Etude du comportement
III.3.1. Composition des groupes étudies
III.3.2. Répartition des activités des deux groupes pendant l’observation
III.3.3. Variation des espèces végétales consommées par les deux groupes
III.3.4. Préférence alimentaire de l’espèce
III.3.5. Fréquence d’absorption des différentes parties végétative
III.4. Utilisation de l’habitat
III.4.1. Niveau fréquenté par l’animal pendant l’activité
IV. DISCUSSIONS
IV.1. Habitat : caractéristique de la forêt
IV.2. Comportement
IV.2.1. Activité journalière de Prolemur simus
IV.2.2. Activités sociales
IV.3. Disponibilité et préférence alimentaire de l’animal
IV.4. Préférence et régime alimentaire du groupe
IV.5. Fréquentation des différents niveaux et des sites forestiers
IV.6. Réponse de l’animal face à la dégradation du domaine vital
INTERETS DE L’ÉTUDE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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