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Les origines de la pollution atmosphérique
Les polluants d’origines naturelles:
Il existe des phénomènes naturels qui altèrent la qualité de l’air, par émission de gaz ou de particules polluantes.
Il y’a les embruns marins, et les éruptions volcaniques qui rejettent des milliers de tonnes de gaz, d’aérosols et autres polluants dans l’atmosphère. Les facteurs « naturels » comme les conditions météorologiques, aggravent ou améliorent la qualité de l’air. Les conditions météorologiques parfois défavorables limitent la dispersion des polluants dans l’atmosphère et contribuent à l’observation des pics de pollution qui dégradent la qualité de l’air (temps froid ou ensoleillé, anticyclone, vent faible ou violent, etc.).
Les émissions naturelles regroupent également les incendies naturels de forêts, la décomposition de la matière organique, le soulèvement naturel de poussières, etc. Elles ne sont donc pas à négliger (BAYE, 2012)
La pollution d’origine anthropique:
Cette forme de pollution provient des multiples activités de l’Homme telles les cheminées industrielles, les transports, les gaz d’échappement des voitures et camions, l’agriculture, les centrales électriques qui fonctionnent au charbon, au pétrole ou gaz, aux activités minières, aux décharges et à l’incinération des déchets (BAYE, 2012). En milieu urbain on distingue les sources fixes de pollution et les sources mobiles.
Les sources fixes concernent essentiellement les industries, comme les centrales thermiques alimentées au fuel ou au charbon, les installations de chauffages domestiques individuels et collectifs, les foyers de combustion de l’industrie, la pétrochimie, les raffineries (CACHON, 2013). Les sources mobiles sont caractérisées par la circulation automobile. Les rejets automobiles constituent, en ville et sur les routes, la plus importante source de pollution extérieure, qu’ils s’agissent des véhicules à essence ou des véhicules Diesel.
Au Sénégal les principales sources de pollutions atmosphériques sont les activités industrielles et les transports, grands consommateurs de produits énergétiques. En 1999 on estimait les émissions de véhicules toutes catégories confondues, à 25296 tonnes de monoxyde de carbone, 4198 tonnes de carbure d’hydrogène, 18933 tonnes d’oxyde d’azote et 8167 tonnes de particules. Alors que les émissions du secteur industriel était estimé respectivement à 57000, 85, 1000, 10 tonnes (DIOP, 2007)
Pollution atmosphérique locale:
La pollution atmosphérique locale est essentiellement due aux activités humaines et s’observe notamment dans les agglomérations quand on est proche des sources d’émissions comme les émanations des systèmes de chauffage des habitations, les rejets industriels et des gaz lies aux moyens de transport, etc. Les polluants induits sont en général d’origine métallique qualifies de matières particulaires (≪ particulate matter : PM ≫ en anglais) ou oxyde comme le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx) ou encore carbonées comme les composés organiques volatils (COVs), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAPs), le carbone élémentaire ou carbone suie, etc. La pollution de proximité à l’échelle locale affecte la santé des populations, nuit aux plantes et au développement agricole et favorise la dégradation des monuments et des bâtiments (CACHON, 2013)
Les principaux polluants de l’air ambiant en milieu urbain
En zone urbaine on distingue deux types, les polluants primaires et les polluants secondaires.
Les polluants primaires qui sont directement rejetés dans l’atmosphère depuis la source d’émission; et les polluants secondaires qui sont formés dans l’air à partir de polluants primaires (ou précurseurs), qui se combinent entre eux par des réactions photochimiques. Parmi les principaux polluants primaires se trouvent des particules en suspension (PM10 et PM2,5), du dioxyde de soufre (SO2), monoxyde d’azote (NO), monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures légers, des composés organiques volatils (COV) et des métaux lourds comme le plomb (Pb), le mercure (Hg) ou le cadmium (Cd). Au rang des polluants secondaires figurent des gaz tels le dioxyde d’azote (NO2) qui peut être aussi classé comme polluant primaire, et plus particulièrement l’ozone (O3) en période de forte température (http://www.lepoulsdelaplanete.com/dossier/quels-sont-les-principaux-polluants-de-lair/).
En France, les principaux polluants règlementés et considérés comme des indicateurs de la qualité de l’air urbain sont le SO2, les NOx, les particules en suspension, O3, le CO, les COV et le Pb (Journal Officiel de la République française, 2010). A l’exception du Pb, qui n’est plus un indicateur de la pollution automobile, car il a été supprimé de l’essence depuis 2005 ; l’ensemble des polluants mentionnés sont suivis par le CGQA du Sénégal. Dans la suite du travail, nous ne présenterons que les polluants soumis à notre étude.
Le monoxyde de carbone (CO):
Le monoxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et non irritant, qui se forme lors de la combustion incomplète de matières organiques (gaz naturel, charbon, fioul, carburants, bois, etc.). Il est émis principalement par les industries, les activités de chauffage, l’agriculture ainsi que par le trafic automobile : moteur au ralenti dans un espace clos (garage), embouteillage dans des espaces couverts (tunnels…), mauvais fonctionnement d’un appareil de chauffage domestique. Le monoxyde de carbone participe aux mécanismes de formation de l’ozone troposphérique. Dans l’atmosphère, il se transforme en dioxyde de carbone qui contribue à l’effet de serre. Au vu du caractère volatil du monoxyde de carbone et des réactions chimiques auxquelles il participe, sa mesure est plus significative à proximité même des sources de rejets (FOURNIER, 2007).
Le Dioxyde de carbone (CO2):
CO2 est un gaz incolore, inodore, présent dans l’atmosphère dans une proportion égale à 0,0375 % en volume, soit 375 ppm (parties par million en volume). Il est produit notamment lors de la fermentation aérobie ou de la combustion de composés organiques et lors de la respiration des êtres vivants et des végétaux (pour ces derniers, la photosynthèse piège beaucoup plus de CO2 que sa respiration n’en produit). Mais la quantité de CO2 augmente aussi du fait des activités humaines de consommation des combustibles fossiles. Le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement climatique (atmopaca, 2007).
Les oxydes d’azotes (NOx = NO + NO2):
En zone urbaines lorsqu’on parle des NOx il s’agit du monoxyde d’azote (NO) et du dioxyde d’azote (NO2). Ils proviennent de source anthropique notamment les combustions, à haute température, de combustibles fossiles. Ils sont très bien corrélés au trafic, la teneur en NOx est un très bon indicateur de la pollution automobile, d’autant plus qu’il tient compte du parc des véhicules diesel (OOUARZI et al., 2003). Le NO2 présent en phase gazeux dans l’atmosphère réagit avec les radicaux hydroxyles et subit des réactions photochimiques conduisant à la formation de O3. La transformation de NO2 en acide nitrique (HNO3) est la voie chimique majeure d’élimination du NO2 atmosphérique (IBGE-LRE : Rapport de la Qualité de l’Air 2009-2011, p 4.1). Les particules en suspension (PM10 et PM2,5)
Les poussières en terme génériques désignent toutes les particules de matière en suspension dans l’air ambiant. On les appelle également << aérosols>> ou <<particulate Matter>>. Il s’agit d’un mélange complexe de petites particules solides et de gouttelettes liquides. Elles sont de petites tailles, ne dépassant pas 10 μm, elles sont classées selon leurs diamètres aérodynamiques (DEBROCK et al., 2009)
Ces particules proviennent d’activité naturelles mais majoritairement d’activité humaines (industries, chauffage domestiques, incinérateurs, mode de transport). Au niveau du trafic automobile les particules proviennent des échappements, des pneus, des garnitures de frein, des équipements, de l’usure des moteurs, etc. On estime que les véhicules <<Diesel>>, sont plus impliqués dans l’émission de poussière que les véhicules <<essence>> (NDAW, 2004).
IMPACT SUR LA SANTE DES PRINCIPAUX POLLUANTS ETUDIES
Particule en suspension:
L’absorption des aérosols dépend de leur propriété physico-chimique (taille, forme, surface, caractère hygroscopique et hydrosoluble, composition chimique), mais aussi de l’anatomie et l’histologie de l’appareil respiratoire (ANNESI-MAESANO, et DAB, 2006). La majorité des PM>10 se dépose par impaction au niveau de l’oropharynx avant d’être déglutie. Les particules dont le diamètre aérodynamique est compris entre 2,5 et 10 μm (PM2.5-10) se déposent principalement au niveau de l’arbre trachéo-bronchique. (DOUMBIA, 2012).
Les particules de la fraction < 2,5 μm peuvent pénétrer plus profondément et les plus petites peuvent être acheminées jusque dans les alvéoles pulmonaires, où il y a passage de substances toxiques voire dangereuses vers la circulation sanguine. Les fractions thoracique (<PM2,5) et alvéolaire (<PM1) des particules sont responsables de l’irritation des voies respiratoires, de l’altération de la fonction respiratoire surtout chez l’enfant et les personnes âgées de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des crises d’asthmes chez des sujets asthmatiques, de problèmes cardio-vasculaires, d’une augmentation de décès prématurés, d’une diminution de l’espérance de vie (DEBROCK et al., 2009)
Oxydes d’azotes ou NOx (NO et NO2):
L’absorption du NO est de l’ordre de 85 à 92 % pour des expositions comprises entre 400 et 6 100 μg/m3 (0,33 et 5,0 ppm), en cas de pratique d’un exercice physique cette absorption serait de 91 à 93%. Pour le NO2, à des concentrations comprises entre 545 à 13 500 μg/m3 (0,29 à 7,2 ppm), le taux d’absorption est de 81 à 90% lors d’une respiration normale et peut atteindre 91-92% au cours d’un exercice physique. La faible hydrosolubilité du NO2 lui permet de pénétrer profondément dans le tractus respiratoire, sa réactivité chimique détermine de manière dominante sa cinétique d’absorption. De plus l’absorption du NO2 au niveau pulmonaire est saturable et très dépendante de la température (BISSON, 2011). Le NO et le NO2 représentent un risque potentiel pour la santé, en particulier irritations de l’appareil respiratoire, crises d’asthme et bronchiolites. Le NO2 semble le plus toxique, et entraîne des lésions inflammatoires réversibles du tissu pulmonaire lors d’expositions aiguës et des lésions proches de l’emphysème lors d’expositions chroniques ; pouvant à long terme entraîner une diminution des moyens de défense de l’appareil pulmonaire vis-à-vis d’infections bactériennes et virales (TISSOT et al., 2014).
Monoxyde de carbone (CO):
Bien absorbé par voies respiratoires, le CO se diffuse ensuite à travers les membranes alvéocapillaires, 80 à 90% du CO absorbé se fixent de manière stable et réversible sur les structures héminiques (hémoglobine, myoglobine, et de manière générale sur toutes enzymes contenant un hème). La fixation sur l’hémoglobine aboutit à la formation d’un composé relativement stable, la carboxyhémoglobine (HbCO), qui modifie la dissociation oxygène-hémoglobine de telle manière qu’il diminue la libération d’oxygène dans les tissus.
L’élimination du CO dépend de la quantité en O2 disponible, il faut que la pression sanguine en O2 devienne supérieure à celle en CO (GNING, 2011).
A des concentrations faibles, on observe des maux de tête, des troubles digestifs voire des malaises. A des niveaux plus élevés, la victime tombe dans le coma et risque la mort. Les intoxications au CO peuvent laisser à vie des séquelles de type neurologique et cardiaque. IL présente un danger pour le foetus, lors de l’intoxication on constate une diminution immédiate de la quantité d’oxygène qui lui parvient alors que ses organes et surtout son cerveau étant en phase de croissance. L’intoxication est responsable de troubles du développement, de retard de croissance voire de mort in utero (El YAMANI, 2006)
Le dioxyde de carbone (CO2):
Ce gaz intervient avec d’autres gaz dans le phénomène dit d’effet de serre à l’origine du réchauffement climatique. Sa toxicité vis à vis de l’homme est moins connue mais réelle et est indépendante de sa propriété de gaz asphyxiant. Elle se manifeste lorsque la concentration atteint 1 à 2% dans l’air (BONNARD, 2016).
Prévention sanitaire : Normes règlementaires
Règlementation:
Les normes fixent des valeurs limites (ne devant pas être dépassées ou pouvant être dépassées un nombre limité de fois dans l’année), qui ont pour but la protection de la santé humaine et de l’environnement (ADEME, 2002).
Elles s’appliquent à différents domaines et milieu. Au niveau international, l’OMS élabore des normes et valeurs guides basées, sur des études épidémiologiques et toxicologiques. Ces valeurs guides pour les polluants de l’air (« guidelines » en anglais) de l’OMS, constituent des objectifs à long terme, elles ne concernent que des composés individuels. Idéalement, les directives recommandent des valeurs guides représentant des concentrations de polluants dans l’air qui ne présentent pas de danger pour la population humaine. Dans les pays où la législation dans ce domaine n’est pas réglementée, les directives de l’OMS sont généralement adoptées, si ce pays dispose de moyens techniques, et financiers pour les respecter (GARCIA et COLOSIO, 2001).
Au Sénégal c’est l’Association Sénégalaise de Normalisation qui établit les normes de protection de l’environnement ; les polluants sont réglementés par la norme NS 05-62. Le tableau ci-dessous, présente les différentes normes appliquées entre celles du Sénégal, de l’Union Européenne (UE), et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
CONDITIONS DE MESURE DES POLLUANTS ATMOSPHERIQUES
Facteurs de dispersion des polluants dans l’espace urbain
IL y’a des conditions qui participent à l’augmentation ou la dispersion des polluants dans un milieu : le milieu d’émission, le vent, la pluviométrie, l’ensoleillement, l’inversion de température.
Le milieu d’émission:
Le niveau des polluants, dépend d’abord du nombre de véhicule en circulation, et aussi de la nature des véhicules. Les véhicules les plus lourds émettront certainement plus de polluants, avec des pointes en matinée et dans la soirée. En cas d’embouteillage, la vitesse du trafic entre en ligne de compte ; les émissions de NOx et de particules sont élevées à très faibles vitesse. La topographie du milieu compte également, en fonction de la largeur de la route et de la hauteur du bâti, la dispersion de la pollution est variable, à titre d’exemple elle est plus élevée dans les rues étroites et bordées de bâtiment, elle est meilleure en zone dégagée. Sur une route inclinée le niveau de pollution est plus grand, dans le sens de la montée (AIRPARIF, 2012).
Le vent:
Il existe une relation évidente entre la vitesse du vent et les niveaux de concentrations de polluants. La dispersion des polluants augmente avec la vitesse et la turbulence du vent. Un vent faible favorise donc l’accumulation des polluants (http://environnement.wallonie.be/rapports/dppgss/air1999/intro/1_5.htm). L’’influence du vent sur la pollution atmosphérique est très variable selon la position de la source. Au fur et à mesure que les polluants s’élèvent, la dispersion est facilitée par le vent. Plus il est fort, plus les niveaux de pollution seront bas. En revanche, un vent de faible vitesse favorise l’accumulation locale des polluants (DIAF et al, 2003).
Pour les pays ouest africains un élément très important, qui influence les concentrations de polluants est l’Harmattan, vent important venu de l’intérieur du continent durant la saison sèche. Ce vent transporte de nombreuses poussières à cause de son passage dans le désert avant d’arriver sur la ville. Le vent, en plus de disperser la pollution, peut donc également transporter de la pollution d’un lieu à un autre pouvant ainsi advecter sur la ville de Dakar des poussières venues du Sahara (DEMAY, 2011).
Pluviométrie:
La pluviométrie a également son importance, les particules et les gaz peuvent être dilués dans l’eau en suspension, dans le brouillard, dans les nuages. La pluie agit comme un épurateur de l’air, on parle de « lessivage », pour les polluants gazeux et particulaires présents dans le milieu ambiant. Cela implique que la qualité de l’air est meilleure lorsque que les précipitations sont importantes. D’autre part, les précipitations ramènent les particules vers le sol, mais influent aussi sur le lessivage de ceux-ci (dépôt humide). La pluviométrie a donc un rôle bénéfique pour l’air mais défavorable pour le sol et l’eau (CAÏNI, 2011).
L’ensoleillement:
L’ensoleillement provoque un réchauffement des sols et des surfaces. Ceci entraîne des phénomènes de convection qui sont à l’origine de mouvements verticaux et horizontaux de l’atmosphère (l’air chaud étant plus léger que de l’air froid). L’ensoleillement agit également sur la chimie des polluants. Le rayonnement solaire intense pendant les périodes de chaleur est un déclencheur chimique qui entraine la production de O3 à partir des polluants dits précurseurs (http://www.atmo-reunion.net/La-dispersion-des-polluants.html)
Inversion de température:
La dispersion verticale des polluants est favorisée par des conditions atmosphériques instables, c’est-à-dire que les polluants émis avec une température plus élevée que celle de l’air ambiant, auront tendance à s’élever, et à refroidir avec l’augmentation de l’altitude ce qui conduit à une dispersion verticale des polluants. Par contre dans les conditions atmosphériques stables, l’air qui généralement refroidissait avec l’altitude, se réchauffera à partir d’une certaine hauteur, ce phénomène est appelé inversion de température.
C’est un phénomène souvent rencontré au cours de la nuit, ou les couches d’air au niveau du sol deviennent plus froides que les couches immédiatement supérieures. Ce qui entraine l’accumulation des polluants dans la zone d’inversion de température. En France les pics de pollution au SO2, aux NOx et aux PM10 sont souvent liés à ce phénomène d’inversion de température (http://www.air-rhonealpes.fr/article/influence-de-la-meteo)
Les Systèmes de surveillance de la qualité de l’air
Après avoir identifié les sources de pollution atmosphériques, les caractéristiques des polluants, et leur impact sur la santé, il est nécessaire de disposer d’outils de mesure et d’information, quant au niveau de pollution dans certaines zones. C’est pourquoi de nombreux pays disposent de centres de surveillance de la qualité de l’air, dont l’objectif principale est d’informer les autorités publics, et ensuite les populations en cas de pic de pollution. Ces centres de surveillance mesurent en continue les polluants atmosphériques sur un territoire plus grand, ou effectue des mesurent ponctuelles pour des études sur une zone plus restreinte.
Campagne de mesure
Station fixe:
Le réseau fixe de surveillance de la qualité de l’air est organisé autour de stations fixes qui participent au suivi des phénomènes de pollution spécifique (mesure en proximité automobile ou industrielle). Ces données de qualité de l’air, transmises en temps réel via le réseau téléphonique au poste central, sont centralisées dans des bases de données informatiques avant d’être validées puis diffusées à grande échelle. Les mesures en temps réel sont possibles grâce aux appareils d’analyse en continu (IBGE-LRE : Rapport de la Qualité de l’Air 2006-2008). Au Sénégal cette tâche incombe au CGQA, qui dispose de cinq stations de mesures dans la ville de Dakar (http://www.air-dakar.org/stations.html)
Station de mesure mobile:
Les dispositifs de mesures (camion, remorque ou cabine) permettent de renforcer ponctuellement le dispositif de surveillance et de connaître la qualité de l’air en tout point du territoire. Ces dispositifs possèdent les mêmes appareillages que ceux utilisés dans les stations fixes. Ils suivent les mêmes procédures de contrôle du fonctionnement des appareils et de validation des mesures afin d’assurer une qualité de mesure identique à celle pratiquée sur le réseau fixe.
Instruments de mesure Les instruments de mesures de la pollution atmosphérique sont utilisés pour réaliser trois types de mesures, des mesures en continu, des mesures indicatives et des campagnes de mesures. Pour ces trois mesures, il existe principalement deux types d’échantillonnage ou de prélèvement des polluants (l’échantillonnage passif et l’échantillonnage actif). En fonction de l’objet de l’étude l’un ou l’autre des modèles de prélèvements ou même les deux seront effectués.
L’échantillonnage passif consiste à exposer à l’air libre pendant une durée fixée, à environ 3 mètres de hauteur, des cartouches adsorbants. Par simple diffusion du polluant depuis l’air, celui-ci va être piégé par l’échantillonneur. Ce dernier peut être constitué de charbon actif ou d’autres composés chimiques. Après une exposition de quelques jours à quelques semaines selon le polluant surveillé, les tubes sont récoltés et analysés dans un laboratoire de façon à connaître la concentration moyenne durant la période d’exposition (http://www.atmo-reunion.net/Les-mesures-par-tube-a.html) Le débit d’échantillonnage à travers le média adsorbant ou filtrant peut être contrôlé par une pompe à débit réglable. Le volume prélevé est alors mesuré précisément, il s’agit d’un prélèvement actif. Les mesures en temps réel sont possibles grâce aux appareils d’analyse en continu qui peuvent déterminer, de façon spécifique, la présence d’un ou plusieurs polluants déterminés. De tels appareils existent, pour SO2, les NOx, O3, CO, CO2, les PM10, les PM2, 5, etc. Les appareils d’analyse aspirent, en continu, l’air à travers une chambre de réaction et délivrent en permanence un signal de mesure représentatif de la concentration (OMS, 1982). Ces appareils, existent en modèle de petite taille, ce sont des appareils portatifs de mesure de polluants, qui tiennent parfaitement dans un sac, et que l’on peut déplacer aisément.
Matériel
Les appareils de mesure:
Lors de notre travail nous avons utilisé deux appareils portables de mesure, il s’agit de :
– L’AQPRO, pour les mesures des NOx ;
– L’EVM-7 pour les mesures des PM10, du CO et du CO2.
Ces appareils fournissent également des informations sur la température, l’humidité relative, et le point de rosée, la pression atmosphérique…
Ils peuvent également mesurer d’autres gaz, en fonction des paramétrages et des capteurs installés, mais dans le cadre de notre campagne, nous avons juste mesuré ceux mentionnés.
-L’AQPRO a une précision approximative de ± 2ppm pour le NO, et de ± 0,5 ppm pour le NO2. Sa polyvalence est lié au nombre de capteur qu’il possède, ce sont essentiellement des capteurs à gaz, regroupés en quatre catégories.
Il s’agit de deux capteurs de gaz électrochimiques, un capteur infrarouge, un détecteur d’ionisation photoélectrique, et un capteur non gazeux pour les paramètres comme la température, l’humidité…. Pour la mesure des NOx c’est le capteur de gaz électrochimique qui est utilisé par l’appareil, Il s’agit d’un capteur à trois électrodes qui répond aux gaz à dioxyde d’azote. Le dioxyde d’azote est un gaz « collant » et la réponse de ce capteur est généralement le plus lent de tous les capteurs. Ce capteur à trois électrodes qui répond à l’oxyde nitrique, il est équipé d’un filtre intérieur pour éliminer toute interférence d’autres gaz acides. Le capteur d’oxyde nitrique nécessite une tension de polarisation constante pour un bon fonctionnement. Ceci est fourni par la batterie du moniteur. Si la tension de la batterie descend en dessous d’une certaine valeur, le moniteur s’éteint automatiquement pour maintenir le biais du capteur. Les valeurs sont données chaque 30 secondes, l’extraction des résultats est possible grâce à un logiciel préinstallé, sur l’ordinateur (AQ PRO Instruction & Operations Manual Version 1.05) -L’EVM-7 dispose d’une pompe de prélèvement d’air intégrée qui aide à la collecte des particules, tandis que le photomètre laser fournit une mesure en temps réel. Il dispose d’une cassette de filtre standard de 37mm utilisée pour l’échantillonnage gravimétrique et l’analyse en laboratoire. Il dispose de 3 capteurs de gaz, tel qu’un détecteur à photoionisation haute performance (PID) pour la mesures des COV, d’un capteur pour la mesure de CO2 ; et un capteur pour un gaz toxique au choix, tel que le CO. Comme l’AQPRO, les valeurs sont données toutes les 30 secondes, et l’extraction des résultats est permise par un logiciel préinstallé, sur ordinateur (https://www.safetyonline.com/doc/evm-7-environmental-monitor-0002)
Protocole des mesures
La campagne de mesure a débuté le 14 Novembre 2016, et s’est achevée le 20 Décembre 2016, elle n’a pas été menée tous les jours. Les week-ends étaient exclus, des pauses entre certains jours de mesure étaient nécessaires, pour la mise au point des valeurs déjà obtenues.
Nous avons effectué trois jours de mesure sur chacun des sites choisis, chacune de ces mesures étaient programmées sur une durée de huit heures de temps dans la journée, les horaires des mesures se classaient en trois sur les sites (8h-16h, 10h-18h, 12h-20h). Ce protocole a été mené sur chaque site, ce qui correspond à trois mesures par site. Ce qui nous a permis d’obtenir une série de N mesures entre 8h-20h, permettant de calculer les moyennes horaires. Des mesures témoins ont été effectuées pendant les jours fériés du MAGAL et de GAMOU au niveau du carrefour Gueule tapée.
Avant chaque mesure, il était nécessaire de régler les appareils, afin qu’ils donnent une valeur des paramètres mesurés chaque 30 secondes, il était aussi important de tenir compte de la position des appareils par rapport au sol, de même que de la distance aux véhicules stationnés les plus proches. L’EVM-7 et l’AQPRO étaient à environ à 1m-1m,50 du sol, à une distance variant entre 2m à 3m du véhicule le plus proche. Cela a été possible grâce à la compréhension des commerçants, qui nous ont permis d’installer les appareils sur leurs étals, et de les protéger du soleil. Pendant les heures de fonctionnement les appareils étaient déplacés légèrement, quand c’était nécessaire afin de les protéger des rayons solaires. Les batteries des appareils étaient rechargées la nuit de la veille des mesures, l’EVM-7 tenait parfaitement pendant les 8heures de mesures et même au-delà, par contre l’AQPRO se déchargeait quelques fois plus vite.
RESULTATS
Nous avons utilisé les sites internet (https://www.cdc.gov/niosh/docs/2004-101/calc.html) pour convertir les valeurs de la réglementation (OMS, UE, Sénégal) afin de les comparer aux valeurs obtenues. La représentation graphique de l’évolution des polluants est obtenue en compilant les heures communes aux trois jours de mesure. Nous tenons à souligner, que les valeurs de notre étude ne décrivent que les concentrations mesurées à notre position par rapport à la source d’émission, ces valeurs pourraient être plus ou moins élevées à une autre position.
Rond-point Casino Sahm- axe Avenue Cheikh Anta DIOP:
C’est certainement le site le plus fréquenté avec une fréquence approximative de 100 véhicules/10mn. C’est sur ce site que les mesures témoins ont été réalisées pendant deux jours fériés (MAGAL et GAMOU), ces mesures permettent de mettre en relief la relation entre le niveau de trafic et les concentrations des polluants dans l’air. Les concentrations des polluants sont plus élevées pendant les jours ordinaires (JO), comme indiqué sur le tableau II.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I- GENERALITE SUR LA POLLUTION DE L’AIR
I-1 Définitions et origine de la pollution atmosphérique
I-1-1 Définitions
I-1-2 Les origines de la pollution atmosphérique
I-2 Les principaux polluants de l’air ambiant en milieu urbain
II- IMPACT SUR LA SANTE DES PRINCIPAUX POLLUANTS ETUDIES
II-1 Prévention sanitaire : Normes règlementaires
III- CONDITIONS DE MESURE DES POLLUANTS ATMOSPHERIQUES
III-1 Facteurs de dispersion des polluants dans l’espace urbain
III-2 Les Systèmes de surveillance de la qualité de l’air
III-2-1 Campagne de mesure
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I- METHODOLOGIE
I-1 Cadre d’étude
I-2 Matériel
I-3 Protocole des mesures
II- RESULTATS
III-DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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