Madagascar, sรฉparรฉ de lโAfrique par le canal de Mozambique, est une grande รฎle situรฉe au Sud-Est du continent. Gรฉographiquement, ce pays situรฉ entre 12 et 25ยฐ30โ de latitude Sud et entre 43 et 51ยฐ de longitude Est fait partie des pays de lโAfrique de lโEst. Son รฉtalement dans la zone intertropicale favorise une alternance saisonniรจre qui engendre des activitรฉs รฉconomiques diversifiรฉes selon la nature de la zone ou de la rรฉgion dans laquelle on se trouve. Le Sud-Ouest de lโรฎle est rรฉputรฉ par le beau temps durant une pรฉriode de huit mois sur douze. Cet aspect du climat le prive dโune part de certaines activitรฉs รฉconomiques mais il lui est dโautre part un atout.
Tulรฉar ou Toliara, chef-lieu de la rรฉgion Sud-Ouest, est traversรฉ par le tropique du Capricorne. Il est baignรฉ par les eaux du Canal de Mozambique. Ces deux facteurs lui ouvrent plusieurs horizons รฉconomiques, notamment le tourisme et la pรชche. Ces activitรฉs demandent de gros investissements aux fins dโamรฉnagement territorial. La rรฉgion Sud-Ouest ou pays du soleil attire beaucoup de touristes. Ces derniers y empruntent principalement les voies maritime et aรฉrienne. Aussi, la population tulรฉaroise estelle confrontรฉe ร plusieurs faits (aussi bien positifs que nรฉgatifs), ร de phรฉnomรจnes nouveaux nรฉs de la mobilitรฉ des personnes.
La pollution des eaux marines (PERES (J.M.) et coll., 1976, GauthierVillars, Bordas)ย
ยซ La pollution des eaux marines ยป est un ouvrage collectif, prรฉsentรฉ par PERES (J.M.). Ecrit par une รฉquipe de dix chercheurs, il prรฉsente un tout qui rรฉpond bien au titre proposรฉ. Les diffรฉrentes interventions faites par des spรฉcialistes partent dโune gรฉnรฉralitรฉ avant dโaboutir ร un point susceptible dโรชtre illustrรฉ. Dans lโensemble, elles sont bien enchaรฎnรฉes et sont en cohรฉrence selon une logique. Pour ne pas nous perdre ou pour ne pas mal interprรฉter certaines idรฉes, nous ne mettrons lโaccent que sur :
– la pollution des zones cรดtiรจres et du large ;
– la pollution par les hydrocarbures ;
– la lutte contre la pollution des mers par les hydrocarbures.
Avant dโentrer dans le vif de ce qui a รฉtรฉ รฉtudiรฉ ร travers cet ouvrage, il faudrait dโabord dรฉfinir la pollution. Il sโagit dโune souillure due, en majeure partie, par les activitรฉs anthropiques. Selon les Nations Unies, la pollution marine est ยซ lโintroduction par lโhomme, dans le milieu marin, y compris les estuaires, des substances ou dโรฉnergies pouvant entraรฎner des effets dรฉlรฉtรจres tels que le dommage des ressources biologiques, donc pour la santรฉ humaine, entraves aux activitรฉs maritimes y compris la pรชche, la diminution de la qualitรฉ de lโeau de mer du point de vue de son utilisation et la rรฉduction des possibilitรฉs offertes dans le domaine des loisirs ยป . Toutefois, selon (M) FONTAINE, cette dรฉfinition prรฉsente des lacunes car la nature aussi contribue ร la pollution marine. Dans ce volet, il souligne quโen ce qui concerne la pollution par les hydrocarbures, ยซ les spรฉcialistes estiment que la quantitรฉ de tonnes rรฉpandues naturellement ร la surface du globe est de 10ยนโฐ tonnes alors que la pollution par les activitรฉs humaines serait dโenviron 10โท ยป.
A travers les interventions des diffรฉrents auteurs dont nous avons sรฉlectionnรฉ les ลuvres pour le commentaire, nous avons dรฉveloppรฉ le processus de la pollution ainsi que les effets qui en dรฉcoulent. PERES (J.M.) a traitรฉ la pollution des zones cรดtiรจres et du large. Dans son article, il a fait savoir quโil existe deux groupes de polluants : les polluants qui accรจdent directement aux eaux du large (ร la province ocรฉanique) et ceux qui arrivent ร la mer sur le rivage ou au voisinage immรฉdiat (province nรฉritique). Le premier type est issu de la navigation ou bien il est dโorigine atmosphรฉrique tandis que le deuxiรจme type a comme cause les diverses pertes dโhydrocarbures et des imbrรปlรฉs des moteurs ร combustion interne.
Suivant les รฉtudes quโil a faites, il est arrivรฉ au propos selon lequel ยซ les apports polluants aux voisinages des rivages sont autrement importants que les apports directs au large ยป. Il estime quโon peut considรฉrer quโils suivent quatre voies,: la voie atmosphรฉrique, le ruissellement, les fleuves, et les rejets cรดtiers directs. Cependant, il a signalรฉ que lโautre voie majeure dโaccรจs des polluants aux eaux et fonds cรดtiers est reprรฉsentรฉe par le rejet direct dans la mer des effluents, ou dรฉchets solides (โฆ). Quant aux rejets liquides, leur nature est en dรฉfinitive assez comparable ร celle des apports polluants des fleuves, cโest-ร -dire quโils comprennent aussi bien les effluents domestiques des villages cรดtiers que des rejets des industries รฉtablies sur le littoral, sans oublier les foyers de pollution globale que sont les ports eux-mรชmes.
Juste ร titre de comparaison, lโespace maritime de Toliara fait partie des mers qui sont exposรฉes ร ces genres de pollutions et en subit les consรฉquences, directement ou indirectement, raison pour laquelle nous avons pensรฉ reprendre cette รฉtude pour รฉveiller la population de la frange littorale du Sud-Ouest malgache en particulier et celle de toute la nation en gรฉnรฉral.
Pour revenir ร ce que J.M.PERES a รฉtudiรฉ, une recommandation nous semble trรจs importante. Il sโagit de ยซ la protection de la province nรฉritique contre les facteurs de pollution agissant ร partir des rivages ยป et ceci ยซ doit รชtre un impรฉratif absolu des pouvoirs publics ยป car ยซ si lโOcรฉan planรฉtaire couvre environ 360 millions de kilomรจtres carrรฉs, le plateau continental ne reprรฉsente guรจre que 7,8% de cette surface. Or, cโest sur le plateau continental ou ร ses abords immรฉdiats (โฆ) que sโexercent la plupart des activitรฉs de pรชche (87% de lโensemble des apports) ยป.
ETUDE SPATIO-DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE DโETUDEย
Tulรฉar, grande ville et capitale de la rรฉgion Sud-Ouest, se situe ร la latitude du tropique du capricorne. Cette ville cosmopolite sโinscrit dans le cadre du dรฉveloppement malgrรฉ les diffรฉrents obstacles auxquels elle se heurte. Elle connaรฎt une bonne position gรฉographique et une nature favorable aux activitรฉs maritimes. Dโailleurs, Tulรฉar est reconnue par les activitรฉs maritimes de la population Vezo (pรชche, activitรฉs portuaires, transport par vedettes ou voiliers des touristes ou des biens matรฉriels de la ville ร Anakao, Salary, Sarodrano et autres villes et villages du littoral Sud-Ouest). En ce sens, voyons les facteurs (physiques et humains) favorisant les diffรฉrentes activitรฉs pratiquรฉes ร Tulรฉar et dans ses environs immรฉdiats.
Localisation de la zone dโรฉtudeย
La zone que nous avons choisie pour mener cette รฉtude est le Sud-Ouest de Madagascar, notamment sa capitale ainsi que les communes rurales qui sont en contact direct avec la commune urbaine de Tulรฉar. Le Sud-Ouest est caractรฉrisรฉ par une frange littorale de plusieurs kilomรจtres mais nous nโallons travailler que sur la partie qui concerne la commune urbaine de Tulรฉar, la commune rurale de Belalanda au Nord et celles de Saint-Augustin, Soalara,et Anakao au Sud de la ville de Tulรฉar.
Du point de vue gรฉographique, Tulรฉar est traversรฉe par le tropique du Capricorne (23ยฐ27โ). La commune rurale de Belalanda qui assure sa suite immรฉdiate vers le Nord, se situe ร 6 km de lร . Quant ร celle de Saint Augustin, son chef-lieu est ร 27 km au Sud de la ville de Tulรฉar. Anakao est un peu รฉloignรฉ. Il se situe ร 45 km de Tulรฉar. A lโOuest, cette frange littorale est baignรฉe par les eaux du Canal de Mozambique.
Aspects physiques de la cรดte
On entend par physiques les caractรจres morphologiques dโun objet pouvant รชtre un sujet dโรฉtude. La frange littorale รฉtant une zone qui subit lโinteraction de deux milieux terrestre et marin, il est nรฉcessaire de sโintรฉresser tant ร sa forme quโaux phรฉnomรจnes climatologiques le rรฉgissant.
Morphologie cรดtiรจre et rรฉcifaleย
La cรดte du Sud-Ouest de Madagascar ne prรฉsente pas de relief complexe. Dans lโensemble, elle est plane et non accidentรฉe avec quelques dunes vives qui se glissent au niveau de certains endroits, ร lโexemple de lโarriรจre-pays de la plage de la batterie (Toliara).Vers le Nord, ยซ entre Morondava et Toliara, nous pouvons distinguer une (โฆ) petite cuesta faรงonnรฉe dans les calcaires marins tertiaires ยป . La zone pรฉlagique est reliรฉe, pour certains cas, ร la terre ferme par de lรฉgรจres pentes. Comme nous le savons tous, les 5 600 km de cรดtes que prรฉsente Madagascar sont exploitรฉs pour la survie de la population cรดtiรจre en gรฉnรฉral et sur ce, le Sud-Ouest ne fait pas exception. La forme de sa frange cรดtiรจre permet lโaccรจs en mer sans contrainte majeure.
Recevant deux fleuves, la baie de Toliara prรฉsente aussi au niveau de sa morphologie cรดtiรจre, le delta du Fiherenana au Nord de Tulรฉar et un estuaire du cรดtรฉ de lโOnilahy au Sud, notamment tout prรจs de la flรจche de Sarodrano. Au niveau de ces deux espaces vaseux qui empรชchent parfois le passage des pรชcheurs, nous avons constatรฉ une richesse de crustacรฉs surtout les crabes coureurs des plages (Ocypde cursor) et ceux des mangroves (Uca tangeri). Selon Jean Noรซl SALOMON, la vallรฉe de lโOnilahy sโachรจve par un estuaire encaissรฉ, prolongรฉ dโun canyon sous-marin. Celui du Fiherenana forme une gorge รฉtroite dans sa partie interne mais ses alluvions deltaรฏques couvrent une bonne superficie dโexcellentes terres de cultures. La baie de Toliara est riche en รฉcosystรจmes, parmi lesquels les rรฉcifs. La zone cรดtiรจre de Toliara est, en effet, protรฉgรฉe des grandes vagues lointaines par le Grand Rรฉcif de Toliara. Il ยซ se situe sur lโintersection de la ligne du Tropique de Capricorne et la longitude 43ยฐ40โEst et sโรฉtend du Nord au Sud sur une longueur de 18 km environ entre les latitudes 23ยฐ21โS et 23ยฐ30โS ยป . Sa largeur varie ยซ entre 1,1 km ร 2,9 km ยป .
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
Chapitre-I : – APPROCHE METHODOLOGIQUE
1.1.- Motivations
1.2.- Choix du terrain
1.3.- Choix du sujet
1.4.- Parcours mรฉthodologique
1.4.1.- Recherches bibliographiques
1.4.2.- La descente sur le terrain
1.5.- Analyse des donnรฉes reรงues lors des recherches bibliographiques et des travaux sur le terrain
1.5.- Classement des idรฉes
1.5.2.- Elaboration du plan
1.5.3.- La rรฉdaction proprement dite
1.5.4.- Conception des cartes
1.6.- Difficultรฉs rencontrรฉes
1.6.1.- Problรจmes dโouvrages
1.6.2.- La non maรฎtrise des diffรฉrents dialectes parlรฉs ร Tulรฉar
1.6.3.- Problรจmes financiers
Chapitre-II.- INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ET COMMENTAIRE DE QUELQUES OUVRAGES
2.1.- Bibliographie sรฉlective
2.1.1.- OUVRAGES GENERAUX
2.1.2. – OUVRAGES REGIONAUX
2.1.3 Journaux
2.2.- Commentaire de quelques ouvrages clรฉs pour cette รฉtude
2.2.1.- Gรฉographie des transports (Maurice WOLKOWITSCH, Paris, Armand Colin)
2.2.2.- Ministรจre de lโEnvironnement et du Tourisme de Madagascar et Office National de lโEnvironnement, 2000, Guide sectoriel pour la rรฉalisation dโune รฉtude dโimpact environnemental
2.2.3.- Gรฉographie des mers
2.2.4.- La pollution des eaux marines (PERES (J.M.) et coll., 1976, Gauthier-Villars, Bordas)
Chapitre III.- ETUDE SPATIO-DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE DโETUDE
3.1.- Localisation de la zone dโรฉtude
3.2.- Aspects physiques de la cรดte
3.2.1.- Morphologie cรดtiรจre et rรฉcifale
3.2.2.- Aperรงu gรฉnรฉral sur les caractรจres thermiques
3.3.- La population tulรฉaroise
3.3.1.- Historique de la ville de Toliara
3.3.2.- Evolution de la population tulรฉaroise
Chapitre IV : TULEAR FACE A LA CIVILISATION MARITIME
4.1.- Les infrastructures de base favorables ร la circulation
4.1.1.- La mer
4.1.3.- Les diffรฉrentes embarcations
4.2.- Les rรฉseaux desservant Tulรฉar
4.2.1.- Les bateaux long courrier
4.2.2.- La desserte rรฉgionale
4.2.3.- Le rรฉseau interne
4.3.- Autres circulations en mer
4.3.1.- Les sorties des pรชcheurs en haute mer
4.3.2.- Les dรฉplacements touristiques
4.4.- Les activitรฉs halieutiques et touristiques
4.4.1.- La pรชche
4.4.2.- Le tourisme
Chapitre V : – LES CONSEQUENCES DES ACTIVITES MARITIMES A TOLIARA
CONCLUSION